african development bank · 2019-06-29 · économiste des transports, oict1 ; jeremy aguma,...
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SCCD: F.S.
BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT
ADB/BD/WP/2014/151 ADF/BD//WP/2014/101
16 septembre 2014
Préparé par: ORWA/ONRI/ORNG Original : Anglais
Date probable de présentation au
Comité Opérations/Efficacité du développement
(CODE)
30 septembre 2014
POUR EXAMEN
MEMORANDUM
AUX : CONSEILS D’ADMINISTRATION
DE : Cecilia AKINTOMIDE
Secrétaire générale
OBJET : RAPPORT COMBINE DE REVUE A MI-PARCOURS DU DOCUMENT DE
STRATEGIE D’INTEGRATION REGIONALE POUR L’AFRIQUE DE L’OUEST
2011-2015 ET DE REVUE DE LA PERFORMANCE DU PORTEFEUILLE
REGIONAL*
Veuillez trouver ci-joint, le document cité en objet.
PJ. :
c.c. : Le Président
* Les questions concernant ce document seront adressées à:
M. F. PERRAULT Directeur ORWA Poste 2054
M. O. DORE Directeur ORNG Poste 6650
M. J. K. LITSE Directeur ONRI Poste 2047
Mme B. BARUNGI Economiste spécialiste en chef ORNG Poste 6651
M. F. BAKOUP Economiste spécialiste en chef ORWA Poste 4449
M. E. SANTI Economiste régional en chef ORWA Poste 4202
M. K. DIALLO Chargé de programme. pays en chef ORWA Poste 4201
Mme A. VALKO CELESTINO Jeune professionnelle ORWA Poste 3881
GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
RAPPORT COMBINE DE REVUE A MI-PARCOURS DU DOCUMENT DE
STRATEGIE D’INTEGRATION REGIONALE POUR L’AFRIQUE DE
L’OUEST 2011-2015 ET DE REVUE DE LA PERFORMANCE DU
PORTEFEUILLE REGIONAL
DEPARTEMENTS/ORWA/ONRI/ORNG
Septembre 2014
Document traduit
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES SIGLES ET DES ABRÉVIATIONS ...................................................................... i
RÉSUMÉ ANALYTIQUE .......................................................................................................... iii
I. INTRODUCTION ET OBJECTIFS DU RAPPORT COMBINÉ DE RMP-RPPR ..... 1
1.1 Introduction et contexte ......................................................................................................... 1
1.2 Objectifs et portée de la revue à mi-parcours et du DSIR pour l’Afrique de l’Ouest
2011-2015 ...................................................................................................................................... 1
II. CONTEXTE RÉGIONAL ET PERSPECTIVES ............................................................ 2
2.1 Aperçu ................................................................................................................................... 2
2.2 Contexte politique et sécuritaire ............................................................................................ 2
2.3 Contexte économique ............................................................................................................ 4
2.4 Contexte social et environnemental....................................................................................... 6
2.5 Infrastructures régionales ...................................................................................................... 8
2.6 Évolution du cadre de la stratégie d’intégration régionale .................................................. 10
2.7 Mécanismes de coordination et d’harmonisation de l’aide ................................................. 11
2.8 Défis et opportunités............................................................................................................ 12
III. MISE EN ŒUVRE DU DSIR : RÉSULTATS À MI-PARCOURS .............................. 13
3.1 Objectifs du DSIR et résultats attendus ............................................................................... 13
3.2 État des produits et résultats du DSIR à mi-parcours .......................................................... 14
3.3 Revue de la performance du portefeuille régional de la Banque ......................................... 15
3.4 Plan d’amélioration du portefeuille régional ....................................................................... 17
IV. LEÇONS TIRÉES ET RECOMMANDATIONS À MI-PARCOURS ......................... 17
4.1 Leçons générales ................................................................................................................. 17
4.2 Leçons et recommandations pour la Banque ....................................................................... 18
4.3 Leçons et recommandations pour les CER .......................................................................... 19
4.4 Leçons et recommandations pour les PMR ......................................................................... 19
4.5 Leçons et recommandations pour les partenaires au développement .................................. 20
V. AJUSTEMENTS DE LA STRATÉGIE RÉGIONALE DU GROUPE DE LA
BANQUE POUR LA PÉRIODE RESTANTE ......................................................................... 20
5.1 Objectif et piliers ................................................................................................................. 20
5.2 Critères de définition de la stratégie pour la période restante du DSIR de l’Afrique de
l’Ouest .................................................................................................................................... 20
5.3 Principaux produits livrables et cibles ................................................................................. 21
5.3.1 Programme indicatif du DSIR.................................................................................... 21
5.3.2 Pilier I : développement des infrastructures régionales ............................................. 21
5.3.3 Pilier II : renforcement des capacités pour une mise en œuvre réussie du
programme d’intégration régionale ............................................................................ 21
5.3.4 Domaines d’intérêt particulier ................................................................................... 22
5.3.5 Études économiques et sectorielles ............................................................................ 23 5.4 Dispositifs institutionnels et ressources ..................................................................................... 23 5.5 Risques potentiels et mesures d’atténuation ........................................................................ 24
VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS................................................................ 24
FIGURES ET TABLEAUX Figure 1 : Évolution des cours des matières premières
Figure 2 : Ventilation du portefeuille régional par secteurs
Tableau 1 : Indice Ibrahim de la gouvernance africaine et Indice mondial de la paix 2013
Tableau 2 : Classement mondial du rapport Doing Business, 2013-2014
Tableau 3 : Notes de l’indice de performance logistique, sur une échelle de 1 à 5, pour les années 2010-
2012-2014
ENCADRÉS Encadré 1 : Le rôle du Nigeria dans l’intégration régionale
Encadré 2 : L’intégration par le secteur privé : le cas d’ECOBANK
Encadré 3 : Quelques remarques sur la mise en œuvre du portefeuille régional
Encadré 4 : Causes de la performance limitée du portefeuille
ANNEXES
Annexe 1 : Critères de convergence du programme de coopération monétaire de la CEDEAO
Annexe 2 : Programme indicatif des opérations régionales et des études économiques et sectorielles
conformément au DSIR pour l’Afrique de l’Ouest 2011-2015 et sa mise en œuvre efficace
Annexe 3 : Liste indicative des nouvelles opérations et des études économiques et sectorielles (EES) en plus
de celles identifiées dans le DSIR pour l’Afrique de l’Ouest 2011-2015
Annexe 4a : État des produits du DSIR à mi-parcours
Annexe 4b : Statut des résultats du DSIR à mi-parcours
Annexe 5 : Liste des opérations multinationales en Afrique de l’Ouest
Annexe 6 : Aperçu des opérations régionales administrées directement par les CER
Annexe 7 : Plan d’amélioration du portefeuille régional de l’Afrique de l’Ouest
Annexe 8 : Processus consultatif et délai de préparation de la revue à mi-parcours du DSIR pour l’Afrique
de l’Ouest
Annexe 9 : Conclusions de la mission de dialogue régional effectuée à Abuja en mars 2014
Annexe 10 : Matrice indicative initiale des résultats du DSIR pour l’Afrique de l’Ouest 2011-2015
Annexe 11 : Matrice indicative révisée des résultats du DSIR pour l’Afrique de l’Ouest 2011-2015 à la
revue à mi-parcours
Annexe 12 : Alignement entre les piliers des DSP et du DSIR pour l’Afrique de l’Ouest
La revue à mi-parcours du DSIR pour l’Afrique de l’Ouest 2011-2015 a été préparée par une équipe menée par Franck PERRAULT
(Directeur, ORWA), Ousmane DORE (Directeur, ORNG) et Janvier LITSE (Directeur, ONRI). Elle est le fruit des consultations
avec des acteurs régionaux d’Afrique de l’Ouest, y compris la Commission de la CEDEAO et l’UEMOA. Ces consultations ont été
menées pendant la revue à mi-parcours et l’atelier régional tenu à Abuja (Nigeria) les 17 et 18 mars 2014.
L’équipe de projet comprenait : Emanuele SANTI, économiste régional en chef, ORWA, Barbara BARUNGI, économiste
spécialiste en chef, ORNG (chefs de projet) ; Ferdinand BAKOUP, économiste spécialiste en chef, ORWA ; Korka DIALLO, chargé
de programme pays en chef, ORWA ; Samba KAMARA, chargé de programme pays, ORWA ; Anne VALKO CELESTINO, jeune
professionnelle, ORWA ; Mohamed EL DAHSHAN, consultant, ORWA ; Christian Kitenge M. KINGOMBE, économiste du
commerce et de l’intégration régionale en chef, ONRI.1 ; Inye BRIGGS, chargée principale de la réglementation du commerce,
ONRI.2 ; Gabriel MOUGANI, économiste en chef de l’intégration régionale, ONRI.2 ; Ibrahim Ahmed AMADOU, agroéconomiste
en chef, OSAN ; Fessou LAWSON, statisticien principal, ESTA.1 ; May BABIKER, socio-économiste principal, ORSF.1 ;et Bitsat
YOHANNES KASSAHUN, expert de la politique de l’environnement des infrastructures, ORSF.2 ; ainsi que des économistes pays
et des chargés des opérations pays d’ORWA et d’ORNG.
Le rapport a bénéficié des contributions de : Clotilde BAI, architecte, ONRI.1 ; Jean-Noël ILBOUDO, ingénieur des infrastructures,
OITC ; Pamphile CODO, spécialiste principal des infrastructures, ONRI.1 ; Usman MOHAMMED, chargé principal –
décaissements, ORNG ; Saloua SEHILI, économiste principal – politiques, COSP ; Baba ABDULAI, chargé principal – achats,
ORNG ; Danladi EBBAH, ingénieur agronome, ORNG ; Line PICARD, chargé de portefeuille en chef, OPSM 5 ; Tapio NAULA,
économiste des transports, OICT1 ; Jeremy AGUMA, économiste des transports, OITC.1 ; Modibo SANGARE, coordonnateur de
l’Initiative pour le fleuve Mano, ORCE ; Tom MUGOYA, ingénieur principal – eau et assainissement, OWAS.1 ; Anouar
CHAOUCH, assistant aux statistiques, ESTA1 ; et des membres des équipes de pays.
Le rapport a été enrichi par les orientations finales de Lawrence TAWAH, assistant du vice-président, SAOR ; Assitan DIARRA-
THIOUNE, économiste régional, ORNA ; Tilahun TEMESGEN, économiste régional en chef, EARC ; et Emelly
MUTAMBATSERE, économiste principal – recherche, SARC.
Les pair-évaluateurs de la revue à mi-parcours et de la revue du portefeuille régional étaient : Mohamed CHERIF, chargé de
programme pays en chef, SARC ; Yasser AHMAD, chargé de programme pays, ORNA ; Mamadou TANGARA, chargé de
programme pays supérieur, TDFO ; Donatien Akoupo KOUASSI, chargé de programme pays principal, EARC.
L’équipe des pair-évaluateurs de la note conceptuelle de la mission préliminaire était composée de Kennedy K MBEKEANI,
économiste régional, SARC ; Tilahun TEMESGEN, économiste régional en chef, EARC ; et Yasser AHMAD, chargé de programme
pays, ORNA.
i
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
ACE African Coast to Europe
AFD Agence française de développement
AFRISTAT Observatoire économique et statistique d’Afrique subsaharienne
AfTRA Fonds africain pour le commerce
AGIR Alliance globale pour l’initiative résilience
APD Aide publique au développement
APE Accord de partenariat économique
BAD Banque africaine de développement
BCEAO Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest
BID Banque islamique de développement
BM Banque mondiale
BOAD Banque ouest-africaine de développement
CEDEAO Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CEMAC Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale
CER Communauté économique régionale
CILSS Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel
CLSG Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra-Leone, Guinée
COMESA Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe
DP Partenaire au développement
DSIR Document de stratégie d’intégration régionale
DSIR-AO Document de stratégie d’intégration régionale pour l’Afrique de l’Ouest
DSP Document de stratégie pays
EBID Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO
EEEOA Système d’échange d’énergie électrique ouest-africain
EES Études économiques et sectorielles
EIB Banque européenne d’investissement
ENSEA École nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée, Côte
d’Ivoire
EPSA Assistance renforcée au secteur privé en Afrique
ESEA École supérieure d’économie appliquée, Sénégal (anciennement École
nationale d’économie appliquée)
FAD Fonds africain de développement
FEF Facilité en faveur des Etats fragiles
FSN Fonds spécial du Nigeria
GIRE Gestion intégrée des ressources en eau
PCI Afrique Programme de comparaison internationale pour l’Afrique
IDE Investissement direct étranger
IIGA Indice Ibrahim de la gouvernance africaine
IMAO Institut monétaire de l’Afrique de l’Ouest
IMP Indice mondial de la paix
KFW Banque allemande de développement (KfW Bankengruppe)
ii
NEPAD-IPPF Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique – Fonds fiduciaire
pour la préparation de projets d’infrastructure du NEPAD
OBF Organisation de bassin fluvial
OECD Organisation pour la coopération et le développement économiques
OFID Fonds pour le développement international de l’OPEP
OGC Organisations de gestion de corridor
OMC Organisation mondiale du commerce
OMD Objectifs du Millénaire pour le développement
OMVG Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie
OMVS Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal
OPEV Département de l’évaluation des opérations de la BAD
OR Opérations régionales
ORWA Département régional Ouest – BAD
P2RS Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et
nutritionnelle récurrente au Sahel
PIB Produit intérieur brut
PIDA Programme de développement des infrastructures en Afrique
PME Petites et moyennes entreprises
PMR Pays membres régionaux
PP Projet problématique
PRCS Programme de renforcement des capacités statistiques
RBF Cadre axé sur les résultats
RMP Revue à mi-parcours
RPPR Revue de la performance du portefeuille régional
SIR Stratégie d’intégration régionale
SLT Stratégie décennale de la BAD
STC Centres de formation statistique
TEC Tarif extérieur commun
TIC Technologie de l’information et de la communication
UC Unité de compte
UE Union européenne
UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine
UFM Union du fleuve Mano
UNFPA Fonds des Nations unies pour la population
WACS Système de câble ouest-africain
ZMAO Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest
iii
RÉSUMÉ ANALYTIQUE
1. En novembre 2011, le Conseil a approuvé le Document de stratégie
d’intégration régionale pour l’Afrique de l’Ouest 2011-2015 (DSIR-AO), qui couvre un
ensemble de 15 pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de
l’Ouest (CEDEAO). Ce groupe de pays comporte un éventail varié de caractéristiques
politiques, économiques, sociales et géographiques, allant de la suprématie du Nigeria, le
poids lourd régional, à la petite taille des autres marchés nationaux, parmi lesquels des pays
enclavés et un État insulaire. Le DSIR pour l’Afrique de l’Ouest repose sur les deux piliers
suivants : i) établir des liens entre les marchés régionaux ; et ii) renforcer les capacités pour
une mise en œuvre efficace du programme d’intégration régionale.
2. Les principaux objectifs de la revue à mi-parcours et de la revue de la
performance du portefeuille régional du DSIR-AO sont i) d’évaluer la pertinence et
l’efficacité du DSIR pour l’Afrique de l’Ouest et ii) de suggérer des ajustements
possibles des approches que la Banque met en œuvre pour renforcer l’intégration régionale.
3. Depuis 2011, la croissance économique de l’Afrique de l’Ouest s’est accélérée et
les estimations tablent sur un taux de croissance de 7,4 % en 2014, ce qui en fait la
région à plus forte croissance du continent. Cependant, l’Afrique de l’Ouest continue
d’abriter certaines des populations les plus pauvres du continent. La pauvreté et les inégalités
sévissent avec acuité dans la région, et certains pays se caractérisent par des niveaux moyens
de pauvreté supérieurs à 60 % de la population. De plus, on a constaté une légère
amélioration en ce qui concerne les OMD et indicateurs liés au genre.
4. L’Afrique de l’Ouest, sans doute l’une des régions les plus fragiles du point de
vue politique et sécuritaire, est plus exposée aux situations de fragilité depuis la
conception de la stratégie, à cause de la crise au Sahel et de l’émergence de nouvelles
menaces terroristes.
5. Le cadre de la stratégie d’intégration régionale reste largement influencé par la
CEDEAO et sa Vision 2020. Les progrès réalisés pour traduire dans les faits la Vision 2020
ont été mitigés, tout comme l’état d’avancement de l’intégration régionale, car le commerce
intra-régional n’est toujours pas florissant comparativement aux autres groupements.
6. Au 1er
décembre 2013, le portefeuille des opérations régionales actives de la
Banque en Afrique de l’Ouest comprenait 43 opérations, pour un financement total de
667 millions d’UC et un taux de décaissement moyen de 31 %. L’état de mise en œuvre
globale du DSIR pour l’Afrique de l’Ouest est satisfaisant : sur les 13 projets prévus au titre
des deux piliers, quatre ont été approuvés entre 2011 et 2013, quatre sont en cours ou sous
revue et un a été ajourné jusqu’en 2016, alors que quatre sont en attente d’exécution, pour
cause de ressources limitées. Toutes les EES planifiées ont été finalisées, même si certaines
ont été recentrées à la lumière du paysage politique en mutation.
7. Il ressort de l’analyse à mi-parcours que les deux piliers stratégiques identifiés
dans le DSIR pour l’Afrique de l’Ouest (2011-2015) demeurent pertinents pour la
période restante. Si le choix des piliers est également en cohérence avec la Stratégie
décennale, la présente revue à mi-parcours se penche sur les ajustements qu’il faut opérer
pour renforcer la contribution de la Banque à l’intégration régionale. Il s’agit notamment de
mettre l’accent sur le premier pilier relatif au développement des infrastructures et d’accorder
une attention renouvelée à la lutte contre la fragilité, au genre et à la sécurité alimentaire, par
le biais notamment d’un nouveau programme sur la résilience au Sahel.
iv
8. La revue à mi-parcours propose de renforcer l’appui que la Banque fournit aux
pays du Sahel et de l’Union du fleuve Mano (UFM), et de mettre un accent accru sur le
côté « immatériel » des interventions de la Banque i) en intégrant le commerce, le transit
et la facilitation du commerce dans toutes les nouvelles opérations de transport ; ii) en
renforçant l’assistance technique pour la facilitation du commerce ; et iii) en améliorant les
activités régionales liées au savoir.
9. La revue à mi-parcours reconnaît aussi le rôle crucial du secteur privé, y
compris par le biais des fonds d’investissement, et plaide pour un rôle accru des entreprises
commerciales au niveau régional.
10. La revue à mi-parcours propose un certain nombre de mesures visant à
améliorer la performance du portefeuille régional, telles que le renforcement du rôle des
bureaux extérieurs de la Banque dans la gestion des projets régionaux ; l’assistance
technique axée sur les procédures de la Banque ; la définition et le renforcement des capacités
des cellules désignées pour superviser les opérations de la Banque dans des CER
sélectionnées.
1
I. INTRODUCTION ET OBJECTIFS DU RAPPORT COMBINÉ DE RMP-RPPR
1.1 Introduction et contexte
1.1.1 La région d’Afrique de l’Ouest dans son ensemble reste une des moins intégrées au
monde du point de vue commercial. En dépit des progrès appréciables accomplis dans la
région de l’UEMOA, où le ratio du commerce intra-régional est de 13,5 %, la part du commerce
intra-régional dans l’espace de la CEDEAO est demeurée faible, autour de 7,5 % du volume total
des échanges commerciaux. Ce taux est inférieur à celui de nombreuses autres communautés
économiques régionales (CER) d’Afrique subsaharienne, et est généralement faible
comparativement à celui des principales CER hors Afrique subsaharienne1.
1.1.2 En novembre 2011, le Conseil a approuvé le Document de stratégie d’intégration
régionale de la Banque pour l’Afrique de l’Ouest 2011-2015 (DSIR-AO), qui couvre tous les
15 pays membres de la CEDEAO, qui présentent diverses caractéristiques politiques, économiques,
sociales et géographiques2. Tous les pays de la CEDEAO sont classés dans la catégorie des pays
exclusivement FAD, exception faite du Nigeria et de Cabo Verde, qui sont des pays exclusivement
BAD, avec néanmoins un accès aux allocations du FAD3.
1.1.3 L’objectif principal du Document de stratégie d’intégration régionale (DSIR) 2011-
2015 est d’aider à faire avancer le programme d’intégration et à faciliter les solutions
régionales. Il fournit particulièrement le cadre stratégique permettant de sélectionner et de classer
par ordre de priorité les activités analytiques, opérationnelles et de partenariat en appui à
l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest au cours de cette période.
1.1.4 Le DSIR pour l’Afrique de l’Ouest a proposé un concours de la Banque fondé sur les
deux piliers suivants : i) établir des liens entre les marchés régionaux et ii) renforcer les
capacités de mise en œuvre efficace du programme d’intégration régionale. Cette stratégie était
alignée sur le Plan stratégique régional Vision 2020 de la CEDEAO et le résultat des consultations
avec les parties prenantes régionales.
1.2 Objectifs et portée de la revue à mi-parcours du DSIR pour l’Afrique de l’Ouest 2011-
2015
1.2.1 Les principaux objectifs de la revue à mi-parcours du DSIR pour l’Afrique de
l’Ouest sont d’évaluer la pertinence, la performance et l’efficacité du DSIR en appui de
l’intégration de l’Afrique de l’Ouest et de proposer des ajustements possibles aux approches
actuelles de la Banque pour renforcer l’intégration régionale. De manière plus spécifique, la
revue à mi-parcours examine i) les récents développements survenus dans la région aux plans
politique, économique, social et environnemental, ainsi que les nouveaux défis et opportunités qui
ont pu affecter le DSIR ; ii) le rôle de la collaboration avec le secteur privé dans les domaines
appuyés par le DSIR ; iii) les développements de l’appui des bailleurs de fonds à l’intégration
régionale en Afrique de l’Ouest ; iv) l’alignement du DSIR sur la Stratégie décennale de la
Banque ; et v) les progrès récents en matière d’intégration régionale.
1 Selon le Manuel statistique 2013 de la CNUCED, la proportion du commerce intra-régional des principaux groupements régionaux en Afrique et
dans le monde se présente comme suit : UE à 27 – 61,8 % ; ALENA – 48,5 % ; EAC – 20,9 % ; MERCOSUR – 14,9 % ; UEMOA – 13,5 % ; SADC – 11,7 %) ; CEDEAO – 7,5 % ; COMESA – 6,9 % ; UMA – 3,3 % ; CEEAC – 0,8 %.
2 Les pays de la région de la CEDEAO sont le Bénin, le Burkina Faso, Cabo Verde, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-
Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo. Huit de ces pays sont francophones, cinq sont anglophones et deux sont lusophones. En 2010, la région comptait une population totale de 302,69 millions d’habitants. L’Afrique de l’Ouest abrite 29,3 % de
la population du continent. 3 La Banque a récemment révisé sa politique en matière de crédit, qui permettra à divers pays admissibles au FAD de bénéficier également des
ressources de la BAD.
2
1.2.2 En outre, la revue à mi-parcours évalue l’expérience des activités de dialogue régional
et national liées à la réalisation du DSIR, tout en identifiant les principaux enseignements tirés.
1.2.3 Enfin, le DSIR pour l’Afrique de l’Ouest propose des révisions de la Stratégie de la
Banque pour l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest au cours de la période restante, en
confirmant les deux piliers et en ajustant les produits livrables et les cibles. La revue à mi-parcours
comprenait i) une revue documentaire de la mise en œuvre des opérations régionales de la Banque ;
ii) des entrevues avec les chefs de projet, les équipes sectorielles, les directeurs pays et les
représentants résidents ; iii) une mission de consultation avec des responsables de la CEDEAO, des
autres principales CER et des parties prenantes, y compris des partenaires au développement (voir
annexe 9).
II. CONTEXTE RÉGIONAL ET PERSPECTIVES
2.1. Aperçu
2.1.1 L’Afrique de l’Ouest est une région complexe et hétérogène au double plan politique
et culturel. Elle se caractérise par : la suprématie du Nigeria, pays qui abrite la moitié de la
population régionale, constitue la première économie de la région et génère à lui seul environ 80 %
du PIB régional4 ; l’étroitesse des autres marchés nationaux ; l’accès limité aux transactions pour
les trois pays enclavés (Burkina Faso, Mali et Niger) ; la présence d’un certain nombre d’économies
émergentes et plus diversifiées (Ghana, Sénégal et Côte d’Ivoire) ; et l’existence d’États insulaires
(Cabo Verde).
2.1.2 L’Afrique de l’Ouest est également une des régions les plus fragiles du continent du
point de vue politique et sécuritaire. Près de la moitié des pays de cette région sont des États
fragiles, et certains pays font face à de fortes sécheresses et à des problèmes de sécurité alimentaire
et de sécurité publique.
2.1.3 La quasi-totalité des pays ouest-africains reste en proie à un certain nombre de
vulnérabilités résultant des chocs extérieurs, des pressions environnementales liées à la sécheresse,
des fluctuations des cours des matières premières et du taux de chômage élevé des jeunes.
Combinées à la porosité des frontières, ces faiblesses créent souvent un terreau fertile à des activités
illégales bien organisées et à l’instabilité.
2.2. Contexte politique et sécuritaire
2.2.1 Depuis le lancement du DSIR, des coups d’État au Mali et en Guinée-Bissau ont
déstabilisé la région, qui subit également une nouvelle vague d’attaques menées par des
groupes radicaux. Les rapports sur le trafic de drogue sont de plus en plus alarmants. En effet,
l’Afrique de l’Ouest est l’une des régions les plus difficiles à contrôler à cause de la porosité
récurrente de ses frontières et de ses côtes et à cause de la présence de vastes espaces désertiques.
Aucun État ne peut résoudre les nombreux problèmes qui se posent dans la région en agissant seul,
surtout les pays dont les capacités sont limitées et qui manquent de cohésion, d’où l’impérieuse
nécessité de la coopération régionale.
2.2.2 Dans la région du Sahel5, les pays font face à divers facteurs de déstabilisation qui
continuent de fragiliser les moyens de subsistance et de favoriser un climat d’insécurité. Faute
de structures publiques locales solides, les zones marginalisées demeurent un terreau fertile pour les
groupes radicaux. Ces derniers font prospérer leurs propres intérêts en exploitant le mécontentement
4 Suite au dernier changement de la base de calcul de son PIB et aux efforts conjugués de plusieurs organismes, dont la Banque africaine de
développement, le PIB du Nigeria a été estimé à 510 milliards de dollars, soit un bond spectaculaire de 94 % par rapport à l’ancien chiffre (262 milliards de dollars).
5 Le Sahel s’étend de la Mauritanie à l’Érythrée, en passant par le Tchad et le Soudan ; trois des cinq pays sahéliens les plus démunis sont des pays
d’Afrique de l’Ouest : il s’agit du Mali, du Burkina Faso et du Niger (définition des Nations unies).
3
des jeunes en manque d’opportunités économiques et en créant une illusion d’autonomie chez ceux
qui se sentent exclus.
2.2.3 Dans les pays de l’UFM6, les effets de décennies de conflit sont perceptibles dans tous
les aspects de la vie, même si la région connaît maintenant une paix relativement durable.
Dans ce contexte, les priorités des chefs d’État en matière de paix et de sécurité régionale restent : i)
d’organiser et effectuer des patrouilles mixtes aux frontières ; ii) de développer, faciliter,
encourager et favoriser des relations cordiales entre les habitants des régions frontalières par
l’organisation d’activités culturelles, sociales et sportives ; iii) d’échanger les informations et les
rapports d’enquête ou encore des observations sur les activités de sécurité frontalière ; et iv)
surveiller la circulation des biens aux postes frontières pour minimiser/éviter le trafic d’armes et de
drogues illicites, ainsi que la contrebande de minéraux.
2.2.4 Néanmoins, de récents signes de stabilisation sont apparus depuis la fin de
l’irrédentisme touarègue en 2013 et le retour au pouvoir d’un régime élu démocratiquement au
Mali, sans oublier la transition politique en Côte d’Ivoire, en Guinée et en Guinée-Bissau. La tenue
d’élections pacifiques au Ghana, en Guinée-Bissau, au Mali et au Sénégal est de bon augure pour la
stabilité politique de la région au sens large.
2.2.5 Les économies de la région devraient néanmoins rester vulnérables aux contrecoups du
processus politique. En 2014 et 2015, de nombreux pays de la région7 organiseront des élections,
avec un risque de tensions ou des changements d’orientation politique dans certains d’entre eux.
Des élections locales se tiendront également dans certains États au cours de la même période.
2.2.6 La plupart des pays sont classés dans la moitié inférieure du dernier Indice mondial
de la paix (IMP) qui permet d’évaluer les conflits internes et internationaux en cours, la sécurité et
la sûreté sociale, et la militarisation (tableau 1). Cependant, bon nombre d’États se situent autour du
quintile intermédiaire du classement, ce qui se traduit généralement par des préoccupations
mineures en matière de conflits et de sécurité, plutôt que par une instabilité généralisée.
2.2.7 Malgré des améliorations notables, les questions de gouvernance demeurent un sujet
de préoccupation et une cause probable de fragilité politique. La région dans son ensemble se
situe au-dessus de la moyenne africaine de l’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIGA),
même si des pays ouest-africains se classent aux deux extrêmes. Dans le domaine de la
gouvernance, Cabo Verde occupe le troisième rang au niveau continental et la première place en
Afrique de l’Ouest. Le Ghana et le Sénégal figurent également parmi les dix premiers pays du
classement. D’autre part, neuf pays sont en deçà de la moyenne, et trois sont classés dans les dix
derniers (tableau 1). Tableau 1
Indice Ibrahim de la gouvernance africaine et Indice mondial de la paix 2013 (source : Fondation Mo
Ibrahim, Institut pour l’économie et la paix)
Ca
bo
Ver
de
Gh
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6 Les pays de l’Union du fleuve Mano sont : la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée. 7 Des élections présidentielles devraient se tenir en Guinée-Bissau en 2014 et au Niger en 2016, alors que le Parlement devra être renouvelé en
Guinée-Bissau, au Liberia et au Niger. En 2015, des élections présidentielles auront lieu au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Nigeria
et au Togo, et des élections législatives sont prévues au Bénin et au Nigeria.
4
Encadré 1. Le rôle du Nigeria dans l’intégration régionale
Avec une population estimée à 167 millions d’habitants, le Nigeria est
le plus grand marché de la région et ce pays a un potentiel énorme pour
devenir l’un des principaux moteurs de l’intégration régionale. Avec le
changement de la base de calcul du PIB, le Nigeria constitue désormais
la première puissance économique africaine et recèle un énorme
potentiel dans le secteur des services et dans l’industrie manufacturière.
Le pays produit également la moitié des IDE entrant dans la région
(45 % en 2012). Cependant, le volume de ses échanges commerciaux
avec les autres pays de la région ne cesse de baisser, et représente
désormais moins de 1 % du total des importations du pays et 3 % de ses
exportations. Les réseaux commerciaux informels sont néanmoins bien
plus développés, surtout pour les produits agricoles, les produits
pétroliers, et le commerce de réexportation. Sur le plan de
l’investissement, le rôle du Nigeria est certainement plus remarquable
car plusieurs entreprises nigérianes jouent les premiers rôles sur le
marché régional, en particulier les services bancaires et le secteur des
biens (ciment, farine de manioc, etc.) destinés aux clients basés dans
toute l’Afrique de l’Ouest. Pour accroître son intégration avec la
région, le Nigeria doit ouvrir ses marchés aux exportations régionales,
mais penser plus fondamentalement à un changement de perspective en
considérant les pays voisins comme des partenaires et non comme de
simples clients. Compte tenu de l’évolution des transports régionaux et
des infrastructures technologiques, les chaînes de valeur régionales ont
un réel potentiel. Pour la hausse du volume des échanges, il faudra
améliorer les corridors régionaux, réduire les frictions liées aux
obstacles non tarifaires et promouvoir l’obligation de rendre compte et
la transparence des réglementations au niveau national et régional.
2.3 Contexte économique
2.3.1 La croissance a repris en Afrique de l’Ouest au cours des dernières années. Les
prévisions tablaient sur un taux de croissance d’environ 6,7 % en 2013, qui devrait atteindre 7,4 %
en 2014. Cette croissance est dopée pour l’essentiel par la bonne tenue des secteurs pétrolier et
minier, qui représentent l’essentiel des 15,1 milliards de DEU8 d’apports d’IDE enregistrés en 2012.
Il s’agit là sans doute du plus gros volume d’IDE relevé dans toutes les autres régions du continent9.
Ces secteurs prédominent toujours au Nigeria et sont les moteurs de la forte croissance du Ghana,
du Liberia et de la Sierra Leone au cours des dernières années. L’agriculture et la prestation des
services restent cependant essentielles pour la région. L’agriculture est également un important
moteur de la croissance en Afrique de l’Ouest et le secteur des services est devenu un facteur de
développement majeur dans de nombreux pays. Le secteur des services, notamment les transports,
le commerce, l’immobilier et l’administration publique, ont continué à jouer un rôle important en
2012 ; mais la diversification est en hausse dans la région10
avec le recours aux nouvelles
technologies et l’intensification
des circuits financiers.
2.3.2 Les investissements ont
crû de manière considérable
dans la région de l’Afrique de
l’Ouest au cours de la dernière
décennie. Cette croissance a été
tirée par une forte augmentation
des IDE intra-régionaux, issus
principalement du Nigeria, du
Ghana et de la Côte d’Ivoire,
même si ces investissements
restent plutôt limités.
2.3.3 En dépit de ces flux
d’IDE, l’Afrique de l’Ouest
reste une région où il est
difficile de faire des affaires.
Selon les indicateurs du rapport
Doing Business 2014 de la
Banque mondiale, qui classe les
pays et les régions en fonction de
la facilité à gérer des entreprises,
un seul pays ouest-africain, le
Ghana, se classe dans les 100 premiers. Neuf pays de la région sur 15 se retrouvent dans les
derniers 20 % d’un classement qui compte 189 États (il en est de même pour la moyenne régionale).
Autrement dit, la région de la CEDEAO pourrait occuper la 152e place du classement (voir
tableau 2). L’absence d’un environnement concurrentiel pour les entreprises au niveau national
constitue un obstacle majeur à la croissance, mais aussi à l’intégration régionale.
8 Les tendances régionales de la CNUCED en matière d’IDE : http://unctad.org/en/PublicationChapters/wir2013ch2_en.pdf 9 Le secteur des ressources du Nigeria, de la Guinée, du Ghana et du Niger a attiré près de 88 % des IDE dans la région. Le plus grand projet
innovant annoncé par le Nigeria en 2012 s’élève à près de 2 milliards de dollars EU et vise l’augmentation de la production de pétrole. Les autres nouveaux projets d’envergure du Nigeria relevaient du secteur manufacturier et du secteur des technologies de l’information et de la
communication, ce qui traduit une certaine diversification. Le Ghana a annoncé qu’il s’attendait à un investissement d’au moins 20 milliards de
dollars dans l’industrie pétrolière au cours des cinq prochaines années, provenant principalement d’entreprises étrangères9. 10 Perspectives économiques en Afrique 2013. Par exemple, le récent changement de la base de calcul du PIB du Nigeria a entraîné une forte
augmentation de la part des services dans le PIB, passée de 23,6 % à près de 52 % en 2013, et une hausse du secteur manufacturier de 1,9 % à
6,8 %.
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Figure 1 : Évolution des cours des matières premières Janvier 2011 = 100
Cocoa Beans Cotton
Gold Crude Oil
Tableau 2
Classement mondial du rapport Doing Business, 2013-2014. (Source : Banque mondiale)
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2014 67 121 142 144 147 150 154 155 157 167 174 175 180 176 178
2013 62 128 137 149 138 148 154 153 159 173 175 179 181 174 176
2.3.4 Bien entendu, les forces et les faiblesses varient selon les pays. Il est par exemple facile
de créer une entreprise au Liberia, mais très difficile d’enregistrer et de transférer des biens. L’accès
au crédit est plus facile au Nigeria que partout ailleurs dans la région, mais ce pays a érigé des
obstacles procéduraux longs et complexes sur l’importation, et les coûts liés à l’exécution des
contrats sont très élevés. Il existe également
des obstacles sous-régionaux qui créent un
climat peu propice à l’investissement. Les
investisseurs soulignent entre autres la
difficulté de passer des pays anglophones
aux pays francophones, et inversement, non
seulement à cause des problèmes d’ordre
linguistique, mais surtout à cause des
difficultés réglementaires car l’esprit des
lois diffère sensiblement entre le droit anglo-
saxon et le droit français.
2.3.5 Les transferts de fonds de la
diaspora et les sorties de capitaux illicites
sont de plus en plus importants dans la
région, avec comme tête de proue le
Nigeria. Ce pays reste, de loin et tout
naturellement, le plus grand bénéficiaire des
transferts de fonds de la diaspora, non seulement dans la région
de la CEDEAO, mais aussi dans toute l’Afrique
subsaharienne11
. Les transferts de fonds intra-régionaux sont également très importants, bien que
souvent difficiles à suivre. Selon Global Financial Integrity, le montant des flux financiers illicites
en Afrique de l’Ouest s’élevait à 22,6 milliards de dollars en 2010, dont 19,7 milliards au Nigeria,
soit 87 % du total régional. La réduction des coûts de transfert de fonds et la lutte contre la
corruption permettraient de libérer d’énormes ressources pour le développement.
2.3.6 Les pays de l’Afrique de l’Ouest ont subi de fortes fluctuations des cours des matières
premières lors des dernières années, comme le montre la figure 1. Les cours des principales
matières premières de la région se sont maintenus à la baisse lors des deux dernières années,
exception faite du pétrole. La forte baisse des cours du coton, de l’or et du cacao a touché de
nombreux pays de la région12
. La bonne tenue relative des exportations de pétrole a profité au
11 En 2013, le Nigeria a reçu des transferts de fonds d’une valeur d’environ 21 milliards de dollars sur les 32 et 25,8 milliards de dollars de
transferts effectués en direction de l’Afrique subsaharienne et des pays de la CEDEAO, soit 66 % et 81 % respectivement. Il est suivi de très loin par le Sénégal, qui, au cours de la même période, a reçu environ 1,7 milliard de dollars, soit 6,4 % des transferts de fonds vers la CEDEAO.
12 L’or, qui arrive en tête des exportations du Mali et représente également 28 % du portefeuille des exportations totales du Ghana (2011), a perdu
27 % de sa valeur au cours de l’année 2013. Les cours du coton ont enregistré leur baisse la plus forte et la plus progressive (59 % au cours des 3 dernières années), ce qui affecte la majorité des pays de la région. La Côte d’Ivoire et le Ghana, premiers producteurs de cacao au monde avec
51 % de la production mondiale, ont subi la baisse des cours du cacao pendant près de deux ans ; si les cours ont augmenté lors de la dernière
année, le niveau reste inférieur à celui d’avant-2011.
Source : Indice Mundi, BAD
6
Nigeria, en faisant néanmoins peser une pression supplémentaire sur la balance des paiements de la
majorité des autres pays, qui demeurent des importateurs nets d’or noir.
2.3.7 La stabilité des prix est restée au centre des orientations de la politique monétaire
dans tous les pays de la CEDEAO, mais les résultats sont mitigés. Si les pays de l’UEMOA ont
réussi à maîtriser l’inflation grâce au taux de change fixe de leur devise arrimée à l’euro, les pays de
la ZMAO ont subi une forte inflation et une dépréciation des monnaies, en particulier au Nigeria et
au Ghana, où les monnaies se sont dépréciées, ainsi que les contrecoups des nouvelles orientations
de la politique d’assouplissement quantitatif aux États-Unis. Le Ghana a quant à lui enregistré une
forte dégradation de la conjoncture macroéconomique.
2.3.8 Les perspectives économiques de l’Afrique de l’Ouest pour la période restante
dépendent de facteurs mondiaux et nationaux, qui demeurent quelque peu incertains. Les
perspectives économiques semblent plus optimistes pour l’Afrique de l’Ouest grâce au
renforcement de l’activité mondiale à la fin de 2013 et aux prévisions qui tablent sur la poursuite de
la croissance en 2014-2015, ce qui s’explique par une relance dans les pays de l’OCDE. Dans le
contexte d’une reprise moins forte qu’attendue et d’un ralentissement des économies émergentes,
les risques à la baisse peuvent se traduire par la chute des cours des matières premières (notamment
le cacao et l’or), la réduction du volume des exportations d’autres marchandises, la baisse des
recettes provenant du tourisme, de l’aide publique au développement, des investissements directs
étrangers et des transferts de fonds de la diaspora. Un changement éventuel de configuration
politique (évoqué plus haut) dans la région peut également avoir un impact majeur, en particulier
sur les IDE.
2.4 Contexte social et environnemental
2.4.1 Les économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest abritent toujours certaines
populations les plus pauvres du continent. La pauvreté et l’inégalité sont élevées dans la région,
et, dans certains pays, la pauvreté touche en moyenne plus de 60 % de la population13
.
2.4.2 Bien que reconnue pour ses avancées positives et ses efforts vers la réalisation des
Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), l’Afrique de l’Ouest n’est pas encore
en bonne voie pour atteindre ces objectifs14
. Le fort taux de croissance enregistré dans la région
ne s’est pas traduit par des améliorations notables de l’intégration et du développement humain15
.
2.4.3 Depuis le lancement de la stratégie, les OMD liés au genre et les indicateurs de
l’inégalité entre les sexes se sont quelque peu améliorés dans la région, du point de vue
notamment de la participation économique et politique16
. En effet, au plan économique, les
femmes représentent la majorité des petits agriculteurs, mais restent marginalisées en termes de
droits fonciers. Dans de nombreux pays, les femmes ne peuvent pas accéder à la propriété des terres
qu’elles labourent et n’ont souvent pas le droit d’en hériter à la mort de leurs maris17
.
13 En 2012, les pays comptant le plus grand nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour (PPA) étaient le Liberia (83,76 %), le
Nigeria (67,62 %), le Mali (50,43 %), la Guinée-Bissau (48,9 %) et le Bénin (47,33 %). Les inégalités accentuent également la pauvreté ; cette
situation est plus grave dans des pays comme Cabo Verde, le Nigeria, la Gambie, le Ghana et la Côte d’Ivoire, qui enregistren t les plus fortes
inégalités dans la région et affichent des coefficients de Gini des plus élevés (source : Banque mondiale). 14 Rapport 2013 sur les OMD, intitulé « Évaluation des progrès accomplis en Afrique dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le
développement ». 15 Néanmoins, les performances de certains pays de la région figurent parmi les meilleures de l’Afrique, compte tenu de leur situation de départ. Le
Burkina Faso se distingue en comptant parmi les plus prospères du continent ; il mène la course avec 16 indicateurs sur 22. Le Ghana figure aussi parmi les plus performants du continent.
16 Quatre pays ouest-africains figurent parmi les dix derniers sur l’Indice d’égalité homme-femme. Le taux d’alphabétisation (OMD 2) est plus
faible que dans les autres régions, car sept pays d’Afrique de l’Ouest figurent parmi les dix derniers au classement ; le facteur lié à la santé maternelle (OMD 5) indique également de faibles résultats pour la région (1/10 décès pendant la grossesse en Afrique de l’Ouest, par rapport à
une moyenne de 1/16 pour l’Afrique subsaharienne). En revanche, la situation est plus encourageante en ce qui concerne l’emploi des femmes
comme agents économiques (OMD 3) ; en effet, plus de 60 % des femmes sont employées, même si cela se fait principalement dans des secteurs économiques vulnérables.
17 Fatima Kyari Mohammed, « L’autonomisation économique des femmes dans la région du Sahel et son impact sur la sécurité alimentaire »,
document de référence, avril 2013. http://trvw.in/1iK9BoI
7
2.4.4 La représentation des femmes dans le paysage politique varie dans la région. Certains
pays ont fait des progrès vers une meilleure participation des femmes. C’est le cas du Sénégal, où
les femmes représentent 43 % du parlement après les élections législatives de 2012. Cependant, la
représentation féminine dans la majorité des parlements oscille entre 10 % et 16 %, même dans des
pays qui ont fixé des quotas de représentation féminine18
. En outre, les femmes occupent de plus en
plus les postes de ministre de la Santé, ministre de l’Éducation, ministre de la Famille ou ministre
de la Condition féminine. Le Niger et le Sénégal font exception à cette règle, car une femme a
occupé le poste de ministre des Affaires étrangères au Niger, et une autre femme a été Premier
ministre au Sénégal.
2.4.5 Dans la région troublée du Sahel, les femmes sont souvent les premières victimes de la
crise alimentaire et financière, des conflits armés et des catastrophes naturelles. Elles font
souvent l’objet de discrimination, sont confrontées à une rare insécurité physique et humaine, et
pâtissent de la pauvreté chronique et de la marginalisation. Immédiatement après le début des
hostilités dans le nord du Mali en avril 201219
, les femmes et les filles ont été victimes de viols et de
violences sexuelles. Lors des sécheresses répétées qui sévissent au Niger et partout ailleurs, les
femmes et les enfants représentent la majorité des personnes déplacées et manquent d’accès à l’eau
et à la nourriture.
2.4.6 L’Afrique de l’Ouest fait également face à une forte augmentation de la population
jeune, 40 % environ de la population régionale étant âgée de moins de 15 ans, et près de 70 %
ayant moins de 30 ans. La région n’a cependant pas pu saisir les opportunités offertes par cette
explosion démographique de la jeunesse. De nombreux jeunes sont encore oisifs, sans emploi ou
sous-employés. Ce problème est exacerbé dans des pays comme la Côte d’Ivoire, la Sierra Leone
ou le Liberia, où de nombreux jeunes chômeurs sont aussi des ex-combattants20
, ce qui pose un
risque potentiel pour la stabilité de la région. La forte incidence de la pauvreté, du chômage et des
inégalités dans une région qui enregistre des records de croissance aussi impressionnants indique
que la croissance n’a pas été suffisamment inclusive.
2.4.7 Les problèmes liés à la santé peuvent constituer des menaces supplémentaires pour le
développement et la sécurité nationale dans la région de l’Afrique de l’Ouest. La CEDEAO a
certes fait des progrès en encourageant la coopération entre ses pays membres dans le domaine de la
santé, mais les problèmes sanitaires continuent de se poser dans la région. Les programmes
d’intégration régionale en matière de santé21
ne se sont pas encore traduits par une meilleure
coordination, l’harmonisation des politiques et des réglementations, le financement régional des
produits de santé publique, et, en fin de compte, le renforcement des systèmes de soins de santé.
Ces problèmes de santé vont souvent au-delà des frontières, comme en témoigne la récente
épidémie d’Ébola, et peuvent devenir des facteurs de vulnérabilité supplémentaires pour des pays
d’Afrique de l’Ouest déjà politiquement instables et économiquement désavantagés.
2.4.8 La sécheresse récente au Sahel a également montré la vulnérabilité de la région au
changement climatique. Les communautés restent très exposées à l’érosion des bassins versants, à
la réduction des forêts et de la productivité des sols, à la baisse des rendements agricoles, et à la
propagation de maladies telles que le paludisme. En outre, l’effet du changement climatique sur
l’intensification de la diversification des conditions agricoles de la région, conjuguée à la faiblesse
18 Quotas de sièges réservés aux femmes : 30 % en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et en Guinée ; 30 % au Mali (au sein des partis politiques) ;
représentation égale au Togo, à Cabo Verde et au Sénégal. http://www.quotaproject.org/fr/ 19 En avril 2012, les rebelles qui revendiquaient une plus grande autonomie de la partie nord du Mali ont pris le contrôle de cette région. Le
président malien a été renversé par un coup d’État motivé par sa gestion de la crise. Parallèlement à cela, des querelles intestines au sein des
groupes rebelles qui avaient pris possession du Nord ont laissé le contrôle de la région entre les mains d’islamistes radicaux. En janvier-février 2013, l’intervention étrangère a permis au gouvernement de reprendre le contrôle du Nord. Un accord de paix a été signé le 18 juin 2013, mais
des hostilités occasionnelles se produisent encore. 20 Chômage des jeunes et stabilité. http://blog.fundforpeace.org/blog-20131108-youthunemployment 21 La CEDEAO a créé l’Organisation Ouest Africaine de la Santé en 1987 dans le but de promouvoir et de préserver la santé des populations de la
sous-région en harmonisant les politiques des États membres et en mutualisant les ressources, et d’encourager un combat collectif et
stratégique contre les problèmes de santé rencontrés par la sous-région.
8
des installations de stockage des récoltes, pourrait aussi compromettre la sécurité alimentaire22
. Si
le pourcentage de la population sous-alimentée est en baisse en Afrique de l’Ouest, il subsiste de
grandes différences entre les pays23
.
2.4.9 Il convient de définir une approche stratégique pour prévenir, atténuer les risques et
assurer l’adaptation à l’évolution du climat. L’intégration de la dimension du genre dans les
facteurs de conflit, de la fragilité ou de la résilience peut également permettre de mieux évaluer et
de mieux développer les capacités de résilience.
2.5 Infrastructures régionales
2.5.1 Au cours des dernières décennies, le réseau des transports de l’Afrique de l’Ouest
s’est considérablement élargi, en particulier le long des principaux axes routiers. Le trafic est plus
intense dans les zones densément peuplées et à forte activité économique (par exemple à l’ouest du
Sénégal, dans certaines régions du Nigeria et au niveau du golfe de Guinée)24
. Néanmoins,
l’étendue des routes revêtues ne garantit pas nécessairement leur qualité et leur entretien. Le projet
phare dans le domaine des transports en Afrique de l’Ouest est le réseau routier trans-ouest africain
qui reliera 11 pays de la CEDEAO, du Nigeria au Sénégal, avec des routes de desserte
supplémentaires reliant le Mali et le Burkina Faso. Le réseau s’étend également au-delà de la partie
ouest du Sénégal pour atteindre Nouakchott, en Mauritanie. Sur un total de 4 010 km de route,
3 260 km sont revêtues. De vastes tronçons de route, plus particulièrement en Guinée, au Liberia et
en Sierra Leone, doivent donc encore être bitumés. Si la couverture du transport aérien a augmenté
grâce à l’émergence de géants régionaux comme Asky Airlines, l’intégration du trafic aérien reste
limitée, en partie en raison de la lente mise en œuvre de la décision de Yamoussoukro qui a
libéralisé le transport dans ce secteur25
. Plus de 25 % des itinéraires de voyage sont encore desservis
par une seule compagnie aérienne et jusqu’à 70 % du transport aérien sont assurés par un
transporteur en situation de monopole26
. L’intégration des chemins de fer tarde à se concrétiser dans
la mesure où les lignes ferroviaires d’Afrique de l’Ouest sont majoritairement perpendiculaires à la
côte et déconnectées les unes des autres27
. Des plans visant la mise en place d’un réseau de chemin
de fer sous-régional, notamment à travers la ligne Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan, sont en
cours d’élaboration. La différence de l’écartement des rails d’un pays à un autre constitue un
obstacle majeur à l’intégration ferroviaire en Afrique de l’Ouest. Il est donc tout simplement
impossible de transporter des marchandises et des passagers à travers les frontières. En outre, deux
pays de la région, à savoir la Guinée et le Liberia, disposent chacun de deux écartements
différents28
.
2.5.2 Dans certains pays de la région, les crises et les conflits internes ont détruit une partie
de leur infrastructure énergétique. Dans d’autres, le manque d’investissement a conduit à sa
détérioration et à son obsolescence. La production électrique reste donc très coûteuse pour de
nombreux pays et l’accès à l’électricité est parmi les plus bas au monde29
. Même si l’Afrique de
l’Ouest enregistre actuellement une très faible consommation d’électricité par habitant, cette
situation est susceptible de changer rapidement à l’avenir. En effet, selon les prévisions, la demande
22 Agricultural Growth in West Africa (AGWA) : Market and Policy Drivers. Édité par Frank Hollinger (FAO), John M. Staatz (Université d’État
du Michigan). Février 2014 23 Rapport 2012 de la FAO sur l’état de l’insécurité alimentaire dans le monde : Le Ghana, le Nigeria, le Mali et le Niger ont fait d’importants
progrès, alors que le Liberia, la Gambie, le Sénégal et la Sierra Leone sont restés à la traîne. En Côte d’Ivoire, en Gambie, en Guinée, au Liberia,
au Sénégal, en Sierra Leone et au Togo, le nombre absolu de personnes sous-alimentées a grimpé. 24 OCDE, Rapport Afrique de l’Ouest 2007-2008. Paris : OCDE. Décembre 2008. www.oecd.org/fr/csao/publications/42358554.pdf 25 Charles Schlumberger. « Open Skies for Africa - Implementing the Yamoussoukro Decision ». Washington DC : La Banque mondiale, 2010. P.
76 26 Lee Crawfurd. « What ails African Carriers? ». The East African, 25 janvier 2014, 27 OCDE, Rapport Afrique de l’Ouest 2007-2008, idem 28 Joel Macharia. « The legendary lunatic express is barely chugging along ». Paru dans « Africa in Fact », numéro 16, octobre 2013. 29 En 2009-10, il a été estimé qu’environ 175 millions de personnes dans la région de la CEDEAO n’avaient pas accès à l’électricité, en particulier
dans les zones rurales (soit 80 % des personnes privées d’électricité). Six pays disposent déjà d’un taux d’accès à l’électricité remarquable supérieur à 30 % à l’échelle nationale (Cabo Verde, Ghana, Nigeria, Côte d’Ivoire et Sénégal) ; cependant, dans les autres États de
la CEDEAO, seuls 18 % de la population en moyenne a accès à l’électricité, en majorité dans les zones urbaines (83 %).
9
pourrait être multipliée par dix au cours des deux prochaines décennies, en fonction de l’évolution
de l’activité économique. L’intégration énergétique est alors essentielle pour répondre à cette
demande au niveau régional. De nombreuses interventions sont prévues au niveau des pays.
Cependant, le Pool énergétique de l’Afrique de l’Ouest, qui est désormais une institution spécialisée
de la CEDEAO, est appelé à jouer un rôle majeur dans la création d’un marché énergétique
transfrontalier permettant de tirer profit de la compétitivité de tous les pays ouest-africains, à
l’exemple du « Projet d’interconnexion Côte d’Ivoire-Liberia-Sierra Leone-Guinée (CLSG) », qui a
été financé par la Banque. Ce projet reliera les quatre pays sur 1 357 km grâce à une ligne de
transport transnationale haute tension de 225 kV. La région recèle également un énorme potentiel
pour les énergies renouvelables30
. Selon les recherches, jusqu’à 54 % de l’alimentation de l’Afrique
de l’Ouest pourrait être basée sur les énergies renouvelables d’ici 2030.
2.5.3 Dans le domaine des TIC, l’Afrique de l’Ouest a toujours pâti d’un faible accès aux
systèmes de télécommunication haut débit et à large bande. En général, les prix restent
artificiellement élevés à cause de situations de monopole, et les usagers doivent faire face à des prix
exorbitants couplés à une connexion de mauvaise qualité et à faible débit. Deux grands projets ont
été lancés en 2012 pour pallier cette faiblesse majeure : i) le Système de câble ouest-africain
(WACS), un réseau de 16 000 km de câbles en fibres optiques qui longe la côte occidentale du
continent, reliant l’Afrique du Sud au Royaume-Uni ; et ii) le câble ACE (African Coast to Europe)
qui relie 20 pays, de la France à l’Afrique de l’Ouest, et qui constitue le premier câble sous-marin à
desservir plusieurs pays ouest-africains. Ce réseau a une capacité de 5,12 To/s, ce qui représente un
bond significatif en termes de capacité et de qualité de service pour les utilisateurs de la région.
2.5.4 D’après les principaux indices de facilitation des échanges, la performance des pays
d’Afrique de l’Ouest est mitigée en matière de facilitation du commerce, de transit et de
transport. Les coûts à l’exportation et à l’importation, le nombre de documents nécessaires et la
durée du processus d’exportation et d’importation de la CEDEAO sont comparables à ceux du
continent31
. Cependant, l’utilisation des moyennes n’a pas fait ressortir les grands écarts de
performance qui existent entre les pays les plus performants de la CEDEAO et les pays les moins
performants de cet espace, comme le montre l’indice de performance logistique (tableau 3).
Tableau 3
Notes de l’indice de performance logistique, sur une échelle de 1 (faible) à 5 (élevé), pour les années
2010-2012-2014 (Source : Banque mondiale)
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-- --
2012 2,4
5
2,73 2,32 2,5
1
2,4
9
2,4
5
2,8
5
-- 2,48 2,60 2,6
9
2,5
8
2,4
6
2,08 --
2010 2,5
9
2,53 2,23 2,4
7
2,8
6
2,3
8
2,7
9
2,27 2,60 2,10 2,5
4
2,6
0
2,4
9
1,97 --
30 Voici quelques exemples : i) un potentiel hydroélectrique réduit dans la partie sud de la région ; ii) des ressources solaires installées dans les
zones désertiques (au Mali, au Niger et dans la partie nord-est du Nigeria) avec un potentiel de 1 700 kWh ; et iii) un potentiel éolien concentré dans les zones côtières (Cabo Verde, Sénégal, Gambie, Ghana, et, si possible, Mali et Nigeria).
31 La composition des exportations nationales varie grandement dans la région. En effet, les exportations du Nigeria sont largement dominées par le
pétrole brut, celles de la Côte d’Ivoire et du Sénégal par les produits pétroliers raffinés, et celles du Ghana par le bois usiné, le plastique et les textiles. Le Togo détient la plus grande part du commerce régional ; il exporte les matériaux de construction (acier et ciment), les matériaux
d’emballage, et certains produits alimentaires. D’autres pays, notamment le Mali, le Niger et le Burkina Faso, exportent principalement des
produits agricoles.
10
2.6 Évolution du cadre de la stratégie d’intégration régionale
2.6.1 Le cadre de la Stratégie d’intégration régionale pour l’Afrique de l’Ouest reste
largement influencé par la CEDEAO et sa Vision 2020, dont le but est de créer une « CEDEAO
des peuples » en mettant en place un marché régional intégré caractérisé par des économies
d’échelle dans les activités économiques et la libre circulation des personnes, des biens et des
services. La Vision 2020 de la CEDEAO est axée sur cinq thèmes : la dotation en ressources
régionales, la paix et la sécurité, la gouvernance, l’intégration économique et monétaire, et le
secteur privé. Depuis 2011, les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Vision 2020 ont été
mitigés.
2.6.2 Depuis 2011, une des réalisations les plus remarquables en termes de renforcement de
la coopération économique et de l’intégration régionale au sein de la CEDEAO a été
l’adoption, en octobre 2013, du tarif extérieur commun (TEC). Ce tarif est le principal attribut
de l’Union douanière32
, et entrera en vigueur le 1er
janvier 2015. Le TEC se traduira par une
réduction des tarifs douaniers sur les importations de la nation la plus favorisée, de 12 % à 11,5 %.
Il s’agit là d’un fait marquant compte tenu des controverses et des désaccords antérieurs depuis le
début des négociations en 2004. La réduction des droits NPF sur les importations devrait permettre
d’assouplir les restrictions commerciales et d’harmoniser et renforcer le marché commun des États
membres de la CEDEAO, ce qui constitue une condition nécessaire à la mise en place d’une union
douanière et à la définition d’une politique commerciale commune. Les mesures visant à
approfondir l’intégration régionale comprenaient également l’institution d’un prélèvement
communautaire d’intégration de la CEDEAO en 2003. Ce prélèvement remplacera les régimes de
prélèvement communautaire existants (à savoir le prélèvement communautaire de la CEDEAO,
celui de l’UEMOA et le prélèvement communautaire de solidarité) afin de garantir le respect des
exigences internationales de l’OMC.
2.6.3 Les négociations en cours sur l’accord de partenariat économique (APE) UE-
CEDEAO peuvent changer la donne dans le programme des activités commerciales et de
l’intégration régionale. L’APE permettrait un plus grand accès préférentiel aux marchés
européens, mais exigerait également l’ouverture du marché de l’Afrique de l’Ouest, même si le
processus de transition sera plus long (20 ans). Certains membres ont déjà exprimé leur
préoccupation quant à l’impact de l’APE sur leurs économies. À cet effet, suite à leur sommet du
25 mars 2014, les dirigeants ouest-africains ont appelé à augmenter le nombre de consultations
internes pour mieux surmonter ces divergences. Cette situation illustre le genre de problèmes que
l’APE pourrait poser à la cohésion de la région, ou encore à la mise en œuvre du TEC, en particulier
la nécessité de réduire les coûts liés à la gestion des affaires et d’éliminer les obstacles au commerce
intra-régional comme condition préalable pour un APE efficace susceptible de favoriser et non
d’entraver l’intégration intra-régionale. Il présente donc des avantages et des inconvénients futurs
pour la CEDEAO.
2.6.4 Des progrès ont été accomplis en vue de la mise en place de l’Union monétaire de la
CEDEAO, mais l’échéance de 2020 paraît irréaliste en raison de la convergence limitée à des
critères communs, à l’exception partielle de l’UEMOA33
(voir annexe 1). Des mesures sont
actuellement prises pour intégrer la Bourse du Nigeria, la Bourse du Ghana et la Bourse de la Sierra
Leone à la Bourse régionale de valeurs mobilières d’Abidjan, et pour instaurer l’intercotation
mutuelle et la cession des actions. Le processus d’intégration des marchés de capitaux lancé en
32 Les négociations sur le TEC ont abouti à Praia (Cabo Verde) en mars 2013, et les chefs d’État de la CEDEAO l’ont finalement adopté lors de leur
sommet tenu à Dakar (Sénégal) en octobre 2013. Cependant, le TEC entrera pleinement en vigueur à partir du 15 janvier 2015. 33 Aucun des six États membres n’a rempli les quatre critères principaux de la ZMAO en 2012, comme ce fut déjà le cas en 2011. La Gambie, le
Ghana, le Liberia et le Nigeria ont rempli trois critères chacun, tandis que la Guinée et la Sierra Leone ont rempli chacun deux critères. Le critère le plus difficile était le déficit budgétaire, suivi par l’inflation. Au cours de la récente réunion de la ZMAO tenue en juillet 2013, la CEDEAO et
les chefs d’État ont exprimé leur inquiétude concernant le manque de préparation pour le lancement prévu de la monnaie régionale en 2015, ce
qui constitue la première étape de la création de l’Union monétaire de la CEDEAO.
11
2010 au sein de la CEDEAO a réellement décollé avec l’inauguration du Conseil de l’intégration
des marchés de capitaux ouest-africains à Abuja en début 2013.
2.6.5 Un certain nombre de communautés économiques (CER) sous-régionales et
spécialisées sont également en train de devenir les principaux acteurs de l’intégration
régionale, plus particulièrement les organismes tels que l’EEEOA et des entités plus modestes
comme l’UFM.
2.6.6 Au cours des dernières années, le secteur privé de la région est également devenu un
autre moteur de l’intégration régionale, grâce à l’émergence de nouveaux acteurs qui opèrent au
niveau des pays dans les secteurs de l’agro-industrie, de la banque, des transports et des TIC. En
2012, une nouvelle initiative désignée « Processus de Douala » a été lancée pour développer un
réseau d’organisations commerciales partout en Afrique francophone, lusophone et hispanophone.
Cette initiative vise à améliorer la gouvernance des organisations commerciales et à établir des
réseaux d’alliances permettant de développer des synergies. En outre, un projet régional de liaison
maritime soutenu par le secteur privé devrait contribuer à une meilleure intégration du commerce
par voie maritime.
2.7 Mécanismes de coordination et d’harmonisation de l’aide
2.7.1 Un certain nombre de grands donateurs ont contribué activement au processus
d’intégration régionale, en finançant des opérations régionales et multinationales. Il s’agit
notamment de la Banque africaine de développement, de la Banque mondiale, de l’Union
européenne, du système des Nations Unies, et de plusieurs bailleurs de fonds bilatéraux. Un certain
nombre d’acteurs institutionnels de la région ont joué un rôle actif dans la coordination de l’aide des
donateurs, afin de promouvoir l’intégration régionale.
2.7.2 Même s’il existe de nombreux mécanismes de coordination de l’aide au niveau des
pays, aucun cadre officiel n’a été défini pour coordonner et harmoniser l’aide pour parvenir à
l’intégration régionale. L’aide des donateurs est généralement éparpillée, notamment dans le cadre
des initiatives de renforcement des capacités. En plus, le manque de coordination et
d’harmonisation des interventions est perceptible non seulement au niveau de la stratégie et de la
planification, mais aussi lors de la mise en œuvre, d’où une multitude de procédures, de missions de
supervision et d’incohérences dans la programmation et le déroulement des activités. Comme
l’indique l’annexe 4a, l’expérience en matière de cofinancement des projets d’intégration régionale
est limitée.
2.7.3 Suite aux différentes vagues de sécheresse survenues au Sahel et au conflit récent au
Mali, les mesures ont été approfondies pour assurer une coordination plus étroite par le biais
d’une plateforme de coordination dirigée par l’ONU. Cette plateforme rassemble les pays du Sahel,
les banques multilatérales de développement, les organismes bilatéraux et les CER. L’initiative en
est encore à ses débuts, et le manque de planification stratégique commune se traduit par la
« prolifération » de stratégies pour le Sahel. D’autre part, de nouveaux programmes plus ciblés ont
vu le jour et visent à renforcer les approches régionales et coordonnées axées sur la résilience
(exemple : AGIR, P2RS, Commission du lac Tchad).
2.7.4 La Banque appuie également de nouvelles plateformes de coordination et de
cofinancement, notamment au titre de l’Initiative du fleuve Mano, qui est un nouveau cadre
pour faciliter le financement des infrastructures régionales essentielles pour les quatre pays
membres de l’UFM. La Banque joue également un rôle clé dans l’initiative en faveur du Sahel et
dans les groupes thématiques nouvellement créés et dirigés par la CEDEAO, y compris au sein du
groupe de travail sur les infrastructures, dont elle assure la présidence.
12
2.7.5 Dans le cadre de l’Union du fleuve Mano et au-delà, le cofinancement avec l’Union
européenne représente une opportunité majeure, car environ 1,2 milliard d’euros pourraient
être déboursés pour des projets régionaux spécifiques à l’Afrique de l’Ouest dans le cadre du
Programme indicatif régional de l’UE (2014-2020), en cours de préparation. Il est fort
possible que la Banque cofinance certaines interventions et tire parti des instruments
« mixtes ».
2.8 Défis et opportunités
2.8.1 Le Document de stratégie d’intégration régionale (DSIR) 2011-2015 a permis
d’identifier divers défis à l’intégration régionale : le caractère limité du commerce
transfrontalier et l’obsolescence des infrastructures, la faiblesse des capacités humaines et des
institutions nationales et régionales, la fragmentation du marché de la région, la multiplicité de
structures d’intégration et une implication insuffisante du secteur privé et de la société civile dans
les efforts d’intégration. Le DSIR a cependant cité la volonté politique et la richesse des ressources
régionales comme étant d’excellentes opportunités. Les défis mentionnés dans le document
perdurent, et le manque d’infrastructures appropriées est sans doute un des principaux obstacles à
une croissance robuste et durable dans les pays africains. Au demeurant, ces contraintes ont été
exacerbées par les nouvelles priorités émergentes, dont la gouvernance et la fragilité accrue.
2.8.2 La forte exposition de la région aux situations de fragilité constitue, en effet, un défi
majeur pour le maintien de la paix et de la sécurité et pour la consolidation de l’État. Elle pourrait
de ce fait compromettre
l’approfondissement de l’intégration
régionale. Suite à la crise au Sahel,
un autre pays (le Mali) est devenu un
État fragile, et de nouvelles poches de
fragilité émergent dans le sillage des
menaces qui se posent à la sécurité
régionale (comme c’est le cas au
nord-est du Nigeria) pour ensuite se
propager au-delà des frontières sous-
régionales.
2.8.3 Les problèmes liés à la
gouvernance dans certains pays de
la région continuent d’avoir un
impact négatif sur le commerce et
les investissements. Étant donné que
seuls quatre pays africains ont obtenu
un score supérieur à 50 (sur 100) sur
l’indice de perception de la corruption de Transparency International, l’Afrique de l’Ouest reste
fortement perçue comme étant une région en proie à la corruption et qui applique des politiques peu
transparentes34
. Cette perception affecte profondément les investissements privés à l’échelle
nationale et internationale, car elle suscite un manque de confiance dans les investissements
nationaux et transfrontaliers.
2.8.4 Une logistique inappropriée et une mauvaise facilitation des échanges affectent la
région et limitent grandement les avantages liés au développement de nouvelles
infrastructures. Des points de contrôle illégaux, des procédures douanières longues et non
34
Selon l’indice de perception de la corruption 2013 de Transparency International, un pays ouest-africain a obtenu une note supérieure à 50. Il
s’agit de Cabo Verde (58 points), classé 41e ; il est suivi du Ghana (46 points), 63e et du Sénégal (41 points), qui occupe la 77e place. Les trois
derniers pays de l’Afrique de l’Ouest sont le Nigeria (25 points), classé 144e ; la Guinée (24 points), qui occupe la 150e place ; et la Guinée-
Bissau (19 points), qui se classe à la 163e position.
Encadré 2. L’intégration par le secteur privé : le cas
d’ECOBANK
La « Banque panafricaine », dont le siège social se trouve au Togo,
constitue un excellent exemple de l’apport du secteur privé africain
au renforcement des liens et à l’approfondissement de l’intégration
entre les pays, et témoigne également des difficultés liées à cet
effort. Cette banque a été fondée en 1985 en tant que projet privé
dirigé par la Fédération des chambres de commerce et d’industrie
d’Afrique de l’Ouest. Au lancement, le principal actionnaire
d’Ecobank était le Fonds de coopération, de compensation et de
développement de la CEDEAO. Le gouvernement togolais a conféré
le statut d’organisation internationale à cette banque, qui est
considérée comme une institution financière non-résidente. Elle
opère dans 35 pays africains, même si le Nigeria représente à lui seul
70 % de sa clientèle. Ecobank a enregistré une croissance de 16 % de
son chiffre d’affaires net lors de l’exercice 2013 et au cours du
premier trimestre 2014, avec respectivement 2 milliards de dollars et
525 millions de dollars. En Afrique de l’Ouest, le revenu net
d’intérêts de la banque a crû de 20,8 % en 2013 et son bénéfice net à
l’échelle régionale a augmenté de 15 %, malgré un recul de 36 % au
Nigeria.
13
harmonisées, la contrebande et la corruption constituent de gros obstacles à la libre circulation des
personnes et des biens. La longueur du temps que les marchandises passent au port (généralement
entre 12 et 20 jours) est aggravée, lorsque les produits proviennent ou sont destinés à des pays sans
accès à la mer. Il est donc essentiel d’optimiser la facilitation des échanges au sein de la CEDEAO
pour renforcer la performance commerciale de la région, tant dans le secteur du commerce intra-
régional que dans les exportations à l’échelle mondiale35
.
2.8.5 Étant donné que six des dix économies africaines à plus forte croissance en 2013 se
trouvent en Afrique de l’Ouest36
, l’implication du secteur privé dans l’intégration régionale
est une excellente opportunité à exploiter. De nouvelles vagues d’investissements directs
étrangers et l’émergence d’une classe moyenne dans la région entraînent l’éclosion d’un secteur
privé dynamique et fonctionnel dans les pays, qui pourrait demeurer un catalyseur fondamental
pour une collaboration et une intégration plus étroites en vue de la création de chaînes de valeur
régionales et mondiales.
2.8.6 Le développement de chaînes de valeur régionales en Afrique de l’Ouest dans des
domaines tels que l’agro-industrie pourrait appuyer les efforts déployés pour renforcer les
liens entre les marchés régionaux. Par exemple, alors que la région est le plus grand producteur
mondial de fèves de cacao, 90 % de sa récolte sont exportées à l’état brut ou après torréfaction,
emballées puis exportées aux États-Unis ou en Europe. Cela prive l’Afrique de la part la plus
rentable de la chaîne de valeur du marché de la confiserie, à savoir la transformation du cacao en
chocolat. Les premières mesures à prendre pour éliminer cet inconvénient sont les suivantes :
promouvoir des politiques dans un cadre de développement plus vaste ; attirer des investissements
directs étrangers ; renforcer le rendement des entreprises locales ; et encourager l’industrie
manufacturière37
.
2.8.7 La stabilisation accrue dans la région et la possibilité d’améliorer la réponse aux
menaces politiques et sécuritaires communes dans les situations de fragilité peuvent
également constituer un tournant décisif vers la coopération régionale. Les signes de
stabilisation positifs les plus récents dans des pays affectés comme le Mali et la transition politique
en Côte d’Ivoire peuvent être considérés comme de réelles occasions pour accroître les échanges
commerciaux dans ces pays pivots. Compte tenu de la dimension régionale de la fragilité, des
approches régionales et une collaboration plus étroite entre les États deviennent plus impératives.
III. MISE EN ŒUVRE DU DSIR : RÉSULTATS À MI-PARCOURS
3.1 Objectifs du DSIR et résultats attendus
3.1.1 Le Document de stratégie d’intégration régionale pour l’Afrique de l’Ouest (DSIR-
AO) repose sur deux piliers : i) établir des liens entre les marchés régionaux ; et ii) renforcer
les capacités pour une mise en œuvre efficace du programme d’intégration régionale. En se
fondant sur ces deux piliers, le DSIR-AO a identifié les principaux investissements, en particulier
dans le domaine de l’énergie et des transports.
35
L’UEMOA a élaboré des plans pour une réforme du transit régional afin de réduire les coûts logistiques sous-
régionaux de 25 %, assurer l’interconnexion des systèmes informatiques douaniers, réduire de 50 % le temps requis
pour le transit des marchandises en provenance des ports de l’arrière-pays, renforcer les capacités en matière de
commerce électronique et de réglementation, et éliminer les obstacles érigés par la logistique à valeur ajoutée. La phase préparatoire de ce
projet sous-régional a été pré-approuvée pour financement par le Fonds pour le commerce en Afrique. 36 Les six économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest sont : le Burkina Faso (avec une croissance du PIB de 8 %), le Niger (11,2 %), le
Ghana (8 %), la Sierra Leone (18,3 %), le Liberia (8 %) et la Côte d’Ivoire (8 %). 37 La Côte d’Ivoire a fourni des incitations aux grands moulins, notamment des allégements fiscaux sur les investissements étrangers, afin de
favoriser l’implantation d’usines de transformation dans le pays ; elle a ainsi pu attirer des acteurs de renommée mondiale. Cette mesure a
conduit à la formation d’un réseau d’approvisionnement plus large et pourrait renforcer les liens avec les plus grands acteurs sur le marché.
Rapport sur le développement 2012 de la BAD
14
3.1.2 Le DSIR-AO a prévu 13 opérations régionales et cinq études économiques et
sectorielles pour soutenir la mise en œuvre de cette stratégie (lire la liste détaillée à l’annexe 2).
Sur les 13 projets, quatre ont été approuvés entre 2011 et 2013, quatre sont en cours ou à l’étude,
l’un est reporté à 2016 et quatre sont en attente en raison d’une évaluation trop optimiste de la
disponibilité des ressources du FAD (portefeuilles des opérations nationales et régionales) lors de
l’identification du portefeuille du DSIR. Toutes les études économiques et sectorielles ont été
réalisées. Sur les 13 opérations, cinq sont réalisées dans le domaine des infrastructures de transport,
six dans les infrastructures d’énergie et deux dans le renforcement des capacités. En plus de ces
13 projets identifiés, douze opérations régionales ont été intégrées dans la réserve de projets pour
2013-2015 (voir annexe 3 pour plus de détails).
3.1.3 L’examen global du statut de mise en œuvre du DSIR-AO est satisfaisant, en dépit
des diverses difficultés rencontrées dans l’exécution des projets. Le défi majeur pour la période
restante sera de mobiliser suffisamment de ressources pour débloquer les quatre opérations qui sont
en attente. L’efficacité du DSIR et les résultats attendus ont été suivis grâce au cadre axé sur les
résultats. La matrice indicative des résultats (annexe 4) résume les produits et les réalisations ciblés
par ce DSIR et leur statut à mi-parcours.
3.1.4 Les documents de stratégie pays (DSP) sont étroitement alignés sur le DSIR-AO depuis
son élaboration. En effet, 14 stratégies ont été nouvellement approuvées et une mise à jour a été
effectuée. Ces stratégies sont toutes conformes aux deux piliers du DSIR. Les plans nationaux ont
également intégré un grand nombre de projets à dimension régionale, notamment au Bénin, au
Ghana, au Nigeria et au Sénégal (voir annexe 12).
3.2. État des produits et résultats du DSIR à mi-parcours
L’analyse de l’état des
résultats et des produits à mi-parcours
par rapport aux indicateurs attendus
figurant dans la matrice
indicative des résultats du
DSIR-AO montre des progrès
limités, suite aux retards accusés
dans l’approbation et compte
tenu du fait que la majeure partie
des résultats devraient
s’accélérer vers la fin de la
période d’action de la stratégie et
se concrétiser entièrement après
2015. Néanmoins, certaines
réalisations palpables ont déjà été enregistrées à mi-parcours, notamment dans le cadre des deux
premières opérations approuvées en 2011, qui sont à un stade de mise en œuvre avancé. La
réhabilitation de la route Lomé-Cotonou et la facilitation du transport sur le projet de corridor
Abidjan-Lagos a atteint un taux d’achèvement de 40 % en mars 2014. Les indicateurs détaillés
relatifs à l’intégration régionale seront évalués à la fin du projet (prévue pour 2016). La
construction du pont trans-gambien et la facilitation du transport dans le cadre du projet de corridor
trans-gambien ont accusé des retards au moment de la signature, et le premier décaissement n’a été
effectué qu’en mars 2013. Les travaux de construction devraient débuter à la mi-2014, après une
procédure de passation de marchés en bonne et due forme. L’annexe 11 présente les détails relatifs
aux résultats escomptés.
Energy (14 projects)
Transport (12 projects)
Agriculture (2)
Finance (6)
Social (2 projects)
Others (7 projects)
Figure 2 : Ventilation du portefeuille
régional par secteurs
15
3.3 Revue de la performance du portefeuille régional de la Banque
3.3.1 La revue de la performance du portefeuille régional a été réalisée par les bureaux
extérieurs de la Banque sur trois sites différents : à Ouagadougou avec l’UEMOA, à Dakar avec
l’OMVS et l’OMVG, et à Abuja avec la CEDEAO. Les résultats de ces examens ont ensuite été
débattus au cours d’une revue à mi-parcours du DSIR-AO plus vaste qui s’est tenue à Abuja les 17
et 18 mars (voir annexe 9). L’examen a permis d’évaluer les forces et les défaillances du
portefeuille, et d’émettre des propositions pour améliorer son rendement.
3.3.2 Au 1er
décembre 2013, le portefeuille des opérations régionales actives de la Banque
en Afrique de l’Ouest comprenait 43 opérations, dont six projets identifiés dans le cadre des
deux piliers stratégiques du DSIR actuel, pour un montant global de 667 millions d’UC et un
taux de décaissement moyen de 31 %. Le portefeuille, illustré à la figure 2, est dominé par le
secteur des infrastructures, plus particulièrement par des projets dans l’énergie et les transports, soit
26 interventions pour un total de 513 millions d’UC ou encore 77 % des engagements. Cette
prédominance est due à la priorité accordée à ces secteurs dans le soutien que la Banque apporte à
l’intégration régionale, et, par conséquent, aux ressources considérables mobilisées pour les
interconnexions électriques et les projets de corridors routiers. Le portefeuille régional a obtenu
une note de 2,07/3.
3.3.3 Le portefeuille régional de la Banque en Afrique de l’Ouest comprend également six
projets actifs du secteur privé estimés à 100 millions d’UC, principalement dans le secteur de la
finance. Ils sont constitués de lignes de crédits et de prises de participation dans les caisses
régionales, ainsi que de quelques opérations dans le domaine des réformes monétaires et bancaires.
En investissant dans les fonds, la Banque a développé des capacités de gestion adéquates dans la
région, et elle a déployé des actions pertinentes dans les entreprises qui contribuent à renforcer
l’esprit d’entreprise et la gouvernance. Elle a également fourni le capital de croissance devant
permettre aux PME de devenir de potentiels acteurs de l’intégration régionale au cours des années à
venir.
3.3.4 La performance globale du portefeuille de la région de l’Afrique de l’Ouest est
relativement faible, avec un taux moyen de décaissement de 31 %. Elle présente un certain nombre
de défis, comme vous le verrez ci-après.
3.3.4.1 Les projets à risque. Le portefeuille
global des opérations régionales de l’Afrique de
l’Ouest comprend deux projets problématiques
(PP) et 5 projets potentiellement problématiques
(PPP), pour un total de sept projets à risque (soit
16 % du portefeuille actif régional, ce qui est
conforme à la moyenne de la Banque).
3.3.4.2 Les projets vieillissants. Le portefeuille
régional de l’Afrique de l’Ouest comprend deux
projets vieillissants, soit 5 % de ses opérations, par rapport à la moyenne globale de la Banque qui
est de 12 % pour les opérations régionales. Toutefois, une analyse des projets gérés directement par
les CER indique qu’il est fort probable que le portefeuille régional présente 5 à 6 autres projets
vieillissants au cours des 2 à 3 prochaines années, car il contient déjà sept opérations dont le taux
moyen de décaissement est de 50 % et qui sont âgés de 6,4 ans.
3.3.4.3 Les retards de signature. Le portefeuille régional de l’Afrique de l’Ouest connaît
d’importants retards de signature, ce qui occasionne de gros contretemps dans le démarrage des
projets, qui ont à leur tour une incidence sur le taux de décaissement. Cette situation expose ces
opérations à l’annulation, car elles entrent dans la catégorie des projets qui sont approuvés, mais ne
sont pas signés après 180 jours ou plus. Sur le portefeuille actuel constitué de 43 projets, 15 ont
16
accusé un retard au stade de la signature. Les principales raisons qui affectent le démarrage des
projets et le décaissement sont l’absence d’un suivi adéquat et plus minutieux des conditions
préalables à la signature et à l’entrée en vigueur de la part de la Banque et des CER, et une
mauvaise coordination entre les deux entités. La nouvelle approche adoptée par la Banque consiste
à proposer des accords de prêt au niveau national afin de réduire les retards de signature.
3.3.5 Les opérations régionales directement gérées par les CER. Diverses opérations
régionales sont directement mises en œuvre par les Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA
(quatre et trois projets, respectivement), ainsi que par l’OMVG et l’OMVS, afin d’apporter une
solution adéquate aux problèmes ou difficultés spécifiques à ces projets. En ce qui concerne la
CEDEAO, l’âge moyen du portefeuille est de 7,15 ans et le taux de décaissement est de 56 %. Pour
ce qui est du portefeuille de l’UEMOA, l’âge moyen est de 5,5 ans et le taux de décaissement de
45 %. Ce taux de décaissement est satisfaisant, mais l’âge moyen des projets est semblable à la
moyenne régionale dans son ensemble. L’annexe 6 fournit une vue d’ensemble des opérations
régionales gérées par l’UEMOA et la CEDEAO.
3.3.5.1 Ces résultats relativement faibles sont essentiellement dus aux éléments suivants : i)
la mauvaise qualité à l’entrée (faible niveau de maturité des projets, retards institutionnels et
longues procédures de mise en place des outils de surveillance des équipes de gestion) ; et ii) la
lenteur de la mise en œuvre (absence de suivi par la Banque, mécanisme de surveillance limité au
niveau de la Banque et des commissions).
3.3.5.2 Les défis liés à la performance et à la mise en œuvre du portefeuille. La mise en œuvre
du DSIR-AO s’est traduite par de nombreuses réalisations dans les infrastructures matérielles, en
particulier dans les projets routiers et énergétiques, et a permis de renforcer la collaboration entre
les États membres de la sous-région.
3.3.5.3 Toutefois, l’impact de ces investissements reste limité en raison des obstacles rencontrés
dans l’institution de la facilitation du commerce et de la libre circulation des personnes, et dans le
cadre de l’harmonisation des procédures. La
construction et la mise en œuvre de postes de
contrôle le long des corridors sont encore en cours.
3.3.5.4 En règle générale, les grands défis liés à
la mise en œuvre des opérations régionales en
Afrique de l’Ouest sont : i) le manque de capacités
au sein des CER ; ii) le suivi limité des activités par
les structures régionales en charge des projets, ou
l’absence de telles structures ; ii) le faible soutien de
la Banque à ces structures ; et iv) l’absence de
mécanismes de communication et de suivi du
portefeuille régional. Des recommandations ont été
formulées sous forme de Plan d’amélioration pour
surmonter ces difficultés.
3.3.5.5 Les activités hors prêts, notamment les études économiques et sectorielles, ont
également permis à la Banque de renforcer le dialogue sur les questions régionales et
d’entreprendre la sensibilisation sur le potentiel de l’intégration régionale. Dans le cas du Sénégal,
du Nigeria et de Cabo Verde, les études ont déclenché des débats sur le rôle de ces pays dans
l’intégration régionale. Toutes les études économiques et sectorielles prévues ont été réalisées et
réorientées dans certains cas en fonction de l’évolution du paysage politique.
17
3.3.6 La performance de la Banque, des CER et des PMR. La revue du portefeuille a dévoilé
un certain nombre de défis majeurs qui doivent être surmontés afin de renforcer la qualité et le
rendement des opérations multinationales en Afrique de l’Ouest. Elle a également permis
d’identifier un certain nombre de leçons (voir section IV).
3.3.6.1 Les obstacles majeurs à la performance de la Banque sont : i) une supervision
inappropriée des projets ; ii) une très forte centralisation de la prise de décision à l’Agence
temporaire de relocalisation à Tunis ; iii) la fourniture d’une assistance de proximité limitée aux
CER ; et iv) la formation inadéquate des organismes de mise en œuvre de projets sur les règles et
les procédures de la Banque.
3.3.6.2 La performance des CER est souvent limitée par : i) une faible participation des CER à
la phase de planification du projet, qui se traduit par un faible niveau d’appropriation ; ii) un
mécanisme de suivi des projets inexistant ou insuffisant ; iii) l’insuffisance des ressources humaines
allouées aux projets ; iv) les retards accusés dans la sélection des équipes chargées de la mise en
œuvre ; et v) la délégation insuffisante des responsabilités.
3.3.6.3 La performance des PMR est entravée par : i) la faible coordination entre les pays lors de
la planification et de l’exécution du projet ; ii) l’insuffisance de consultations permettant de
déterminer les conditions appropriées pour le lancement du projet ; et iii) le partage et la diffusion
insuffisants d’informations.
3.4 Plan d’amélioration du portefeuille régional
3.4.1 L’approche consultative employée lors de la revue du portefeuille a conduit à
plusieurs propositions visant à améliorer la performance des opérations régionales en Afrique
de l’Ouest. Ces recommandations sont détaillées dans un Plan d’amélioration (voir annexe 7) et
comprennent les mesures suivantes :
i) renforcer la décentralisation des responsabilités au niveau des bureaux
extérieurs pour fournir un soutien direct aux projets ;
ii) déployer une assistance technique (lors des activités de renforcement des capacités
au niveau des CER et des PMR) sur les procédures de la Banque, notamment la
passation de marchés, la gestion financière et l’audit ;
iii) diffuser les connaissances et assurer le partage de bonnes pratiques et d’expériences
entre les institutions ;
iv) renforcer le mécanisme de suivi et d’évaluation à travers une revue régulière
conjointe du portefeuille ;
v) mettre en place un groupe de travail constitué de représentants des bureaux
extérieurs et des CER afin de prendre des mesures appropriées sur les projets
résiliables.
IV. LEÇONS TIRÉES ET RECOMMANDATIONS À MI-PARCOURS
4.1 Leçons générales
4.1.1 En dépit des avancées importantes et des progrès réalisés depuis l’adoption du DSIR-
AO, beaucoup reste à faire pour renforcer l’intégration du marché en Afrique de l’Ouest et
atteindre les objectifs de la Vision 2020 de la CEDEAO. Les faiblesses notées dans les principaux
domaines de l’infrastructure et les capacités régionales et nationales continuent de représenter des
18
défis majeurs pour le processus d’intégration régionale. En outre, l’aptitude des CER à exécuter des
opérations régionales reste limitée par des capacités institutionnelles médiocres.
4.1.2 Du point de vue des opérations régionales et de la mise en œuvre des programmes,
l’analyse du DSIR-AO a permis de tirer des enseignements majeurs qui peuvent être répartis
en quatre catégories : i) les leçons destinées à la Banque ; ii) les leçons destinées aux CER ; iii) les
leçons destinées aux PMR ; et iv) les leçons destinées aux partenaires au développement.
4.2 Leçons et recommandations pour la Banque
Pour renforcer véritablement les capacités des CER en matière de mise en œuvre des
opérations régionales et améliorer la performance du portefeuille, les leçons et recommandations
suivantes ont été identifiées :
i) La faisabilité du programme indicatif des opérations régionales du DSIR. Le
DSIR était plutôt optimiste sur la capacité de la Banque à réaliser l’ensemble des
opérations régionales. Certain projets ont donc été abandonnés ou mis en attente,
faute de financement. La MTR recommande une planification plus réaliste des
opérations régionales et un plus gros effort de mobilisation de ressources pour tirer
parti des apports additionnels des partenaires. Des leçons utiles ont été tirées lors du
projet d’interconnexion électrique CLSG, où la contribution de la Banque à hauteur
de 130 millions d’UC a permis de mobiliser 331 millions d’UC auprès d’autres
partenaires.
ii) La Banque devrait tirer pleinement profit de la décentralisation et de la
délégation efficace des responsabilités pour promouvoir des réponses rapides et
appropriées lors de l’identification, de l’exécution et du suivi des projets. Divers
partenaires ont suggéré à la Banque de renforcer le rôle des bureaux extérieurs dans
la gestion des opérations régionales, sous la supervision d’un responsable plus
expérimenté, si nécessaire.
iii) La performance des projets multinationaux doit être surveillée et évaluée
autrement, par rapport à celle des opérations nationales, dans la mesure où les
responsabilités de la Banque ne sont pas toujours bien définies, notamment en ce qui
concerne les activités confiées aux CER. La qualité des projets régionaux à l’entrée
et à la sortie doit être surveillée de plus près par ORWA et ORNG, afin de réduire les
risques de retards et d’annulation. L’attribution formelle de la responsabilité de la
supervision au personnel sur le terrain et l’organisation de consultations régulières
entre bureaux extérieurs et partenaires à l’exécution, par exemple, se sont avérés être
des outils de surveillance opérants. Une autre activité essentielle pour assurer la mise
en œuvre en temps voulu consiste à organiser des ateliers sur la passation de
marchés, la gestion financière et les questions d’audit.
iv) La facilitation du commerce, du transit et des transports est incontournable. Les
nouvelles données montrent que les opérations multinationales dans le domaine des
infrastructures (aspect matériel) doivent être accompagnées par la facilitation du
commerce et des transports et par des efforts d’harmonisation (aspect immatériel) en
vue d’obtenir des résultats satisfaisants. Des réalisations concrètes ont certes été
observées au niveau des infrastructures matérielles, mais la mise en application de
l’aspect immatériel reste en proie à des difficultés, le défi majeur étant l’application
des règlements adoptés en matière de facilitation, de libre circulation, ou encore
d’harmonisation des pratiques douanières. La revue à mi-parcours recommande
19
l’intégration des aspects immatériels dans toutes les nouvelles opérations
régionales38
.
v) Le soutien au secteur privé et la collaboration inter-pays devraient être
renforcés au sein des entreprises, afin de leur permettre de jouer un rôle plus
important dans l’intégration régionale, la facilitation du commerce, le transfert de
connaissances et le financement.
vi) Les études sur les connaissances menées par la Banque sont une précieuse
source de renseignements qui devraient être largement diffusés. La revue à mi-
parcours recommande d’accentuer la production et le partage des connaissances,
notamment en créant un réseau de centres de recherche régionaux et en collaborant
avec les départements spécialisés en politique et en recherche macroéconomiques au
sein des CER.
vii) Les capacités institutionnelles des CER doivent être correctement évaluées. Les
phases préparatoires des projets multinationaux n’ont souvent pas permis d’évaluer
avec précision les capacités des institutions régionales (ressources humaines,
systèmes de gestion et mécanismes de fonctionnement). À l’avenir, la Banque doit
procéder à une évaluation des capacités des CER et définir un ensemble de mesures
permettant de combler les lacunes dans ce domaine. Cette recommandation rejoint le
récent rapport de l’OPEV sur les projets régionaux, qui a souligné l’importance de la
consultation et du dialogue avec toutes les parties prenantes.
4.3 Leçons et recommandations pour les CER
i) Les CER devraient créer ou renforcer les structures chargées de mettre en
œuvre les projets financés par la Banque au sein des CER. Elles doivent
également leur confier des rôles plus stratégiques et des postes de coordination, et
réduire les responsabilités opérationnelles de ces institutions ;
ii) Des consultations régulières de revue de portefeuille menées avec la Banque et
d’autres partenaires à l’exécution sont nécessaires pour assurer un suivi
coordonné, opportun et efficace de l’état d’exécution ;
iii) Les CER devraient travailler plus étroitement avec leurs États membres, pour
assurer le suivi de la mise en œuvre des réformes d’intégration régionale, qui
sont convenues au niveau des CER sans toutefois être appliquées au niveau national
(à l’exemple des éléments mentionnés à la note de bas de page 39).
4.4 Leçons et recommandations pour les PMR
i) Il est nécessaire d’accélérer l’application (abordée plus haut) des conventions et
des règlements sur l’intégration régionale qui sont convenus au niveau des
CER, mais ne sont souvent pas mis œuvre au niveau national. Il est également
question de rationaliser le nombre d’institutions spécialisées et de mettre les accords,
protocoles et décisions relatives aux échanges à la disposition des acteurs non
gouvernementaux (société civile, secteur privé et syndicats) ;
38 En voici quelques exemples : la décision n° 15/2005/CM/WAEMU de l’UEMOA sur le contrôle régional des routes, la convention A/P 4/5/82
relative au transit routier inter-États de marchandises de la CEDEAO et la convention complémentaire A/SP.1/5/90 stipulent que le transport de
toutes les marchandises en transit devrait se faire sous le couvert d’un carnet de déclaration de transit inter-États du point de départ dans un pays à la destination finale dans un autre pays. La convention A/P.2/5/82 sur le transport routier inter-États fixe les conditions de transport routier
inter-États et définit les limites relatives aux tailles des camions et aux charges à l’essieu. La convention A/P.1/5/82 portant création d’une carte
brune d’assurance de la CEDEAO facilite la libre circulation des personnes et des biens par le biais d’une couverture d’assurance commune.
20
ii) Il est nécessaire d’harmoniser les différentes normes, procédures et
réglementations au niveau national. Cet effort devrait être appuyé par des mesures
supplémentaires permettant de diffuser les informations relatives à ces instruments à
tous les acteurs concernés et de faciliter la libre circulation des services par-delà les
frontières.
4.5 Leçons et recommandations pour les partenaires au développement
i) La coordination entre les partenaires au développement doit être renforcée, car
le manque de synchronisation entre les différents intervenants impliqués dans
l’exécution des projets multinationaux crée souvent d’énormes disparités dans
l’exécution des activités connexes, ce qui affecte inévitablement l’obtention des
produits et des résultats escomptés ;
ii) L’harmonisation des procédures et des stratégies des organismes de
financement devrait être encouragée au niveau des divers acteurs impliqués dans
les opérations régionales. Une planification mieux coordonnée et l’harmonisation des
procédures permettraient de livrer les travaux à temps, d’assurer une mise en œuvre
efficace du projet, et de réduire la pénibilité et les coûts des transactions.
V. AJUSTEMENTS DE LA STRATÉGIE RÉGIONALE DU GROUPE DE LA
BANQUE POUR LA PÉRIODE RESTANTE
5.1 Objectifs et piliers
L’analyse à mi-parcours montre que les défis et les deux piliers stratégiques définis
dans le cadre du DSIR-AO (2011-2015) restent globalement pertinents pour la période
restante. Il est toutefois nécessaire de recentrer le Pilier I sur le développement des
infrastructures régionales, pour être en adéquation avec la Stratégie décennale39
et s’adapter au
paysage politique émergent et aux nouvelles dimensions de la fragilité dans la région.
5.2 Critères de définition de la stratégie pour la période restante du DSIR pour l’Afrique de
l’Ouest
La stratégie de la Banque pour la période restante propose un nouveau procédé de
filtrage qui doit être adopté en vue des changements qui se produiront dans la région :
i) L’appropriation. Au niveau des institutions régionales, la Banque a fait le bilan
des progrès accomplis par les CER et a constaté que les résultats obtenus par le
programme d’intégration régionale étaient modérés. La Banque préconise donc
plus particulièrement une meilleure appropriation des accords d’intégration régionale
par les pays et les CER, et recommande une mise en œuvre renforcée de la Vision
2020. Le programme indicatif de prêts est entièrement aligné sur le PIDA et le plan
de 2020.
ii) L’alignement sur la Stratégie décennale. Au niveau stratégique, toutes les
nouvelles initiatives devraient être plus étroitement alignées sur les priorités
opérationnelles de la stratégie décennale et les domaines d’intérêt particulier. La
revue à mi-parcours propose de promouvoir l’intégration régionale, principalement à
travers une réserve de projets d’infrastructure régionale plus ciblés, tout en
39 Les domaines prioritaires de la stratégie décennale sont : les infrastructures, l’intégration régionale, le développement du secteur privé, la
gouvernance et la responsabilité, les compétences et la technologie. Ces domaines d’intérêt particulier sont : l’agriculture et la sécurité
alimentaire, la fragilité et l’égalité des sexes.
21
accentuant le soutien apporté aux aspects « immatériels », conformément aux
orientations de la nouvelle stratégie d’intégration régionale de la Banque qui est en
cours de préparation. La Banque doit également accorder une plus grande attention
aux domaines d’intérêt particulier de la stratégie décennale (voir paragraphe 5.3.4).
iii) La fragilité. Compte tenu du nouveau paysage politique en constante évolution
(paragraphe 2.2), la priorité sera également accordée aux activités de
transformation qui pourraient soutenir les zones en proie à une fragilité
persistante et renouvelée, notamment à travers des initiatives susceptibles de
contribuer à la stabilité régionale, à l’exemple de l’initiative du Sahel et de
l’Union du fleuve Mano.
iv) Le partenariat et l’optimisation. Compte tenu de l’évolution économique notable
(paragraphe 2.3), la Banque sera encouragée à soutenir des interventions
catalytiques qui donnent la possibilité de conclure de nouveaux partenariats
avec le secteur privé et d’autres partenaires au développement, afin de stimuler
l’infrastructure régionale et d’élargir les marchés commerciaux intra-régionaux.
5.3. Principaux produits livrables et cibles
5.3.1 Le programme indicatif du DSIR a été mis à jour et révisé à la lumière des critères et
des enseignements tirés ci-dessus. La liste des opérations anciennes et nouvelles est présentée aux
annexes 2 et 3.
5.3.2 Pilier I : développement des infrastructures régionales
5.3.2.1 En ce qui concerne le pilier I, la Banque entend renforcer l’accent mis sur le
développement des infrastructures régionales, notamment dans les domaines de l’énergie et
des transports. Afin de tenir compte des problèmes émergents liés à la fragilité du Sahel, une
attention sera également accordée à l’infrastructure agricole. Les banques d’investissement
opérant dans ces secteurs faciliteront les échanges et le transport par des gains d’efficience, ce qui
réduira le coût et le temps de transport, et accroîtra l’accès à une électricité plus abordable et fiable.
Cela inclut une nouvelle initiative multidonateurs destinée aux pays de l’UFM, qui vise le
financement d’infrastructures dorsales régionales. Au titre de cette initiative, la Banque financera
divers tronçons routiers manquants. Un certain nombre de nouvelles interventions catalytiques de
réhabilitation de routes transfrontalières en Côte d’Ivoire et au Mali, et la construction du pont de
Rosso (Sénégal/Mauritanie) seront également financés. La Banque apportera aussi son appui à un
projet de transport aérien régional et à un nouveau programme visant à renforcer la résilience à
l’insécurité alimentaire (paragraphe 5.3.4.4).
5.3.2.2 Enfin, la Banque approfondira ses activités de facilitation des échanges, du transit et
des transports qui feront partie intégrante de toutes les nouvelles opérations de transport, et
appuiera un programme autonome de facilitation des échanges de l’UEMOA40
. L’annexe 3 présente
la liste complète des opérations régionales nouvellement définies pour la période restante.
5.3.3 Pilier II : renforcement des capacités pour une mise en œuvre réussie du programme
d’intégration régionale
5.3.3.1 Dans le cadre de la RMP du DSIR-AO, la BAD continuera à assurer le
développement des capacités des PMR et des CER, afin de pallier les insuffisances des
ressources humaines des institutions nationales et régionales, la fragmentation des marchés et
40 Un soutien sera fourni pour la création d’organisations de gestion de corridor (OGC), qui seront créées par les États pour des corridors
particuliers, mais financées et gérées par le secteur privé et les parties prenantes.
22
l’infrastructure d’intégration complexe. À cet égard, une attention sera accordée au renforcement
des capacités institutionnelles en vue de l’établissement d’un marché commun stimulé par la
conclusion d’un tarif extérieur commun (TEC), une nouvelle politique d’immigration et le secteur
privé.
5.3.3.2 La Banque recentrera ses efforts de renforcement des capacités sur le commerce
transfrontalier, par le biais du Fonds africain pour le commerce, qui appuiera certains
programmes, tels que l’Initiative pour la transparence dans le commerce, les programmes de
réforme et de modernisation des douanes ; et par le biais du suivi et de l’évaluation des tendances,
qui peuvent contribuer à l’amélioration de la gestion des frontières et du transit.
5.3.3.3 La Banque continuera également à renforcer les capacités statistiques des CER et
d’un plus grand nombre de parties prenantes, afin de susciter un débat plus large sur l’intégration
régionale. Dans le cadre du renforcement en cours des capacités statistiques du DSIR, la Banque
envisage d’accélérer la mise en œuvre de son soutien i) à la Commission de la CEDEAO ; ii) à
l’UEMOA ; iii) à l’UFM ; iv) à AFRISTAT ; v) à deux centres de formation en statistique
(l’ENSEA en Côte d’Ivoire et l’ENEA au Sénégal) ; et vi) à l’IMAO.
5.3.3.4 En ce qui concerne ce pilier, la Banque établira une nouvelle plateforme de
connaissances réunissant des groupes de réflexion et des centres de recherche régionaux. La
Banque s’emploiera à élargir de façon notable la base des connaissances sur l’intégration régionale,
renforcer les capacités des institutions locales et régionales pour leur permettre de jouer un rôle
majeur dans la structuration du dialogue au niveau national, et créer un espace pour un dialogue
« ascendant ». Cette plateforme devrait contribuer au renforcement de la base des connaissances sur
l’intégration régionale et au vaste programme d’études économiques et sectorielles (ESS) – voir le
paragraphe 5.3.5.
5.3.3.5 La Banque soutiendra également la création d’un réseau d’agences d’appui aux PME
dans la région de l’UEMOA par le biais de l’initiative « Mettre la finance au service de l’Afrique »,
suite au lancement des travaux préparatoires et de l’établissement des bases de ce réseau en 201241
.
5.3.4 Domaines d’intérêt particulier
5.3.4.1 La revue à mi-parcours a montré que des efforts plus importants sont déployés pour
aborder les différents domaines d’intérêt particulier définis par la Stratégie décennale de la
Banque, à savoir l’égalité des sexes, la fragilité, ainsi que l’agriculture et la sécurité alimentaire.
5.3.4.2 La fragilité. Conformément à sa nouvelle approche pour surmonter la fragilité et renforcer
la résilience, la Banque améliorera sa programmation en adoptant une perspective efficace prenant
en compte la fragilité afin de détecter, de résoudre et de prévenir la fragilité par une analyse de
l’économie politique dans la conception des documents stratégiques et par le biais d’interventions
pouvant contribuer à la consolidation de la paix et à l’édification de l’État. La Banque s’attèlera à
bâtir la résilience non seulement au niveau national mais aussi au niveau régional, en œuvrant au
sein des organisations régionales ou en collaboration avec celles-ci ; en aidant les gouvernements à
faire face à la fragilité ; en comblant les lacunes en matière de capacités dans les situations fragiles ;
et en intégrant la dimension du genre dans tous les programmes de renforcement de la résilience.
5.3.4.3 L’égalité des sexes. La revue à mi-parcours propose que la Banque approfondisse ses
activités d’intégration régionale, en vue de la formulation d’interventions soucieuses de l’égalité
entre hommes et femmes, notamment par l’établissement de profils pays dans le domaine du genre
pour toute la sous-région (trois ont été finalisés en 2011 et deux seront finalisés en 201442
), ainsi
41 Déclaration d’intention pour le réseau régional formel des structures d’appui aux PME dans l’espace UEMOA, « La Déclaration de Dakar », 30
mars 2012. 42 Mali (2011), Gambie (2011), Sierra Leone (2011), Liberia (prévu pour 2014), Côte d’Ivoire (prévu pour 2014) et Nigeria (prévu pour 2014).
23
que la réalisation d’une évaluation régionale des questions d’inégalité entre les sexes au Sahel. Ces
études guideront les stratégies et opérations régionales et nationales. Elles serviront également à
développer des indicateurs ciblés pour évaluer les impacts spécifiques de ses projets régionaux sur
les filles et les femmes en vue des DSIR et projets futurs. Une attention plus soutenue sera portée à
l’élaboration de processus inclusifs, qui prévoient que les femmes soient représentées de façon
équitable au sein des structures de prise de décisions et de dialogue sur les politiques à mener. Les
équipes opérationnelles régionales seront encouragées à avoir en leur sein un spécialiste des
questions de genre. Les activités de renforcement des capacités incluront des composantes ciblant
les besoins spécifiques des femmes43
.
5.3.4.4 L’agriculture et la sécurité alimentaire. La Banque portera également une attention
particulière à l’agriculture et à la sécurité alimentaire, notamment à travers un nouveau programme
d’infrastructures agricoles visant à accroître la résilience à l’insécurité alimentaire au Sahel. Grâce à
ce programme et à divers interventions nationales, la Banque essayera d’inverser la tendance des
soldes commerciaux agricoles et agro-alimentaires pour l’Afrique de l’Ouest, qui est demeurée
négative au cours de la dernière décennie44
.
5.3.5 Études économiques et sectorielles
5.3.5.1 La Banque mettra un accent plus particulier sur la création des connaissances pour
la période restante. Une stratégie dédiée de gestion de connaissances sera formulée, afin
d’encourager la Banque à réfléchir selon une perspective régionale, à avoir une meilleure
compréhension des problèmes auxquels la région est confrontée, à assurer un meilleur suivi de ces
problèmes et à donner des conseils stratégiques y relatifs, notamment à travers une série de
nouvelles politiques et des publications trimestrielles. La Banque produira également des
publications phares et des études détaillées, telles que : i) des évaluations de la fragilité dans la
région du Sahel et dans les pays de l’UFM ; ii) une analyse économique du potentiel de croissance
de l’UFM ; iii) des études sur la facilitation des échanges et l’investissement ; iv) une étude sur
l’égalité entre hommes et femmes dans le Sahel ; et iv) un certain nombre d’études couvrant et
évaluant des projets régionaux, y compris le réseau ferroviaire prévu et le corridor Abidjan-Lagos.
Ces études, dont la plupart sont financées par l’IPPF et des fonds fiduciaires, appuieront le dialogue
sur l’intégration régionale et prépareront également le terrain pour le prochain DSIR. La liste
complète des nouvelles études économiques et sectorielles (EES) prévues est présentée à l’annexe
3.
5.4 Dispositifs institutionnels et ressources
5.4.1 Le DSIR recommande la prise en compte systématique de l’agenda de l’intégration
régionale dans toutes les interventions. Une attention accrue et une plus grande priorité devraient
être accordées aux opérations nationales qui ont le potentiel de contribuer au programme
d’intégration régionale. Même si les sociétés de services publics et les institutions sous-régionales
dûment mandatées sont présentées comme les principaux agents d’exécution, la CEDEAO jouera
un plus grand rôle de coordination pour des programmes régionaux, par la signature d’un accord-
cadre entre la BAD et la CEDEAO.
5.4.2 Au niveau de la Banque, ORWA, ORNG et ONRI gèreront et coordonneront
conjointement la mise en œuvre du DSIR, en collaboration avec les départements sectoriels. Des
lacunes dans les modalités de mise en œuvre du DSIR ont été détectées, notamment en matière de
supervision. Pour combler ces lacunes, la RMP recommande de renforcer le rôle des bureaux
43 Le DSIR-AO s’appuiera sur le Projet d’appui multisectoriel primé en Côte d’Ivoire, qui traite du déficit de capacités dans la prestation de
services aux victimes de violence fondée sur le sexe. 44 Cette tendance à l’augmentation des importations de produits alimentaires coïncide avec une période de forte croissance des exportations de
marchandises, ce qui a entraîné un renforcement des capacités d’importation de nombreux pays. Néanmoins, des préoccupations existent quant à
la durabilité de ces capacités d’importation, étant donné qu’elles s’appuient essentiellement sur l’exportation de ressources non renouvelables.
24
extérieurs (Nigeria, Burkina Faso et Sénégal) dans la supervision de la mise en œuvre des
opérations régionales.
5.4.3 Le financement des opérations de prêt devrait principalement provenir des
ressources du FAD (nationales et régionales), de la Facilité en faveur des États fragiles et de la
BAD pour les opérations du secteur privé. Conformément à la Stratégie décennale, la Banque
jouera un rôle catalyseur en vue de l’intégration régionale. Elle s’efforcera de mobiliser des
cofinancements provenant de partenaires au développement, notamment le cofinancement avec
l’UE du programme routier du fleuve Mano, et du secteur privé, en particulier par la participation et
le soutien aux fonds d’investissement régionaux. La Banque fera également fond sur ses propres
initiatives, notamment le Fonds Afrique50, EPSA et le Fonds africain pour le commerce. Les
activités hors prêts bénéficieront de mécanismes d’octroi de dons tels que les fonds fiduciaires et le
NEPAD-IPPF.
5.5 Risques potentiels et mesures d’atténuation
Le DSIR recense trois principaux risques liés à la mise en œuvre de la stratégie, à
savoir : i) le faible engagement des États membres à l’égard de l’intégration ; ii) la dualité et
la multiplicité de l’architecture d’intégration ; et iii) la fragilité politique. Ces risques restent
pertinents, et, pour les gérer, la Banque continuera à œuvrer pour le renforcement des capacités et
l’intensification de son suivi des problèmes régionaux, grâce à son programme régional sur le
savoir. En outre, la rareté des ressources du FAD découlant de la dernière reconstitution des
ressources du Fonds représente un nouveau risque majeur, car la Banque doit s’appuyer sur des
ressources limitées pour concrétiser ses ambitions. Elle devra donc s’atteler à mieux mutualiser les
ressources déjà disponibles au sein de la Banque et à forger des partenariats plus étroits avec
d’autres partenaires au développement tels que l’Union européenne.
VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
6.1 Il est proposé de maintenir l’orientation stratégique du DSIR-AO pendant la période
restante (2014-2015), tout en recentrant le premier pilier sur le développement des infrastructures
et en poursuivant son appui au renforcement des capacités.
6.2 La Banque soutiendra également de nouvelles initiatives, notamment l’Initiative pour
le Sahel et l’UFM, et approfondira son travail sur la facilitation du commerce, du transit et
des transports. Dans le cadre et au-delà de ces initiatives, la Banque devra œuvrer avec d’autres
partenaires au développement pour renforcer les relations de collaboration, en particulier avec l’UE.
Le DSIR-AO placera un accent particulier sur l’inclusion et la transition vers une croissance verte,
en s’adossant sur les trois domaines d’intérêt particulier de la Stratégie décennale (fragilité, genre,
et agriculture et sécurité alimentaire).
6.3 Les membres de CODE sont invités à approuver la revue à mi-parcours du DSIR-AO
(2011-2015) et la revue de la performance du portefeuille régional (RPPR).
I
Annexe 1. Critères de convergence du programme de coopération monétaire de la CEDEAO
Il existe trois ensembles de programmes de convergence macro-économique en Afrique de l’Ouest, à savoir la CEDEAO, l’UEMOA et la
ZMAO. Chacun de ces programmes adopte un ensemble de critères de convergence principaux et secondaires indépendants pour la surveillance
multilatérale. Les indicateurs de convergence macroéconomique ne sont pas entièrement uniformes dans tous les programmes, et lorsqu’il existe
des similarités, les valeurs concernant les indicateurs varient dans certains cas. Les critères de convergence de l’UEMOA sont dans l’ensemble
plus rigoureux que ceux de la CEDEAO et la ZMAO, en particulier l’équilibre budgétaire et l’inflation des prix. Globalement, et en particulier
pour les critères secondaires, les pays semblent très loin de l’atteinte de leurs objectifs de convergence.
Pays de l’UEMOA [données de 2013] Pays de la ZMAO [données de 2013]
PRINCIPAUX CRITÈRES DE CONVERGENCE
Bén
in
Bu
rkin
a
Fa
so
Cô
te
d’I
vo
ire
Ma
li
Nig
er
Gu
inée
Bis
sau
Sén
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l
To
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Ga
mb
ie
Gh
an
a
Gu
inée
Lib
eria
Nig
eria
Sie
rra
Leo
ne
Ca
bo
Ver
de
ZMAO CEDEAO UEMOA
Inflation ≤10 %
(chiffre
unique)
en fin de
période
≤5 %
en fin de
période
≤ 3 %
Moyenne
annuelle
3 3 2,8 3 2 1 0,7 3 5,3 11,7 11,9 7,7 8,5 9,9 1,5
Équilibre
budgétaire/PI
B
≤4 %
hors dons
≤4 %
hors dons
≥ 0
Solde de base
0,4 -0,2 -1,5 -0,9 1,3 -1 -2,4 0,7 -3,3 -7,8 -5,2 -2,6 -1,8 0,0 -7,9
Financement
par la Banque
centrale
≤10 %
Recettes
fiscales de
l’année
précédente
≤10 %
Recettes
fiscales de
l’année
précédente
Sans objet
0,4
(201
2)
9,4
(201
2)
6,8
(201
2)
0,0
(201
2)
0,0
(201
2)
0,0
(2012)
S/O
Réserves
extérieures
brutes
≥3 mois
(en mois
d’importation
)
≥6 mois
(en mois
d’importatio
n)
Sans objet
4,8
(201
2)
3,4
(201
2)
3,1
(201
2)
3 9,5
(201
2)
3,1
(2012)
S/O
Dette
publique/PIB
Sans objet
Sans objet ≤ 70 %
Dette
intérieure et
extérieure
20,6 26,3 31,7 29,7 24,1 35,5 45,2 46,3
Arriérés de
paiements
Sans objet Sans objet Non-
accumulation
0 0 0 0 0 0 0 0
II
des arriérés
Nombre de
critères
4 4 4 4 3 3 3 4 3 3 4 3 3 2 3 3 2 S/O
PRINCIPAUX CRITÈRES DE CONVERGENCE
ZMAO CEDEAO UEMOA
Arriérés Non-
accumulation
et liquidation
des arriérés
Non-
accumulation
et règlement
des arriérés
Sans objet
Recettes
fiscales/PIB
≥20 % ≥20 % ≥17 % 16,6 16,5 17,2 15,6 15,6 8,2 19,1 16,8 14,5 16,3 18 20,1 2,8 9,9 S/O
Masse
salariale/Rece
ttes fiscales
≤35 % ≤35 % ≤35 % 43,6 34,8 43,1 35,7 30,9 60,2 32,7 34,4 42 54,6 25 54,7 89,3 48,9 S/O
Investissemen
t public
provenant des
recettes
nationales/rec
ettes fiscales
≥20 %
(Recettes
nationales)
≥20 %
(Recettes
fiscales)
≥20 %
(Recettes
fiscales)
23,3 48 27,9 18,7 41,8 12 36,4 20,4 85 58,3 36 37,7 21,8 39,2 11,3
(investis
sement
public)
Taux
d’intérêt réel
>0
Dépôts
d’épargne
moins
l’inflation
(positif)
>0
Dépôts
d’épargne
moins
l’inflation
(positif)
Sans objet
22,5 S/O S/O 9 14,9 8,1 6,3
Stabilité du
taux de
change
±15
(ZMAO
MCE II)
±15
(Taux
d’intérêt
réel)
Sans objet 8,7
(201
2)
52,9
(201
2)
71,3
(201
2)
S/O 12,9
(201
2)
40,9
(2012)
S/O
Solde du
compte
courant/PIB
Sans objet
Sans objet ≥ -5 %
(hors dons)
-8,7 -5,6 -3,6 -5,1 -
23,5
-7,7 -9,4 -9,6
Nombre de
critères
6 6 4 0 1 2 1 1 1 3 1 2 0 2 1 3 2 S/O
Sources : Commission de l’UEMOA, Institut monétaire ouest-africain, Banque africaine de développement.
III
Annexe 2
Programme indicatif des opérations régionales et des études économiques et sectorielles conformément au DSIR pour l’Afrique de l’Ouest 2011-2015
et sa mise en œuvre efficace
Nom du projet Secteur Coût estimatif (en
millions)
Cofinancement (en millions d’UC) Statut
PILIER I : ÉTABLIR DES LIENS ENTRE LES MARCHÉS RÉGIONAUX
1. Projet de réaménagement de la route Lomé - Cotonou et
facilitation du transport sur le corridor Abidjan-Lagos
Transport routier 132 (UC) 0,9 (UEMAO) Approuvé (2011)
2. Construction du pont trans-gambien et facilitation du
transport sur le corridor trans-gambien
Transport routier 90 (UC) 0,63 (gouvernements) Approuvé (2011)
3. Projet de réaménagement de la route Boke-Kebo Transport routier 60 (UC) En attente
4. Projet de réhabilitation et de facilitation du transport sur le
corridor Lomé - Ouagadougou
Transport routier 252 (UC) 9,46 (BID), 7,92 (KFW), 2,06 (UE),
3,6 (Prives), 23,95 (BOAD), 13,56
(BIDC), 0,93 (UEMAO), 0,17
(FNUAP)
Approuvé (2012)
5. Système intégré de transport multimodal Transport 40 (UC) S/O Projet mis en œuvre
sans l’intervention de la
Banque
6. Project d’interconnexion électrique Côte d’Ivoire- Liberia-
Sierra Leone-Guinée
Énergie 331,51 (UC) 88,57 (BM), 61,98 (BID), 8,55 (UE),
26,27 (KFW)
Approuvé (2013)
7. Projet d’énergie de l’OMVG, première phase (Gambie,
Guinée, Guinée-Bissau et Sénégal)
Énergie (production) 101 (UC) 113 (BM), 34 (BOAD), 107 (BID), 74
(BEI), 22 (KFW), 241 (China Exim),
33 (AFD), 19,5 (gouvernements)
En cours (2014)
8. Projet d’interconnexion électrique Ghana-Burkina-Faso-Mali Énergie 70 (UC) S/O Reporté à 2016
9. Projet d’interconnexion électrique FOMI (Guinée et Mali) Énergie 165 (€) S/O En cours (l’étude a été
effectuée, le projet est
en cours d’évaluation)
10. Projet de construction de barrage hydroélectrique
d’Adjaralla
Énergie (production) 247 (€) S/O En attente
11. Programme sécuritaire d’urgence d’approvisionnement en
énergie (centrale de 400 MW à Maria Gleta au Bénin, centrale
de 400 MW à Aboadze au Ghana et centrale de 150 MW du
programme OMVS)
Énergie (production) S/O S/O En attente
IV
PILER II : RENFORCEMENT DES CAPACITÉS 12. Renforcement des capacités de la Commission de la
CEDEAO/UEMOA Renforcement des
capacités 30 (UC) S/O En cours d’examen
13. Programme de renforcement des capacités statistiques
dans les PMR Renforcement des
capacités 40 (UC) S/O En cours
ÉTUDES ÉCONOMIQUES ET SECTORIELLES 14. Rôle du Sénégal dans l’intégration régionale Multisectoriel (rapport phare) Finalisé 15. Étude sur l’intégration régionale et la stabilité : plans
d’action intégrés pour l’infrastructure dans les États
fragiles
Infrastructure (rapport phare) Convertis en deux études de pays sur le Liberia et la Sierra
Leone et finalisés
16. Rapport phare – Infrastructure au Nigeria Infrastructure (projet phare) Finalisé 17. Cas de réussite régionale : le cas de Cabo Verde Multisectoriel (projet phare) Finalisé 18. Étude en vue de la création du Fonds de
développement et de financement des secteurs des
transports et de l’énergie de la CEDEAO (FODETE)
Énergie En cours (2014)
V
Annexe 3
Liste indicative des nouvelles opérations et des études économiques et sectorielles (EES) en plus de
celles identifiées dans le DSIR pour l’Afrique de l’Ouest 2011-2015
Nouvelles opérations régionales Secteur
Coût estimatif
du
financement*
Cofinancement Statut
PILIER I : DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES RÉGIONALES (précédemment désigné « Établir des
liens entre les marchés régionaux »
1. Route transsaharienne (Tchad, Niger, Algérie) Transport
routier
120 M UC S/O Approuvé
(2013)
2. Route transfrontalière Mali - Côte d’Ivoire Transport
routier
98,8 M UC 22,5 M UC (BID)
0,8 M UC
(UEMOA)
En cours (2015)
3. Programme de transport routier de l’Union du fleuve
Mano (phase 1) : projet des corridors routiers
transfrontaliers (Côte d’Ivoire, Guinée) et phase 2 du projet
routier Fish Town - Harper (Côte d’Ivoire, Liberia)
Transport
routier
Phase 1 : 265
M UC
Phase 2 : 75 M
UC
18 M UC
(gouvernements)
80 M $ EU (BM)
En cours (2014)
4. Programme de transport routier de l’Union du fleuve
Mano (phase 2) : autoroute côtière trans-ouest-africaine –
Bo - Bandajuma – Zimmi-Pont UFM (frontière du Liberia)
[150 km] et pont UFM – Klay - Monrovia [117 km]
Transport
routier
178 M UC 107 M € (UE) et 10
M UC (FODI)
En cours (2015)
5. Programme de renforcement de la résilience face à
l’insécurité alimentaire (Burkina Faso, Tchad, Gambie,
Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal)
Infrastructure
agricole et
sécurité
alimentaire
155 M UC 27 M UC
(gouvernements)
En cours (2014)
6. Projet de construction du pont de Rosso (Sénégal,
Mauritanie)
Transport
routier
50 M UC 40 M € (UE) En cours (2015)
7. Programme d’appui au secteur du transport aérien en
Afrique centrale et occidentale (PASTA-CO)
Transport
aérien
22,3 M UC S/O En cours (2014)
8. Facilitation du transport et du commerce dans l’UEMOA Tous les
types de
transport et
de commerce
7 M UC 1 M UC (UEMOA) En cours (2014)
PILER II : RENFORCEMENT DES CAPACITÉS
9. Programme de modernisation des douanes et de gestion
des corridors au Sénégal
Tous les
types de
transport et
de commerce
300 000 UC 260.000 $ EU
(douanes
sénégalaises /
Gaïndé 2000)
Préalablement
approuvé par
l’AfTRA(2014)
10. Projet de facilitation du transport et du commerce dans
l’UEMOA – Phase I
Tous les
types de
transport et
de commerce
361 000 UC 50.000 $ EU
UEMOA
Préalablement
approuvé par
l’AfTRA
(2014)
11. Préparation à la création d’infrastructures à clé publique
continentales et d’un portail de commerce pour la
vérification électronique et la signature numérique
Tous les
types de
transport et
de commerce
271 000 UC 479 000 $ EU
(Alliance africaine
pour le commerce
électronique)
Préalablement
approuvé par
l’AfTRA
(2014)
VI
*Total du financement de la Banque, sous réserve de la disponibilité des fonds
ÉTUDES ÉCONOMIQUES ET
SECTORIELLES
Secteur Coût
estimatif
Financeme
nt
Principaux
départements
Principal
partenaire
1. Libérer le potentiel du fleuve Mano, étude
sur les infrastructures concernant le fleuve
Mano
Transport
routier, énergie
80 000 UC Fonds
fiduciaire
canadien
ORWA/OICT/
ONEC/ONRI
Union du fleuve
Mano
2. Évaluation de la fragilité dans les pays de
l’Union du fleuve Mano
Multisectoriel 16 000 UC Admin. ORFS Union du fleuve
Mano
3. Étude de faisabilité relative aux corridors
routiers dans le cadre de l’initiative de l’UFM
Transport
routier
1,5 M $ EU IPPF ONRI
4. Étude sur le régime fiscal relative à
l’harmonisation de l’imposition de l’industrie
minière
Gouvernance 80 000 UC Pilier 3 de la
FEF
OSGE
5. Études sur l’égalité entre hommes et
femmes au Sahel
Égalité entre
hommes et
femmes
70 000 UC NTF ORWA/ORQR
/SEOG/ORFS
6. Étude de faisabilité relative à l’autoroute
Abidjan-Lagos
Transport 5 M UC FAPA, IPPF ONRI CEDEAO
7. Étude sur « l’accès durable aux marchés en
faveur du transport routier africain »
(SMART)
Transport
routier
400 000 U
C
OITC
8. Étude technique, économique et financière
relative au projet d’autoroute Abidjan-
Yamoussoukro-Ouagadougou (phase 2)
Transport
routier
6,5 M $ EU IPPF ONRI 12 M $ EU
(UEMAO)
9. Étude sur l’interconnexion Bénin – Nigeria Énergie 3,6 M $ EU IPPF ONRI
VII
Annexe 4a
État des produits du DSIR (POI 2011-2015 et projets en cours) à mi-parcours A = Finalisé ; BV = En bonne voie ; R = En retard
Piliers Indicateurs de résultats à mi-parcours
(selon le DSIR)
Statut des indicateurs de
résultats à mi-parcours à
avril 2014
Statut Observations
PIL
IER
I
ÉT
AB
LIR
DE
S L
IEN
S E
NT
RE
LE
S M
AR
CH
ÉS
RÉ
GIO
NA
UX
i) Investissements dans les
corridors routiers et la
facilitation du transport et du
commerce
Les travaux de construction sur les corridors
Lomé-Cotonou et Lomé-Ouagadougou, et sur
le pont trans-gambien ont commencé et se poursuivent
Corridor Lomé-Cotonou en
cours de construction
BV Taux d’exécution de
40 %, légèrement
inférieur aux prévisions en raison du retard
accusé dans le
décaissement des fonds. Toutefois, les travaux
sont accélérés pour
rattraper le retard
Corridor Lomé-
Ouagadougou en cours de
construction\
R
Les travaux de
construction
commenceront en septembre 2014, du fait
des difficultés liées à la
passation des marchés.
Les études relatives au
pont trans-gambien ont été
finalisées, le processus de passation des marchés est
en cours.
R
Retards dans les signatures, entraînant
des retards dans la
passation des marchés et l’achèvement des
études. Depuis 2013,
d’importants progrès ont été réalisés.
Les projets de rapport d’études de conception
technique détaillées financées par l’UE sont disponibles.
3 études ont été finalisées
(l’une sur le marché, l’autre sur le rendement
économique et financier, et
la troisième sur les dispositions
institutionnelles relatives
au projet ferroviaire)
A
Les études ont été
finalisées en 2012 et
soumises à la CEDEAO.
ii) Production énergétique
régionale et intégration des
marchés
Les travaux de construction pour les projets
OMVG, CLSG ont commencés et se
poursuivent.
Le projet OMVG est en
cours d’évaluation
R L’évaluation s’achèvera
en 2014
Le projet CLSG est
actuellement à la phase d’appel d’offres
BV
PIL
ER
II
:
RE
NF
OR
CE
ME
NT
D
ES
CA
PA
CIT
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P
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R
UN
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DE
L’A
GE
ND
A D
E
L’I
NT
ÉG
RA
TIO
N R
ÉG
ION
AL
E
i) Renforcement des capacités
pour l’intégration du secteur
financier
Installation de la chambre automatisée à
règlement brut en temps réel, traitement automatisé de chèques, et systèmes de
règlements de titres sans texte en Gambie,
Guinée, Liberia et Sierra-Leone, finalisée à 90 %
A Ces résultats ont été
atteints avec l’achèvement des
projets 2007 et 2010 de
la ZMAO
ii) Renforcement des capacités
pour une exécution efficace
des politiques et projets
régionaux
Formation et services de conseil à l’EEEOA R Projet de l’EEEOA
approuvé au dernier
trimestre 2013
iii) Soutien aux centres
d’excellence régionaux
Soutien fourni en vue du renforcement des
centres d’excellence identifiés par la CEDEAO.
L’évaluation s’achèvera
en 2014
iv) Soutien statistique aux
institutions de la CEDEAO
Programme du Groupe de la Banque pour le
renforcement des capacités statistiques dans
les PMR.
BV L’évaluation s’achèvera
en 2014
VIII
Annexe 4b : Statut des résultats du DSIR (POI 2011-2015 et projets en cours) à mi-
parcours A = finalisé ; BV = En bonne voie ; R = en retard
Piliers Indicateurs de résultats à mi-parcours
(selon DSIR)
Statut des indicateurs de
résultats à mi-parcours
en fin 2013
Statut Observations
PIL
IER
I:
É
TA
BL
IR
DE
S
LIE
NS
E
NT
RE
LE
S M
AR
CH
ÉS
RÉ
GIO
NA
UX
i) Investissements dans les
corridors routiers et la
facilitation du transport et du
commerce
Environ 750 emplois créés pendant les travaux
de construction sur les corridors Lomé-
Cotonou et Lomé – Ouagadougou, et sur le pont trans-gambien
750 emplois créés
BV Ce résultat sera mesuré
avec précision après le
rapport d’achèvement du projet
Des avancées ont été enregistrées dans les
consultations avec les bailleurs de fonds sur la mobilisation des ressources nécessaires pour le
secteur ferroviaire
Des consultations ont eu
lieu au Niger avec la BAD ; d'autres
consultations seront
organisées
R Une réunion sera
organisée entre les ministères des
Transports en 2014,
avec la participation de la BAD et de l’UE en
tant que partenaires.
ii) Production énergétique
régionale et intégration des
marchés
Quelque 2.000 et 500 emplois directs et
indirects respectivement sont créés lors de la phase de construction du projet d’énergie
OMVG.
R Projet en cours
d’évaluation
5.000 emplois créés pendant l’exécution du projet CLSG
R Projet CLSG approuvé seulement en 2013
PIL
IER
II:
RE
NF
OR
CE
ME
NT
DE
S C
AP
AC
ITÉ
S
i) Renforcement des capacités
pour l'intégration du secteur
financier
Sans objet
ii) Renforcement des capacités
pour l’exécution efficace des
politiques et projets régionaux
Amélioration de l’exécution des projets
prioritaires de l’EEEOA
R Projet de l’EEEOA
approuvé au dernier
trimestre 2013
iii) Soutien aux centres
d’excellence régionaux
Utiliser la science et la technologie pour
développer d’autres secteurs, les
infrastructures sociales, l’environnement et le changement climatique, en progrès dans la
CEDEAO.
Renforcement de la culture scientifique et
technologique dans la région.
Responsables de l’intégration régionale formés
à une approche commune de l’intégration.
Amélioration des compétences technologiques
en vue de la transformation économique.
Projet en cours
d’évaluation
iv) Soutien statistique aux
institutions de la CEDEAO
Programme du Groupe de la Banque pour le
renforcement des capacités statistiques dans les PMR.
Projet en cours
d’évaluation
IX
Annexe 5
Liste des opérations multinationales en Afrique de l’Ouest Nom de projet Secteur Date
d’approbation
Date de
clôture
Prêt net Taux de
décaissement
Projet d’appui à la filière coton - UEMOA Agriculture 29/11/2006 30/06/2014 2 000 000,00 75,75
Projet de gestion durable du bétail ruminant
endémique en Afrique de l’Ouest Agriculture
25/01/2006 31/12/2014
10 240 000,00 83,22
Projet de reforestation et de réhabilitation Environnement 29/11/2011 31/12/2016 173 435 61 59,32
Apiculture améliorée et reforestation Environnement 30/11/2011 31/12/2016 204 261 48 57,22
Conservation International Foundation Environnement 09/06/2010 30/06/2015 900 462,48 12,78
Appui au programme élargi de formation Environnement 15/05/2011 31/12/2016 5 862 832,40 69,09
Appui à la participation multi acteurs Environnement 13/12/2011 31/12/2016 1 463 150,55 64,22
Assistance technique du FAPA à l’EBID-BIDC Finances 26/02/2013 31/12/2018 405 196,75 0
Ligne de crédit BOAD Finances 30/01/2008 31/12/2014 30 755 902,58 100
Assistance technique du FAPA au BOAD Finances 04/02/2008 31/12/2014 409 078,19 26,06
Augmentation de capital LDC II de la BOAD Finances 23/02/2011 31/12/2016 49 209 444,13 100
Projet de développement des systèmes de
paiements ZMAO Finances
09/07/2008 30/06/2014
14 000 000,00 82,21
Don supplémentaire à l’IMAO pour le
financement du projet multinational Finances
09/11/2010 30/06/2014
5 000 000,00 20,62
Soutien institutionnel - Union du fleuve Mano Multisectoriel 01/10/2013 30/12/2018 942 640 0
CLSG - EEEOA- Sierra Leone Énergie 06/11/2013 30/12/2018 703 000 0
CLSG - Côte d’Ivoire Énergie 06/11/2013 30/12/2018 26 173 000 0
CLSG - Liberia Énergie 06/11/2013 30/12/2018 8 102 000 0
CLSG - Sierra Leone Énergie 06/11/2013 30/12/2018 88 355 000 0
CLSG - Guinée Énergie 06/11/2013 30/12/2018 28 910 000 0
CLSG - Guinée Énergie 06/11/2013 30/12/2018 834 000 0
CLSG – EEEOA - Côte d'Ivoire Énergie 06/11/2013 30/12/2018 721 000 0
CLSG – EEEOA - Guinée Énergie 06/11/2013 30/12/2018 781 000 0
CLSG - électrification rurale Énergie 06/11/2013 30/12/2018 6 106 000 0
CLSG – électrification rurale -Liberia Énergie 06/11/2013 30/12/2018 16 838 000 0
CLSG – électrification rurale - Liberia Énergie 06/11/2013 30/12/2018 1 120 000 0
CLSG – électrification rurale - Sierra Leone Énergie 06/11/2013 30/12/2018 13 432 000 0
CLSG - électrification rurale - Guinée Énergie 06/11/2013 30/12/2018 10 275 000 0
Assistance de l’OMVG - réalisation énergie Énergie 18/04/2007 31/12/2013 343 402,47 100
Appui à l’enseignement supérieur dans l’espace
UEMOA Social
24/07/2006 15/12/2014
20 000 000,00 55,82
Projet de soutien au AUST et 2IE Social 18/03/2009 15/12/2014 12 000 000,00 44,68
Boucle de chemin de fer Coto-Niam-Ouaga-
Abid Transport
16/06/2013 31/12/2018
1 315 789,47 0
Phase II du projet relatif au port autonome de
San Pedro Transport
27/12/2012 31/12/2017
852 686,76 0
Programme routier 1 UEMOA-Ghana Transport 19/11/2003 30/12/2013 62 680 078,37 91,48
Programme routier 1 UEMOA-Ghana Transport 19/11/2003 30/12/2013 3 500 000,00 74,46
Corridor de facilitation Burkina-Faso Transport 27/06/2012 31/12/2018 84 600 000,00 0
Facilitation - Togo Transport 27/06/2012 31/12/2018 30 230 000,00 0
Facilitation - Togo Transport 27/06/2012 31/12/2018 21 500 000,00 0
Projet d'aménagement de la route Labé-Sériba-
Médina Transport
04/12/2006 31/12/2013
5 580 000,00 28,62
Projet d’aménagement de la route Labé-Sériba-
Médina Transport
04/12/2006 31/12/2013
30 320 000,00 99,51
Programme d’aménagement routier et de fa Transport 21/12/2005 31/12/2013 56 213 265,19 100
Programme d’aménagement routier et de fa Transport 21/12/2005 30/06/2014 7 900 000,00 5,82
Programme d’aménagement routier et de fa Transport 31/03/2006 31/10/2014 5 980 190,62 0
Appui pour la mise en place de l’observatoire
de l’eau de la CEDEAO EAO
22/11/2013 31/12/2018
523 487,61 0
667 455 305 31
X
Annexe 6
Aperçu des opérations régionales administrées directement par les CER
Portefeuille actif de la Banque à la Commission de la CEDEAO – mars 2014
Portefeuille actif de la Banque à la Commission de l’UEMOA – mars 2014
XI
Annexe 7
Plan d’amélioration du portefeuille régional de l’Afrique de l’Ouest
Problèmes identifiés Sources du problème Actions recommandées Responsables Délai
Démarrage très tardif
des opérations gérées
par les CER (plus de
deux ans en moyenne)
Faible niveau
d’échéance et faible
appropriation des
projets par les CER
Manque de capacités
dans les CER
Les CER doivent
s’engager davantage dans
la préparation des projets
Les techniciens de la
BAD devront renforcer
leur soutien au niveau
local
Formation régulière sur
les procédures de la
Banque à l’intention du
personnel dans les CER
Création et
opérationnalisation
d’unités spécialisées pour
l’exécution des projets au
niveau des CER
UEMOA,
CEDEAO, OMVS,
OMVG
BFFO, SNFO,
ORNG
FFCO, ORPF
UEMOA,
CEDEAO, OMVS,
OMVG
En cours
Décembre
2014
Septembre
2014
En cours
Suivi insuffisant des
projets
Faible fréquence de la
supervision effectuée
par la BAD
Mécanisme de suivi
inadéquat dans les
CER
Transférer plus de
responsabilités de gestion
de projet aux bureaux de
la BAD dans les pays
Effectuer des missions de
suivi périodiques sur le
statut des projets
ORWA, ORNG et
départements
sectoriels
UEMOA,
CEDEAO, OMVS,
OMVG
Décembre
2014
Juin 2014
Niveau insuffisant de
communication ou
d’échange entre la
BAD et les CER
Manque de
mécanismes de
consultation régulière
entre les parties
Ternir des réunions
régulières (trimestrielles)
sur le statut de la mise en
œuvre des portefeuilles
Partager les bonnes
pratiques et les
expériences entre les
institutions
BFFO, ORNG,
SNFO + UEMOA,
CEDEAO, OMVS,
OMVG)
CER
En cours
En cours
Retards importants
dans la signature des
prêts/dons
Manque de suivi
approprié des
conditions préalables
à la signature et à
l’entrée en vigueur
Les bureaux extérieurs et
les CER doivent suivre de
près, chaque mois, le
statut du processus de
signature des prêts ou des
dons
BFFO, ORNG
SNFO
CER
Juin 2014
XII
Annexe 8
Processus consultatif et délai de préparation de la revue à mi-parcours du DSIR
pour l’Afrique de l’Ouest
L’équipe chargée de la revue à mi-parcours du DSIR pour l’Afrique de l’Ouest était composée
d’économistes régionaux et de chargés de portefeuille pays, ainsi que d’experts sectoriels d’ONRI,
OWAS, OSAN, OPSM, ORSF et OITC, qui ont effectué la mission de préparation.
La Banque a engagé une collaboration étroite avec les deux principales institutions régionales – la
CEDEAO et l’UEMOA – et avec les gouvernements, les partenaires au développement, le secteur
privé, la société civile et d’autres acteurs concernés afin de garantir l’adoption d’une approche
participative lors de l’évaluation de la mise en œuvre et de la performance du DSIR pour l’Afrique
de l’Ouest. Les discussions ont porté sur l’efficacité de ce DSIR et sur la question de savoir si un
ajustement stratégique est recommandé à mi-parcours.
Dans le cadre de la mission de préparation, un séminaire important auquel ont pris part tous les
acteurs a été organisé à Abuja (siège de la CEDEAO) sur la pertinence et la mise en œuvre
stratégiques des opérations régionales, et pour collecter les données et informations requises pour
préparer le rapport complet de revue à mi-parcours. Le séminaire était précédé d’une revue du
portefeuille des bureaux nationaux du Nigeria, du Sénégal et du Burkina Faso effectuée avec les
principales CER.
Au retour de la mission de préparation, le rapport complet de revue à mi-parcours a été préparé et
soumis pour examen, via le processus d’examen interne.
Activité Date indicative
Soumission de la note conceptuelle de la RMP du DSIR à l’équipe pays et à la revue
de l’état de préparation 7 février 2014
Revue de la note conceptuelle de la RMP du DSIR par l’équipe pays 21 février 2014
Soumission de la note conceptuelle de la RMP du DSIR au VP 25 février 2014
Validation de la note conceptuelle par le VP 4 mars 2014
Mission/atelier d’Abuja 16-20 mars 2014
Élaboration du rapport de la revue à mi-parcours du DSIR 21 mars-8 avril 2014
Validation par le Directeur, ORWA 10 avril 2014
Examen collégial de la RMP du DSIR 16 avril 2014
Soumission à l’équipe pays 18 avril 2014
Revue du projet de rapport de la RMP du DSIR par l’équipe pays 29 avril 2014
Validation de la RMP du DSIR par le VP 28 mai 2014
Soumission de la RMP du DSIR au PRST 29 mai 2014
Traduction de la RMP du DSIR (21 jours) 30 mai 2014
Soumission à CODE (4 jours à l’avance) 18 juin 2014
Non-objection du CODE 24 juin 2014
XIII
Annexe 9
Conclusions de la mission de dialogue régional effectuée à Abuja en mars 2014
ATELIER DE CONSULTATION RÉGIONALE ET DE DIALOGUE
17-18 mars 2014
ABUJA, NIGERIA
Participants
Banque africaine de développement (BAD), Communauté économique des États de l’Afrique de
l’Ouest (CEDEAO), Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Union
économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Comité Inter-États de Lutte contre la
Sécheresse au Sahel (CILLS), Union du fleuve Mano (UFM), Système d’échange d’énergie
électrique ouest-africain (EEEOA), Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve
Gambie (OMVG). Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), Institut
monétaire ouest-africain (IMOA), Conseil régional de l’Épargne publique et des Marchés
financiers (CREPMF), Observatoire économique et statistique d’Afrique subsaharienne
(AFRISTAT), Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (OCAL). Alliance Borderless, Fédération
des Organisations Patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO), Institut d’Études de Sécurité (ISS),
Centre africain pour la transformation économique (ACET).
Grandes lignes des discussions et principales recommandations
L’objectif de l’atelier était de permettre à la Banque africaine de développement (en abrégé la BAD
ou la Banque) de présenter l’état actuel de la mise en œuvre de sa stratégie d’intégration régionale
pour l’Afrique de l’Ouest (2011-2015) aux principales parties prenantes régionales, et de recueillir
des recommandations pour la période restante (2014/2015).
Après le mot de bienvenue de M. DORE, chef du bureau de la BAD au Nigeria, et le mot
d’ouverture de Mme
TOURE, Représentante de la Commission de l’UEMOA, l’atelier régional a été
officiellement ouvert par M. OUEDRAOGO, Président de la Commission de la CEDEAO. Les
discussions ont porté essentiellement sur les stratégies régionales des trois principales institutions
présentes (CEDEAO, UEMOA, BAD), avec un accent particulier sur les interventions de la Banque
en Afrique de l’Ouest. Les participants ont partagé leurs observations et commentaires au cours de
la revue à mi-parcours par la BAD de sa Stratégie d’intégration régionale pour l’Afrique de l’Ouest.
Les principales recommandations sont les suivantes :
La fragilité de nombreux États d’Afrique de l’Ouest (huit des quinze pays ouest-
africains sont fragiles) montre que le défi est à la fois national et régional ; les
réponses à ce défi doivent prendre en considération et proposer des approches
régionales pouvant être adaptées au contexte national en tant que de besoin. De plus,
il est nécessaire que la stratégie et les interventions de la Banque dans la région
mettent un accent plus marqué sur les questions de fragilité, et il importe de renforcer
l’appui pour surmonter les diverses vulnérabilités.
La CEDEAO et la Banque devraient instituer un cadre de référence pour mettre en
place un processus consultatif plus transparent et plus approfondi d’identification des
projets/opérations régionaux. Cela devrait permettre à la Banque d’avoir une idée
d’ensemble des intérêts et priorités des CER lors de l’élaboration et du choix des
projets.
XIV
Les mécanismes de coordination et l’alignement des procédures entre la CEDEAO et
la Banque peuvent encore être améliorés et renforcés. De cette manière, les efforts en
matière d’intégration régionale sont plus importants lorsqu’ils s’appuient sur des
mécanismes de renforcement des capacités et de transfert de connaissances.
La CEDEAO a reconnu la nécessité de travailler en étroite collaboration avec ses
États membres à la mise en application des réformes de l’intégration régionale qui
sont convenues au niveau de la CEDEAO sans être mises en œuvre de manière
systématique au niveau national.
Il faudrait clarifier davantage le processus de sélection du personnel de la Cellule
d’exécution de projet (CEP) pour les opérations régionales pour parvenir à une
compréhension commune du rôle des CEP.
L’harmonisation des procédures des institutions de financement et l’amélioration de
la coordination sont nécessaires pour une exécution de projet réussie.
Des consultations devraient être régulièrement organisées entre la Banque et les
commissaires et directions de la CEDEAO dans des domaines thématiques tels que
l’infrastructure, le secteur privé, l’agriculture, entre autres. De même, l’organisation
à intervalles réguliers de réunions communes de revue de portefeuille et une
meilleure communication pourraient favoriser un suivi plus coordonné de l’exécution
et du suivi des projets.
Il faut tirer profit des avantages potentiels d’une décentralisation efficace et de la
délégation de responsabilités, y compris au niveau de la BAD, pour renforcer les
réponses opportunes et appropriées à l’identification, à l’exécution et au suivi des
projets.
La Banque devrait réviser ses propres procédures internes en vue de simplifier
particulièrement les conditions du premier décaissement et l’attribution de la « non-
objection ».
La Banque devrait approfondir son appui au secteur privé et la collaboration
transnationale entre les entreprises pour pouvoir jouer un rôle plus crucial dans
l’intégration régionale, la facilitation du commerce, le transfert des connaissances et
le financement.
La qualité à l’entrée et la qualité à la sortie des projets régionaux doivent être suivies
plus étroitement pour réduire les risques de retard et d’abandon. Par exemple, les
consultations régulières entre la Banque et les partenaires à l’exécution se sont
révélées comme des outils efficaces de suivi.
Il faut accroître la production et le partage de savoir, par le biais de la création d’un
réseau de recherche et par un engagement efficace avec le Département de la
politique macroéconomique et de la recherche de la CEDEAO.
Des domaines clés nécessitant une collaboration renforcée entre la Banque et les
CER ont été identifiés, par exemple la libre circulation des personnes, la mobilisation
XV
de la main-d’œuvre, le partage des données statistiques, l’alignement des procédures
et la mobilisation de ressources.
Le renforcement des capacités constitue un domaine sur lequel la Banque devrait
mettre l’accent, que ce soit par le biais de l’assistance technique, par des formations
appropriées ou par un appui au processus (préparation, promotion et mobilisation de
financement pour des projets bancables).
Les études dans le domaine du savoir entreprises par la Banque constituent une
source importante de savoir qui devrait faire l’objet d’une large diffusion.
XVI
Annexe 10 : Matrice indicative initiale des résultats du DSIR pour l’Afrique de l’Ouest 2011-2015
Objectifs
d’intégration
régionale
Obstacles à la
réalisation des objectifs
d’intégration régionale
Produits obtenus Résultats finals Produits à mi-parcours Résultats à mi-
parcours Programme indicatif des
nouvelles opérations (2011-
2015) et des projets en
cours (attendus à la fin de la période DSIR en 2015)
(attendus à mi-parcours de la période DSIR en
2013)
Pilier I : Établir des liens entre les marchés régionaux
Renforcer
le lien entre
les marchés
régionaux
en créant
un marché
régional
ouvert et
sans
entraves
qui offre
des
possibilités
de
croissance
régionale
rapide et
soutenue,
de création
d’emplois
et de
réduction
de la
pauvreté
i) Investissements dans les corridors routiers, le transport et la facilitation du commerce
Infrastructures de
transport nationales
et régionales
limitées et
inappropriées.
Absence d’une
culture de la
maintenance :
infrastructures de
transport dilapidées,
notamment les
routes.
Obstacles au transit
transfrontalier.
Tronçon Lomé-Cotonou (77,5 km)
sur le corridor Abidjan-Lagos
réhabilité d’ici 2014.
410 km de route sur le corridor
Lomé – Ouagadougou réhabilités
d’ici 2015.
Tronçons Manantali-Tambanga
(100 km) et Babaroto-Mahina
(6 km) du Système intégré de
transport multimodal de l’OMVS
réhabilités.
Le pont trans-gambien sur le
corridor Dakar-Lagos sera
construit d’ici 2016.
Les postes frontaliers conjoints
d’Hillacondji seront construits
d’ici 2014.
Les utilisateurs des corridors
réhabilités sont sensibilisés sur les
mesures de facilitation.
Les postes frontaliers conjoints
trans-gambiens seront construits
d’ici 2016
Le soutien est apporté aux
programmes et institutions de
formation régionaux en vue de la
facilitation du commerce et du
respect des normes.
Création de 1 475 emplois lors des
travaux d’aménagement de
l’infrastructure routière (1 250 et
225 emplois lors des travaux
effectués sur les corridors Lomé-
Ouagadougou et Lomé-Cotonou,
respectivement).
Création d’environ 200 emplois
pendant la construction du pont
trans-gambien d’ici 2016.
Durée du trajet sur la route
Atakpamé-Kara réduite de 12 jours
en 2011 à 8 jours en 2015.
Durée du trajet entre Pahou et
Hillacondji sur la route du corridor
Abidjan-Lagos réduite de 115 min
en 2010 à 55 min en 2014.
Durée de transit sur le corridor
trans-gambien réduite de 34 min
avant la construction du pont à
1,5 min après sa construction en
2016.
Les travaux de
construction des
tronçons Lomé-
Cotonou et Lomé-
Ouagadougou, et du
pont trans-gambien
ont commencé et sont
en cours.
Environ
750 emplois
créés dans le
cadre des
travaux de
réhabilitation
des
infrastructures
routières
relatives aux
tronçons
Lomé-Cotonou
et Lomé-
Ouagadougou,
et au pont
trans-gambien.
Réhabilitation et
facilitation des
transports par le projet
de corridor Lomé-
Ouagadougou.
Réhabilitation de la
route Lomé-Cotonou
et facilitation des
transports par le projet
de corridor Abidjan-
Lagos.
Projet de système
intégré de transport
multimodal de
l’OMVS.
Pont trans-gambien
sur le corridor Dakar-
Lagos.
Guinée-Guinée-
Bissau : projet routier
Boke-Quebo.
Systèmes
ferroviaires
déconnectés et
inefficaces à
l’échelle régionale
Dialogue avec les parties prenantes
pour assurer l’achèvement en
temps utile des études de
conception technique en cours
financées par l’UE pour les
liaisons prioritaires B2 et B1.
Consultations de haut niveau
menées avec les donateurs
potentiels au sujet des
Progrès réalisés dans la
mobilisation des ressources pour le
secteur des chemins de fer en
Afrique de l’Ouest.
Projets de rapports
sur les études de
conception technique
détaillées financées
par l’UE disponibles.
Progrès réalisés
dans les
consultations
avec les
bailleurs de
fonds afin de
mobiliser des
ressources pour
le secteur des
Aucun
XVII
Objectifs
d’intégration
régionale
Obstacles à la
réalisation des objectifs
d’intégration régionale
Produits obtenus Résultats finals Produits à mi-parcours Résultats à mi-
parcours Programme indicatif des
nouvelles opérations (2011-
2015) et des projets en
cours (attendus à la fin de la période DSIR en 2015)
(attendus à mi-parcours de la période DSIR en
2013)
investissements dans le secteur des
chemins de fer en Afrique de
l’Ouest.
chemins de fer.
ii) Production énergétique régionale et intégration des marchés
Irrégularité dans la
production de
l’énergie propre.
Intégration
insuffisante des
marchés
énergétiques
régionaux.
Construction du barrage
hydroélectrique de 240 MW et
d’une centrale à Kaleta en Guinée
(Projet énergie de l’OMVG) ;
Construction de 1 700 km de
lignes de transport électrique haute
tension (projet OMVG).
Construction de 1 360 km de ligne
de transport électrique de 225 kV
reliant la Côte d’Ivoire, le Liberia,
la Sierra Leone et la Guinée
(CLSG) en 2015.
Construction d’une ligne de
transport électrique de 742 km, de
trois nouvelles stations de
conversion, et travaux d’extension
des lignes de transport d’énergie
entrantes et sortantes de 225 kV
entre le Ghana, le Burkina Faso et
le Mali.
Environ 4 400 emplois directs et
1 400 postes indirects créés
pendant la phase de construction
du projet énergie de l’OMVG, et
250 emplois permanents et
350 emplois indirects créés au
cours de l’exploitation de centrale
à partir de 2016.
Réduction du nombre moyen de
coupures de courant dans les pays
de l’OMVG ; il passe de 600 à
150-200 en 2016.
Réduction des coûts de l’électricité
à 11,5 cents d’euro d’ici 2016 ; ils
s’élevaient à 15 cents dans les pays
de l’OMVG.
5000 emplois au cours de la mise
en œuvre et 450 emplois
permanents après la mise en
service du projet CLSG.
Augmentation du taux d’accès à
l’électricité dans les pays CLSG de
9 % en 2010 à 13 % en moyenne
en 2015.
Les travaux de
construction des
projets de l’OMVG et
de la zone CLSG ont
commencé et sont en
cours.
Environ
2000 emplois
directs et
500 postes
indirects créés
pendant la
phase de
construction du
projet énergie
de l’OMVG.
5000 emplois
créés au cours
de l’exécution
du projet
CLSG.
Projet d’interconnexion
électrique Côte
d’Ivoire-Liberia-Sierra
Leone-Guinée.
Programme énergétique
de l’OMVG, phase 1.
Gambie-Guinée-
Guinée-Bissau-Sénégal,
phase 2. Sites
hydroélectriques à
Kaleta (240 MW) et
Sambangalou
(128 MW).
Projet d’interconnexion
électrique Han (Ghana)
– Bobo Dioulasso
(Burkina Faso) –
Sikasso (Mali) –
Bamako (Mali).
Projet d’interconnexion
électrique Guinée-Mali.
Pilier II : Renforcer les capacités pour une mise en œuvre efficace du programme d’intégration régionale
Renforcer
les
capacités
régionales
pour faire
avancer le
programme
d’intégratio
n régionale
i) Renforcer les capacités en vue de l’intégration du secteur financier
Capacités
insuffisantes pour
mener à bien le
projet
d’intégration des
systèmes de
paiement de la
ZMAO.
Règlement brut en temps réel,
chambre de compensation
automatisée, contrôle automatisé
et systèmes de règlement-livraison
de titres sans texte en Gambie, en
Guinée, au Liberia et en Sierra
Leone afin de soutenir
l’intégration financière et
monétaire de la ZMAO.
Progrès réalisés en matière
d’intégration financière et
monétaire au sein de la ZMAO, et
mesurables par :
Le nombre de transferts de fonds
effectués sur une base journalière
au sein de la ZMAO.
L’augmentation du volume des
transferts de fonds de grande
valeur en Gambie, en Guinée, au
Instauration du
règlement brut en
temps réel, de la
chambre de
compensation
automatisée, du
contrôle automatisé et
des systèmes de
règlement-livraison
de titres sans texte en
Sans objet. Projet de
développement du
système de paiement de
la ZMAO (Gambie,
Guinée, Liberia et
Sierra Leone).
XVIII
Objectifs
d’intégration
régionale
Obstacles à la
réalisation des objectifs
d’intégration régionale
Produits obtenus Résultats finals Produits à mi-parcours Résultats à mi-
parcours Programme indicatif des
nouvelles opérations (2011-
2015) et des projets en
cours (attendus à la fin de la période DSIR en 2015)
(attendus à mi-parcours de la période DSIR en
2013)
Liberia et en Sierra Leone de 45 %
par rapport au niveau de 2007.
Gambie, en Guinée,
au Liberia et en Sierra
Leone effectuée à
90 %.
ii) Renforcer les capacités pour une mise en œuvre efficace de la politique et des projets régionaux
Lenteur du
processus de
développement et de
mise en œuvre de
projets régionaux
dans le secteur de
l’énergie.
Renforcement des capacités au sein
de l’EEEOA dans le cadre du projet
d’interconnexion CLSG.
Exécution efficace des projets
prioritaires de l’EEEOA.
Services de formation
et de consultation
fournis à l’EEEOA.
Amélioration de
l’exécution des
projets
prioritaires de
l’EEEOA.
Projet d’interconnexion
électrique Côte
d’Ivoire-Liberia-Sierra
Leone-Guinée.
iii) Soutien aux centres régionaux d’excellence
Faibles capacités
régionales à mener
des recherches et à
copier/adapter/dével
opper la science et la
technologie.
Absence de normes
sanitaires et
phytosanitaires
régionales.
Manque de systèmes
régionaux
harmonisés.
Pénurie de
compétences pour la
mise en œuvre de
projets régionaux.
Soutien apporté pour renforcer les
centres d’excellence identifiés au
sein de la CEDEAO.
L’utilisation de la science et de la
technologie pour développer les
autres secteurs, l’infrastructure
sociale, l’industrie, préserver
l’environnement et s’adapter au
changement climatique est en
hausse au sein de la CEDEAO.
Culture renforcée de la science et
de la technologie dans la région.
Agents d’intégration régionale
formés sur une approche commune
de l’intégration.
Renforcement des capacités
technologiques en vue de la
transformation économique.
Identiques aux
produits obtenus.
Identiques aux
résultats finals
Les centres
d’excellence régionaux
sont chargés des
infrastructures et de la
gouvernance publique.
iv) Soutien statistique aux institutions de la CEDEAO
Structure et
capacités
institutionnelles
inappropriées pour
assumer les
responsabilités
statistiques
régionales en
Afrique de l’Ouest.
Soutien apporté aux structures
statistiques nationales et régionales
conformément au programme du
Groupe de la Banque pour le
renforcement des capacités
statistiques dans les PMR.
Consulter le programme du Groupe
de la Banque pour le renforcement
des capacités statistiques dans les
PMR.
Programme du
Groupe de la Banque
pour le renforcement
des capacités
statistiques dans les
PMR.
Programme du
Groupe de la
Banque pour le
renforcement
des capacités
statistiques
dans les PMR.
Programme du
Groupe de la Banque pour le
renforcement des capacités
statistiques dans les PMR.
XIX
Annexe 11 : Matrice indicative révisée des résultats du DSIR pour l’Afrique de l’Ouest 2011-2015 à la revue à mi-
parcours
Objectifs
d’intégration
régionale
Obstacles à la réalisation
des objectifs d’intégration
régionale
Produits obtenus Résultats finals Produits à mi-
parcours Résultats à mi-parcours
Programme indicatif des
nouvelles opérations
(2011-2015) et des projets
en cours (attendus à la fin de la période DSIR en 2015)
(attendus à mi-parcours de la période DSIR en
2013)
Pilier I : Développer les infrastructures régionales
Renforcer
le lien entre
les marchés
régionaux
en créant un
marché
régional
ouvert et
sans
entraves qui
offre des
possibilités
de
croissance
régionale
inclusive,
rapide et
soutenue,
de création
équitable
d’emplois,
et de
réduction
de la
pauvreté
iii) Investissements dans les corridors routiers, le transport et la facilitation du commerce
Infrastructures de
transport nationales et
régionales limitées et
inadéquates.
Absence d’une culture
de la maintenance :
infrastructures de
transport dilapidées,
notamment les routes.
Obstacles au transit
transfrontalier.
Tronçon Lomé-Cotonou
(77,5 km) sur le corridor
Abidjan-Lagos réhabilité
d’ici 2014.
410 km de route sur le
corridor Lomé –
Ouagadougou réhabilités
d’ici 2015 ;
Tronçons Manantali-
Tambanga (100 km) et
Babaroto-Mahina (6 km)
du Système intégré de
transport multimodal de
l’OMVS réhabilités.
Le pont trans-gambien sur
le corridor Dakar-Lagos
sera construit d’ici 2016.
Les postes frontaliers
conjoints d’Hillacondji
seront construits d’ici
2014.
Les utilisateurs des
corridors réhabilités sont
sensibilisés sur les mesures
de facilitation.
Les postes frontaliers
conjoints trans-gambiens
seront construits d’ici
2016.
Les travaux relatifs à la
route transsaharienne et
les activités connexes sont
en cours au Tchad et au
Niger (nouveaux).
Le soutien est apporté aux
Création de 1 475 emplois lors
des travaux d’aménagement de
l’infrastructure routière (1 250 et
225 emplois lors des travaux
effectués sur les corridors Lomé-
Ouagadougou et Lomé-Cotonou,
respectivement).
Création d’environ 200 emplois
pendant la construction du pont
trans-gambien d’ici 2016.
Durée du trajet sur la route
Atakpamé-Kara réduite de
12 jours en 2011 à 8 jours en
2015.
Durée du trajet entre Pahou et
Hillacondji sur la route du
corridor Abidjan-Lagos réduite
de 115 min en 2010 à 55 min en
2014.
Durée de transit sur le corridor
trans-gambien réduite de 34 min
avant la construction du pont à
1,5 min après sa construction en
2016.
À l’horizon 2018 : Augmentation
du trafic aux frontières terrestres
(de 87 % entre l’Algérie et le
Niger et de 375 % entre le Niger
et Tchad).
À l’horizon 2018 : Réduction de
la durée du trajet le long de la
route transsaharienne de 2 jours à
3,5 heures (Assamakka/Arlit) et
de 5 jours à 5,5 heures (frontière
du Niger/Ndjamena).
À l’horizon 2018 : Création
Les travaux de
construction des
tronçons Lomé-
Cotonou et
Lomé-
Ouagadougou,
et du pont trans-
gambien ont
commencé et
sont en cours.
Environ
750 emplois créés
dans le cadre des
travaux de
réhabilitation des
infrastructures
routières relatives
aux tronçons
Lomé-Cotonou et
Lomé-
Ouagadougou, et
au pont trans-
gambien.
Réhabilitation et
facilitation des
transports par le projet
de corridor Lomé-
Ouagadougou.
Réhabilitation de la
route Lomé-Cotonou
et facilitation des
transports par le projet
de corridor Abidjan-
Lagos.
Projet de système
intégré de transport
multimodal de
l’OMVS.
Pont trans-gambien sur
le corridor Dakar-
Lagos
Guinée-Guinée-
Bissau : projet routier
Boke-Quebo.
Route transsaharienne
(Tchad, Niger,
Algérie).
XX
Objectifs
d’intégration
régionale
Obstacles à la réalisation
des objectifs d’intégration
régionale
Produits obtenus Résultats finals Produits à mi-
parcours Résultats à mi-parcours
Programme indicatif des
nouvelles opérations
(2011-2015) et des projets
en cours (attendus à la fin de la période DSIR en 2015)
(attendus à mi-parcours de la période DSIR en
2013)
programmes et institutions
de formation régionaux en
vue de la facilitation du
commerce et du respect des
normes.
d’environ 75 000 jours/personnes
(20% par des femmes et ****%
par les jeunes) (nouveau).
Systèmes
ferroviaires déconnectés et
inefficaces à l’échelle
régionale.
Dialogue avec les parties
prenantes pour assurer
l’achèvement en temps
utile des études de
conception technique en
cours financées par l’UE
pour les liaisons
prioritaires B2 et B1.
Consultations de haut
niveau menées avec les
donateurs potentiels au
sujet des investissements
dans le secteur des chemins
de fer en Afrique de
l’Ouest.
Progrès réalisés dans la
mobilisation des ressources pour
le secteur des chemins de fer en
Afrique de l’Ouest.
Projets de
rapports sur les
études de
conception
technique
détaillées
financées par
l’UE disponibles.
Progrès réalisés dans
les consultations
avec les bailleurs de
fonds afin de
mobiliser des
ressources pour le
secteur des chemins
de fer.
Aucun
iv) Production énergétique régionale et intégration des marchés
Irrégularité dans
la production de l’énergie
propre.
Intégration
insuffisante des marchés
énergétiques régionaux.
Construction du barrage
hydroélectrique de
240 MW et d’une centrale
à Kaleta en Guinée (Projet
énergie de l’OMVG).
Construction de 1 700 km
de lignes de transport
électrique haute tension
(projet OMVG).
Construction de 1 360 km
de ligne de transport
électrique de 225 kV
reliant la Côte d’Ivoire, le
Liberia, la Sierra Leone et
la Guinée (CLSG) en 2015.
Construction d’une ligne
de transport électrique de
742 km, de trois nouvelles
stations de conversion, et
travaux d’extension des
Environ 4400 emplois directs et
1 400 postes indirects créés
pendant la phase de construction
du projet énergie de l’OMVG, et
250 emplois permanents et
350 postes indirects créés au
cours de l’exploitation de la
centrale à partir de 2016 (%
d’emplois créés par les femmes
et les jeunes).
Réduction du nombre moyen de
coupures de courant dans les
pays de l’OMVG ; il passe de
600 à 150-200 en 2016.
Réduction des coûts de
l’électricité à 11,5 cents d’euro
d’ici 2016 ; ils s’élevaient à
15 cents dans les pays de
l’OMVG.
5 000 emplois au cours de la
Les travaux de
construction des
projets de
l’OMVG et de la
zone CLSG ont
commencé et sont
en cours.
Environ
2000 emplois
directs et
500 postes
indirects créés
pendant la phase
de construction du
projet énergie de
l’OMVG.
5000 emplois créés
au cours de
l’exécution du
projet CLSG.
Projet
d’interconnexion
électrique Côte
d’Ivoire-Liberia-Sierra
Leone-Guinée.
Programme
énergétique de
l’OMVG, phase 1.
Gambie-Guinée-
Guinée-Bissau-
Sénégal, phase 2. Sites
hydroélectriques à
Kaleta (240 MW) et
Sambangalou
(128 MW).
Projet
d’interconnexion
électrique Han
(Ghana) – Bobo
Dioulasso (Burkina
XXI
Objectifs
d’intégration
régionale
Obstacles à la réalisation
des objectifs d’intégration
régionale
Produits obtenus Résultats finals Produits à mi-
parcours Résultats à mi-parcours
Programme indicatif des
nouvelles opérations
(2011-2015) et des projets
en cours (attendus à la fin de la période DSIR en 2015)
(attendus à mi-parcours de la période DSIR en
2013)
lignes de transport
d’énergie entrantes et
sortantes de 225 kV entre
le Ghana, le Burkina Faso
et le Mali.
mise en œuvre et 450 emplois
permanents après la mise en
service du projet CLSG.
Augmentation du taux d’accès à
l’électricité dans les pays CLSG
de 9 % en 2010 à 13 % en
moyenne en 2015.
Faso) – Sikasso (Mali)
– Bamako (Mali).
Projet
d’interconnexion
électrique Guinée-
Mali.
Pilier II : Renforcer les capacités pour une mise en œuvre efficace du programme d’intégration régionale
R
enforcer les
capacités
régionales
pour faire
avancer le
programme
d’intégration
régionale.
v) Renforcer les capacités en vue de l’intégration du secteur financier
Capacités
insuffisantes pour mener à
bien le projet d’intégration
des systèmes de paiement de
la ZMAO.
Règlement brut en temps
réel, chambre de
compensation automatisée,
contrôle automatisé et
systèmes de règlement-
livraison de titres sans texte
en Gambie, en Guinée, au
Liberia et en Sierra Leone
pour soutenir l’intégration
financière et monétaire au
sein de la ZMAO.
Progrès réalisés en matière
d’intégration financière et
monétaire au sein de la ZMAO,
et mesurables par :
Le nombre de transferts de fonds
effectués sur une base journalière
au sein de la ZMAO.
L’augmentation du volume des
transferts de fonds de grande
valeur en Gambie, en Guinée, au
Liberia et en Sierra Leone de
45 % par rapport au niveau de
2007.
Instauration du
règlement brut en
temps réel, de la
chambre de
compensation
automatisée, du
contrôle
automatisé et des
systèmes de
règlement-
livraison de titres
sans texte en
Gambie, en
Guinée, au
Liberia et en
Sierra Leone
effectuée à 90 %.
Sans objet. Projet de
développement du
système de paiement
de la ZMAO (Gambie,
Guinée, Liberia et
Sierra Leone).
vi) Renforcement des capacités pour une mise en œuvre efficace de la politique et des projets régionaux
Lenteur du processus de
développement et de
mise en œuvre de projets
régionaux dans le
secteur de l’énergie.
Renforcement des
capacités au sein de
l’EEEOA dans le cadre du
projet d’interconnexion
CLSG.
Exécution efficace des projets
prioritaires de l’EEEOA.
Services de
formation et de
consultation
fournis à
l’EEEOA.
Amélioration de
l’exécution des
projets prioritaires de
l’EEEOA.
Projet
d’interconnexion
électrique Côte
d’Ivoire-Liberia-Sierra
Leone-Guinée.
vii) Soutien aux centres régionaux d’excellence
Faibles capacités
régionales à mener des
recherches et à
copier/adapter/développ
er la science et la
technologie.
Absence de normes
Soutien apporté pour
renforcer les centres
d’excellence identifiés au
sein de la CEDEAO.
L’utilisation de la science et de la
technologie pour développer les
autres secteurs, l’infrastructure
sociale, l’industrie, préserver
l’environnement et s’adapter au
changement climatique est en
hausse au sein de la CEDEAO.
Identiques aux
produits obtenus.
Identiques aux
résultats finals
Les centres
d’excellence régionaux
se chargent des
infrastructures et de la
gouvernance publique.
XXII
Objectifs
d’intégration
régionale
Obstacles à la réalisation
des objectifs d’intégration
régionale
Produits obtenus Résultats finals Produits à mi-
parcours Résultats à mi-parcours
Programme indicatif des
nouvelles opérations
(2011-2015) et des projets
en cours (attendus à la fin de la période DSIR en 2015)
(attendus à mi-parcours de la période DSIR en
2013)
sanitaires et
phytosanitaires
régionales.
Manque de systèmes
régionaux harmonisés.
Pénurie de compétences
pour la mise en œuvre
de projets régionaux.
Culture renforcée de la science et
de la technologie dans la région.
Agents d’intégration régionale
formés sur une approche
commune de l’intégration.
Renforcement des capacités
technologiques en vue de la
transformation économique.
viii) Soutien statistique aux institutions de la CEDEAO
Structure et capacités
institutionnelles
inappropriées pour
assumer les
responsabilités
statistiques régionales en
Afrique de l’Ouest.
Faibles
systèmes/capacités de
collecte de données
ventilées par sexe et par
âge.
Soutien apporté aux
structures statistiques
nationales et régionales
conformément au
programme du Groupe de
la Banque pour le
renforcement des capacités
statistiques dans les PMR.
Consulter le programme du
Groupe de la Banque pour le
renforcement des capacités
statistiques dans les PMR.
Programme du
Groupe de la
Banque pour le
renforcement des
capacités
statistiques dans
les PMR.
Programme du
Groupe de la Banque
pour le renforcement
des capacités
statistiques dans les
PMR
Programme du Groupe
de la Banque pour le
renforcement des
capacités statistiques
dans les PMR.
XXIII
Annexe 12 : Alignement entre les piliers des DSP et du DSIR pour l’Afrique de
l’Ouest
Pay
s
Piliers du DSP
DSIR Projets
du
portefeuil
le
national
relatif à
l’IR
Pilier 1 Pilier 2
Développement
des
infrastructures
Renforcem
ent des
capacités
Bén
in
(20
12
-201
6)
Pilier 1 : Infrastructure de soutien à la production et à la compétitivité : i)
développer les infrastructures de production agricole ; et ii) renforcer les
infrastructures pour stimuler la compétitivité et assurer une plus grande intégration
4/12 Pilier 2 : Renforcer la bonne gouvernance : i) améliorer la mobilisation des
ressources publiques ; ii) consolider l’efficacité des dépenses publiques ; iii)
renforcer les capacités à assurer la mise en œuvre adéquate des politiques de
promotion de l’égalité et d’adaptation au changement climatique ; et iv) améliorer
le climat des affaires
Bu
rkin
a F
aso
(20
12
-201
6)
Pilier 1 : Développer les infrastructures, faciliter le commerce et renforcer la
compétitivité du secteur privé en tant que moteur de la croissance
3/15 Pilier 2 : Renforcer le cadre et la gestion fiduciaire des finances publiques ;
améliorer l’environnement des affaires et développer le secteur privé ; renforcer la
réforme macro-économique ; développer les secteurs prometteurs ; et accentuer le
niveau d’inclusion des politiques publiques axées sur la solidarité
Cab
o
Ver
de
(201
4-
20
18)
Pilier 1 : Renforcer et diversifier les infrastructures en vue du développement
durable (construire et réhabiliter les ports maritimes, renforcer la production
électrique et le réseau, encourager les investissements dans les énergies
renouvelables)
2/8 Pilier 2 : Renforcer la gouvernance économique dans les secteurs public et privé ;
améliorer le climat général des affaires et de l’investissement ; promouvoir la
définition des priorités et la rationalisation du programme d’investissement public ;
améliorer et moderniser la gestion et l’administration des entreprises publiques
Cô
te
d’I
vo
ire
(20
13
-201
7)
Pilier 1 : Renforcer la gouvernance et la responsabilisation (créer un
environnement favorable à l’inclusion socio-économique et répondre aux
demandes en vue de l’amélioration de la gouvernance)
2/10 Pilier 2 : Développer les infrastructures en appui à la relance économique
(promouvoir l’utilisation optimale des ressources naturelles en développant des
infrastructures de haute qualité dans les secteurs de l’agriculture, des transports et
de l’énergie afin de booster la reprise économique)
Gam
bie
(20
12
-
20
15)
Pilier 1 : Renforcer les capacités productives et la compétitivité afin d’intensifier
la résilience aux chocs extérieurs
2/8 Pilier 2 : Renforcer les capacités institutionnelles en matière de gouvernance
économique et de prestation des services publics
Gh
ana
(20
12
-20
16
)
Pilier 1 : Améliorer la productivité dans les entreprises ghanéennes et plus
particulièrement dans les micro-, petites et moyennes entreprises agro-industrielles
(investir dans les infrastructures qui favorisent la croissance et le développement
du secteur privé, ainsi que le renforcement des compétences, afin d’appuyer les
efforts déployés par le gouvernement pour booster l’environnement productif dans
les entreprises ghanéennes)
7/22
Pilier 2 : Soutenir les réformes économiques et structurelles visant à améliorer
l’environnement des affaires (soutenir les principales institutions chargées des
politiques économiques et de la surveillance)
Gu
inée
(2
012
-
20
16)
Pilier 1 : Gouvernance économique et financière (renforcer les capacités de
gestion des finances publiques, améliorer la gouvernance dans le secteur des
industries extractives et renforcer le budget du gouvernement central)
1/7 Pilier 2 : Développer les infrastructures de soutien (réduire le fossé dans la
production énergétique et développer les infrastructures de transport)
XXIV
Gu
inée
-Bis
sau
(20
14
-201
8)
Pilier 1 : Renforcer les capacités institutionnelles et la gouvernance (appui
institutionnel, appui budgétaire ciblé, climat des affaires)
0/9 Pilier 2 : Soutenir le secteur des infrastructures (notamment les infrastructures de
transport et énergétiques) en vue de l’ouverture interne et externe du pays
Lib
eria
(20
13
-201
7)
Pilier 1 : Promouvoir une croissance économique inclusive grâce à des
investissements dans les infrastructures de transformation (en mettant l’accent sur
les infrastructures énergétiques et routières, la promotion d’un secteur privé
compétitif, la production agricole et l’accès au marché, la création d’emplois pour
tous les sexes et tous les âges, le bien-être et la prestation de services publics)
3/13
Pilier 2 : Renforcer la gouvernance et la gestion efficace des ressources
Mal
i (s
ou
tien
à
la
tran
siti
on
20
13
-14
) Résultat 1 : Atténuer l’impact de la crise et renforcer la résilience de la population
3/12 Résultat 2 : Consolider la stabilité et les fondements de l’État en vue de la reprise
économique
Nig
er
(20
13
-201
7)
Pilier 1 : Renforcer la résilience à l’insécurité alimentaire (encourager la mise en
place d’infrastructures stratégiques en mettant l’accent sur le contrôle et la gestion,
les transports, l’énergie, et l’eau)
3/18 Pilier 2 : Renforcer principalement la gouvernance des ressources naturelles
(consolider le cadre de gouvernance pour permettre au pays de tirer pleinement
parti de ses ressources naturelles, assurer une exploitation durable de ces
ressources, promouvoir et maintenir la stabilité macroéconomique et créer un
environnement propice à l’investissement privé)
Nig
eria
(20
13
-201
7)
Pilier 1 : Promouvoir le développement d’un environnement politique sain
8/29 Pilier 2 : Investir dans les infrastructures essentielles pour promouvoir le
développement du secteur réel de l’économie
Sén
égal
(2
01
0-2
01
5)
– r
évis
é en
201
2
Pilier 1 : Soutenir la croissance inclusive à travers la diversification et l’intégration
économique
3/9 Pilier 2 : Gestion durable des ressources naturelles (y compris l’eau) et résilience.
Sie
rra
Leo
ne
(20
13
-
20
17)
Pilier 1 : Renforcer la gouvernance économique et la gestion transparente des
recettes générées par les ressources naturelles (promouvoir la gestion transparente
des recettes issues des ressources naturelles)
1/10 Pilier 2 : Soutenir le développement des infrastructures de transformation durables
(dans le secteur de l’énergie, des routes et de l’eau afin de faciliter la croissance
verte inclusive, favoriser l’intégration régionale, et renforcer le développement du
secteur privé et la compétitivité)
To
go
(20
11
-201
5)
Pilier 1 : Développer une infrastructure économique capable de relier efficacement
les zones économiques présentes au Togo et de rattacher l’économie togolaise à
l’espace économique régional
1/6 Pilier 2 : Promouvoir des réformes de la gouvernance économique et financière