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RAPPORT DE FIN DE FORMATION
Master 2 Etude Quantitative pour la Décision Economique (EQUADE)
Rédigé par
Adékounlé Charlemagne ADECHINA
Sous la direction de
Philippe POLOME, Professeur à l’université Lumière Lyon 2
Année universitaire 2015 - 2016
ANALYSE TEMPORELLE DES INDICATEURS
DE LA POLLUTION DU RHONE
i
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier tout d’abord M. Philippe POLOME, Professeur d’Economie à l’Université
de Lyon 2 pour m’avoir permis d’effectuer mon stage de fin de M2 sous sa direction à travers
le projet PLURISQ. Je le remercie également pour ses conseils, sa confiance et sa disponibilité
tout au long de mon stage.
Je voudrais également exprimer ma gratitude à toutes les personnes intégrantes de ce projet
pour leurs conseils, disponibilité et soutien.
Je remercie aussi l’ANR par l’Intelligences des Mondes Urbains pour le financement de ma
gratification.
Enfin je remercie mes parents pour le soutien qu’ils m’apportent et pour tous les sacrifices
consentis pour la réussite de mes études.
ii
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ................................................................................................................... i
SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................................. iii
LISTE DES GRAPHIQUES ..................................................................................................... iv
LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................... v
LISTE DES ENCADRES .......................................................................................................... v
INTRODUCTION ET CONTEXTE .......................................................................................... 1
PARTIE I : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE ................................................................... 4
1.1. Problématique .............................................................................................................. 4
1.2. Revue de littérature ...................................................................................................... 6
PARTIE II : CADRE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE ................................................. 15
2.1. Données ..................................................................................................................... 15
2.2. Analyses statistiques .................................................................................................. 18
2.3. Etude de la stationnarité ............................................................................................ 41
2.4. Spécification théorique du modèle ............................................................................ 44
CONCLUSIONS ET LIMITES ............................................................................................... 46
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 47
ANNEXES ................................................................................................................................. a
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
DCE Directive Cadre Européenne sur l'Eau
VNF Voies Navigables de France
CNR Compagnie Nationales du Rhône
SDAGE Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux
GEPEIF Groupement pour l’Epuration des Effluents Industriels de Saint-Fons.
APORA Association des entreprises Rhône-Alpes pour l’environnement industriel
GICCRA Groupement des Industries Chimiques et Connexes de la région Rhône-Alpes
EAURMC Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse
SOeS Service de l’observation et des statistiques
iv
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Usage des prélèvements des eaux du bassin Rhône-Méditerrané ....................... 7
Graphique 2: Principaux polluants dans l’eau provenant de l’industrie et des stations de
traitement des eaux usées urbaines ........................................................................................... 14
Graphique 3 : Evolution de la Température au niveau de la station de Jons ........................... 20
Graphique 4 : Evolution de la Température au niveau de la station de Bugey ........................ 21
Graphique 5 : Evolution du PH au niveau de la station de Bugey ........................................... 22
Graphique 6 : Evolution du PH au niveau de la station de Jons .............................................. 22
Graphique 7 : Evolution de la conductivité au niveau de la station de Bugey ......................... 24
Graphique 8 : Evolution de la conductivité au niveau de la station de Jons ............................ 24
Graphique 9 : Evolution du Chlorures au niveau de la station de Jons ................................... 25
Graphique 10 : Evolution du Chlorures au niveau de la station de Bugey .............................. 26
Graphique 11 : Evolution du Sulfate au niveau de la station de Bugey ................................... 27
Graphique 12 : Evolution du Sulfate au niveau de la station de Jons ...................................... 27
Graphique 13 : Evolution de l’oxygène dissous au niveau de la station de Bugey .................. 28
Graphique 14 : Evolution de l’oxygène dissous au niveau de la station de Jons ..................... 29
Graphique 15 : Evolution de l’oxygène dissous en saturation au niveau de la station de Jons 30
Graphique 16 : Evolution de l’oxygène dissous en saturation au niveau de la station de Bugey
.................................................................................................................................................. 30
Graphique 17 : Evolution de la DBO au niveau de la station de Jons ..................................... 31
Graphique 18 : Evolution de la DBO au niveau de la station de Bugey .................................. 32
Graphique 19 : Evolution de la DCO au niveau de la station de Jons ..................................... 33
Graphique 20 : Evolution de la DCO au niveau de la station de Bugey .................................. 33
Graphique 21 : Evolution de l’ammonium au niveau de la station de Bugey ......................... 34
Graphique 22 : Evolution de l’ammonium au niveau de la station de Jons ............................. 35
Graphique 23 : Evolution du nitrates au niveau de la station de Jons ...................................... 36
Graphique 24 : Evolution du nitrates au niveau de la station de Bugey .................................. 36
Graphique 25 : Evolution du phosphore total au niveau de la station de Jons ......................... 37
Graphique 26 : Evolution du phosphore total au niveau de la station de Bugey ..................... 38
Graphique 27 : Evolution du phosphate au niveau de la station de Jons ................................. 39
Graphique 28 : Evolution du phosphate au niveau de la station de Bugey .............................. 39
Graphique 29 : Evolution du MES au niveau de la station de Bugey ..................................... 40
Graphique 30 : Evolution du MES au niveau de la station de Jons ......................................... 41
v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Formes de pollution des eaux ................................................................................ 13
Tableau 2: Listes des paramètres retenus ................................................................................. 17
Tableau 3: Paramètres par catégories ....................................................................................... 19
Tableau 4 : Résultats des tests de stationnarité ........................................................................ 43
LISTE DES ENCADRES
Encadré 1 : Cadre règlementaire ................................................................................................ 9
Encadré 2 : Définition de l’eutrophisation ............................................................................... 12
Encadré 3 : Principe du test de ADF ........................................................................................ 42
1
INTRODUCTION ET CONTEXTE
Le présent rapport fait suite au stage effectué dans le cadre de la phase 1 d’un projet plus global
PLURISQ. Mené par l’Intelligences des Mondes Urbains (IMU), ce projet vise à construire une
démarche d’appréhension globale des dangers potentiels (risque) dans l’agglomération
lyonnaise. Le risque est la combinaison du danger et de l’exposition d’une cible. Si le danger
est grand mais que la cible n’est en aucune manière exposée à ce danger alors on peut considérer
qu’il n’y a pas de risque pour cette cible d’être affectée.
En effet, l’utilisation courante de la notion de risque par les structures ou les personnes censées
le « gérer » (administrations, collectivités, entreprises, experts divers), fait apparaître deux
registres à la fois distincts et étroitement associés. Le premier concerne l’existence effective de
phénomènes physiques (inondations, explosions et/ou pollutions industrielles…) susceptibles
d’endommager tout ou partie de la société où ils surviennent, à court ou long terme. Le second
se rapporte à l’identification et la qualification de l’un ou l’autre de ces phénomènes, afin d’en
apprécier la dangerosité et la possibilité d’occurrence, préalable au lancement éventuel
d’actions spécifiques destinées à en empêcher la venue, ou à en limiter les effets (Fiche
descriptive projet PLURISQ). C’est à cet effet que la phase 1 a pour objectif de comprendre la
nature, la dynamique et la qualification de la gestion des risques dans cette zone. La phase 1 du
projet est une phase préparatoire en ce sens qu’elle consiste en un inventaire (études et
recherches, collecte de données chiffrées, …, disponibles sur la zone d’etude) qui débouchera
sur l’élaboration de la phase 2.
Le périmètre de l’étude (Annexe 1) correspond à l’aire géographique allant de « la Feyssine »
à Villeurbanne, à la centrale nucléaire du Bugey (Saint-Vulbas, Ain). Ce territoire a connu une
évolution démographique et un développement d'activités économiques provenant de multiples
acteurs privés comme publics susceptibles d’être à l'origine de risques variés.
Dans l’agglomération lyonnaise, les principales sources de « risques » peuvent être :
l’inondation (Rhône, Ain), la pollution chimique ou bactériologique (plans d’eau, zones de
captage, …), la pollution urbaine et agricole (rejets des ménages et des agriculteurs) ; les
accidents industriels (rejets des industries chimique et/ou nucléaire), les accidents liés aux
grandes voies de communication (autoroutes, voies ferrées) et aux grands réseaux (EDF, VNF,
CNR…) (Fiche descriptive projet PLURISQ). Afin d’éclairer cette problématique du risque
plusieurs disciplines sont sollicitées (l’écologie microbienne, l’aménagement, l’économie,
l’histoire contemporaine et l’écotoxicologie).
2
Notre stage s’inscrit dans la discipline économie. Il s’agit de constituer une ou plusieurs séries
temporelles des dommages (économiques, physiques ou autres) et des facteurs pouvant leur être
corrélés (débit des rivières, accidents, actions publiques, infrastructures...) dans l'objectif d'une
analyse économétrique des effets des actions publiques sur les dommages, avec une perspective
de corrélation des dommages entre eux (cascades NaTech1) (Fiche descriptive projet
PLURISQ). L'objectif du stage est avant tout exploratoire puisqu’il est question d'évaluer la
disponibilité de telles données au travers des archives utilisées par les autres disciplines du
projet.
La pollution est effectivement une source de risque à Lyon. En effet, l’agglomération lyonnaise
est traversée par deux fleuves : le Rhône et la Soane. Seul le Rhône se trouve sur notre périmètre
d’étude. Il est sujet à des prélèvements (eau potable, agriculture, industries) et des rejets
(stations d’épuration urbaines, industrielles ou mixtes, rejets industriels directs, agriculture). La
question de l’impact de ces activités se pose en termes de pollution. Dans ce sens les acteurs de
l’eau conformément à la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) ont établi un cadre règlementaire
(SDAGE) qui se donne comme mission de stopper la détérioration des milieux aquatiques et
d’atteindre le bon état de toutes les eaux. Ces diverses raisons nous amènent à nous intéresser
à la pollution du Rhône.
Ainsi, dans cette étude, nous essayerons d’analyser et de comprendre les impacts provoqués par
les diverses pressions2 subies par le Rhône. L’objet de la présente étude est d’établir un
diagnostic des différents facteurs qui peuvent influencer la qualité du Rhône. La notion de
qualité varie selon les intérêts des acteurs. Certains acteurs s’intéressent à l’aspect sanitaire au
regard de la baignade ou des besoins en eau potable, d’autres à la valeur paysagère, d’autres
encore à la vie aquatique et à la pêche. En effet, pour contrôler la qualité des eaux du Rhône,
plusieurs réseaux de suivi et stations d’alerte ont été mis en place afin de répondre aux besoins
des différents acteurs de l’eau (Etat, Agence de l’eau, collectivités territoriales et syndicats
d’eau potable, industriels, associations, Compagnie nationale du Rhône, etc.…). Il s’agira
d'essayer de comprendre l'évolution temporelle des indicateurs mesurés dans les stations
d’alerte. C’est donc dans ce cadre que notre travail est orienté.
1 Selon l’INERIS, le terme « NaTech » désigne « l’impact qu’une catastrophe naturelle peut engendrer sur tout ou
partie d’une installation industrielle. Cet impact peut provoquer un accident dont les conséquences peuvent porter
atteinte, à l’extérieur de l’emprise du site industriel, aux personnes, aux biens ou à l’environnement ». 2 La pression ici concerne les diverses sortes de pollution que peut subir une rivière ou fleuve.
3
Ce document est structuré en deux grandes parties. D’abord il présente la problématique et une
étude bibliographique concernant les cours d’eau et les types de pollution qu’ils subissent.
Ensuite, il fait la description des données. Enfin, il expose les résultats des analyses réalisées et
la démarche économétrique envisagée.
4
PARTIE I : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
1.1. Problématique
Les enjeux sont d’établir un diagnostic de la qualité du Rhône en trouvant un lien entre les
facteurs (socio-économiques, chimiques, urbanistiques, etc..) sources de dégradation de cette
qualité. Cela nous pousse donc à examiner la problématique suivante : Quels sont les facteurs
qui déterminent les niveaux de divers indicateurs de pollution du Rhône ?
« L’eau n’est pas un bien marchand comme les autres mais un patrimoine qu’il faut protéger,
défendre et traiter comme tel »3.
La pollution est définie au sens large comme une altération du fait de l’homme, entraînant des
effets nuisibles. La pollution de l’eau survient lorsque des matières sont déversées dans l’eau et
en dégradent la qualité. Autrement dit, n’importe quelles matières ajoutées à l’eau qui est au-
delà de sa capacité à la détruire sont considérée comme polluant. La pollution peut, dans
certaines circonstances, être causée par la nature elle-même, comme lorsque l’eau coule par des
sols ayant un taux élevé d’acidité. Par contre, la plupart du temps ce sont les activités humaines
qui polluent l’eau.
Le Rhône, fleuve le plus puissant de France avec un débit moyen de 55 milliards de m3 s’étend
sur environ 800 km en partant du glacier4 alpin à la mer méditerranée (Annexe 2). Il traverse la
Suisse sur 169 km avant son entrée dans le Lac Léman puis la France sur 556 km entre sa sortie
du Lac Léman et la mer Méditerranée. Les territoires Rhône Méditerranée comptent près de 14
millions d’habitants et accueillent 20 % de l’activité industrielle et agricole nationale. Le bassin
du Rhône est prélevé pour de multiples usages : alimentation en eau potable de 97% du Grand
Lyon, l’irrigation de près de 221 000 ha, la production d'énergie, des activités industrielles, le
refroidissement de quatre (4) centrales nucléaires (Bugey, Saint-Alban, Cruas et Tricastin). Il
est aussi le réceptacle de rejets provenant des eaux usées des villes, industries et activités
agricoles. Il s’agit des rejets issus des stations d’épuration (STEP) de différentes natures
(urbaine, mixte (Grand Lyon) ou industrielle (station du GEPEIF, de l’APORA ou du
GICCRA). Ces eaux résiduaires doivent, selon leurs caractéristiques, faire l’objet d’un
3 Extrait de la directive 2000/60/CE du Parlement européen. 4 Un glacier représente une masse de glace formée par l’accumulation de la neige. Lorsque le climat se refroidit,
des glaciers se forment et entraîne une baisse du niveau de la mer. À l’inverse, lorsque le climat se réchauffe, les
glaciers fondent et le niveau de la mer s'élève.
5
traitement avant d’être rejetées dans le milieu naturel. Cependant, les rejets contiennent souvent
des macropolluants et micropolluants, sources de pollution, qui ont des conséquences graves et
souvent irrémédiables sur la faune, la flore, et la qualité de l'eau. Trois (3) sources potentielles
de pressions peuvent être à l’origine de la dégradation de la qualité de Rhône:
Pression liée aux rejets domestiques : il s’agit de la pollution urbaine. Elle concerne les
eaux usées des ménages, restaurants et hôpitaux ;
Pression liée aux pratiques agricoles et non agricoles : il s’agit de la pollution diffuse.
Elle provient de l’utilisation des produits phytosanitaires (pesticides) et engrais
chimiques ;
Pression liée aux activités industrielles : il s’agit de la pollution industrielle. Elle
concerne les eaux usées provenant des diverses activités industrielles (pharmacie,
centrales nucléaires, agro-alimentaires,…).
Ces diverses pressions produisent près de 60% de micropolluants (pesticides, résidus de
médicaments, substances chimiques, composés organiques, métaux...), source de la pollution
au-delà des normes de qualité de 48% du bassin Rhône-Méditerrané (SDAGE 2015). Face à
cette situation, différents acteurs de l’eau s’attachent aux questions et enjeux de suivi de la
qualité des eaux du Rhône. La lutte contre ce type de pollution est au cœur des SDAGE mis en
œuvre par l’agence de l’eau. Dans ce sens, elle consacre près de 30% de ses investissements à
la dépollution, 50% pour les assainissements (stations, réseaux, primes, solidarité rurale) et a
reçu 530 millions d’euros (372,2 pour la pollution et collecte domestiques ; 22,5 pour la
pollution et la collecte industrielle ; 16,7 pour la pollution diffuses et élevage) en termes des
redevances5 en ce qui concerne le bassin Rhône-Méditerrané (Rapport d’activité EAURMC
2014).
Afin d’alerter sur une éventuelle pollution et le suivi de rejets, plusieurs réseaux de suivi et
stations d’alerte ont en effet été mis en place. Ces réseaux collectent des indicateurs qui servent
à l’évaluation de l’état des eaux. Le présent travail essaye d’analyser et de comprendre
l’évolution temporelle de certains de ces indicateurs en fonction de chaque type de pollution.
5 L’agence de l’eau perçoit des redevances afin d’inciter les acteurs à réduire la pollution et les prélèvements.
6
1.2. Revue de littérature
1.2.1. Clarification des concepts
Eaux de surface
Les eaux de surface comprennent les eaux courantes (cours d'eau : rivières, canaux) et les eaux
stagnantes ou plans d'eau (lacs, retenues de barrage, étangs…). L’ensemble des cours d'eau en
France représente une longueur totale de plus de 200 000 km. La majorité est composée de
petits ou très petits cours d'eau. Elles sont soumises à des pressions directes (rejets des stations
d’épuration, ruissellement des eaux pluviales).
Eaux souterraines
Les eaux souteraines constituent une partie des eaux de précipitation qui s’infiltrent dans les
pores du sol et dans les fissures des rochers (la partie restante alimente par ruissellement les
eaux de surface). Les eaux souterraines sont alors toutes les eaux présentes dans le sous-sol et
sont communément appelées nappes d’eau souterraine ou « nappes phréatiques ». Elles
constituent une ressource essentielle et stratégique. Elle sont la source majeure de la production
de l’eau potable et alimentent les cours d’eau en periode d’etiage (baisse la plus importante du
niveau des eaux). A la différence des eaux de surface, les eaux souterraines sont le plus souvent
de bonne qualité car leur confinement les rend moins sensibles aux pollutions originaires de la
surface.
Les ressources en eau sont fortement sollicitées pour répondre aux besoins quotidiens. Les
prélèvements en eau douce (eaux souterraines et de surface) servent à la production d’eau
potable, la production d’énergie, l’industrie, l’irrigation…. Lorsque ces prevelevements
deviennent excessifs, ils peuvent être à l’origine de l’etiage des cours d’eau.
Le graphique ci-dessous fournit la destination de l’eau prelevée sur le bassin Rhone-
Méditerranée pour l’année 2012. Ces prelevements ne concernent pas l’hydroéléctricité et
l’alimentation des canaux. Les eaux de surface sont les plus mises à contribution. La production
d’énergie est le premier consommateur des eaux de surface contre la production de l’eau de
potable pour les eaux souterraines.
L’eau prélevée pour la production d’énergie, et dans une moindre mesure pour l’industrie ou
l’eau potable, est en grande partie restituée aux cours d’eau. Ses caractéristiques sont toutefois
7
modifiées (température plus élevée, qualité dégradée…). À l’inverse, l’eau prélevée pour
l’irrigation est, dans sa quasi-totalité, utilisée par les plantes ou évaporée.
Graphique 1 : Usage des prélèvements des eaux du bassin Rhône-Méditerrané
Source : Compilé à partir des Données Agences de l'eau, estimations SOeS..
Définition d’un bon état
La Directive Cadre Européenne sur l’eau impose l’atteinte du bon état des masses d’eau. Le
bon état doit permettre aux milieux aquatiques de fournir à l’homme des services durables :
fourniture d’eau, protection contre les crues, pêche et baignade, biodiversité. L’état des eaux
est évalué à ce jour à l’aide de l’indice SEQ (Système d’Evaluation de la Qualité des Eaux).
Cet indice SEQ permet de qualifier l’état de l’eau par rapport à une altération et vis-à-vis d’un
usage particulier et dans une optique de dépassement de seuil ponctuel.
Pour les eaux de surface, l’évaluation du bon état repose sur deux composantes :
L’état écologique : elle évalue essentiellement selon les critères biologiques
(composition et structure des peuplements de poissons et d’invertébrés, de la flore
aquatique) et des critères physicochimiques (azote, phosphore, consommation
d’oxygène par les matières organiques). Le classement est fait suivant cinq classes: très
bon, bon, moyen, médiocre, mauvais.
8,6
38,5
0,5
52,5
1,2 1,5
96,8
0,6
AGRICULTURE INDUSTRIE ENERGIE USAGE DOMESTIQUE
Eaux souterraine Eaux de surface
8
L’état chimique : elle concerne le respect des normes de qualité environnementales des
eaux pour 41 substances ou groupes de substances dites prioritaires ou dangereuses
prioritaires, parmi lesquelles 16 sont des pesticides. Le classement est fait selon deux
classes d’état : bon, mauvais.
Pour les eaux souterraines, le bon état est atteint si la qualité (équilibre entre prélèvement et
alimentation de la nappe) et la qualité chimique sont atteintes.
Les valeurs seuils des indicateurs à prendre en compte pour l’évaluation du bon état des cours
d’eau diffèrent qu’on soit en métropole ou en DOM. Le guide, paru en Mars 2016, relatif à
l’évaluation de l’état des eaux de surface fournit en détail les méthodes, les critères et les
valeurs seuils à prendre en compte pour l’évaluation écologique et chimique des eaux de
surface. La notion de bon état peut se traduire par le schéma suivant :
Figure 1 : Notion de bon état
Source : Agence de l’eau
9
Encadré 1 : Cadre règlementaire
Source : Agence de l’eau Rhône Méditerrané Corse
Adopté par l’Europe le 23 octobre 2000, la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) a été retranscrite
en droit français par la loi du 21 Avril 2004. Cette directive engage les pays de l’Union
européenne dans un objectif de reconquête de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques.
Des outils de planification ont été créés pour faciliter la mise en œuvre d'une politique
cohérente de l'eau dont les Schémas Directeurs d'Aménagement et de Gestion des Eaux
(SDAGE). Ces SDAGE, élaborés pour chacun des grands bassins hydrographiques français,
définissent les orientations fondamentales d'une gestion équilibrée de la ressource en eau avec
en particulier la définition d'objectifs et d'actions à favoriser pour les atteindre. Ils sont mis en
œuvre par les agences de l’eau. Ce sont des agences publiques de l’Etat qui apportent des
conseils techniques aux gestionnaires (élus..) et aux utilisateurs de l’eau (agriculteurs,
industriels..). Le SDAGE actuellement en vigueur sur les bassins Rhône, Méditerranée et
Corse a été adopté fin 2015 pour être mis en œuvre sur la période 2016/2021. Il fait suite au
SDAGE 2010-2015. Il intègre les innovations de la DCE dont un plan de gestion par district
hydrographique se basant sur une approche globale autour d'objectifs environnementaux, avec
une obligation de résultats, et en intégrant des politiques sectorielles.
Le SDAGE constitue la référence commune pour tous les acteurs de l'eau, puisqu'il bénéficie
d'une légitimité politique et d'une portée juridique. Son objectif général, tel que défini par la
DCE, est l'atteinte du bon état écologique. Les neuf orientations fondamentales fixées par le
SDAGE sont : économiser de l’eau et s’adapter au changement climatique ; réduire les
pollutions et protéger notre santé ; préserver la qualité des rivières et de la Méditerranée ;
restaurer les cours d’eau en intégrant la prévention des inondations ; préserver les zones
humides et la biodiversité.
En 2015, 52% des milieux aquatiques sont en bon état écologique et 87,9% des nappes
souterraines en bon état quantitatif. Pour 2021, le SDAGE vise 66% des milieux aquatiques
en bon état écologique et 99% des nappes souterraines en bon état quantitatif.
10
1.2.2. Différentes types de pollution
La pollution de l’eau se produit quand l’énergie et autres matériels relâchés diminuent la qualité
de l’eau pour les autres utilisateurs. La pollution de l’eau inclut tous les déchets qui ne peuvent
pas être décomposés naturellement par l’eau. Il y a deux sources majeures de la pollution de
l’eau : les sources directes et les sources indirectes. Les sources directes concernent les matières
organiques présentes dans l’eau provenant des déchets domestiques, agricoles ou
industriels. Les sources indirectes sont plus difficiles à identifier, parce qu’elles ne peuvent pas
être tracées à un endroit spécifique. Les sources indirectes incluent les eaux issues des
précipitations naturelles et n'ayant pas pu être intentionnellement souillées. En effet, lors du
ruissellement ses eaux entrent en contact de matières polluantes par exemple sur les routes, les
toits, les jardins, etc.
1.2.2.1. Pollution urbaine
Elle concerne les rejets provenant des effluents domestiques et collectifs (hôpitaux, écoles,
commerces, hôtels et restaurants, etc.). En effet, chaque français utilise individuellement en
moyenne 145 litres d'eau par jour (Repères sur l’eau et les milieux aquatiques, 2016). Ce
nombre passe à 400 litres par jour et par personne lorsqu’on ajoute les utilisations collectives.
La quasi-totalité des eaux usées domestiques et collectives sont rejetées. Les eaux usées
incluent : les eaux de lavage ou eaux ménagères (salles de bain, cuisines, lessive) et les eaux
vannes (WC).
Ses eaux usées sont riches en grande partie en matières en suspension, huiles, graisses, azote,
potassium, phosphore, matières organiques. Ce sont les paramètres qui sont pris en compte
pour ce type de pollution.
1.2.2.2. Pollution agricole
La croissance démographique a induit une intensification de l’agriculture et de l’élevage. Le
bassin du Rhône permet par exemple l’irrigation de 221 000 ha. L'agriculture constitue la
première cause des pollutions diffuses des ressources en eau. La pollution d'origine agricole
concerne à la fois les cultures et l'élevage. Les activités agricoles impliquent un usage massif
11
d’engrais chimiques (nitrates et phosphates), de produits phytosanitaires, mais aussi un recours
accru à l’irrigation. Les principaux polluants agricoles sont :
Les pesticides : ce sont des substances ou produits « destinés à lutter contre les
organismes jugés nuisibles », qu'il s'agisse de plantes, d'animaux, de champignons ou
de bactéries. Ils peuvent être classés par type d’usage (herbicides, insecticides,
fongicides, nématicides, rotondicides, etc.), par famille chimique ou encore par mode
d’action. Certains de ces produits sont interdits de par leur forte toxicité (16 pesticides
sont classées comme dangereuses prioritaires). Les pesticides font partie des
micropolluants les plus répandus et bénéficient, de ce fait, d’un suivi particulier. Le
rapport sur l’état des lieux des pesticides dans les eaux superficielles et souterraines
révèle la présence d’une ou plusieurs substances pesticides sur 87 % des cours d’eau et
78,5 % des eaux souterraines de la région Rhône-Alpes (DREAL 2014). Les substances
les plus fréquemment rencontrées dans les eaux superficielles sont les herbicides (57 %)
suivis par les métabolites (31%). La norme fixe à 0,1 µg par litre la concentration
maximale pour chaque type de pesticide identifié et à 0,5 µg par litre la concentration
totale en pesticides.
Le phosphore : elles proviennent des effluents d’élevage ou des déjections animales
utilisées en agriculture comme fertilisant mais aussi des engrais minéraux. En matière
de pollution diffuse, on estime que 0,5 à 2,5 % du phosphore des engrais utilisés est
entraîné par l'eau, lors du lessivage des sols cultivés par les eaux de pluie et de drainage.
Nitrates : Le nitrate est un élément naturel bénéfique intégré au cycle de l'azote et
indispensable à la croissance des végétaux. Cependant l’augmentation de la
concentration en nitrate observé dans les eaux souterraines et de surface provient
principalement de la fertilisation organique réalisée à partir d’effluents d’élevage et des
engrais minéraux. L'essentiel de cette pollution est dû à la différence entre les apports
en nitrates sous forme d'engrais et ce qui est réellement consommé par les plantes.
Ingérés en trop grande quantité, les nitrates ont des effets toxiques sur la santé humaine
et contribuent avec les phosphores à modifier l'équilibre biologique des milieux
aquatiques en provoquant des phénomènes d'eutrophisation.
12
Encadré 2 : Définition de l’eutrophisation
Source : Agence de l’eau Seine-Normandie
1.2.2.3. Pollution industrielle
La fabrication des produits industriels génère très souvent des rejets d’eau polluée par les
ateliers de production. Ils sont appelés effluents industriels. En France, l’industrie est
responsable d’environ la moitié des rejets de polluants organiques (l’autre partie étant d’origine
domestique) et de la quasi-totalité des rejets de métaux lourds. Les eaux usées industrielles
dépendent de l’utilisation qui est faite de l'eau au cours du processus industriel. Selon l'activité
industrielle, on va donc retrouver diverses pollutions :
Les industries agro-alimentaires (conserveries de légumes, caves coopératives,
laiteries…) rejettent principalement des matières organiques ou azotées ;
Les industries lourdes et de transformation des métaux rejettent des métaux lourds
(mercure, cuivre, cadmium,…) sources d’une pollution toxique ;
Les effluents provenant d’une tannerie et des industries chimiques sont chargés de
chrome et d’acides sources de pollution chimique ;
La pollution physique peut être due aux eaux chaudes issues des circuits de
refroidissement des centrales thermiques, aux matières en suspension des mines, des
carrières ou de la sidérurgie ;
Les pollutions accidentelles issues des rejets des industries pétrolières industriels, des
garages et stations-services, des ruissellements des chaussées…. A la différence des
autres types de pollutions, elles restent très ponctuelles. Elles sont généralement dues à
des accidents.
L’eutrophisation est une forme de pollution de l’eau qui se caractérise par un enrichissement
excessif en substance nutritives comme l’azote, le phosphore, les oligo-éléments. Ces
éléments agissent comme un engrais pour les plantes et les algues. Leur prolifération
provoque une chute de la quantité d’oxygène présente dans l’eau, ce qui entraine la mort par
asphyxie des autres espèces vivantes poissons et insectes aquatiques notamment.
13
En résumé, une partie de la pollution provient du rejet des eaux usées domestiques, agricoles et
industriels directement dans les eaux de surface. Ces eaux usées contiennent des macropolluants
et des micropolluants. Les macropolluants regroupent les matières en suspension, les matières
organiques et les nutriments (comme l’azote et le phosphore) tandis que les micropolluants
regroupent les pesticides, les produits chimiques et les métaux. À la différence des
micropolluants qui sont toxiques à très faibles doses, les macropolluants perturbent les milieux
aquatiques à des concentrations plus élevées. Les macropolluants sont appelés ainsi par
opposition aux micropolluants.
Les rejets industriels et urbains constituent une grande source de la pollution de l’eau. Par
exemple, soixante pour cent (60%) des micropolluants présents dans le Rhône sont d’origines
urbaines et industrielles. Par ailleurs, 49 entreprises s’occupent de la collecte et du traitement
des eaux usées dans le département RHONE6.
Le tableau 2 présente un récapitulatif des formes de pollution selon leur nature et leurs sources.
Tableau 1 : Formes de pollution des eaux
Formes de pollution Nature Source
Physique
Pollution thermique Rejet d’eau chaude Centrales thermique
Pollution radioactive Radio-isotopes Installations nucléaires
Matières organiques
Glucides, lipides, protides Effluents domestiques,
agricoles, agro-alimentaires.
Ammoniac, nitrates Elevages et piscicultures
Chimiques
Fertilisants Nitrates, phosphates Agriculture, lessives
Métaux Mercure, cadmium, plomb,
aluminium, arsenic, ….
Industries, agricultures, pluies
acides, combustion
Pesticides Insecticides, herbicides, Agriculture, industries
Organochlorés PCB, solvants Industries
Hydrocarbures Pétroles et dérivés Industrie pétrolières,
transports
6 http://www.manageo.fr/annuaire_entreprises_activite/69/3700Z/1.html
14
Microbiologiques
Bactéries, virus,
champions
Effluents urbains et
d’élevages
Source : C. LEVEQUE, Ecosystèmes aquatiques (Hachette, 1996)
La pollution de l’eau causée par les nitrates ou phosphore et les pesticides est plus regardée
malgré la présence dans l’eau de plusieurs polluants. Ses deux produits touchent plus les nappes
et par conséquent un nombre important de captages destinés à l’eau potable. En 2011, 27% des
nappes de métropole ont une teneur moyenne en nitrates supérieure à 25 mg/l et 11% supérieure
à 40, voire 50 mg/l. (L’environnement en France : les grandes tendances, 2014)
Le graphique 2 présente l’évolution entre 2008 et 2013 des rejets des principaux polluants dans
l’eau issue de l’industrie et des stations de traitement des eaux usées urbaines.
Graphique 2: Principaux polluants dans l’eau provenant de l’industrie et des stations de
traitement des eaux usées urbaines
Notes : sont comptabilisés les rejets dans les milieux aquatiques des installations soumises à la déclaration
annuelle de polluants en France métropolitaine : industries, stations de traitement des eaux usées urbaines, hors
rejets des installations nucléaires de base (INB) ; la déclaration erronée d’une station de traitement des eaux
usées urbaines a été retirée.
Source : Repères 2016 de l’eau et les milieux aquatiques
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50 000
100 000
150 000
200 000
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300 000
2008 2009 2010 2011 2012 2013
Azote total (N)
Composés organohalogénés (AOX)
Demande biologique en oxygène(DBO5)
Demande chimique en oxygène(DCO)
Phosphore total (P)
Métaux toxiques (As, Cd, Cr, Cu,Hg, Ni, Zn, Pb)
15
PARTIE II : CADRE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE
2.1. Données
Pour gérer au mieux les milieux aquatiques, les acteurs de l’eau utilisent de nombreuses
données sur la ressource en eau et la qualité des milieux, ainsi que sur les pressions qui
s’exercent sur ces derniers (rejets, prélèvements, altération des habitats aquatiques, etc.). Il
existe ainsi une multitude de données, d’une grande diversité : quantitatives, chimiques,
biologiques, physico-chimiques, morphologiques, économiques, réglementaires… En France,
depuis plusieurs années, les pouvoirs publics s’emploient à organiser le recueil et le partage de
celles-ci. Les données de qualité des eaux de surface ont été récoltées auprès de l’Agence de
l’Eau RMC, via son site internet7 qui regroupe les mesures issues de 1 600 stations de
surveillance gérées par l’Agence.
Le Rhône est actuellement couvert par 3 stations de mesure de la qualité: à Jons en amont de la
maille de Miribel-Jonage, au Vieux-Rhône de Crépieux-Charmy, et à Ternay en aval de
l’agglomération lyonnaise. Pour information, la Saône ne fait l’objet d’aucun dispositif de
mesure qualitative en continu.
Les données auxquelles nous nous sommes intéressées proviennent des deux stations de mesure
qui se trouvent dans le périmètre d’étude. Il s’agit de la station de Jons et de Bugey. La station
de Bugey est en amont de la station de Jons en se référant à notre périmètre d’étude. La station
d’alerte de Jons est installée au bec de Jons, à la naissance des canaux de Miribel et de Jonage,
soit environ à 15 km en amont des captages de Crépieux-Charmy, ressource principale en eau
potable pour l’agglomération lyonnaise. Elle permet un suivi permanent, en temps réel, de la
qualité des eaux du Rhône. Les données collectées nous serviront à construire une partie de la
base de données qui sera le point de départ pour notre analyse.
La constitution de la base des données constitue le cœur de notre travail. Au fur et à mesure de
la constitution de la base, apparaissent de nouveaux indicateurs. Autrement dit, lorsqu’on passe
d’année en année apparaissent de nouveaux indicateurs. En effet, les indicateurs de qualité sont
les mêmes pour les deux stations. Au total, cinquante-neuf (59) indicateurs ont été retenus pour
chacune des stations. Il en existe d’autres mais nous avons décidé de nous arrêter à ce nombre
compte tenu de notre souci d’obtenir une série chronologique assez longue. Il s’agit des
7 http://sierm.eaurmc.fr/surveillance/eaux-superficielles/index.php
16
cinquante-neuf premiers indicateurs historiques. Cependant parmi les indicateurs retenus,
quelques-uns comportent des données manquantes moins que d’autres.
Les variables brutes sont de fréquences journalières. Lorsqu’on s’intéresse à un mois
quelconque, certaines variables disposent de valeurs sur plusieurs jours ou sur un jour. Cela
pourrait être un problème lors de la mise en œuvre des tests économétriques (test de racine
unitaire) dans un contexte de séries chronologiques. Afin de contourner cet éventuel problème
d’une part et d’obtenir une harmonisation sur les périodes d’observation d’autre part, nous
avons opté pour une périodicité mensuelle. A cet effet, nous avons procédé à un traitement des
données. La méthode utilisée est la suivante. Lorsqu’on tombe sur un mois qui présente une
seule observation elle devient celle du mois. Par ailleurs, lorsqu’un mois présente plusieurs
observations on fait la moyenne de ces valeurs. La moyenne obtenue devient la donnée du mois
correspondant. Les valeurs manquantes sont considérées comme telles. Ce travail est fait pour
toutes les années et pour chaque station.
Les données débutent de Janvier 1971 à Décembre 2014 pour la station de Bugey et de Janvier
1969 à Décembre 2014 pour celle de Jons. Les séries sont plus longues au niveau de la station
de Jons que celle de Bugey. Nous avons ensuite compilé les observations des deux stations.
L’intérêt d’une telle combinaison résulte du fait d’obtenir une matrice de données qui regroupe
l’ensemble des paramètres retenues puisqu’on suspecte un lien entre les variables mesurées
d’une part et qu’une telle disposition facilite les analyses économétriques d’autre part. En effet,
les paramètres d’une même station peuvent jouer à la fois le rôle de variable expliqué et des
régresseurs. Elles peuvent être aussi des régresseurs pour une variable d’intérêt de la station en
amont et vice versa. L’exemple qui suit permet une illustration de la phrase précédente : la
variable nitrates dans la station de Jons peut être un régresseur pour une autre variable de la
station de Bugey. Le nitrate est un indicateur de pollution diffuse ; elle sera donc une variable
expliquée dans ce cas.
Ainsi, la matrice de données contient donc 158 variables qui débutent de Janvier 1969 à
Décembre 2014. La fréquence d’observation est mensuelle, il y a donc 552 observations par
indicateur de chaque station. Le tableau suivant récapitule les 59 indicateurs retenus pour
chacune des stations.
17
Tableau 2: Listes des paramètres retenus
Température Sodium Chloroforme
(Trichlorométhane)
pH Phosphates Dichlorethane-1,1
Conductivité Azote Kjeldahl Dichlorethane-1,2
MeS Carbone organique Dichlorethylene-1,1
Oxygène dissous Phosphore total Dichlorethylene-1,2
Oxygène dissous (saturation) Pheopigments Dichlorobenzene-1,3
DBO Chlorophylle a Dichlorobenzene-1,2
DCO Arsenic Dichlorobenzene-1,4
Indice permanganate acide
chaud
Plomb Dichlorométhane
Bicarbonates Zinc Tetrachlorethane-
1,1,2,2
Ammonium Nickel Tetrachlorethylene
Chlorures Mercure Tétrachlorure de C
Sulfates Cadmium Toluène
Nitrites Chrome Trichlorethane-1,1,1
Nitrates Cuivre Trichlorethane-1,1,2
Dureté Matière Organique en
Suspension (M.O.S)
Trichloréthylène
TAC Indice Biologique Global
Adapté IBGA
Xylène-ortho
Potassium Variété taxonomique IBGA Xylene-meta
Magnésium Groupe indicateur IBGA Xylene-para
Calcium Benzène
Les paramètres retenus concernent en grande partie une certaine famille de paramètres physico-
chimiques et de micropolluants pris en compte pour le suivi de la qualité des cours d’eau. Les
phytosanitaires n’apparaissent pas dans ce groupe. Le suivi régulier de la présence des
pesticides dans les cours d’eau et dans les eaux souterraines s’est renforcé depuis le début des
années 2000. En effet, le nombre de paramètres suivis a fortement augmenté tout comme le
nombre de réseaux de suivi de la qualité des milieux aquatiques. Les premiers éléments
surveillés furent les matières en suspension, puis vinrent les matières organiques, les matières
azotées et phosphorées. Les micropolluants sont progressivement intégrés dans les suivis. En
18
premier lieu les métaux (plomb, cadmium et le mercure), les composés chlorés volatils (COHV)
comme le tétrachloréthène, le chloroforme et le tétrachlorure de carbone. Viennent ensuite les
chlorophénols, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les polychlorobiphényles
(PCB), les phytosanitaires. De quelques paramètres physicochimiques suivis dans les années
70, c’est aujourd’hui plus de 800 paramètres qui sont analysés, avec des limites de
quantification toujours plus basses, permettant de déceler les contaminations de l’eau. Tous
milieux confondus, ce sont maintenant plus de 25 millions d’analyses qui sont réalisées chaque
année pour évaluer l’état des cours d’eau, plans d’eau et eaux souterraines. (Agence de l’eau
Rhône-Méditerranée-Corse, 2016).
Des valeurs seuils sont produites par la DCE pour chaque substance en fonction des éléments
de bon état. Cependant aucune valeur seuil n’a pu être établie pour certains paramètres. Il s’agit
des paramètres considérés pour évaluer la salinité8 de l’eau. (Guide technique relatif à
l’évaluation des eaux continentales, 2016).
2.2. Analyses statistiques
Nous présenterons dans cette partie les éléments polluants qui sont prises en compte d’une part
pour quantifier la qualité physicochimique des cours d’eau et d’autre part pour le calcul de la
redevance à payer pour la pollution domestique et non domestique (industrielle). Les éléments
polluants qui entrent en jeu dans les cas sont équivalentes à l’exception des Métox. Les Métox
sont des paramètres établis par les Agences de l'eau, afin de percevoir les redevances
pollution. Le METOX permet de quantifier la toxicité des métaux et métalloïdes suivants :
Mercure, Arsenic, Plomb, Cadmium, Nickel, Cuivre, Chrome, Zinc.
Le tableau qui suit présente les paramètres selon le critère qui y est rattaché.
8 Il s’agit de la quantité de sels dissous dans l'eau.
19
Tableau 3: Paramètres par catégories
Eléments de qualité Paramètres
Température
Température
Acidification
PH
Salinité
Chlorures
Sulfates
Conductivité
Bilan d'oxygène
Oxygène dissous
Oxygène dissous (saturation)
DBO
DCO
Matières azotés, phosphorés et nitrates
Phosphates
Ammonium
Phosphore total
Nitrates
Matières en suspension
Matière en Suspension
Métaux
Arsenic
Plomb
Zinc
Nickel
Mercure
Cadmium
Chrome
Cuivre
20
2.2.1. Température de l’eau
Traditionnellement, ce paramètre est plutôt considéré comme un paramètre d'accompagnement.
La température de l’eau est prise en compte dans la mesure des autres paramètres. Une eau trop
froide ou trop chaude perturbe le bon équilibre de l’écosystème aquatique. Elle peut être
révélatrice de rejets types eaux usées domestiques (souvent plus chauds) ou de rejets de
processus industriels.
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
Temp_Jons 463 12.84795 5.555812 1.5 25
Temp_Bugey 274 12.89088 5.878292 0.2 26
La température moyenne est de 13 pour les deux stations sur la période considérée. Cela répond
aux seuils de bon état fixés par la DCE. La plus faible température sur la période étudié est de
0.2 et est survenue en Janvier 2005. Elle a été observée au niveau de la station de Bugey.
Graphique 3 : Evolution de la Température au niveau de la station de Jons
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Graphique 4 : Evolution de la Température au niveau de la station de Bugey
2.2.2. PH
Le potentiel Hydrogène (PH) est un coefficient qui caractérise l'acidité ou la basicité d'une eau.
Une eau est acide si son pH est inférieur à 7, basique si son PH est supérieur à 7. Une eau est
dite neutre à PH 7. Certains rejets industriels ou d’assainissement influencent ce paramètre.
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
PH_Jons 452 8.0441 0.1628478 6.7 8.6
PH_Bugey 263 8.070722 0.154877 7.5 8.6
Le PH sur la période considérée tourne autour de 8 pour les deux stations. En se référant aux
valeurs seuils définies par la DCE, une eau est en bon état lorsque le PH maximum se trouve
dans l’intervalle ] 8.2 ; 9]. Donc, en se basant uniquement sur ce paramètre on peut dire que les
eaux de surface du Rhône ne respectent pas en moyenne les seuils de bon état sur la période
1969-2014. Ce constat est à prendre avec précaution car l’évaluation du bon état prend en
compte plusieurs critères.
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Graphique 5 : Evolution du PH au niveau de la station de Bugey
Graphique 6 : Evolution du PH au niveau de la station de Jons
6,8
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7,4
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2.2.3. Conductivité
La conductivité9 détermine l’ensemble des sels minéraux dissous dans une solution. Une eau
douce a généralement une conductivité faible, une eau dure au contraire affichera une
conductivité élevée. Les mesures de conductivité sont fortement dépendantes de la température.
Les principaux sels dissous dans l’eau sont appelés ions et se décomposent en 2 groupes : les
cations (Calcium Ca++ ; Magnésium Mg++ ; Potassium K+ ; Sodium Na+) et les anions
(Bicarbonates HCO3- ; Chlorures Cl- ; Sulfates SO4- - ; Nitrates NO3
- ; Phosphates PO4--)
Elle permet d’apprécier approximativement la dureté de l’eau. Une conductivité forte
indique la présence de rejets particuliers (chimique, agro-alimentaire, touristiques,). Par
exemple, l’usage de sels déglaçant dans le bassin versant est une cause fréquente de la
conductivité anormalement élevée des eaux de surface.
(http://www.troussedeslacs.org/pdf/fiche_conductivite.pdf ).
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
Condu_Jons
450 323.1737 43.63673 225 640
Condu_Bugey 263 319.2205 46.28196 225 551
La conductivité moyenne du Rhône est autour de 323 μS/cm pour les deux stations. On ne peut
tirer aucune conclusion concernant l’influence de ce paramètre sur le bon état car les
connaissances actuelles ne permettent pas de fixer des seuils fiables pour cette limite.
9 http://fr.mt.com/dam/LabDiv/guides-glen/ph-conductivity-guide/pH_Conductivity_Guide_fr.pdf
24
Graphique 7 : Evolution de la conductivité au niveau de la station de Bugey
Graphique 8 : Evolution de la conductivité au niveau de la station de Jons
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2.2.4. Chlorures
C’est l’un des paramètres considérés pour mesurer la salinité d’une eau. La présence des
chlorures10 dans les sources d'eau potable peut être attribuée à la dissolution des dépôts de sel,
à l'épandage de sel sur les routes pour faire fondre la glace et la neige, aux effluents des usines
de produits chimiques, à l'exploitation des puits de pétrole, aux eaux d'égout, à l'écoulement des
eaux d'irrigation, à l'intrusion de l'eau de mer dans les zones côtières. Chacune de ces sources
peut entraîner une contamination locale des eaux de surface et des eaux souterraines. Le niveau
moyen de chlorures dans le Rhône est de 8.6. Les connaissances actuelles ne permettent pas de
définir un seuil pour ce paramètre.
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
Chloru_Jons 313 6.985 2.414 2.1 20
Chloru_Bugey 72 8.6 2.008 3.9 15
Graphique 9 : Evolution du Chlorures au niveau de la station de Jons
10 http://gisbiostep.irstea.fr/wp-content/uploads/2013/12/Effet-des-chlorures.pdf
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Graphique 10 : Evolution du Chlorures au niveau de la station de Bugey
2.2.5. Sulfates
C’est le dernier paramètre qui compose la rubrique salinité. Les sulfates11 sont présents à l’état
naturel dans divers minéraux. Le sulfate de calcium est la forme la plus souvent retrouvée dans
les eaux souterraines et les concentrations les plus élevées sont généralement d’origine
naturelle. Toutefois, leur présence dans les eaux peut aussi provenir des apports agricoles et des
rejets industriels.
L’évolution du niveau de sulfate dans le Rhône semble suivre une même tendance sur la période
étudiée. La moyenne du sulfate présent dans le Rhône varie autour de 6.
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
Sulfa_Jons 222 31.62 6.37 3 47
Sulfa_Bugey 56 37.05 6.33 22.1 48
11 http://www.etaso.fr/page1.php?id_chapitre=46
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Graphique 11 : Evolution du Sulfate au niveau de la station de Bugey
Graphique 12 : Evolution du Sulfate au niveau de la station de Jons
2.2.6. Oxygène dissous
Pour le bon développement des animaux et des végétaux vivant dans l’eau, un minimum
d’oxygène est nécessaire. C’est la quantité d'oxygène disponible dans l'eau nécessaire à la vie
aquatique et à l'oxydation des matières organiques. Les matières organiques qui entraînent une
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importante consommation d'oxygène proviennent des rejets industriels et des eaux usées
domestiques. L'oxygène dissous12 varie selon le degré de température et il a tendance à être plus
faible lorsque la température de l'eau est plus élevée. Une zone déficitaire en oxygène, (hypoxie
forte ou anoxie) constitue une barrière infranchissable par les poissons migrateurs. Ce
phénomène de privation d’oxygène est par exemple responsable de la mortalité des mulets lors
de leur période annuelle de migration du fleuve vers la mer à la fin de chaque été.
(http://www.loire-estuaire.org/upload/espace/1/pj/43684_2860_CMB_206106_L2A1.pdf )
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
Oxyg_dis_Jons 463 10.17 1.17 7.2 12.9
Oxy_dis_Bugey 275 10.24 1.35 7.4 13.6
En moyenne 10 mg/L d’oxygène sont consommés sur le bassin du Rhône sur la période étudiée.
Une eau est en bon état au regard de ce paramètre si et seulement si la température est dans
l’intervalle [6 :8[. Dans notre cas elle est supérieure à 8. Donc on peut conclure que l’eau du
Rhône n’est pas en bon état selon le paramètre oxygène dissous.
Graphique 13 : Evolution de l’oxygène dissous au niveau de la station de Bugey
12 http://www.troussedeslacs.org/pdf/fiche_oxygene.pdf
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Graphique 14 : Evolution de l’oxygène dissous au niveau de la station de Jons
2.2.7. Oxygène dissous en saturation 13
On dit qu’une eau est saturée en oxygène lorsqu’elle ne peut plus dissoudre ce gaz. Ainsi, plus
le taux de saturation de l’eau en oxygène est élevé, plus il devient difficile pour l’eau de
dissoudre ce gaz. Le taux de saturation de l’eau varie entre autres en fonction de la température
et de la pression atmosphérique. Une eau est en bon état si le taux d’oxygène dissous est
comprise entre [70 ; 90[ . En moyenne, le taux de saturation en oxygène dissous est de 98 %
sur la période considérée.
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
Oxy_dis_sa_Jons 463 97.80 6.29 77 126
Oxy_dis_sa_Bugey 274 98.50 9.61 63 153
13 http://www.troussedeslacs.org/pdf/fiche_oxygene.pdf
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Graphique 15 : Evolution de l’oxygène dissous en saturation au niveau de la station de Jons
Graphique 16 : Evolution de l’oxygène dissous en saturation au niveau de la station de Bugey
2.2.8. DBO14
C’est la Demande Biochimique ou biologique en Oxygène. Elle correspond à la quantité de
dioxygène nécessaire aux micro-organismes vivant dans l’eau pour détruire ou dégrader les
14 http://www.entreprises.cci-paris-idf.fr/web/environnement/eau/gerer-eau-entreprise/criteres-globaux-polluants-
origine-industrielle
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matières organiques, dissoutes ou en suspension dans l’eau. Cette mesure traduit donc la
fraction de matières organiques présentes dans une eau. Il est convenu d'évaluer la demande
biochimique en oxygène pendant 5 jours à 20°C. En général, la demande biologique en
oxygène sert de paramètre global pour l'évaluation de la pollution des eaux usées.
L’intervalle de décision est ]3 ; 6]. Dans notre cas la moyenne d’oxygène consommé est de 1.50
mg/L. On peut affirmer au vue de ce résultat que la fraction de matières organiques est infirme.
On obverse cependant pour la station de Jons des valeurs supérieures à la moyenne des
observations. La DBO prends les valeurs 7.6 et 7respectivement en Juin 1978 et Septembre
1993.
Il en est de même au niveau de la station de Bugey. Les valeurs qui s’écartent de la moyenne
sont 6 en Juillet 1998 et 8 en Mars 1989.
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
DBO_Jons 445 1.62 0.86 0.5 7.6
DBO_Bugey 257 1.49 0.91 0.5 8
Graphique 17 : Evolution de la DBO au niveau de la station de Jons
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Graphique 18 : Evolution de la DBO au niveau de la station de Bugey
2.2.9. DCO
C’est la demande chimique en oxygène15. La valeur DCO indique la quantité d'oxygène qui est
nécessaire pour l'oxydation de toutes les substances organiques dans l'eau. C’est un indicateur
important pour l'analyse de l'eau. Il est utilisé pour la planification, le contrôle ainsi que pour
l'évaluation de l'efficacité du traitement des stations. (http://www.lar.com/fr/produits/analyse-
dco.html ). La DCO renseigne sur la totalité des matières oxydables mais ne donne aucun
renseignement sur leur biodégradabilité. La DCO est particulièrement indiquée pour
mesurer la pollution provenant des rejets industriels.
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
DCO_Jons 292 15.42 7.58 5 42
DCO_Bugey 70 12.83 7.53 5 30
15 La DCO et la DBO sont des paramètres complémentaires.
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2.2.10. Ammonium
C’est l’un des paramètres qui permet de mesurer la fraction de matières azotées dans l’eau.
L'ammonium dans l'eau traduit habituellement un processus de dégradation incomplet de la
matière organique. L'ammonium provient de la réaction de minéraux contenant du fer avec des
nitrates. C'est donc un excellent indicateur de la pollution de l'eau par des rejets organiques
d'origine agricole, domestique ou industriel. (http://www.lenntech.fr/francais/ammonium-
environnement.htm#ixzz4FoftkTG9).
L’ammonium présent dans le bassin du Rhône est en moyenne de 0.10 mg/l. L’intervalle des
seuils à considérer pour le bon état est ] 0.1 ; 0.5].
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
Ammo_Jons 445 0.11 0.11 0.01 1.2
Ammo_Bugey 257 0.10 0.06 0.01 0.4
Graphique 21 : Evolution de l’ammonium au niveau de la station de Bugey
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Graphique 22 : Evolution de l’ammonium au niveau de la station de Jons
2.2.11. Nitrates16
Principaux aliments azotés des plantes, dont ils favorisent la croissance, ils jouent un rôle
important comme engrais. Toutes les eaux naturelles contiennent normalement des nitrates à
des doses variant selon les saisons (de l'ordre de quelques milligrammes par litre). Dans de
nombreuses eaux souterraines et de surface, on observe aujourd'hui une augmentation de la
concentration en nitrates d'origine diffuse (engrais minéraux ou organiques non utilisés par les
plantes) ou ponctuelle (rejets d'eaux usées domestiques, agricoles ou industrielles). (Agence de
l’eau Adour-Garonne)
En concentration élevé les nitrates peuvent provoquer une croissance excessive d'algues. Les
nitrates jouent un rôle important dans le cycle de l’azote. L’intervalle à respecter pour les
valeurs seuils est ] 10 ; 50]. En moyenne, les matières en nitrates présentes dans le bassin du
Rhône tournent autour de 4 mg/l. La concentration maximale en Nitrates est de 13mg/L et est
observée en Juin 1983 pour la station de Jons.
16 https://www.oase-livingwater.com/fr_FR/jardins-aquatiques/conseils/principes-fondamentaux-de-la-
biologie/nutriments.html
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Variable Obs Moy Ecart type Min Max
Nitra_Jons 444 3.86 1.30 1 13
Nitra_Bugey 256 3.26 0.98 1 6.3
Graphique 23 : Evolution du nitrates au niveau de la station de Jons
Graphique 24 : Evolution du nitrates au niveau de la station de Bugey
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2.2.12. Phosphore total
Le phosphore total17 est l'ensemble du phosphore présent dans un échantillon sous forme de
phosphates ou de composés organophosphorés. La présence de phosphore dans les eaux
naturelles provient du lessivage de certains minéraux et de la décomposition de la matière
organique. Le rejet des eaux domestiques et industrielles ainsi que le drainage des terres
agricoles fertilisées contribuent à en augmenter la concentration. Le phosphore n'est pas toxique
pour l'homme, les animaux ou les poissons et c'est surtout pour ralentir l'eutrophisation des
systèmes aquatiques que la teneur en phosphore est contrôlée. Il devient toxique à fortes doses.
Le phosphore combiné à l'azote peut provoquer une croissance excessive d'algues.
L’intervalle à respecter pour les valeurs seuils est ] 0.05 ; 0.2]. En moyenne, la concentration
en phosphore total est de 1mg/l dans le bassin du Rhône sur la période étudiée lorsqu’on
combine les deux stations.
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
Phos_tot_Jons 292 1.35 6.22 0.02 59
Phos_tot_Bugey 241 0.082 0.072 0.018 0.56
Graphique 25 : Evolution du phosphore total au niveau de la station de Jons
17 http://www.troussedeslacs.org/pdf/fiche_phosphore.pdf
0
10
20
30
40
50
60
70
jan
v.-6
9
juil.
-70
jan
v.-7
2
juil.
-73
jan
v.-7
5
juil.
-76
jan
v.-7
8
juil.
-79
jan
v.-8
1
juil.
-82
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v.-8
4
juil.
-85
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v.-8
7
juil.
-88
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0
juil.
-91
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v.-9
3
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-94
jan
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6
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-97
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9
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-00
jan
v.-0
2
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5
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v.-0
8
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v.-1
1
juil.
-12
jan
v.-1
4
38
Graphique 26 : Evolution du phosphore total au niveau de la station de Bugey
2.2.13. Phosphates
Les phosphates18 sont issus de l’oxydation du phosphore. La pollution par les phosphates
provient à la fois de l’utilisation des engrais, des rejets industriels et des rejets domestiques
(déjections humaines, détergents, lessives). Les phosphates sont normalement présents et utiles
à faible dose dans l’eau et les sols. Leur excès avec celui des teneurs en nitrates est une des
causes majeures de l’eutrophisation de l’eau.
La valeur seuil pour le bon état est comprise entre ] 0.1 ; 0.5]. En moyenne, la concentration
en phosphate sur les deux stations étudiées se situe autour de 0.1 mg/l.
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
Phosp_Jons 443 0.136 0.099 0.01 0.68
Phosp_Bugey 255 0.094 0.059 0.01 0.34
18 http://www.agirpourladiable.org/html/do_phosphore.html
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
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v.-6
9
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-70
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2
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-73
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5
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-76
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1
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1
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-12
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4
39
Graphique 27 : Evolution du phosphate au niveau de la station de Jons
Graphique 28 : Evolution du phosphate au niveau de la station de Bugey
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
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v.-6
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-70
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2
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1
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0
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3
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2
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5
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1
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4
0
0,05
0,1
0,15
0,2
0,25
0,3
0,35
0,4
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v.-6
9
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-70
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2
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-73
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5
juil.
-76
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8
juil.
-79
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1
juil.
-82
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4
juil.
-85
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7
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0
juil.
-91
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3
juil.
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juil.
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-00
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2
juil.
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juil.
-06
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v.-0
8
juil.
-09
jan
v.-1
1
juil.
-12
jan
v.-1
4
40
2.2.14. MES
MES19 signifie « matières en suspension ». Elles sont soit d’origine naturelle, en liaison avec
les précipitations, soit produites par les rejets urbains et industriels. Ce sont des particules
solides, minérales ou organiques, insolubles et généralement visibles à l'œil nu. Plus une eau en
contient, plus elle est dite turbide (trouble et colorée). La turbidité limite la pénétration de la
lumière dans l'eau (réduction de la photosynthèse), diminue la teneur en oxygène dissous et nuit
au développement de la vie aquatique. En moyenne, la concentration en MES est de 55 mg/l
dans le bassin de Rhône sur la période considérée. On n’a pas trouvé de valeur seuil pour ce
paramètre. Cependant on remarque des concentrations de MES supérieurs à la moyenne dans
les données collectées.
Variable Obs Moy Ecart type Min Max
MeS_Jons 456 22.19 51.84 1 738
MeS_Bugey 269 22.51 55.20 1 577
Graphique 29 : Evolution du MES au niveau de la station de Bugey
19 http://www.actu-
environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/matiere_en_suspension_mes.php4
0
100
200
300
400
500
600
700
jan
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-70
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2
juil.
-73
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juil.
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1
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-09
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1
juil.
-12
jan
v.-1
4
41
Graphique 30 : Evolution du MES au niveau de la station de Jons
2.3. Etude de la stationnarité20
En présence de séries temporelles, il est judicieux de faire le test de racine unitaire. Cela permet
de vérifier la stationnarité et l’ordre d’intégration des séries. L’estimation économétrique de
séries non stationnaires génère un phénomène de « régression fallacieuse ». De façon pratique,
la non stationnarité s’explique par la présence d’une racine unitaire (tendance déterministe et/ou
aléatoire) dans la structure de la série temporelle étudiée. Il existe un grand nombre de tests de
racine unitaire. Les travaux pionniers en la matière sont de Fuller (1976) et Dickey-Fuller (1979,
1981). Les tests de Dickey-Fuller sont des tests paramétriques reposant sur l’estimation d’un
processus autorégressif. Ces tests sont les plus utilisés en raison de leur grande simplicité, mais
souffrent également d’un certain nombre de critiques. Celles-ci ont conduit à l’élaboration
d’autres tests dont ceux de Phillips et Perron (1988) ; Perron (1989) ; Zivot et Andrews (1992) ;
Perron et Vogelsang (1992) ; Schmidt et al. (1996) ; Kiwatoski et al. (KPSS, 1992).
Pour vérifier la stationnarité des séries nous avons recouru au test de Dickey-Fuller Augmenté
(ADF). L’encadré ci-dessous fournit un énoncé du principe du test de ADF.
20 Les tests de stationnarité sont faits à partir du logiciel Gretl
0
100
200
300
400
500
600
700
800ja
nv.
-69
juin
-70
no
v.-7
1
avr.
-73
sep
t.-7
4
févr
.-7
6
juil.
-77
dé
c.-7
8
mai
-80
oct
.-8
1
mar
s-8
3
aoû
t-8
4
jan
v.-8
6
juin
-87
no
v.-8
8
avr.
-90
sep
t.-9
1
févr
.-9
3
juil.
-94
dé
c.-9
5
mai
-97
oct
.-9
8
mar
s-0
0
aoû
t-0
1
jan
v.-0
3
juin
-04
no
v.-0
5
avr.
-07
sep
t.-0
8
févr
.-1
0
juil.
-11
dé
c.-1
2
mai
-14
42
Encadré 3 : Principe du test de ADF
Les variables considérées présentent des valeurs manquantes sur une longue période. Afin de
de s’assurer de la robustesse du test de ADF nous avons restreint l’échantillon sur la période
1990-2014. Cela nous a permis de restreindre les valeurs manquantes. Les résultats du test des
variables présentées dans la partie analyse statistique sont résumés dans le tableau suivant, et
les détails y afférents figurent en annexe (Annexe 3).
L’hypothèse nulle est l’hypothèse de non stationnarité (présence de racine unitaire). La
règle de décision est la suivante : si la p-value associée au test est inférieure à 0,05 on
rejette l’hypothèse nulle de non stationnarité.
Les tests ADF permettent de mettre en évidence le caractère stationnaire ou non d’une série
temporelle par la détermination d’une tendance déterministe ou stochastique. Ces tests sont
fondés sur l’estimation par les MCO de trois modèles suivants :
[1] ∆𝑥𝑡 = ñ𝑥𝑡−1 + ∑ ∅𝑗𝑝𝑗=1 ∆𝑥𝑡−𝑗 + å𝑡
[2] ∆𝑥𝑡 = ñ𝑥𝑡−1 + ∑ ∅𝑗𝑝𝑗=1 ∆𝑥𝑡−𝑗 + C+ å𝑡
[3] ∆𝑥𝑡 = ñ𝑥𝑡−1 − ∑ ∅𝑗𝑝𝑗=1 ∆𝑥𝑡−𝑗 + C + bt + å𝑡
Avec å𝑡 i.i.d. et ñ= β-1
Le test consiste à tester l’hypothèse :
{𝐻0: 𝛽 − 1 = 0 𝐻1: 𝛽 − 1 < 0
L’application de ce test nécessite de choisir au préalable, le nombre de retards P. la valeur
de P peut être déterminé selon les critères d’information (d’Akaike ou de Schwarz) ou en
estimant un modèle avec une valeur suffisamment élevée de p et on estime le modèle à p-1
retards, p-2 retards, jusqu’à ce que le coefficient du pième retard soit significatif (sous
Eviews, p=0 correspond au test de Dickey Fuller simple).
En se référant aux valeurs tabulées par Fuller (1976) et Dickey-Fuller (1981), la règle de
décision est la suivante :
- Si la valeur calculée de T-statistics associée à β est inférieure à la valeur critique,
on rejette l’hypothèse nulle de non-stationnarité.
- Si la valeur calculée de T-statistics associée à β est supérieure à la valeur critique,
on accepte l’hypothèse nulle de non-stationnarité.
Dans la pratique, on réalise l’estimation en 3 étapes, en partant du modèle 3.
43
Tableau 4 : Résultats des tests de stationnarité
Variables Stationnarité Tendance Constante Ordre
d’intégration
Temp_Jons Oui Oui Oui 0
Temp_Bugey Oui Oui Oui 0
PH_Jons Non Non Non 1
PH_Bugey Oui Oui Oui 0
Condu_Jons Oui Oui Oui 0
Condu_Bugey Oui Oui Oui 0
MeS_Jons Oui Oui Oui 0
MeS_Bugey Oui Oui Oui 0
Oxyg_dis_Jons Oui Oui Oui 0
Oxy_dis_Bugey Oui Oui Oui 0
Oxy_dis_satu_Jons Oui Oui Oui 0
Oxy_dis_satu_Bugey Oui Oui Oui 0
DBO_Jons Oui Oui Oui 0
DBO_Bugey Non Non Non 1
DCO_Jons Oui Oui Oui 0
DCO_Bugey Non Non Non 1
Ammo_Jons Oui Oui Oui 0
Ammo_Bugey Oui Oui Oui 0
Chloru_Jons Non Non Non 1
Chloru_Bugey Non Non Oui 1
Sulfa_Jons Non Non Non 1
Sulfa_Bugey Oui Oui Oui 0
Phosp_Jons Oui Oui Oui 0
Phosp_Bugey Oui Oui Oui 0
Phos_tot_Jons Non Oui Non 1
Phos_tot_Bugey Non Non Non 1
Nitra_Bugey Oui Oui Oui 0
Nitra_Jons Oui Oui Oui 0
L’ordre d’intégration indique si la variable est stationnaire à niveau ou non. L’ordre
d’intégration est de zéro (0) quand la variable est stationnaire à niveau et de un (1) quand la
différence première de la variable est stationnaire. En effet, lorsque les résultats du test de ADF
montrent que la variable est non stationnaire à niveau, on a recours à la différence première de
cette variable pour corriger la non stationnarité en vérifiant si elle est stationnaire.
44
2.4. Spécification théorique du modèle
Le modèle théorique envisagé pour modéliser la pollution Rhône est régi par la relation ci-
dessous. Soit y une variable que l’on souhaite comprendre et x un vecteur de variables
(régresseurs) susceptibles d’expliquer cette variable y. On est intéressé par la relation :
𝑦𝑖𝑙𝑡 =∝𝑙𝑖+ 𝛽𝑥𝑙𝑗𝑡 + 𝜀𝑙𝑖𝑡
L’indice i indique un indicateur, par exemple i=DBO. Elle s’applique à y
L’indice l indique une station, par exemple l=Jons.
L’indice t marque le temps. Les données permettent d’avoir au moins trois indices de temps :
t1 pour journalier (jjmmaaaa) ; t2 pour mensuel (mmaaaa) ; t3 pour annuel (aaaa). Les données
par mois sont des moyennes des données de ce mois-là (ou manquants).
L’indice j indique un régresseur. Dans le vecteur x se trouvent J régresseurs qui peuvent être :
- des indicateurs autres que 𝑦𝑙𝑖 récoltés sur la même station l ou sur une station en amont ;
- l’indicateur 𝑦𝑙𝑖𝑡 à une période passée par exemple 𝑦𝑙𝑖,𝑡−1 ;
- la date t elle-même, particulièrement, une indication de la saison. Elle ne dépend pas du
site ;
- des indicateurs environnementaux extérieurs, par exemple pluviosité, température de
l’air, radioactivité de l’atmosphère… Elles dépendent du site ;
- des indicateurs spatiaux, par exemple superficies dans le bassin versant en maïs, en
prairies, en forêts, construites... ;
- des indicateurs ponctuels, par exemple certaines usines ou hôpitaux le long de la rivière,
une station d’épuration dans le bassin versant ;
- des indicateurs socio-économiques dans Rhône-Alpes, par exemple revenu local,
densité de population, surfaces industrialisées...
- des réglementations, par exemple interdiction des lessives au phosphate.
β est un vecteur : 𝛽𝑗 pour chaque 𝑥𝑗. On cherche à évaluer ces β.
ε et α sont des variables aléatoires.
45
En résumé, 𝑦𝑖𝑙𝑡 est l’observation de la température i sur le site de Jons l à la date t. 𝑦𝑖𝑙
représente toutes les observations pour i et l. 𝑥𝑙𝑗𝑡 est l’observation de l’oxygène dissous j sur
le site de Jons l à la date t. 𝑥𝑙𝑗 concerne toutes les observations pour j et l. 𝑥𝑙𝑡 représente tous
les régresseurs pour l au moment t.
Plusieurs complications économétriques sont possibles :
- Certains régresseurs peuvent être endogènes: les stations d’épuration ne sont pas placées
au hasard, mais dans les lieux plus pollués parce qu’ils se trouvent dans des zones de
fortes urbanisations et en queue de sous bassin versant ;
- Les séries (les données dans le temps) sont vraisemblablement corrélées avec leur passé
au point de présenter des racines unitaires. Se pose donc la question du test de ces racines
unitaires, et du traitement que l’on pourrait en faire: cointégration ou différences
premières.
46
CONCLUSIONS ET LIMITES
L’analyse de l’évolution temporelle des indicateurs de suivi de qualité du Rhône montre que la
plupart des indicateurs retenus ne répondent pas aux seuils de bon état fixés par la DCE. Les
paramètres concernés sont le PH, le phosphore total, l’oxygène dissous et le taux de saturation
en oxygène dissous. Cependant, cela ne suffit pas pour conclure que le bassin du Rhône n’est
pas en bon état en ce sens que plusieurs autres éléments de qualité entrent en jeu pour
l’attribution du niveau de qualité d’un bassin. Néanmoins, notre résultat est en concordance
avec l’état des lieux réalisé par EAURMC et qui révèle que 50% seulement des rivières sont en
bon état.
Les analyses menées dans notre rapport concernent en grande partie les paramètres physico-
chimiques. Cela est dû au fait que les macropolluants sont suivis fréquemment sur toutes les
stations du réseau de contrôle de surveillance tandis que les micropolluants ont eux des
périodicités moins larges et ne sont pas tous suivis sur l’ensemble des stations. Leurs suivis
répondent plus aux priorités établies. Ces paramètres sont mesurés de manière assez régulière
et avec un bon historique, ce qui n’est pas forcément le cas pour les micro-organismes, les
métaux et les pesticides. Cela a pour conséquence l’indisponibilité des données sur plusieurs
périodes de certains indicateurs.
L’analyse de la stationnarité des paramètres retenus révèle que la plupart sont intégrés d’ordre
zéro (0).
Afin d’enrichir nos analyses et nos conclusions faites uniquement sur la base d’analyses
statistiques nous avons proposé un modèle économétrique. Mais malheureusement, nous
n’avons pas pu mener une telle analyse car nous n’avons pas trouvé dans la littérature une
modélisation empirique sur ces questions. Etant donné que ce stage s’inscrit dans la phase 1 du
projet PLURISQ, la phase 2 approfondira cette question.
47
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Agence de l’eau Rhône-Méditerranée Corse (2014) – « Rapport d’activité 2014 »
Agence de l’eau Rhône-Méditerranée Corse (2014) – « Etude de la gestion quantitative du
fleuve Rhône à l’étiage »
Agence de l’eau Rhône-Méditerranée Corse (2016) – « L’état des eaux des bassins Rhône-
Méditerranée et Corse »
Commissariat général au développement durable & Service de l’observation et des
statistiques (2015) – « Les pesticides dans les cours d’eau français en 2013 »
Commissariat général au développement durable & Service de l’observation et des
statistiques (2009) – « Méthodologie de l’indice d’évolution de la qualité physico-chimique
des cours d’eau »
Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (2014) –
« État des lieux des pesticides dans les eaux superficielles et souterraines de la région Rhône-
Alpes Période 2009-2012 »
Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer (2016) - « Guide technique relatif
à l’évaluation de l’état des eaux de surface continentales (cours d’eau, canaux, plans d’eau) »
Zone Atelier Bassin du Rhône (2015) - « La qualité de l’eau du Rhône »
48
a
ANNEXES
Annexe 1 : Périmètre d’étude du projet PLURISQ
b
Annexe 2 : Le Rhône
c
Annexe 3 : Test de racine unitaire
d
e
f
g
h
i
j
k
l
m
n
o
p
q
r
s
t