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La réflexion porte ici sur l’enjeu de décomposition des villes : en 1977, Ungers propose une planification pour le futur de Berlin, déjà en état de décomposition. Les concept-clé sont ceux de « ville dans la ville » et la ville archipel. À travers la métaphore de l’archipel, Ungers tente de palier au problème de désurbanisation de Berlin.

Oswald Mathias Ungers. Berlin as a green archipelagO. 1977

2 3

fonction de la morphologie et de la pro-grammation tout en se servant d’autres villes en point de comparaison. Thèse 7 :

Il va faire émerger les îles d’ une sorte de lagune, paysage horizontal et urbain. Le concept est complété an-tithétiquement par les surfaces entre

les îles : après avoir détruit les zones de la ville qui ne méritent pas d’être préservées, il propose de transformer les vides en zones naturelles, sans nou-velle construction.

La forme de l’archipel semble bien constituer pour Ungers une « vi-sion globale » du futur de Berlin. Elle

La théorie de la ville archipel se dé-cline sous forme de 11 thèses chacune composée d’un constat, d’un commen-taire et d’une conclusion.

Thèses 1 à 3: Les 3 premières thèses traitent du

constat de Berlin fin des années 70, du contexte théorique des planifications urbaines de l’époque très « histori-cistes » et le problème de la suburba-nisation qui touche de plus en plus de villes. Il vient s’appuyer sur le constat que la ville contemporaine se dé-peuple et se desserre. La ville comme concentration, comme agglomération au centre, connaît une période de dé-saffectation en termes d’habitat, d’acti-vité, d’industrie. En parallèle, elle subit un massif processus de suburbanisa-tion, d’étalement urbain.

Thèse 4 : la ville dans la villeUngers propose le concept de ville

dans la ville, qu’il veut développer au-tour d’un thème majeur, celui de la contradiction. La ville est une somme de fragments, contradictoires et com-plémentaires. La ville comme collec-tion d’ajouts et de retraits souvent contradictoires et toujours incom-plets. Il voit dans cette hétérogénéité dialectique une possible définition de la ville, par opposition à l’homogé-néité du « village ». Idée de « Berlin comme archipel vert » est née de ces deux réflexions : déconcentration

urbaine et la ville par fragment. Il propose de raisonner la ville autour du modèle de l’archipel. Si la ville se vide de sa substance, il est pour lui il-lusoire de chercher à la densifier par adjonction de nouvelles strates, à en restaurer une image compacte et conti-nue. Il propose alors une alternative radicale à la pensée urbaine courante : interpréter la décroissance de la ville comme une opportunité.

Thèse 5 : identifier, préparer, individualiser

La première idée clé est de recon-naître dans un premier temps les diffé-rentes aires d’identité de la ville, iden-tifier leur physionomie particulière. Il veut sélectionner celles qui seront susceptibles d’être préservées et in-tensifier leurs caractéristiques. Il pro-pose de constituer une encyclopédie des villes idéales au sein de Berlin. À l’inverse, il préconise une destruction partielle ou totale des aires urbaines inutiles « qui ne satisfont plus les exigences techniques, sociales, struc-turelles ». Par un jeu de dialectique entre re-construction et dé-construc-tion, il entend faire de la matière ur-baine continue de Berlin, un archipel de fragments homogènes, autonomes, tous différents. Thèse 6 :

Elle présente comment détermi-ner les caractéristiques d’une île en

la théOrie de l’archipel vert. 1977

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donne un sol unique et synthétique à toutes les idées qui le sous-tendent : recherche de multiplicité, de pluralité, recherche d’homogénéité et d’autono-mie des différents fragments, l’ordre ne pouvant qu’être local et insulaire. Elle réintègre de l’extérieur, du péri-phérique, du suburbain au cœur même de l’urbain comme on réintégrerait le fond de la forme en faisant coexister une continuité l’un dans l’autre.

L’idée d’archipel est à la fois un principe de séparation et de liaison, de continuité. L’application de la théorie d’Ungers n’a été réalisé que sur le ter-ritoire de Berlin Ouest.

6 7

étUde de 3 sites. 1977

8 9

Friedrichstadt sud

Cette proposition doit être éva-luée comme une tentative de départ de « sauver ce qui peut être sauvé ». Le sud de Friedrichstadt a souffert des dommages massifs des bombarde-ments. Une grande partie de son tissu fut complètement détruite les quelques bâtiments restants sont éclatés dans les décombres. La mentalité des ar-chitectes et urbanistes dans les années suivant la guerre s’assurent que la construction continue. Les logements existants sont détruits pour faire place à des nouveaux bâtiments de grande taille. Dans cet urbanisme, coupé en 2

par l’axe Nord-Sud de Friedrichstrasse, Ungers intercale un plan.

Adoptant la structure existante du bâti, il tente de donner à chaque élé-ment un caractère distinct. Le bâti ne se présente pas seulement comme une continuation du tissu urbain existant mais il devient aussi le leitmotiv pour l’organisation du parc et l’achèvement des interstices dans les bâtiments exis-tants, autant que possible.

En y regardant de près, cependant, la proposition se présente comme un jeu de variations, le résultat des essais de l’architecte de transformer le bloc urbain. À la place de l’harmonie, il y

a des ruptures, des imbrications, des coupures. La force du plan commence à s’éclaircir, si on peut voir un principe thématique mis en place.

L’accent est mis aussi sur le dessin d’espaces ouverts, comme les jardins ou le paysage servent d’arrière plan aux structures bâties et soutiennent et continuent, les collent ensemble ou les remplacent. En résumé cette proposi-tion se veut d’être un modèle urbain qui : accepte le contexte tel qu’il est tente de découvrir des qualités latentes au site les tourner en un évenement

10 11

architectural qui donne un sens au site permettre à « ces places » ou miniville d’être compatible dans le cas de haute densité ou d’être des morceaux isolés dans le paysage (la continuité urbain-rural) entreprendre forme ou terrain, découper ou protester les qualités, dé-pendant de la densité du conglomérat paysage et totaliser les formes bâties. Permettre l’interchangeabilité de l’es-pace vert et du tissu bâti.

görlitzer park

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Ancienne gare de Berlin, Görlitzer Park était le terminus de la ligne principale qui reliait la capitale à Cottbus dans le Brandebourg et Görlitz, en Saxe. Elle fut endommagée pendant la guerre et dû fermer avec l’apparition du mur de Berlin. Aucune reconstruc-tion n’est alors possible. La gare fut presque entièrement détruite en 1976.

Depuis les années 90’s, le site est deve-nu un parc où subsiste quelques ruines.

Ungers propose un parc ur-bain dès 1977. Il compare ce site au cas de New York et Central Park. Le parc est inséré dans un tissu urbain dense et quadrillé.

14 15

Le choix de 3 sites particuliers, tra-vaillé en parallèle, permettront d’expo-ser une actualité possible de la théo-rie d’Oswald Mathias Ungers. Deux de ces sites se situent dans l’ancien Berlin Ouest, déja étudiés dans «Berlin comme archipel vert»: Friedrichstadt Sud et Görlitzer Park. Ces deux sites se situent à la limite de l’ancien Mur. Sont-ils toujours d’actualité une fois le mur tombé?

L’identification d’un troisième site, dans l’ancien Berlin Est permet de mettre en application la théorie de Ungers en explorant un nouveau terri-toire: Karl Marx Allee.

Ainsi, les 3 sites établissent des liens les uns avec les autres mais égale-ment avec la théorie de «Berlin comme archipel vert».

1989: Chute du mur de Berlin. Quand est-il aujourd’hui de la théorie d’Oswald Mathias Ungers pour le Berlin unifié ?

scénariO: Berlin Un archipel vert, QUelle actUalité ?

1

2

3

1. Friedrichstadt Sud.2. Karl Marx Allee3. Görlitzer Park

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Etude de 3 sites en parallèle

1. Friedrichstadt2. Karl Marx Allee3. Görlitzer Park

Schillingstra

ße Strausberger

Platz

Weberw

iese

Frankfurter T

or

18 19

Friedrichstadt sud

Plan IBA 1987

20 21

1. Pieter Eisenmann2. Urs Müller & Thomas Rhose3. Ungers4. Dieter Frowein5. Herman Hertzberger

Structure Urbaine

22 23

Densité UrbaineUsages

24 25

Distance à pied 1 min = 70 m

26 27

Stratégie:

Réseau métro Axes majeurs

Pôle touristique et commercialRéseau Bus

28 29

Zone en friche

S-Bahn

30 31

Schéma de la congestion projetée

32 33

Hauteur (Niveau)Programme projeté

0-1

2-3

4-5

6-7

8-9

15

Jardins suspendus

Equipements

Logements

Commerces

Mixte

34 35

1.

2.

3.

1. Verrières2. Jardin suspendu + Parking3. Champs de blé4. Centre commercial + École5. Logement dans une dent creuse6. Commerce + Hotel

4.

5.

6.

36 37

270 m

190 m

330 m

115 m

140 m

140 m

140 m

320 m

220 m

140 m

320 m

220 m

110 m137 m

1. Place Saint Pierre. Rome2. Place Rouge. Moscou3. Trafalguar Square. Londres4. Place de la Concorde. Paris5. Place Flagey. Bruxelles

38 39

40 41

Karl Marx allee

La Karl Marx Allee est l’avenue mythique du Berlin d’après-guerre. Elle s’étend sur 2,3 km en reliant Alexanderplatz à FrankfurerTor. L’architecture de cette Allee est le symbole de l’époque Staliniste. Sur sa longueur, les immeubles se présentent de manière brute et massive. Ils disposent d’ascenceurs, ce qui est très rare à Berlin Est, et les appartements sont particulièrement importants en superficie et en hauteur.

42 43

Structure Urbaine Usages

44 45

Densité urbaine

46 47

Schillingstraße

Strausberger

Platz

WeberwieseFrankfurter Tor

Schillingstraße

Strausberger

Platz

WeberwieseFrankfurter Tor

Schillingstraße

Strausberger

Platz

WeberwieseFrankfurter Tor

Schillingstra

ße Strausberger

Platz

Weberw

iese

Frankfurter T

or

Stratégie:

Réseau métro Architecture après guerre Staliniste

Emplacement des toursAxe principal

48 49

Schillingstraße

Strausberger

Platz

Weberwiese

Frankfurter Tor

Schéma de densification projetée

50 51

Schillingstraße

Strausberger

Platz

Weberwiese

Frankfurter Tor

Schéma de la programmation projetée

1.

2.

Logements

Mixte (Rez-de-chaussée commercial)

52 53

54 55

görlitzer park

Ancienne gare de Berlin, terminus de la ligne principale qui reliait la capi-tale à Cottbus et Görlitz, elle fut contrainte de fermer à la construction du Mur. Elle fut fortement endommagée pendant la Guerre. Elle disparait totalement en 1976. Le site sera transformé en parc au début des années 90. Il reste néanmoins quelques traces de son passé.

56 57

Stratégie:

Conservation de l’île dense Zone de dédensification

Chemin emprunté par les piétons

58 59

Processus de dédensification progressive:

60 61

62 63

Schillingstra

ße Strausberger

Platz

Weberw

iese

Frankfurter T

or

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Intensification urbaine:

Centralité urbaine

Centralité verte

Intesification des réseaux: