l’analyse des multinationales: small is beautiful?
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L’analyse des multinationales:Small is beautiful?
Henri Houben
Formation Attac BruxellesMardi 12 octobre 2010
De quoi parle-t-on?
De quoi parle-t-on?
OCDE:
« Il s’agit généralement d’entreprises ou d’autres entités établies dans plusieurs pays et liées de telle façon qu’elles peuvent coordonner leurs activités de diverses manières. »
OCDE, Les Principes directeurs révisés de l'OCDE à l'intention des
entreprises multinationales, 27 juin 2000, p.14
Définition d’une multinationale (ou transnationale)
De quoi parle-t-on?
La multinationale est une firme:agissant dans plusieurs pays (au moins
deux);de grande taille;fonctionnant avec un centre exerçant le
pouvoir ou le contrôle sur l’ensemble de la structure;
attirant vers ce centre l’essentiel des profits réalisés dans cette structure.
C’est un système de rentabilisation et d’accumulation du capital.
L’enquête
L’enquête
Classement de Fortune selon le CA:- depuis 1955, les 500 plus grandes firmes
industrielles US;- depuis 1960, les 500 étrangères;- en éliminant les firmes publiques;- depuis 1994, classement globalisé tous
secteurs confondus
J’ai continué à classer les 200 plus grandes firmes industrielles mondiales depuis 1960 selon la méthodologie initiale de Fortune.
L’enquête
Cinq indicateurs fournis par Fortune:
- Le chiffre d’affaires (CA)
- Le bénéfice net
- L’emploi
- Les actifs ou total du bilan
- Les fonds propres (FP)
Je complète par les données des rapports annuels. Mais difficulté d’obtenir ceux-ci surune longue période.
Small is beautiful?
Small is beautiful?Comparer des pommes et des poires: PIB et CA
Firme A
Firme B
Firme C
ventes
ventes
Sommes des chiffres d’affaires (CA)
Sommes des valeurs ajoutées (VA)
= PIB
CA = VA + CBS ou VA (PIB) = CA - CBS
Coût des biens et services (CBS)
Small is beautiful?
Emboutissage
Tôlerie
Peinture
Montagefinal
Ventes
Usine d’assemblageSidérurgie
Fer
Charbon
Moteurs
Pneus
Modules
Composants
Caoutchouc
Matièrespremières
Matièrespremières
Fournisseurs Constructeurs
Small is beautiful?
41.703 Sous-traitants de niveau 3 et 4
5.437 Sous-traitants de niveau 2
168 Firmes de niveau 1
Toyota
La pyramide de sous-traitance de Toyota en 1977
Small is beautiful?
Ventes finales
Assemblagefinal
Module 1
Module 2
Module 3
Pièces
Pièces
Pièces
Pièces
Pièces
Pièces
Pièces
La modularisation
Rapport chiffre d'affaires des 200 plus grandes sociétés industrielles et PIB mondial 1960-2009 en termes réels (en %)
12
14
16
18
20
1960 1967 1973 1980 1985 1991 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Small is beautiful?
Dans la production industrielle mondiale, les 200 représentaient :
- 43,5% en 1973
- 51,8% en 1980
- 54,4% en 1997
- 64,4% en 2001
- 66,4% en 2006
Small is beautiful?
David Korten:« Les libéraux promultinationales insistent
régulièrement sur le fait qu’une planification économique centralisée est totalement inefficace et incapable de répondre aux préférences des consommateurs. Pourtant, les multinationales prospères exercent davantage de contrôle sur les économies telles que déterminées par leurs réseaux de produits, que n’en ont jamais eu à Moscou, les planificateurs centraux sur l’économie soviétique…
Small is beautiful?… La direction centrale achète, vend, démantèle,
ferme des unités de production selon son bon vouloir, recrute et licencie des individus d’un coup de stylo, déplace ses usines où elle veut dans le monde, décide des pourcentages de recettes à remettre par les filiales à l’entreprise mère, nomme et révoque les directeurs de ses filiales, fixe les montants des transferts et autres conditions gouvernant les transactions opérées entre les diverses sociétés faisant partie du groupe, et décide si les filiales indépendantes peuvent effectuer leurs achats et ventes sur le marché libre ou sont tenus de ne faire des affaires qu’avec les autres filiales appartenant au groupe. »
David Korten, Quand les multinationales gouvernent le monde, éditions Yves
Michel, Gap, 2006, p.321-322
Secteur non profit?
Evolution des bénéfices nets des 200 plus grandes firmes industrielles du monde 1960-2009 (en milliards de dollars)
327,5
171,5
446,7
549,3
675,3
458,1
568,2
790,0
303,1
268,6225,1
151,1
243,2223,7188,5
91,280,672,1
37,518,411,1
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1960 1967 1973 1980 1985 1991 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Evolution des bénéfices des 50 plus grandes sociétés financières mondiales 1994-2008 (en milliards de dollars)
51,769,2
86,499,4 110,9
146,7163,2
112,7126,6
200,2
230,9
289,8
356,3
304,7
8,90
50
100
150
200
250
300
350
400
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Secteur non profitLes profits les plus élevés en 2009 (en millions de dollars)
Nom Pays Secteur Profit
1 Gazprom RUS Pétrole 24.556
2 Exxon Mobil USA Pétrole 19.280
3 BP GBR Pétrole 16.578
4 Petrobras BRE Pétrole 15.504
5 Barclays GBR Banque 14.648
6 Microsoft USA Serv. inform. 14.569
7 Wal-Mart USA Distribution 14.335
8 Vodafone GBR Télécoms 13.782
9 Procter & Gamble USA Cosmétiques 13.436
10 IBM USA Informatique 13.425
160.113
Evolution du profit réel des géants de l'industrie pharmaceutique mondiale 1980-2009 (en milliers)
30,835,0
45,5
52,657,9
85,1
23,825,0 26,6
26,2
36,8
39,4
47,2
59,2
58,4 56,0
69,4
86,8
82,2
99,6
20
30
40
50
60
70
80
90
100
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Evolution de la rentabilité comparée des géants pharmaceutiques et des 200 firmes industrielles 1967-2009 (en %)
6
8
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
32
1967 1973 1980 1985 1991 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Total Pharma
La responsabilité sociale des
multinationales
Evolution de l'emploi des 200 plus grandes firmes industrielles du monde 1960-2009 (en millions de personnes)
15,2
18,8
17,5
16,617,1
17,718,1
18,9
20,5
18,4
11,2
19,619,4
18,7
18,0
18,4 18,318,4
16,716,6
17,5
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
1960 1973 1985 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009
Bénéfices, fonds propres, emploi des 200 géants industriels comparée au PIB mondial 1960-2009 (1995=100)
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
1967 1973 1980 1985 1991 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Bénéfices Fonds propres Emploi PIB
Utilisation des bénéfices cumulés des 200 plus grandes sociétés industrielles mondiales entre 1996 et 2008
48%52%
Fonds propres Actionnaires
Un total de 4.943 milliards de dollars
Evolution comparée des gens fortunés et du PIB mondial 1996-2009 (1996=100)
80
100
120
140
160
180
200
220
240
260
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Patrimoine PIB
30.400
16.600
40.700
61.200
Evolution de la part salariale dans le PIB en Europe, aux Etats-Unis et au Japon 1960-2007 (en %)
55
60
65
70
75
80
1960 1963 1966 1969 1972 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005
UE 15 Etats-Unis Japon
Accumulez, accumulez!C’est la loi et les
prophètes!
Evolution des fonds propres réels des 200 plus grandes firmes industrielles mondiales 1967-2009 (en milliards de dollars)
4.427
3.869
4.380
3.843
3.4423.2722.982
2.5352.449
2.549
2.411
1.784
1.937
1.7801.7201.566
1.1401.142
998859
0
500
1.000
1.500
2.000
2.500
3.000
3.500
4.000
4.500
5.000
1967 1973 1980 1985 1991 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Taux d'accumulation (échelle de droite) et du taux de profit (échelle de gauche) des sociétés américaines 1950-2009 (en %)
14
15
16
17
18
19
20
21
22
1950 1953 1956 1959 1962 1965 1968 1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 20070
1
2
3
4
5
6
Taux de profit réel Taux d'accumulation réel
Production d'acier brut et des capacités sidérurgiques installées dans le monde 1969-2010 (en millions de tonnes d'acier brut)
500
700
900
1.100
1.300
1.500
1.700
1.900
1969 1972 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008
Capacités Production d'acier brut
Evolution parallèle de la croissance des ventes automobiles et des capacités installées aux Etats-Unis 1961-2009 (1961=100)
100
140
180
220
260
300
340
380
420
460
1961 1965 1969 1973 1977 1981 1985 1989 1993 1997 2001 2005 2009
Capacités Ventes
Cette crise venue d’ailleurs?
La crise, venue d’ailleurs
Production
Salaires Profit
Consommation Investissement
hausse
1. Tendance à accroître les profits par rapport aux salaires2. Tendance à investir davantage qu’à consommer
3. Décalage progressif entre production et consommation
Mécanisme de la crise
La crise prend le caractère d’une surproduction.
La crise, venue d’ailleurs
Les multinationales sont responsables de la crise.
Elles rémunèrent largement les actionnaires et dirigeants.
Elles font pression sur l’emploi et les salaires.
Elles investissent largement et provoquent les surcapacités.
La surproduction est relative à la demande solvable, non aux besoins réels.
Des conclusions sans fin?
Conclusions
Les multinationales détiennent un poids et un pouvoir croissant.
Big is beautiful.
Cela enrichit une poignée au détriment de la majorité.
Mais, en même temps, cela crée la crise.
C’est donc un système inégalitaire, injuste et inefficace.
Conclusions
Trois solutions:
1. Laisser faire: les multinationales créent de l’emploi et de l’activité
Vision libérale.
2. Réguler, contrôler pour empêcher les excès.
Vision sociale-démocrate.
3. Substituer au privé un secteur public, socialisé dans les mains de la collectivité.
Vision révolutionnaire.
Fin
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