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FRA ANGELICO LE PAS DU CHRIST DE TOUJOURS À TOUJOURS ars latina alba cultura

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FFRRAA AANNGGEELLIICCOO

LE PAS DU CHRISTDE TOUJOURS À TOUJOURS

ars latinaalba cultura

Ars Latina – Alba [email protected][email protected]

wwwwww..aarrss--llaattiinnaa..ccoommContact : Élisabeth de Balanda (Tél. 06 85 17 84 12)

ars latina et alba culturaen collaboration avec

le Secrétariat généralde l!enseignement catholique

FRA ANGELICO. LE PAS DU CHRIST

DE TOUJOURS À TOUJOURS33 photographies de grand format

ÉGLISE SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS

7 juillet - 4 septembre 2011

Commissariat : ÉÉLLIISSAABBEETTHH DDEE BBAALLAANNDDAA,, IITTAALLAA SSTTEECCCCAA--MMÉÉNNAARRDD,, CCOORRIINNNNEE SSUURRCCIINN

Textes : RRÉÉMMYY VVAALLLLÉÉJJOO OO..PP.. -- VVEERRSSEETTSS DDEE LLAA BBIIBBLLEE

Photographies : NNIICCOOLLÒÒ OORRSSII BBAATTTTAAGGLLIINNII

PartenariatsFFOONNDDAATTIIOONN NNOOTTRREE DDAAMMEE

MMUUTTUUEELLLLEE SSAAIINNTT--CCHHRRIISSTTOOPPHHEE AASSSSUURRAANNCCEESS

BBAAYYAARRDD JJEEUUNNEESSSSEE

Descriptif de l’exposition

L’exposition raconte les épisodes majeurs de la vie du Christet met en écho l’Ancien et le Nouveau Testament, ainsi quel’imagine fra Angelico. Des versets de la Bible sont en effet ins-crits dans chacune des scènes.

Cet ensemble forme une bande dessinée qui comprend33 panneaux photographiques (photographies de Nicolò OrsiBattaglini) reproduisant les peintures de l’Armadio degli Argenti,réalisées par fra Angelico et son atelier entre 1448 et 1453 etconservées actuellement au musée San Marco de Florence.

Ces panneaux mesurent 1,45 m de hauteur sur 1,45 m delargeur (soit 55 mètres linéaires, incluant des panneaux detextes). Le format original de chaque peinture est de 40 cm x40 cm ; chaque photographie comporte sa légende ainsi quedes textes extraits de la Bible. Des panneaux explicatifs scan-dent l’exposition. Les photographies peuvent être accrochéessur des cimaises ou posées sur des chevalets.

Ces images, contrecollées sur support léger, sont recouvertesd’une couche protectrice qui leur permet d’être exposées denombreuses fois sans être abîmées. Chacune pèse environ5 kgs. L’ensemble est conservé dans 3 caisses à roulettes, facilesà manipuler.

Communiqué de presse

Tout en poursuivant l’itinérance de l’exposition Giotto-François d’Assise, déjà présentée dans une vingtaine delieux ouverts ou clos depuis 2008, Ars Latina lance le« musée à l’école » dans les établissements catholiquesde France, en liaison avec le Secrétariat général de l’En-seignement catholique, le soutien de la Fondation NotreDame et le concours de la Mutuelle Saint-Christophe etde Bayard Jeunesse. Le « musée à l’école » a pour missionde promouvoir, par les beaux-arts, culture, humanisme etspiritualité auprès des jeunes générations.

Pour ce faire, Ars Latina propose une exposition centréesur une œuvre du dominicain fra Angelico, le patron desartistes, reconnu comme un des plus grands peintres detous les temps. L’exposition Fra Angelico. Le pas duChrist - de toujours à toujours se compose de 33 pho-tographies de grand format reproduisant les peintures de« l’armoire aux argents » conservée au couvent SanMarco de Florence, qui racontent, sous forme de bandedessinée, la vie du Christ.

Cet ensemble dont la vocation première est d’êtreprésenté, à partir de la rentrée prochaine dans les écolescatholiques pendant l’année scolaire, est proposé durantles vacances dans d’autres lieux, en particulier des prisons,des maisons de retraite ou des hôpitaux, en collaborationavec l’association Alba Cultura, sans exclure les espacespublics, les monastères ou les couvents. L’exposition com-mencera son périple par l’école des Chartreux à Lyon etla cathédrale d’Evry. ! Tous droits réservés Ars Latina - R. Valléjo o.p. - Nicolò Orsi Battaglini.

À Florence, contrairement aux fresques de San Marco,

réservées à quelques frères, l’Armoire des ex-voto d’argent

est offerte au regard de tous. Église mère des servites de

Marie, un ordre institué par sept riches marchands florentins

en 1233, la Santissima Annunziata est l’un des plus vénérables

sanctuaires de la ville, où les pèlerins ne cessent d’affluer,

depuis qu’en 1252 elle est gratifiée d’un miracle légendaire. La

Légende de la Santissima Annunziata affirme que le visage de

Marie, dans une Annonciation peinte par un religieux, fut

achevée par un ange. Dans la seconde moitié du

Quattrocento, ce miracle suscite une telle dévotion parmi les

Florentins que Pierre de Médicis fait enchâsser la fresque de

l’Annonciation dans un tabernacle de marbre et commande

une armoire pour y mettre à l’abri les nombreux et

somptueux ex-voto offerts par les fidèles. C’est donc pour

cette armoire à volets mobiles que fra Angelico peint un

cycle de la vie du Christ entre 1448 et 1453.

Démembré en 1782, l’ensemble comportait à l’origine

quarante-et-un épisodes, distribués sur les quatre panneaux

qui décoraient une porte mobile mue vers le haut, et grâce à

laquelle l’armoire des ex-votos était fermée hermétiquement.

Trente-cinq tableaux sont de fra Angelico et de son atelier,

trois autres sont de Baldovinetti et six autres enfin sont

désormais perdus. Malgré ce démembrement malheureux,

l’œuvre conserve sa force d’évocation qui trouve sa principale

inspiration dans l’art de la prédication.

Offert à l’attention des fidèles de la Santissima Annunziata

pour leur édification et le salut de leur âme, le cycle conçu et

peint par fra Angelico déploie les intentions contemplatives

des fresques du couvent San Marco à la dimension d’un ensei-

gnement et représente au final un véritable compendium de

la foi chrétienne, de la parole aux sacrements. Introduit par

une roue mystique, qui révèle l’unité profonde des deux

Alliances, le cycle présente au gré d’une suite d’épisodes

tirés des Évangiles, la réalisation dans le Christ des

prophéties bibliques et l’avènement de la loi d’amour. La loi

d’amour qui accomplit l’histoire du salut est désignée dans le

tout dernier panneau, celui du Credo des Apôtres, par une

figure féminine, personnification de l’Église qui, habillée d’une

robe rouge, tient dans sa main droite un livre ouvert et main-

tient tout contre elle un bouclier aux armes de la loi d’amour.

Jamais aucune autre œuvre de fra Angelico n’a laissé

transparaître avec autant d’affirmation la vocation de frère

Le cycle de la vie du Christ peint sur l’Armoire des ex-voto d’argent (1448-1453)

prêcheur de ce peintre du Quattrocento. Chaque panneau

est encadré par deux phylactères qui déploient chacun une

citation de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament.

Dans les arts du dessin et de la couleur du Trecento et du

Quattrocento, le procédé n’est pas en lui-même une

nouveauté, mais la manière de le traiter demeure néanmoins

inégalée. Proche de l’art de l’enluminure, avec ses pleines

pages qui introduisent les heures d’un Temporale, l’œuvre de

fra Angelico se rattache davantage à l’art de la prédication,

avec sa science de la construction, de la citation et de

l’exemple. En effet, conformément aux recommandations des

manuels de prédication en usage au XVe siècle, chaque

panneau est conçu comme le plan d’un sermon. Ainsi, tel un

arbre qui sort de la racine, selon le Pseudo Thomas d’Aquin,

un sermon procède d’un « thème », extrait de l’Évangile, qui

en contient toute la matière comme en germe. Chaque

verset de l’Évangile introduit à un mystère du salut, préfiguré

par la parole de l’Ancien Testament, révélé par la vie du

Christ et vécu par les disciples et la Vierge Marie. Le cycle

de l’Armadio degli ‘Argenti de la Santissima Annunziata

permet donc d’approcher au plus près de la prédication en

chaire de fra Angelico, lorsque de sa propre voix il proclamait

« la parole de grâce et de vérité ». RÉMY VALLÉJO O.P.

Celui qui veut peindre le Christ doit toujours vivre avec le Christ. (FRA ANGELICO)

Le cycle de la vie du Christ peint sur l’Armoire des ex-voto d’argent

Textes : Rémy Valléjo o.p.

Extraits de la Bible

Photographies : Nicolò Orsi Battaglini

! Tous droits réservés Ars Latina

La roue mystique de l’Armadio degli ‘Argenti de la SantissimaAnnunziata est un apax dans tout l’œuvre peint de fra Angelico.Rompu à l’art des saintes conversations et des prédelles his-toriées, le peintre dominicain n’est pas familier des représen-tations allégoriques. Cependant, cette figure, inspirée par unehomélie de Grégoire le Grand (540-604) sur la visiond’Ézéchiel, révèle pleinement son sens de l’exégèse médiévale,sa connaissance des pères de l’église et sa formation scolas-tique. La roue, toute rayonnante de feu, s’élève au-dessus de lavallée du fleuve Qébar où siègent le prophète Ézéchiel et lepape Grégoire Ier. Autour d’un moyeu resplendissant, doré à lafeuille d’or et manifestant la gloire de Dieu, Celui que nul n’a ja-mais vu, des évangélistes sur fond de ciel, puis des patriarches,prophètes et rois sur fond de jardin, tous singularisés par leurnom et un attribut, rayonnent en deux cercles concentriquesdélimités par le premier verset de l’Évangile de Jean et par celuidu Livre de la Genèse. Cette roue mystique n’est pas seule-ment une représentation littérale du commentaire de Grégoirele Grand. En effet, c’est une vision de l’histoire du salut à la lu-mière de l’Épître aux Hébreux (Hb 1, 1-3) : « Après avoir, àmaintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux pèrespar les prophètes, Dieu en ces jours qui sont les derniers nousa parlé par son Fils, qu’Il a établi héritier de toutes choses, parqui aussi Il a fait les siècles. Resplendissement de sa gloire, effigiede sa substance, ce Fils soutient l’univers par la puissance de saParole ».

RÉMY VALLÉJO O.P.

COMMENCEMENT DU LIVRE DE LA GENÈSE« Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide etvague, les ténèbres couvraient l’abîme, un vent de Dieu tournoyait sur les eaux.Dieu dit : « Que la lumière soit » et la lumière fut. Dieu vit que la lumière étaitbonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres. Dieu appela la lumière« jour » (Gn 1, 1-5)

COMMENCEMENT DE L’ÉVANGILE SELON SAINT JEAN« Au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu. Il était au com-mencement avec Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. » (Jn 1, 1-3)

LLAA VVIISSIIOONN DD’’ÉÉZZÉÉCCHHIIEELL

LL’’AANNNNOONNCCIIAATTIIOONN LLAA NNAATTIIVVIITTÉÉ

LLAA CCIIRRCCOONNCCIISSIIOONN LL’’AADDOORRAATTIIOONN DDEESS MMAAGGEESS

Les premières scènes historiées de l’Armadio degli Argenti de laSantissima Annunziata évoquent l’enfance du Christ, d’après lesÉvangiles selon saint Luc et saint Matthieu, avec des compositionset des détails qui, conformément aux quatre sens de l’Écriture del’exégèse médiévale, ont tous une signification éminemment lit-térale, morale, spirituelle et allégorique. Contrairement auxreprésentations du retable de Cortone et des fresques de SanMarco, l’ Annonciation de la Santissima Annunziata adopte uneparfaite symétrie pour mieux focaliser l’attention sur le jardin closet la fontaine scellée, tous deux symboles de la Vierge Marie. In-spirée d’un sermon de saint Augustin, la ruine de la crèche deBethléem manifeste que, par sa naissance, le Christ vient refairele monde quand tout se défait ; la lumière émanant de l’enfantétant non seulement la lumière céleste, mais aussi celle du pre-mier jour des commencements (Gn 1, 1). Au jour de la circon-cision, le jour où le Christ reçoit son nom de Jésus, c’est-à-dire« Dieu sauve », le tissu rouge qui recouvre l’autel préfigure lemystère du Corps du Christ donné et livré aux jours de sa chair,sur la croix pour le salut du monde. Enfin, les rois mages incar-nent l’offrande de l’homme pauvre, qui ne retient rien pour lui-même, mais offre tout au Seigneur et à son prochain. Le premierse prosterne devant l’enfant Dieu, le second confie à saint Josephl’or destiné aux nécessiteux et le troisième enfin attend le tempsde la myrrhe, l’ultime hommage à l’homme des douleurs. R.V.

L’ANNONCIATION« Voici qu’une vierge concevra et enfantera un fils, et son nom sera Emmanuel. »(Is 7, 14)« Voici tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils et tu l’appelleras dunom de Jésus. » (Lc 1, 31)

LA NATIVITÉ« Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il est revêtu de puissance. » (Is 9, 6)« Les jours de l’enfantement arrivèrent, et elle mit au monde son fils premier-né. » (Lc 2, 6)

LA CIRCONCISION« Hommes de Juda, soyez circoncis pour le Seigneur, et offrez-lui les prémicesde vos cœurs. » (Jr 4, 4)« Quand les huit jours furent passés et qu’il fallut circoncire l’enfant, on luidonna le nom de Jésus. » (Lc 2, 21)

L’ADORATION DES MAGES« Les rois de Tarsis et de l’île lui offrirent des présents ; les rois d’Arabie et deSaba lui en apportèrent. » (Ps 71, 10)« Et ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent en présents l’or, l’encens et lamyrrhe. » (Mt 2, 11)

LLAA PPRRÉÉSSEENNTTAATTIIOONN AAUU TTEEMMPPLLEE LLAA FFUUIITTEE EENN ÉÉGGYYPPTTEE

LLEE MMAASSSSAACCRREE DDEESS IINNNNOOCCEENNTTSS JJÉÉSSUUSS AAUU MMIILLIIEEUU DDEESS DDOOCCTTEEUURRSS

Toujours inspirés des récits de l’enfance, d’après les Évangilesselon saint Luc et saint Matthieu, la Présentation, la Fuite enÉgypte, le Massacre des innocents et Jésus au milieu des doc-teurs révèlent comment l’application des sens recommandéedans les Méditations sur la vie du Christ de fra Giovanni deCaulibus est mise au service d’une intelligence du mystère.Sachant évoquer l’atmosphère solennelle du Temple, au jourde la Présentation comme au jour de la « dispute » avec lesdocteurs de la Loi, fra Angelico excelle tout autant à traduirela paix bucolique de la fuite en Égypte que le drame effroyabledu massacre des innocents. Au gré de détails contrastés, cesscènes d’Évangile ont un vrai pouvoir de persuasion. Ainsi,lorsque le désert semble refleurir en Égypte, là où fuit la SainteFamille, l’hiver règne en Judée, là où sévit Hérode, trônant sousune pergola aux sarments secs et desséchés. Chose rare chezfra Angelico, le contraste entre la cruauté des soldats d’Hérodeet la douleur des mères des enfants premiers-nés, accusé en-core davantage par une vive opposition entre les armuresnoires et les robes colorées, parfait la tragédie. Toujours auservice du sentiment, le peintre joue d’une parfaite maîtrise dela profondeur, que ce soit avec l’étouffante scène en bas-reliefdu massacre des innocents, ou avec la perspective linéaire dela « dispute » qui donne à l’enfant Jésus toute sa majesté. R.V.

LA PRÉSENTATION AU TEMPLE« Aussitôt viendra dans son saint Temple le dominateur que vous cherchez,l’ange du testament que vous voulez. » (Ml 3, 1)« Ils portèrent Jésus à Jérusalem, afin d’offrir une hostie pour lui. » (Mt 2, 13)

LA FUITE EN ÉGYPTE« Je me suis éloigné en fuyant, et je suis resté dans la solitude. » (Ps 54, 8)« Levez-vous, prenez l’enfant et sa mère, et fuyez en Égypte. » (Mt 2, 13)

LE MASSACRE DES INNOCENTS« Ils frappèrent injustement les enfants de Juda, et répandirent sur sa terre lesang innocent. » (Jl 3, 19)« Hérode, irrité, fit tuer tous les enfants qui étaient à Bethléem. » (Mt 2, 16)

JÉSUS AU MILIEU DES DOCTEURS« Les anges sont remplis de confusion ; ils sont effrayés et surpris… aucunesagesse n’est en eux. » (Jr 8, 9)« Ils le trouvèrent dans le temple assis au milieu des docteurs, les écoutant etles interrogeant. » (Lc 2, 46)

LL’’EENNTTRRÉÉEE ÀÀ JJÉÉRRUUSSAALLEEMM

LLAA CCÈÈNNEE

LLAA RRÉÉSSUURRRREECCTTIIOONN DDEE LLAAZZAARREE

LLAA TTRRAAHHIISSOONN DDEE JJUUDDAASS

La Résurrection de Lazare et la Procession des rameaux sontcertes des scènes de liesse dans l’Évangile, mais aux portes dela ville qui « lapide et assassine ses prophètes » (Lc 13, 34),elles inaugurent aussi le drame de la Passion. Contrairementau ministère public du Christ, évoqué seulement en neuf scènesdistinctes, dont six sont aujourd’hui perdues, fra Angelicoreprésente la Passion du Christ, scène par scène, sans jamaisomettre un détail, conformément aux « conjectures » desMéditations sur la vie du Christ de fra Giovanni de Caulibus etaux descriptions de toute une lignée d’auteurs médiévaux. Pre-mière d’une série tripartite, l’Institution de l’Eucharistie présenteJésus au milieu de ses disciples. Il désigne le pain et le vincomme signe de son corps et de son sang offerts pour les mul-titudes, juste avant d’annoncer la prochaine trahison de Judas,laquelle est évoquée dans la scène suivante par l’homme quisur le seuil du temple reçoit des prêtres le salaire de son forfait.Dans un cénacle, qui ressemble au réfectoire d’un couvent, Jeanest plongé dans un sommeil que saint Augustin qualifie d’exta-tique dans ses Sermons sur l’Évangile de Jean. Penché sur lapoitrine du Christ, c’est-à-dire tourné vers le sein du Christcomme Jésus lui-même est « tourné vers le sein du Père » (Jn1, 18), Jean voit « les choses du ciel » (Jn 3, 12). R.V.

LA RÉSURRECTION DE LAZARE« Je vous retirerai de vos sépulcres, mon peuple. » (Ez 37, 37)« Et Jésus cria à haute voix : « Lazare, venez dehors », et aussitôt celui qui étaitmort sorti. » (Jn, 11, 43)

L’ENTRÉE À JÉRUSALEM« Voici ton roi qui vient à toi plein de douceur, assis sur une ânesse soumiseau joug et sur son ânon. » (Zacharie 9, 9)« Hosanna au fils de David ! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur. »(Mt, 21, 9)

L’INSTITUTION DE L’EUCHARISTIE - LA CÈNE« Un agneau sans tache de la même année sera immolé. » (Ez, 46, 13)« Ils préparèrent la pâque, et quand vint l’heure, Jésus et les douze discipless’assirent. » (Lc 22, 13)

LA TRAHISON DE JUDAS« Ils m’ont vendu pour trente pièces d’argent. » (Za 11, 12)« Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ? et ils lui offrirent trentepièces d’argent. » (Mt 26, 15)

LLEE LLAAVVEEMMEENNTT DDEESS PPIIEEDDSS LLAA CCOOMMMMUUNNIIOONN DDEESS AAPPÔÔTTRREESS

JJÉÉSSUUSS AAUU JJAARRDDIINN DDEESS OOLLIIVVIIEERRSS LLEE BBAAIISSEERR DDEE JJUUDDAASS

Tandis que le Lavement des pieds et la Communion desapôtres sont traités sur le mode liturgique, l’Arrestation à Geth-sémani révèle une intention théologique. L’atrium où se tient lelavement des pieds n’est pas l’atrium d’une domus antique, en-core inconnue au XVe siècle, mais celui d’une basilique romaine,source d’inspiration architecturale des cloîtres de Michelozzo. Lacommunion des apôtres se tient dans un cénacle toujours sem-blable au réfectoire d’un couvent, mais l’arche tripartite qui ydonne accès le transforme quasiment en un chœur d’église. Endeux scènes consécutives, Gethsémani, un enclos dont le por-tail, fermé puis ouvert, évoque la retraite du recueillement et ledrame de l’arrestation. La trahison de Judas n’est pas seulementtraitée sur le mode de la familiarité suggérée par les Méditationssur la vie du Christ. En effet, fra Angelico insiste sur le fait quec’est vraiment le Fils de Dieu qui est trahi. Conformément aurécit de l’Évangile selon saint Jean, le « Je suis » de Jésus, le nommême de Dieu de la tradition biblique, suscite l’effroi de la co-horte de soldats, prêtres et pharisiens jusqu’à les faire tomberau sol (Jn 18, 3-9). Cet accent est accusé par un crescendo dansla représentation du Christ par la place et la taille qui lui sontdonnées dans ces quatre scènes. Agenouillé au premier plan,dans l’atrium, Jésus est debout au second plan dans le cénacle,puis prosterné en prière au dernier plan à Gethsémani. À l’ins-tant de la trahison et de sa révélation divine, il est à nouveau de-bout au premier plan, dans toute sa grandeur. R.V.

LE LAVEMENT DES PIEDS« Lavez-vous, soyez purs, ôtez le mal de vos pensées. » (Is 1, 16)« Il mit l’eau dans un bassin, et il commença à laver les pieds de ses discipleset à les essuyer avec un linge. » (Jn 13, 5)

LA COMMUNION DES APÔTRES« J’immolerai pour vous une victime sur la montagne, afin que vous mangiezsa chair et que vous buviez son sang. » (Ez 39, 17)« Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang aura la vie éternelle. » (Jn 6, 55)

JÉSUS AU JARDIN DES OLIVIERS« Ne crains pas, car je suis avec toi ; moi ton Dieu, je te fortifierai. » (Is 51, 10)« Un ange lui apparut dans le ciel et le fortifia. » (Lc 22, 43)

LE BAISER DE JUDAS« Celui mangeait mon pain a fait éclater contre moi la trahison. » (Ps 40, 10)« Et aussitôt Judas, s’approchant de Jésus, dit : salut, Maître et il l’embrassa. »(Mt 26, 49)

LL’’AARRRREESSTTAATTIIOONN DDUU CCHHRRIISSTT LLAA CCOOMMPPAARRUUTTIIOONN DDEEVVAANNTT PPIILLAATTEE

LLEE CCHHRRIISSTT AAUUXX OOUUTTRRAAGGEESS LLAA FFLLAAGGEELLLLAATTIIOONN

Conformément aux ouvrages de piété du Moyen Âge, lesscènes de l’Arrestation, de la Comparution devant Pilate, de laDérision et de la Flagellation multiplient les détails avec lesquelsl’homme de prière se familiarise pour mieux éprouver les souf-frances du Christ. Cependant, bien plus que la misère du« serviteur souffrant », c’est la noblesse d’âme du Seigneurqu’exalte chacune de ces scènes. Entre les deux scènes de latrahison et de l’arrestation, l’attitude de Jésus est exactement lamême, les mains croisées, comme un prisonnier aux arrêts, con-firmant ainsi que sa vie nul ne la lui prend, car c’est lui-même quila donne (Jn 10,18). Ainsi, malgré la corde passée au cou par unsoldat, conformément aux Méditations sur la vie du Christ, Jésusdemeure foncièrement libre. Au prétoire, le dallage de l’Évan-gile selon saint Jean, ainsi que la colonne de la flagellation sontdes souvenirs de pèlerins des Lieux Saints, ceux que l’hommede prière désire approcher pour mieux connaître son Seigneur.Cependant, face à Pilate, comme devant les bourreaux, c’estd’abord la noblesse du Christ qui est donnée à contemplerpour mieux l’imiter. C’est la noblesse d’âme que l’homme con-tredit par sa lâcheté. Ainsi, lorsque Jésus, le visage voilé, est cons-pué et bafoué, l’apôtre Pierre, visible dans l’encoignure d’uneporte entrouverte, le renie pour la troisième fois. R.V.

L’ARRESTATION DU CHRIST« Voici que des liens te seront donnés, et qu’ils te lieront. » (Ez 3, 25)« Mais ceux-ci, prenant Jésus, le conduisirent lié chez Caïphe, prince desprêtres. » (Mt 26, 57)

LA COMPARUTION DEVANT PILATE« Ils frapperont le visage du juge d’Israël. » (Mi 5, 1)« Un des serviteurs des prêtres donna un soufflet à Jésus en lui disant : Vousrépondez ainsi au pontife ? » (Jn 28, 22)

LE CHRIST AUX OUTRAGES« Je n’ai pas détourné ma face de ceux qui m’injuriaient et me couvraient decrachats. (Is 50, 6)« Ils se moquaient de lui en le frappant, et ils lui voilèrent le visage. » (Lc 23, 63)

LA FLAGELLATION« Pour moi, je suis prêt à être flagellé, et ma douleur est toujours en taprésence. » (Ps 37, 18)« Alors Pilate fit prendre Jésus et le fit flageller. » (Jn 19, 1)

LLAA MMOONNTTÉÉEE AAUU CCAALLVVAAIIRREE JJÉÉSSUUSS DDÉÉPPOOUUIILLLLÉÉ DDEE SSEESS VVÊÊTTEEMMEENNTTSS

LLAA CCRRUUCCIIFFIIXXIIOONN LLAA DDÉÉPPOOSSIITTIIOONN

Les scènes du chemin de croix, jusqu’à la Crucifixion et la Dé-ploration, concentrent toute la tension dramatique autour dela personne de Marie, mère de Jésus. Malmenée par un soldatqui l’empêche d’approcher son fils, lorsqu’elle le retrouve enfinsur le chemin du Calvaire, Marie, au plus fort de sa douleur, s’é-vanouit au pied de la Croix. Ce pathétisme, inspiré par toutela piété mariale médiévale, mais aussi par les Méditations sur lavie du Christ, ne diminue en rien le sens profondémentthéologique de la Passion peinte par fra Angelico. Contraire-ment à la tradition, et bien que la tunique soit jouée aux dés,conformément aux Écritures (Jn 19, 23-24), ce ne sont pas lessoldats qui dépouillent le Christ de ses vêtements. En effet, aumilieu de la cohorte des soldats rassemblés sous la bannièrede César, c’est le Christ lui-même, le Fils de Dieu qui les dé-pose, comme il dépose sa vie aux pieds de l’humanité.Bouleversé par la mort de Jésus, le centurion qui s’écrit « Vrai-ment cet homme était fils de Dieu » (Mc 15, 39) s’agenouilleet se tient, avec un autre soldat, en adoration au pied de laCroix, accomplissant ainsi tous deux les Écritures : « Ils re-garderont vers celui qu’ils ont transpercés » (Za 12, 10 d’aprèsJn 19, 37). Jusqu’à la Déposition, tous ces épisodes de la Pas-sion sont étroitement liés les uns aux autres, grâce à une com-position qui, entre paysage, foule et solitude, achemine leregard jusqu’au seuil du tombeau. R.V.

LA MONTÉE AU CALVAIRE« Il a été conduit comme une brebis à la mort . » (Is 53, 7)« Et Jésus portant sa croix, partit pour le lieu appelé Calvaire. (Jn 19,17)

JÉSUS DÉPOUILLÉ DE SES VÊTEMENTS« Ils ont partagé mes vêtements, et ils ont tiré ma robe au sort. » (Ps 21, 19)« Les soldats partagèrent ses vêtements, et tirèrent au sort. » (Mt 27, 35)

LA CRUCIFIXION« Il a été blessé pour nos iniquités, et il a été brisé pour nos crimes. » (Is 53,5)« Et lorsqu’il fut arrivé au lieu du Calvaire, ils le crucifièrent. » (Lc 23,33)

LA DÉPOSITION« Les nations le prieront, et son sépulcre sera glorieux. » (Is 51,10)« Joseph enveloppa le corps de Jésus dans un linceul, et le plaça dans letombeau. » ( )

LLAA DDEESSCCEENNTTEE AAUUXX EENNFFEERRSS LLEESS SSAAIINNTTEESS FFEEMMMMEESS AAUU TTOOMMBBEEAAUU

LL’’AASSCCEENNSSIIOONN LLAA PPEENNTTEECCÔÔTTEE

Des limbes jusqu’à la chambre haute de la Pentecôte, le mys-tère de la Résurrection se révèle au gré d’une assomption del’humanité qui, des profondeurs de la mort, est acheminéejusqu’au Royaume des cieux. Ce mystère est représenté enquatre figures. Dans la scène de la Descente aux limbes, la pro-fondeur des enfers est manifestée par un apax dans tout l’œu-vre peint de fra Angelico. Il s’agit d’un démon grimaçant qui,agrippé à une âme sans défense, est directement opposé auChrist rayonnant de gloire qui d’une main forte et bienveillantesaisit Adam, Ève et le bon larron pour les arracher aux griffesde la mort. Dans la scène des Saintes femmes au tombeau, lemouvement des unes et des autres révèle le mystère qui de-meure entre l’obscurité du Sépulcre vide et l’espérance figuréepar les deux arbres de paradis qui en encadrent le seuil. Dansla scène de l’Ascension, un ange désigne d’un geste le Christaux apôtres et à Marie en prière, manifestant ainsi toute la dis-tance entre la terre et le ciel. Enfin, dans la scène de la Pen-tecôte, la place occupée par Marie et les apôtres, dans unechambre haute, qui, contrairement à toutes les autres représen-tations de l’Armadio degli ‘Argenti, déroge aux principes deperspective d’Alberti, suggère une toute autre réalité au gréde l’Esprit Saint créateur. R.V.

LA DESCENTE AUX ENFERS« Il les a tirés des ténèbres et de l’ombre de la mort ; il a brisé leurs liens. »(Ps 106, 14)« Vous nous avez rachetés, Seigneur, de toutes les tribus, de toutes les langueset de tous les peuples. » (Ap 5, 9)

LES SAINTES FEMMES AU TOMBEAU« Je suis ressuscité, et je suis encore avec toi. » (Ps 138, 18)« Vous cherchez Jésus de Nazareth ; il est ressuscité, il n’est pas ici. » (Mc 16, 6)

L’ASCENSION« Il est monté au-dessus des cieux, et il a volé sur l’aile des vents. » (Ps 17, 11)« Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, s’éleva dans le ciel. » (Mc 16, 19)

LA PENTECÔTE« Je répandrai mon esprit sur toute chair, et vos fils prophétiseront . » (Jl 2, 28)« Ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint, et ils commencèrent à parler plusieurslangues. » (Ac 2,4)

LLEE JJUUGGEEMMEENNTT DDEERRNNIIEERR

LE JUGEMENT DERNIER« Que les nations se rendent dans la vallée de Josaphat, c’est là que je siègeraipour juger la terre. (Jl 2, 12)« Il siègera sur le trône de sa majesté pour juger les bons et les méchants. »(Mt 25, 31)« Venez les bénis de mon Père, possédez le royaume qui vous est préparé. »(Mt 25, 34)« Allez, maudits, au feu éternel. » (Mt 25, 41)

Le Jugement dernier et le Couronnement de la Vierge évo-quent le Royaume des cieux, non seulement la gloire de Dieumais aussi la félicité des saints, au gré d’un art jadis loué parMichelangelo dans des termes enthousiastes : « Ce bon moinea visité le Paradis et il lui a été permis d’y trouver ses modèles ».Le Jugement dernier est le troisième et le dernier peint par fraAngelico. Ce n’est pas le plus important, ni par la taille, ni parl’exécution, mais c’est néanmoins le plus saisissant. D’ordinaire,avec ses hiérarchies d’anges et d’élus aux coloris chatoyants,tous remplis de joie et d’allégresse, enveloppés d’une doucelumière dans un jardin d’une rare fraîcheur poétique, le peintreexcelle davantage à évoquer les beautés du Paradis que les af-fres de l’Enfer. En revanche, dans le panneau de la SantissimaAnnunziata, l’Enfer relève d’une rare densité dramatique avecl’amoncellement et la chute des damnés, la crainte du réprouvédevant ce spectacle et le geste impérieux du Christ qui préfigu-re déjà celui de Michelangelo à la chapelle Sixtine. Proche dusouffle épique de la Divine Comédie, fra Angelico semble com-plètement dégagé des poncifs de l’anecdote médiévale. LeCouronnement de la Vierge, le quatrième et dernier peint parfra Angelico, n’est pas certes pas le plus inspiré, mais témoignede son bonheur, et même de sa facilité à évoquer la félicitécéleste, avec ses saints et ses anges musiciens. R.V.

LLEE CCOOUURROONNNNEEMMEENNTT DDEE LLAA VVIIEERRGGEE

LE COURONNEMENT DE LA VIERGE« J’ai vu le Seigneur assis sur un trône très élevé, et toute sa demeure étaitremplie de majesté. » (Is 6, 1)« Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes, et il habitera avec eux. Ilsseront son peuple ; et Dieu, uni à eux, sera leur Dieu. » (Ap 21, 8)

LLEEXX AAMMOORRIISS -- LLAA LLOOII DD’’AAMMOOUURR

Introduit par une roue mystique, le cycle de l’Armadio degli ‘Argenti de la San-tissima Annunziata s’achève par l’étrange figure d’un « arbre de vie » plantédans un jardin de Paradis (Gn 3, 23). Avec son chandelier à sept branches, sahampe crucifère, et ses phylactères déployés, telles des ramures, par deuxthéories d’apôtres et de prophètes, cet « arbre de vie » ne s’enracine passeulement dans une généalogie du salut, issue de « la souche de Jessé » (Is 11,1), mais dans une théologie inspirée par la loi d’amour de charité. Personnifiéepar une figure féminine, nimbée et vêtue d’une robe rouge feu, un livre ouvertdans sa main droite, l’Église désigne la Lex amoris qui suscite et fait croître safoi, sa vie et ses œuvres. La foi de l’Église, c’est le Credo, ou le Symbole desapôtres. Préfiguré par les prophéties de la première Alliance, le Credo est uneconfession de foi trinitaire qui dans le mystère de l’Incarnation révèle ce qui unitle Père, le Fils et le Saint-Esprit. Selon une légende, qui trouve son origine dansdeux sermons attribués à saint Augustin, chacun des douze apôtres, au jour dela Pentecôte, aurait proclamé un article du Credo avant de partir évangéliserle monde. En réalité, la rédaction du Credo s’est échelonnée sur trois siècles,depuis les premières confessions de foi baptismales jusqu’aux conciles de Nicéeet de Constantinople (325 et 381). Conformément aux usages de son temps,pour présenter le Credo des apôtres et celui dit des prophètes, fra Angelicose réfère à l’autorité de saint Thomas d’Aquin (1225-1274) et aux Tables desoffices divins de Guillaume Durand (1230-1296). Enfin, la vie et les oeuvres del’Église se déploient grâce aux sacrements qui, dans le corps du Christ, accom-plissent les signes de la première Alliance. Ainsi, les sept sacrements, conformé-ment au septénaire définitivement fixé par Pierre Lombard en 1145,s’enroulent autour du chandelier à sept branches qui brûlait jadis dans le saintdes saints du Temple de Jérusalem. Dès lors, irrigué par la sève pleine de viede l’amour de charité, « l’arbre de vie » devient la flamme de l’amour divin.

R.V.

LE BAPTÊME. « Tous ont été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer. »(1 Co 10, 2). « Allez, et enseignez toutes nations. » (Mt 28, 19)

LA CONFIRMATION. « Cherchez le Seigneur, et soyez confirmés. » (Ps 104,4). « Toi, quand tu seras changé, confirme tes frères. » (Lc 22, 32)

L’ORDRE. « Les prêtres se tinrent dans leur ordre. » (2 Ch 30, 16). « Tu esprêtre selon l’ordre de Melchisédech. » (Ps 109, 4 et Hb 5, 6)

L’EUCHARISTIE. « Melchisédech offrit le pain et le vin. » (Gn 14, 18). « Ceciest mon corps ; faîtes ceci en mémoire de moi. » (Lc 22, 19)

LA PÉNITENCE. « Si une âme a péché, qu’elle fasse pénitence pour son péché.» (Lv 5). « Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous. » (Lc 13, 3)

LE MARIAGE. « Que l’homme ne sépare ceux que Dieu a unis. » (Mc 10, 9).« En vérité, ceci est un grand sacrement dans le Christ et dans l’Église. » (Eph 5, 32)

L’EXTRÊME ONCTION. « Qu’on fasse les onctions de la santé. » (Si 32, 7).« Si quelqu’un est malade parmi vous, qu’il appelle les prêtres et qu’il reçoiveles onctions de l’huile, et la prière de la foi sauvera le malade, et s’il a péché,son péché lui sera remis. » (Jc 5, 14)

Fra Angelico - repères chronologiques

1387 ? Naissance de Guido di Piero dans le Mugello,

près de Vicchio.

1417 Guido di Piero est admis, en qualité de peintre,

à la confrérie de bienfaisance de San Niccolo

(église Santa Maria del Carmine à Florence). Il est

parrainé par le peintre enlumineur Battista di

Biagio Sanguigni.

1418-1420 Guido di Piero entre au couvent San Domenico

de Fiesole, où il reçoit le nom de frate Giovanni.

1423 Fra Giovanni des frères de San Domenico de

Fiesole touche dix lires en juin 1423, pour

l’exécution d’un crucifix destiné à l’église Santa

Maria Nuova à Florence.

1425-1427 Fra Giovanni peint l’Annonciation de l’église du

couvent San Domenico de Fiesole (musée du

Prado à Madrid).

1427-1429 Fra Giovanni peint le Couronnement de la Vierge

de l’église du couvent San Domenico de Fiesole

(musée du Louvre à Paris).

1431 Fra Giovanni peint le retable du Couronnement

de la Vierge (les Offices à Florence) et le

Jugement dernier (musée San Marco à Florence).

Il achève le travail commencé par Lorenzo

Monaco, mort en 1425, pour le retable de la

Déposition de croix. L’oeuvre est installée dans la

chapelle Strozzi de l’église de la Santa Trinita à

Florence (musée San Marco à Florence).

1435 Consécration de l’église du couvent San

Domenico de Fiesole pour laquelle fra Giovanni

peint trois retables : la Sainte conversation,

l’Annonciation, le Couronnement de la Vierge.

1436 Fra Giovanni commence à peindre le panneau

de la Déploration du Christ.

1438-1443 Fra Giovanni, secondé par Benozzo Gozzoli et

son atelier, réalise à Florence la décoration du

couvent San Marco, puis les fresques du cloître

et du dormitorium entre 1440 et 1443.

1445-1448 À la demande du pape Nicolas V, fra Giovanni

réside à Rome avec Benozzo Gozzoli et son

atelier pour la réalisation des fresques d’une

chapelle de la basilique Saint-Pierre, détruite au

XVIe siècle, et de la chapelle Nicoline au Vatican.

1450 Fra Giovanni est élu prieur du couvent San

Domenico à Fiesole. Il peint un retable pour

l’église franciscaine observante Bosco ai Fratri

(Museo di San Marco à Florence).

1451-1453 Fra Giovanni peint l’Armoire des ex-voto

d’argent, très vraisemblablement commandée

par Pierre de Médicis, pour le sanctuaire

florentin de la Santissima Annunziata (musée San

Marco à Florence).

1455 Fra Giovanni meurt à Rome le 18 février. Il est

enterré dans la chapelle Saint-Thomas de l’église

du couvent Santa-Maria-sopra-Minerva à Rome.

1982 Béatification de fra Giovanni de Fiesole, dit fra

Angelico, à Saint-Pierre de Rome par le pape

Jean-Paul II.

* * *

Angelico fut le Guido Reni de son siècle. Il eut de ce grand

peintre même, la suavité des couleurs, qu’il parvint à fondre

très bien...

STENDHAL, Écoles italiennes de peinture, 1817

Un fait remarquable dans l’histoire de cet artiste incomparable,

c’est l’influence qu’il a exercée sur son biographe Vasari, qui

vivait dans un siècle où l’enthousiasme pour les peintures

mystiques était bien affaibli...

A.-F. RIO, De la poésie chrétienne, dans son principe,

dans sa matière et dans ses formes, 1836

Si l’on s’étonnait, par exemple, de voir des artistes, et même

grands artistes, parmi les frères prêcheurs, on n’aurait pas de

l’art l’idée religieuse qui lui convient. L’art n’étant, comme la

parole et l’écriture, que l’expression du vrai et du beau, a droit

d’être cultivé par tous ceux qui s’occupent d’élever l’âme de

leurs semblables à la contemplation de l’invisible...

H.-D. LACORDAIRE, Mémoire pour le rétablissement

en France de l’ordre des Frères Prêcheurs, 1839

Avec l’Angelico, un inconnu entre en scène, l’âme d’un mystique

arrivé à la vie contemplative et l’effu-sant, ainsi qu’en un pur

miroir, sur une toile. Là, ... c’est la plénitude des joies tranquilles,

la paix de l’homme divinisé ; l’Angelico est le peintre de l’âme

immergée en Dieu.

J.-K. HUYSMANS, La Cathédrale, 1898

Dans l’histoire de la peinture, fra Angelico présente peut-être

l’unique phénomène de cette innocence immaculée appliquée

aux formes d’un art terrestre.

T. GAUTIER, P. DE SAINT VICTOR, A. HOUSSAYE,

Les dieux et les demi-dieux de la peinture, 1864

Enfin il a décoré San Marco. Tout a été dit sur ces trente-cinq

fresques. Nul n’échappe à un tel enchantement ! Fra Angelico

a créé là une atmosphère mystique que les siècles n’ont pas

affaiblie ; le cloître et les cellules gardent l’empreinte de son

âme. Il fait entendre l’appel de Dieu avec une douceur infinie :

depuis des siècles il continue de prêcher. Son dessin précis et

sensible exprime l’amour des créatures.

M. DENIS, Histoire de l’art religieux, 1939

Ce bienheureux est unique dans l’histoire de l’art. Peindre, pour

lui, c’est faire oraison... les formes lui servent de paroles, et les

couleurs sont sa musique. Cet ange de l’art n’en est pas moins

un chercheur de beauté que nul ne passe.

A. SUARÈS, Voyage du Condottiere, 1932

Rien n’est allé au plus profond de moi. Certes l’art de ces

fresques, à travers les enfances de leur langue plastique, est déjà

d’un grand peintre ; mais la vertu qui rayonne de ces murs

sacrés est bien au-dessus de l’art. C’est la vie intérieure d’un

saint qui se lit dans ces divines images.

L. AGUETTANT, La vie comme une œuvre d’art, 1909

Fra Angelico a reçu cette paix et cette douceur comme une

grâce native. À toute époque, il y a très peu de choses qui

expriment authentique-ment cette paix parfaite...

A. MANESSIER, Cahiers de l’Art Sacré, 1946

Que dire de ce soleil profond de la cellule, qui mieux qu’aune

clôture exclut l’alternative extérieure ? de cette espèce de

distillation de la lumière ? de cette floraison pure...

P. CLAUDEL, 1946

... fra Angelico semble avoir été essentiellement une âme de

prière, et le cœur sent passer dans ses œuvres si délicates,

quelque chose de la grâce.

J. MARITAIN, in Fra Angelico, les fresques au couvent Saint-Marc,1948

* * *

Fortune critique en France de fra Angelico