sunusanar.dot5hosting.comsunusanar.dot5hosting.com/img/doc/m_moire_de_dieyn… · web viewla...
TRANSCRIPT
Université Gaston Bergerde Saint Louis
U.F.R Lettres et sciences Humaines
Section de Géographie
Mémoire de Maîtrise option Urbanisme Thème: Problématique de la gestion foncière dans la commune
d’arrondissement de Mbao: Extension spatiale et enjeux fonciers
Directeur de Mémoire Présenté par
Monsieur Cheikh Sarr Melle Dieynaba Seck
Année académique :2004/2005
1
Dédicaces
Ce travail est dédié spécialement à mon père qui a beaucoup fait pour que je
réussisse dans mes études,
A ma mère et mes frères et sœurs ainsi qu’ à tous mes camarades de promotion .
2
Remerciements
Avant tout je rend grâce à ALLAH le puissant et le miséricordieux et son à Son
Prophète MOUHAMET (PSL).
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont participé à la réalisation de ce
document.
En commençant par mon encadreur Monsieur Cheikh Sarr pour son soutien, le
personnel de la DTGC plus particulièrement son Directeur Monsieur Youssou
Ndong ,à mes encadreurs de stage Monsieur Sirfou Diaby et Moustapha Mbacké
Ndour .Ces remerciements vont aussi à l’ endroit de Monsieur Doudou Sène
Diakhaté au service Départemental du Cadastre de PIKINE et Monsieur Alioune
Diouf Direction Régional du Cadastre de Dakar et aussi à Babacar Dia et Mamadou
Ndiaye conseillers municipaux commune d’ arrondissement ,Gorgui Ndiaye .
3
Table des matières
INTRODUCTION -------------------------------------------------------------------------Problématique------------------------------------------------------------------------ Méthodologie------------------------------------------------------------------------ PREMIERE PARTIE : La commune d’arrondissement de Mbao :une ville en pleine expansion Chapitre I : Présentation de la commune d’arrondissement de M’BAO----------
1.1: Les Données géographiques1.2 :Les Données historiques1.3 : Les Données démographiques
Chapitre II :L’extension spatiale de la commune :Analyse des opérations urbaines et de L’évolution du bâtiA : Les Opérations urbaines 2.1 : Les lotissements 2.1.1 :Le Lotissement du quartier Médine
2.1.2 :Le lotissement du quartier Gokh
2.1.3 :Le lotissement de la zone d’extension de grand Mbao et Petit Mbao
2.1.4 :Le lotissement de la zone d’extension de Keur Mbaye fall
2.2 :Les opérations immobilières privées 2.2.1 :La cité Ndèye Marie
2.2.2 :La cité Sipres V
2.3 :Les opérations immobilières publiques 2.3.1 :La zone d’aménagement concertée de Mbao
2.3.2 :Le projet Mbao Villeneuve
B: L’évolution du bâti 2.4 :Une extension spatiale modérée de 1982 à 1997 2.5 :Les extensions importantes de 1997 à 2002
2.6:L’occupations spatiale de 2002 à 2004Chapitre III :L’évaluation de l’urbanisation sur l’espace communal 3.1 :L’inventaire des infrastructures et des équipements 3.1.1 :Les infrastructures scolaires
3.1.2 :Les infrastructures sanitaires
3 .1.3 :Les équipements marchands
3.2 :Les services urbains de base
4
3.2.1 :Le réseau d’électrification
3.2.2 :Le réseau d’adduction d’eau potable
3.2.3 :La voirie
3.2.4: L’assainissement
3.3 :La dégradation du couvert végétal 3.4 :Déclin des activités traditionnelsDeuxième partie :La gestion foncière
Chapitre I :Les différents acteurs intervenants dans la gestion foncière1.1: L’Etat acteur principal 1.2 :Les collectivités locales 1.3Les populations
Chapitre II :Analyse des enjeux du foncier ,la perceptions et les pratiques des différents acteurs sur la gestion foncière 2.1 : Les enjeux du foncier 2 .2 : La perception des acteurs 2.3 : Les pratiques foncières des acteursChapitre III :Analyse des conflits fonciers dans la commune d’arrondissement de Mbao 3.1 :Les conflits de compétences entre l’Etat et la commune 3.2 :Les conflits de compétences entre la commune ville et la commune d’arrondissement 3.3 :Les conflits liés à l’adaptation des lois aux pratiques coutumièresConclusionBibliographieGlossaire
5
Sigles
A.M.A : Azienda ,Municipal, ambiante
C.A.P.E.C : Compagnie, d’aménagement, de construction pour la promotion
immobilière
D.T.G.C : Direction des travaux géographiques et cartographiques
D.U.A : Direction de l’Urbanisme et de l’Architecture
DSCOS : Division de la surveillance et du contrôle de l’ occupation du sol.
I.C.S : Industrie chimique du Sénégal
PDU : Plan directeur d’urbanisme.
PUD : Plan d’urbanisme de détail.
PAQPUD : Programme d’assainissement des quartiers péri urbain de Dakar.
PELT : Projet eau à long terme.
PASDUNE : Programme d’actions pour la sauvegarde et le développement urbain
des Niayes et zones vertes de Dakar.
PADDUS :Programme d’appui à la décentralisation et au développement urbain
SDE : Sénégalaise des Eaux
SENELEC :Société nationale d’électricité
SICAP : Société immobilière du Cap-Vert
SIPRES : Société immobilière de la Presqu’île
SONES :Société nationale d’ exploitation des eaux
T.N.I : Terrain non-immatriculé
T.F : Titre Foncier
ONAS : Office Nationale de l’ assainissement du Sénégal
Z.A.C : Zone d’aménagement concertée
6
Listes des cartes
Carte n°1 ---------------------Présentation de la commune d’arrondissement
Carte n°2 -------------------------------Occupation spatiale de la commune en 1997
Carte n°3 ----------------------------------------Infrastructures de communications
Carte n°4 -------------------------------Occupation spatiale de la commune en 1982
Carte n°5 ----------------------------Changement occupation spatiale de 1982 à 1997
Carte n°6 ----------------------------Changement occupation spatiale de 1997 à 2002
Carte n°7 -------------------------------Occupation spatiale de la commune en 2002
Carte n°8 --------------------------------Occupation spatiale de la commune en 2004
7
Listes des Tableaux
Tableau n°1 -------------------Répartition des infrastructures dans l’espace communal
Tableau n°2 ---------Répartition des infrastructures sanitaires dans l’espace
communal
Tableau n°3 -------------------------Evolution de la population de 1988 à2002
Tableau n°4 --------------------------------Matrice de changement 82/97
Tableau n°5 --------------------------------Matrice de changement 97/02
Tableau n°6 --------------------------------Matrice de changement 82/02
Tableau n°7 -------------------------------Statut foncier de la commune
Diagramme ---------------------Occupation spatiale de commune de
1982,1997,2002
8
Liste des annexes
Annexe 1 ---------------------------------------Photographies aériennes 1982
Annexe 2--------------------------------------Photographies aériennes1997
Annexe 3--------------------------------------Ortophotos de Dakar 2002
Annexe 4--------------------------------------Guide d’ entretien
Annexe 5---------------------------------Tableau gestion domaniale et foncier au Sénégal
Annexe 6-------------------------Tableau de synthèse des acteurs locaux
Décentralisation et Foncier au Sénégal
Annexe 7----------------------------------------Population Département de Pikine 2002
Annexe 8-----------------------------Répartition superficie de la CA de 1982/1997et 2002
9
Résumé Ces dernières années, la commune d’arrondissement de Mbao a été le théâtre de
nombreuses opérations urbaines et parfois de conflits fonciers entre les autorités
municipales et les populations d’une part et d’autre part les autorités déconcentrées.
Ces opérations sont liées à la poussée du front d’urbanisation dans la zone suite à
l’épuisement des réserves foncières et à leur cherté dans l’agglomération dakaroise.
La commune d’arrondissement de Mbao constituait une zone où l’on notait la
présence d’importantes réserves foncières à des prix accessibles comparés à ceux
qui sont pratiqués dans d’autres zones péri urbaines comme Dalifort , Mariste et
Foire. Tous ces facteurs ont favorisé l’implantation de plusieurs opérations
immobilières tant publiques que privées et aussi des lotissements administratifs qui
ont comme résultat des recompositions importantes sur l’espace communal et
changements socio-économiques non négligeables.
Le foncier étant au cœur de ces opérations, sa gestion ne pouvait être éloignée.
C’est en ce sens que notre étude porte sur "Les opérations urbaines et enjeux
fonciers dans la commune d’arrondissement de Mbao".
L’étude a essayé à travers une analyse diachronique et comparative de trois dates
différentes (1989,97 et 2002) pour montrer l’impact des opérations urbaines sur
l’occupation spatiale de la commune. Ainsi les résultats de l’interprétation de
photographies aériennes et leurs superpositions nous ont permis de représenter
graphiquement toutes les recompositions et l’évolution spatiale de la commune à
travers des supports cartographiques . Cependant on a pu déceler que
l’urbanisation, en plus des avantages offerts à la commune, a été la source de
nombreux problèmes surtout fonciers . Ces derniers ont pour nom spéculation ,
conflits de compétences sur sa gestion entre les collectivités locales et les
populations ou les services déconcentrés de l’ Etat.
Et d’après notre analyse, on a constaté que les problèmes fonciers sont devenus
plus récurrents dans la commune avec la réforme de 1996, plus précisément avec
l’avènement des lois 96-06 et 96-07 et des décrets 96-119 et 96-745 du code des
collectivité locales .
La gestion foncière devenue une compétence transférée aux collectivités locales a
révélé dans son application certains dysfonctionnements liés à une mauvaise
interprétation et application des textes par les différents acteurs. En plus ces acteurs
déplorent aussi l’inadaptation de certains articles de la loi 96-06 à la loi 64-46 .
10
Par ailleurs, les propriétaires traditionnels ont ainsi vu leur pouvoir diminué au profit
des nouveaux gestionnaires en l’occurrence les élus locaux.
11
INTRODUCTION
12
Introduction
Le secteur urbain au Sénégal est principalement caractérisé par la morphologie
des villes qui se développent en général à des cadences démesurées.
Les prévisions qui sont faites pour certaines villes sont dépassées avant que
les documents d’urbanisme devant servir de support à leur planification ne
soient approuvés. Ceci résulte d’une urbanisation incontrôlée faisant fi de
toutes les normes urbanistiques. Elle se traduit par un développement de
quartiers spontanés, l’occupation anarchique du domaine public et des zones
non aedificandi ; une densification des zones urbanisées (ce qui accentue la
forte concentration humaine dans ces zones et le déséquilibre entre les zones
rurales et les zones urbaines) et le développement de nouveaux centres
urbains.
Actuellement le taux d’urbanisation du Sénégal, selon les estimations de la
Direction de la Prévision et de la Statistique, se situe à 76.7% 1alors que la
région de Dakar a un taux qui avoisine 97%. Ce taux est lié à l’importance de
Dakar dans l’armature urbaine des villes sénégalaises. Elle constitue la ville
métropole, capitale administrative, économique et politique, ce qui accentue
son manque d’espace, occasionnant ainsi son extension vers des zones
périurbaines comme Mbao. L’expansion de ce front d’urbanisation a entraîné
dans la zone de Mbao d’importantes recompositions spatiales avec des
1 Direction de la Prévision et la Statistique :Résultat recensement général sur la population du Sénégal année 2002
13
changements radicaux et rapides dans le mode de production, d’utilisation et
d’occupation de l’espace ainsi que dans sa gestion administrative.
L’urbanisation de cette zone est liée à de multiples facteurs comme : la mise
en place d’une zone d’aménagement concertée, la réalisation de logements et
de parcelles viabilisées par les promoteurs immobiliers.Il faut aussi noter les
différentes opérations d’extension et de lotissement entreprises dans la
commune par les autorités municipales et la rente de situation dont elle
bénéficie du fait de sa proximité avec la capitale.
Cependant, il faut reconnaître que cette urbanisation cache bien d’autres
réalités dont une forte spéculation foncière, conséquence d’une gestion
foncière non maîtrisée du fait de la multiplicité des acteurs et d’une demande
sans cesse croissante en logements et parcelles.
14
Problématique
L’extension spatiale des villes constitue de nos jours l’une des caractéristiques
essentielles de l’urbanisation en Afrique ;même si elle demeure encore un
continent fortement rurale.
Au Sénégal, le phénomène est plus visible dans une ville comme Dakar avec
des extensions considérables vers de nouvelles zones comme Dalifort, Mariste,
Keur Massar et Mbao.
L’occupation de ces sites résulte d’une part d’une demande sans cesse
croissante en logements dans la capitale et d’autre part de la disponibilité de
réserves foncières dans ces sites.
La commune d’arrondissement de Mbao située à la porte d’entrée de Dakar
dispose de certains atouts dont une desserte satisfaisante en infrastructures de
communication et d’une disponibilité de réserve foncière propice à des
extensions. C’est ainsi qu’elle a été choisie en 1992 par l’Etat du Sénégal
comme site devant abriter le projet de la zone d’aménagement concertée.
La mise en place de la ZAC a enclenché une dynamique comme l’occupation
d’anciennes zones de cultures au profit de l’habitat.
Mais, il faut rappeler que les premières extensions ont été l’œuvre des
populations suite à l’avancée de la mer dans les localités de Grand Mbao et
Petit Mbao.Les collectivités locales ont entrepris des lotissements administratifs
dans les dites localités de même qu’à Keur Mbaye Fall. Ces extensions ont
occasionné des recompositions spatiales importantes avec une reconversion
totale de toutes les zones de cultures en zones d’habitat .
Cependant la question foncière a été centrale dans le processus d’extension
puisq’étant leur support. L’utilisation de l’espace étant intimement liée à la
15
gestion foncière, son analyse ne pourrait être ignoré par l’étude. Au Sénégal la
gestion foncière relève de textes législatifs comme la Loi sur le Domaine
national (loi 64-46) et la loi 96-07 et le décret 96-1130. Malgré l’existence de
tous ces textes, les pratiques coutumières persistent toujours. La cohabitation
de ces pratiques aux lois modernes occasionne souvent des conflits entre les
acteurs.
Objectif de l’étude
Ce travail poursuit un double objectif dont le premier est de montrer comment les
opérations urbaines ont pu recomposer l’espace de la commune d’arrondissement
de Mbao.
Le deuxième est de montrer que le transfert de compétences en matière domaniale
aux collectivités locales n’a résolu qu’en partie les problèmes fonciers tant en milieu
urbain que rural.
Pour aborder ainsi la question des extensions spatiales et les enjeux fonciers dans
la commune d’arrondissement de Mbao nous avons dégagé les hypothèses
suivantes.
H1 : les extensions urbaines ont recomposé l’espace de la commune
d’arrondissement de Mbao
H2 : le transfert de compétences en matière de gestion des domaines a
causé plus de problèmes qu’il en a résolu.
La vérification de ses hypothèses a permis d’aboutir aux résultats qui sont
présentés en deux parties. La première partie traite de l’expansion spatiale de
la commune. Il s’agit dans cette partie de présenter la commune dans son
ensemble, ensuite d’analyser les extensions spatiales en rapport avec les
16
opérations urbaines à travers une interprétation des photographies aériennes
de 1982,1997et 2002 et enfin analyser l’impact de ces extensions dans
l’urbanisation de la commune.
La deuxième partie quant à elle est consacrée à l’analyse de la gestion foncière
dans la commune.
17
Méthodologie
Le choix de la recherche s’est porté sur la commune d’arrondissement de Mbao en
raison des recompositions spatiales et sociales observées ces dix dernières années
et aussi de la fréquence des conflits fonciers dans la zone.
La méthodologie s’articule autour de deux volets :La recherche bibliographique et les
enquêtes de terrains.
-La recherche bibliographique
Elle occupe une place importante dans tout travail d’étude et de recherche. Elle
constitue la première étape après le choix du thème de l'étude et aboutit à la mise au
point de la synthèse bibliographique. Nous avons, à cet effet, visité les bibliothèques
de l’UCAD, l’ENEA et l’UGB et les centres de documentation de la Maison des élus
locaux, de la section de géographie de l’UGB, du Dess ADT de l’ENEA, de la DUA 2,
de la Direction de la prévision et la statistique, le service des domaines et les
services techniques de la ville de Pikine.
L’objectif dans cette étape était de collecter le maximum d’informations sur les
thèmes de l’urbanisation, de la décentralisation et de la gestion foncière mais aussi
des informations en rapport avec la zone d’étude.
C’est ainsi que, plusieurs ouvrages comme « Espaces disputés en Afrique
noire :Pratiques Foncières locales » de E.le.Bris, E.le.ROY et B.Crousse, « Droit
des terres du Domaine national et Domaine de l’Etat au Sénégal :les textes et la
jurisprudence » de M Doudou Ndoye ont été utiles dans la compréhension de la
gestion foncière. Mais en ce qui concerne les mémoires consultés celui de Roukiatou
Sissano intitulé « Problématique de la gestion en milieu urbain : cas de la commune
d’arrondissement de Yoff » (Bibliothèque ENEA) a été d’un grand apport dans
2 Direction de l’urbanisme et l’architecture
18
l’orientation de l’étude puisque la commune d’arrondissement de Yoff présente
beaucoup de similitude avec celle de Mbao notamment en matière d’occupation du
sol.
-Les enquêtes de terrains
L’enquête exploratoire
Parallèlement aux lectures, les enquêtes exploratoires (entretien semi directifs) ont
été menées en direction d’un certain nombre d’acteurs à savoir : les promoteurs
immobiliers, les directeurs du service des domaines, de l’urbanisme, de la ville de
Pikine, les autorités décentralisées, les propriétaires traditionnelles (autorités
coutumières et religieuses) et les leaders d’associations de populations.
Avec ces différents acteurs, nous nous sommes entretenus sur les problématiques
de la gestion foncière et de l’urbanisation dans la commune.
L’objectif dans étape était de recueillir leur vison sur ces questions et aussi de
mesurer leur degré d’implication sur la gestion de ces questions.
L’enquête proprement dite
Elle s’est fait par une descente sur le terrain pour se rendre compte de la situation
effective. Pour cela, en plus de l’expérience que nous avons de la commune en tant
que résident, nous avons essayé de rencontrer les populations.
Le recueil des informations s’est déroulé auprès des chefs de concessions dans les
villages traditionnels et les nouveaux quartiers.
Nous avons confectionné à l’intention de ces chefs de concession un questionnaire.
Notre population de base a été le nombre de ménages identifiés par la DPS dans le
recensement de 2002. Il faisait état de 3126 ménages répartis dans 2650
concessions.
19
À partir de cette base de sondage, nous avons construit un échantillon de 1/25 de la
population totale soit 106 personnes sur les 2650 concessions que compte notre
population.
Les outils utilisés
Dans notre étude, trois outils ont été utilisés : les guides d’entretien, le questionnaire
l’observation et les entretiens informels ceci pour recueillir des données quantitatives
et qualitatives
*Les guides d’entretien :
Ils ont été administrés aux autorités locales, aux responsables des services des
domaines, aux promoteurs immobiliers, aux représentants des associations des
populations et les autorités coutumières.
*L’observation
En assistant à des réunions, des rencontres formelles ou informelles, des
discussions entre acteurs, nous avons pu recueillir là également, des informations
que les outils formels ne permettaient pas d’avoir.
*Le traitement des données :
Pour traiter les données recueillies durant la recherche, nous avons utilisé les
logiciels Excel (tableaux et graphiques), Word (traitement de texte) ainsi qu’ArcView
3.2 (cartes).
*La réalisation des cartes
Cette étape a été concrétisée grâce à un stage effectué à la Direction des Travaux
Géographique et cartographiques pour une période de trois mois.
Elle s’est déroulée en trois phases :
20
. Acquisition des données
Elle a consisté en une recherche de photographies aériennes ou d’images,
satellitaires couvrants la zone d’étude au minimum sur trois dates différentes.Ainsi
des photographies des années 1982 à l’échelle du 1/6000 et 1997 à l’échelle du
1/20000 ont pu être mis à notre disposition par la DTGC et comme cette structure ne
dispose pas d’images récentes de la zone .Nous nous sommes dirigés vers la
Direction Régionale du Cadastre pour acquérir des orthophotos de la Région de
Dakar datant de 2002.
. Le traitement des données
Pour effectuer ce travail il a fallu d’abord convertir les photographies aériennes de
1982 et 2002 en numériques pour ensuite les géoréférencer (faire correspondre les
coordonnées image ligne colonne aux coordonnées réelles sur le terrain (XY)) à
l’aide d’un logiciel nommé WASY, les orthophotos étaient déjà géoréférencées .
Et la numérisation a été réalisée avec le logiciel ARC VIEW 3.2 .L’échelle du 1/5000
a été choisie. La numérisation a consisté à représenter tous espaces visibles sur les
photos associés à une base de données.
. Analyse des résultats
Elle a été effectuée toujours sur ARC VIEW pour superposer les cartes obtenues
après la numérisation afin de ressortir les différents changements sur des cartes et
des tableaux représentants les matrices de changement qui ont été réorganisés sur
Excel pour avoir des diagrammes représentants l’occupation spatiale de la
commune.
3-2. Difficultés rencontrées au cours de la recherche
Elles sont nombreuses, mais nous retiendrons essentiellement les plus importantes :
21
- Le peu de temps que certains acteurs ont accordé aux entretiens n’a toujours pas
permis une discussion approfondie.
-L’indisponibilité de certaines données chiffrées sur l’auto construction.
-L’absence de photographies aériennes et d’images satellitaires datant de 2004 et
couvrant la zone d’étude.
-La rétention d’informations surtout celles qui sont liées au foncier par les autorités
municipales.
-L’absence d’étude spécifique sur Mbao.
On doit mentionner que la recherche effectuer ne peut être considérée comme
terminer en raison de l’importance des dynamiques actuelles qui sont sujettes à
variation.
22
PREMIERE PARTIE : La commune
d’arrondissement de Mbao :Une Ville
en pleine expansion
23
Chapitre I: PRESENTATION DE LA COMMUNE
D’ARRONDISSEMENT DE M’BAO
1.1 Les Données Géographiques
Comprise entre les longitudes 17°18 et 17° 22 Ouest et les latitudes 14°44 et
14°46 nord la commune d’arrondissement de Mbao est située à l’extrémité Est
de la ville de Pikine.
-Son relief est essentiellement plat avec par endroits des formations dunaires et
des dépressions. Du point de vue pédologique, les sols ferrugineux tropicaux
ou « sols diors » prédominent dans presque tout le territoire communal.Ils sont
localisés dans les zones de Keur Mbaye Fall et extensions, Kamb et extensions
et quelques quartiers de Grand Mbao. Dans les zones dépressionnaires, on
note la présence de sols bruns favorables à l’agriculture.
Quant aux formations marno -calcaires et argileuses, elles sont localisées dans
les cités Sipres 5, Ndèye Marie (Grand Mbao) et Capec (extrémité nord de la
zac). L’imperméabilité de ces formations entraîne beaucoup de problèmes
d’assainissement dans ces quartiers surtout en période hivernale.
Les formations dunaires sont constituées de sols minéraux. La commune
d’arrondissement de Mbao dispose d’une frange maritime d’environ 20km. C’est
la raison pour laquelle, elle est souvent confrontée aux phénomènes de dérives
littorales avec une avancée de la mer estimée à 1.5m par an.
24
La végétation
La commune d’arrondissement de Mbao abrite le plus grand massif forestier de la
région de Dakar. Elle a été érigée en forêt classée par l’arrêté de classement
N°972/SEF du 7 Mai 1940 qui l’institue en Forêt péri urbaine.
Elle couvre une superficie de 771 hectares et constitue le seul poumon vert de
l’agglomération dakaroise en dehors du parc forestier de Hann.Les espèces
dominants sont l’anacardier, l’eucalyptus, le prosopis, le filao etc…
Aujourd’hui cette forêt fait l’objet de convoitise de la part des promoteurs
immobiliers, des collectivités locales et de l’Etat. L’extension des zones d’habitat
participe à la destruction du couvert végétal.
D’autres espèces sont aussi présentes dans la zone, celles des rôniers, des
baobabs (adansonia digitata).
Ces espèces sont en voie de disparition du fait de l’urbanisation accélérée de la
zone.
L’Hydrographie
En plus de l’océan Atlantique dont elle bénéficie grâce à sa position, la commune
d’arrondissement de Mbao dispose d’un marigot alimenté par les eaux pluviales
et les eaux de mer. Ce marigot était permanent, mais avec la sécheresse des
années 70,il s’est asséché et seule la partie occidentale a survécu.
Aujourd’hui sa remise en eau est envisagée par le projet PASDUNE3.
Il faut aussi signaler la présence de quelques mares en période pluvieuse dans
la forêt et une nappe phréatique affleurante dans tout l’espace communal.
3 Programme d’action pour la sauvegarde et le développement urbain des Niayes et zones vertes de Dakar
25
Sur le plan administratif,
la commune d’arrondissement de Mbao est située dans le département de
Pikine et plus précisément dans l’arrondissement de Thiaroye.
Avec le décret 96-745 du 30 août 1996 portant création des communes
d’arrondissement dans les villes de Pikine, Dakar, Guediawaye et Rufisque ; la
Ville de Pikine a été divisée en 16 communes d’arrondissement dont la
commune d’arrondissement de Mbao. Selon toujours le même décret en son
article 4 la commune d’arrondissement de Mbao est limitée :
Au Nord de l’extrémité Ouest du périmètre de reboisement en suivant la limite
Nord, puis la limite orientale jusqu’au débouché de la piste qui longe le sud du
centre émetteur aéronautique civil, puis celle-ci jusqu’à la limite occidentale du
département de Rufisque. (cf. carte n°1)
A l’Est : limite occidentale du département de Rufisque de la piste qui passe au
sud du centre émetteur aéronautique civile jusqu’à la mer en passant par la
route qui dessert la cité Capec à partir de la route nationale n°1 jusqu’à son
intersection avec la route des cap des biches, puis celle ci jusqu’au foyer de
charité. Ce dernier est compris dans le périmètre de Mbao.
A l’Ouest : de la mer en longeant le mur de la zone franche industrielle à
l’intersection de la bretelle pénétrante de petit Mbao avec la RN1.
La RN1 jusqu’à la transversale de la limite occidentale du périmètre de
reboisement de Mbao.
Au Sud : le littoral de la limite départementale de Rufisque à la limite
occidentale du village de Mbao.
26
Sur le plan spatial :
Elle occupe plus 21% de la superficie du département de Pikine (cf diagramme n°1).
La commune d’arrondissement est répartie en plusieurs sous zones (cf. carte n°2).
La première sous zone, Petit Mbao, est composée de deux sous quartiers contigus :
Le village traditionnel lébou de Petit Mbao,
Le quartier Peul ga, un sous-quartier à population majoritairement peul
Petit Mbao extension, ainsi que les nouvelles cités dont Diagnenar et Promocap.
Grand Mbao, situé lui aussi en bordure de mer constitue la deuxième sous zone. Il
compte un village traditionnel, les cités Ndèye Marie, Sipres 5, Grand Mbao
extension et les « Villas Baobab » qui sont à l’état de projet.
Le village compte six quartiers : le quartier de Thiékène, le premier quartier de Mbao
et qui a été rasé en partie par la mer. Ce quartier a donné naissance aux quartiers
de Ndiobène, Fass, et Médine, le quartier Ndoyenne qui a donné naissance au
quartier lamsar, les quartiers Ndiobène et Fass.
Entre la sous-zone de Petit Mbao et celle de Grand Mbao se trouve un îlot
dénommé « Gokh ».
La troisième sous zone est située le long de la route nationale, et comprend :
Le village de Keur Mbaye Fall, comprenant des deux côtés de la route nationale,
Keur Mbaye Fall village au nord et Keur Mbaye Fall extension au sud, le village de
Kamb entre la forêt classée et Keur Mbaye Fall, Mbao Villeneuve et la zone de
lotissement de Médina Mbao gare Mbao .Ce dernier compte plusieurs sous
quartiers : Médina Mbao gare, Cité Saba, Rue 10, et Darou Salam.
Et enfin une quatrième zone qui concerne la Zone d’aménagement concertée avec
les Cités Mame Sira, SDV, Asecna, Police, Saka Salvador et Sagef .
27
28
30
Diagramme n°1 :Répartition des superficies des communes
d’arrondissement du Département de Pikine
Source :Direction Aménagement du territoire 1996
31
1.2 Les Données historiques
1.2.1 : Les villages traditionnels de Grand Mbao et Petit Mbao
Le processus de création des villages traditionnels est souvent lié à la
nécessité de trouver de nouvelles zones d’activités face à un
accroissement démographique et est le résultat de pérégrinations
successives entre plusieurs sites à la recherche de terres fertiles. Il peut
cependant être lié à des événements conjoncturels (épidémie de peste,
construction de la route nationale ...) comme cela a été le cas de certains
villages de Mbao.
Le peuplement a connu plusieurs vagues et il est souvent difficile de
s’accorder sur la primauté entre les différentes familles, l’historique étant
souvent lié à la personnalité du narrateur. Petit Mbao , le premier village de
Mbao fait partie des premiers villages lébous de la région du Cap-Vert bien
avant Yoff avec des populations venues de Djander.
Le village de Petit Mbao a donné naissance à Grand Mbao vers 1700.
Et d’après l’anthropologue George Balandier dans son ouvrage4 rédigé
avec Pierre Mercier, le village de Mbao a occupé plusieurs sites nommés
Thiouroune, un village aujourd’hui disparu et qui se situait près de l’actuel
centre émetteur de Rufisque. Ensuite il s’est déplacé à Apgal autre village
disparu qui se trouvait plus à l’ouest prés du village actuel de Keur Massar.
Le village de Apgal fut transféré à 4 km environs au sud. Enfin à la suite
d’une épidémie de fièvre jaune qui s’est abattue en 1779 sur la presqu’île et
pour une retraite spirituelle, Mbao Seck déplace le village de Apgal vers le
4 Particularisme et Evolution : Les pêcheurs lébous du Sénégal Saint Louis IFAN 1952
32
sud et lui donne son nom. La proximité de l’océan a aussi été déterminante
dans le choix du site.
1.2.2. LES VILLAGES DE KEUR MBAYE FALL ET KAMB
Ces villages sont plus récents que Grand Mbao et Petit Mbao. En effet,
Keur Mbaye Fall est né vers 1921 suite aux travaux de la route nationale
n°15. À l’époque, alors Mbaye fall chef de chantier venu de Saint Louis
donna son nom au village qui selon certaines sources portait le nom de
« Kippou Mbao » .Ce site constituait une zone privilégiée des immigrants
venus des régions de l’intérieur et qui n’avaient pas les moyens de vivre
dans la grande métropole dakaroise. Ce village était partagé en deux
grands quartiers situés de part et d’autre de la nationale n°1 et Kamb6 situé
derrière la voie ferrée.
Il faut noter l’apparition du quartier Médina Mbao gare qui est un
lotissement privé.
1.3:Les Données Démographiques
La population de la commune était estimée en 1988 à 9855 habitants. Cette
population concernait les villages traditionnels de Grand Mbao, Petit Mbao ,
Keur Mbaye Fall et kamb .
Elle passe de 12730 habitants en 1996 soit une augmentation de 3000
habitants ; conséquences de l’implantation de nouvelles cités comme Ndèye
Marie, cité Saba et les extension de Médina Mbao gare .En 2002 la population
était de 26011 habitants soit un accroissement de plus de 13000 habitants
entre 1996 et 2002 avec une densité de 1495ht/km².Cette augmentation est
5 Route desservant Dakar Rufisque6 Trou en wolof
33
liée à une implantation massive d’opérations immobilières dans la commune,
à l’extrême pression foncière dans l’agglomération dakaroise et la faiblesse du
coût des parcelles dans la zone. Si cette tendance actuelle se poursuit la
population atteindra les 30000 habitants en 2007 .Et avec les projets
immobiliers Mbao Villeneuve, Mbao BaoBab et l’occupation totale des
lotissements administratifs de Grand Mbao , Petit Mbao , Keur Mbaye Fall et
de ZAC la population avoisinerait d ’ici 2015 les 200000 habitants.
La population de la commune était à majorité lébou surtout dans les villages
traditionnels de Grand Mbao et Petit Mbao. Quant aux villages de Kamb et
Keur Mbaye fall la population était plus hétérogène avec des wolofs, des
Sérères, des Toucouleurs et des Diolas .L’implantation des nouvelles cités a
occasionné un brassage ethnique surtout dans les villages traditionnels
lébous qui jusqu’alors étaient repliés sur eux-mêmes.
34
Diagramme n°2 :Evolution de la population de 1988 à 2002
Sources : DPS, recencement général sur la population années 1988 et 2002 et prévisions
de 1996
35
CHAPITRE II:L’extension spatiale de la commune :Analyse des
opérations urbaines et de l’évolution du bâti
A : Les opérations urbaines
2.1 : Les lotissements
2.1.1 : Le lotissement du quartier de Médine :
L’occupation du quartier de Médine est liée à l’extension des quartiers
de Tiékène et Ndiobène d’une part et d’autre part à l’accroissement
démographique avec l’arrivée de migrants venus des régions intérieures
comme Diourbel et Kaolack.
Les premiers occupants du quartier étaient constitués en majorité de
populations venues à la recherche du travail dans la capitale
sénégalaise. C’est ainsi que certaines se sont installées dans le village
de Grand Mbao. Ce village était à l’époque une zone d’activité agricole
et de pêche. Ces populations étaient employées par les autochtones
pour les travaux champêtres.
Dans les années quarante, Abdou Ndiaye « lamane »( gestionnaire des
terres dans la société traditionnelle wolof ) octroie une dizaine de
parcelles à ses ouvriers agricoles afin de faciliter leur intégration
sociale dans le village . Les parcelles leur étaient cédées moyennant la
somme de soixante-quinze milles francs CFA. Les premières habitations
étaient réalisées avec des matériaux de récupération d’où le nom de
cité « baraques » donné à ce quartier à l’époque.
Après l’installation de ces premiers occupants, le propriétaire Mamadou
Diagne dont le terrain est immatriculé à son nom avec les titres fonciers
36
5412 DG et 6439 DG effectue le morcellement du quartier en 1946.
Cette opération est plus liée à l’augmentation de la demande en
logement dans la zone et des prix qui passent de 75000 FCFA à
200000 FCFA et 400000 FCFA la parcelle de 300m² et 400m².
Sur le plan urbanistique Médine était en avance sur les autres quartiers
traditionnels avec un tracé régulier des rues facilitant son accessibilité.
2.1.2 : Le lotissement du quartier de Gokh
Contrairement à Médine, Gokh est plus récent. Son occupation date de
1989.Le quartier est implanté sur un terrain du domaine national.
En plus de la loi de 64-46, le système traditionnel persiste toujours dans
la gestion foncière. C’est dans cette logique que le terrain a été morcelé
par une tierce personne qui a déclaré que le terrain appartenait à ses
parents, parce que se sont eux qui l’exploitaient. Et, pour ce dernier, le
terrain lui appartenait et légalement ; ce n’était pas le cas d’après l’article
premier de la loi de 64-46 du 17 juin 1964.
Ce lotissement ne respectait pas les normes et les règles en vigueur,
mais cela n’empêchait pas au soi-disant propriétaire d’effectuer la
vente de ces parcelles. Le quartier n’a été raccordé aux réseaux d’eau et
d’électricité qu’en 1992 ; les équipements collectifs et infrastructures de
communication (école, poste de santé, routes) sont quasi inexistants
dans le quartier.
Avec l’élaboration du plan directeur d’urbanisme de la commune
d’arrondissement, le quartier est classé zone à régulariser.
Cette régularisation doit découler d’abord d’une immatriculation dudit
terrain par l’Etat à son nom avant de le céder à la collectivité locale pour
37
permettre aux habitants dudit quartier de disposer de titres de
propriété, puisque actuellement des actes de vente établis par le
vendeur sont les seules pièces justificatives dont disposent ces
populations pour prouver que ces parcelles leur appartiennent.
2.1.2 : Le lotissement de la zone d’extension de Grand Mbao et Petit
Mbao
La création d’un lotissement est soumise à autorisation administrative et
doit être effectuée dans le respect des plans et schémas d’urbanisme.
Ce rappel nous permet d’expliquer le lotissement de la zone d’extension de
Grand Mbao et Petit Mbao.
En effet l’extension de ces villages fait suite à l’avancée de la mer dans
ses sites. Ces villages sont souvent confrontés aux phénomènes de
dérives littorales qui occasionnent la plupart du temps des destructions de
plusieurs logements dans ces villages. En 1993, à la suite d’une visite des
sites après le passage d’une violente houle, le ministre de l’urbanisme
d’alors rend compte à ses supérieurs de la gravité de la situation. La
décision des autorités était de reloger les populations sinistrées dans
d’autres zones. Le décret 93-523 du 27 avril 1993 est venu instituer « les
villages traditionnels de Grand Mbao et Petit Mbao, zone spéciale
d’aménagement, ordonnant l’élaboration d’un plan d’urbanisme de détail
pour la zone considérée et instituant des mesures de sauvegarde, fixant
les limites de la zone d’extension des dits villages ».
38
D’ après l’article 4 dudit décrets la zone d’extension est délimitée ci
après :
A l’Est, par la route de Grand Mbao ;
A l’Ouest, par la route de Petit Mbao ;
Au Sud par la ligne électrique à haute tension ;
Au Nord par une parallèle à la ligne électrique, située à trois cent cinquante
mètres de celle-ci
La zone d’extension couvre une superficie de 60 hectares dont 57 habitables
et les 3 hectares constitués par le marigot de Mbao. Elle est comprise dans
les 650 hectares réservés à la zone franche industrielle de Dakar.
Dans le but d’attirer les investisseurs, l’Etat avait mis en place la zone
Franche industrielle de Mbao, où les entreprises pouvaient venir s’implanter et
bénéficier d’un certain nombre d’exonérations fiscales.
C’est ainsi que l’Etat du Sénégal avait exproprié ses 650 hectares pour cause
d’utilité publique. Mais depuis l’implantation de Z F I seuls les 60 hectares
ont été occupés. L’Etat rétrocède le reste aux anciens propriétaires et gère les
terrains appartenant à son domaine et au domaine national.
La zone d’extension était essentiellement constituée de terrains du domaine
national, du domaine de l’Etat. Après l’affectation du terrain à la commune,
le lotissement fut entrepris par les autorités municipales en 1998.
Avec la loi 96-07 portant transfert de compétences aux collectivités locales,
l’Etat a délégué neufs domaines de compétences aux collectivités locales y
compris l’urbanisme et les domaines.Le décret 96- 1138 portant application
de la loi de transfert de compétences aux collectivités locales en matière
d’urbanisme et d’habitat confère aux collectivités locales le droit de procéder
39
à des opérations de lotissement sur leur territoire en collaboration avec les
services de l’Etat.
Selon l’arrêté n° 203 MV/ D.S.T du 02 octobre 1998 de la ville de Pikine, le
lotissement administratif de la zone d’extension des villages de grand Mbao
et Petit Mbao comporte : 1349 parcelles à usage d’habitation de
contenance graphique de 150 m² ;
1 centre islamique de 7705 m²
1 centre islamique avec mosquée 2850 m²
1 école élémentaire de 8142 m²
1 marché de 13275 m²
1 lycée de 11500m²
2 centres de santé de 2409 m²
1 stade omnisports de 27025 m²
7 places publiques de 4091 m²
1 réserve administrative de 16020 m²
Le lotissement ainsi définit, une commission d’attribution est mise en
place en conformité avec le décret 97-1130 de la loi 96 –07 du 22 mars
1996 qui exige la présence des représentants des populations dans la
commission d’attribution.
Pour l’attribution, la commission a retenu les critères suivants
-Chef de ménage originaire ou résidant dans les villages depuis au moins 25
ans
-Célibataires originaires ou résidants au moins 25 ans
- Originaires non résidants ou expatriés depuis 25 ans
- Immigrés installés dans la zone depuis plus de 10 ans.
40
Ces critères avaient pour but de permettre à une large proportion de la
population d’acquérir une parcelle.
Ces parcelles leur étaient cédées à titre gratuit, et la distribution n’a été
effective qu’en 1999, période pendant laquelle les bénéficiaires de ces
parcelles ont reçu des arrêtés municipaux confirmant la mise à
disposition des parcelles. Mais, il faut dire que jusqu’à présent la
procédure n’est pas encore achevée pour des raisons politiques, la
commission d’attribution ne s’est toujours pas réunie pour approuver le
procès-verbal d’attribution afin de permettre aux bénéficiaires des
parcelles de disposer d’acte administratif.
L’acte administratif est un document qui confirme la mise à disposition
d’une parcelle et il est délivré par le maire de la ville après approbation
du gouverneur de la région. Il permet à son détenteur d’introduire une
demande de bail . L’occupation de la zone n’a été effective qu’en 2001
avec l’édification des premières maisons.
L’adduction en eau et électricité de la zone date de 2003. Cependant
l’extension a connu quelques problèmes : les zones réservées aux
infrastructures et équipements ont été transformées en zone d ‘habitat
et beaucoup ont changé de vocation. C’est le cas de l’emplacement de
l’actuel lycée où était prévu le stade omnisports.
Le lotissement de la zone d’extension de Grand Mbao et Petit Mbao a
permis la création d’un nouveau quartier qui a changé l’armature des
villages tant sur le plan urbanistique que culturel.
41
Aujourd’hui, nous en sommes plus encore ici à une phase de
déploiement spatial qu’à une phase de densification massive de l’habitat
telle qu’observé dans la zone de Keur Mbaye Fall.
2.1.4 : Le lotissement de la zone d’extension de Keur Mbaye
fall
Le lotissement de la zone de Keur Mbaye Fall extension était plus lié à
un besoin de satisfaire la demande en infrastructures de la localité
d’une part et d’autre part à un souci d’appropriation de l’espace par la
collectivité locale du fait de l’affluence des promoteurs immobiliers dans
la zone. Si l’extension des villages de Grand Mbao et Petit Mbao
résulte d’un décret présidentiel ; alors celui de keur Mbaye fall est venu
se greffer à ce dernier. L’extension ainsi faite le maire de la ville de
Pikine entreprend le lotissement de la zone. Ce lotissement a
occasionné beaucoup de conflits que nous analyserons dans le chapitre
sur la gestion foncière. Au départ le lotissement concernait une
superficie d’environ 9ha inclus dans le TF 437 DP appartenant à l’Etat
dont 220 logement et 12 équipement collectifs prévus ensuite une
superficie de 55ha fut rajoutée à la première phase avec un total de
1384 parcelles dont 32 équipements inclus enfin un surplus de 440
parcelles avec une superficie de 3060 pour une réserve administrative ,
deux postes de santé (4225m²) , quatre lieux de culte( 5900m²) deux
42
collèges d’enseignement moyen (7650m²) , deux écoles
primaires(4100m²) , une institut franco arabe ( 1500m²) ,un centre socio
éducatif (1200m²) et un terrain de sport de 2800m² est venu s’accoler au
1600 parcelles du premier procès verbal pour donner un total officiel de
240 parcelles . Cependant sur les 60870 m² prévus pour abriter ces
équipements seuls 3825 m² abritant le collège d’enseignement moyen et
2050 m² pour l’école primaire Keur Mbaye Fall 3 n’ont pas été occupés
par des habitations. Ces espaces ont été morcelées et vendus d’une
part par certains élus avec la complicité d’agents municipaux et d’autre
part avec des membres d’une famille qui réclament la paternité de ces
terrains puisque le titre foncier n°147 DP abritant le lotissement
appartient à leur ancêtre et en tant qu’ héritiers le terrain leur revenait de
droit et selon les sources officielles le titre foncier en question a été
exproprié par l’Etat pour l’installation de la Zone Franche Industrielle et
le dédommagement a été effectué depuis , thèse que réfute la famille
concernée . Face à l’ampleur du conflit un compromis a été trouvé entre
le maire de la ville et la famille avec l’attribution de 170 parcelles à ces
derniers qui au lieu de se limiter à ce nombre ont vendu des zones
destinées à abriter des équipements et amputer les routes.Ainsi pour
régulariser l’occupation du quartier 78 parcelles ont été démolies par les
autorités de la ville parce que, pour ces dernières ces parcelles étaient
soit sur l’emprise des voies de communication ou sur des terrains
réservés aux équipements collectifs . En plus les populations se sont
senties lésées dans la distribution des parcelles puisque pour elles la
majorité des parcelles étaient octroyées à des personnes étrangères à
43
la localité et des coopératives d’habitat alors que l’objectif était de fournir
aux habitants surtout les jeunes de la localité de Keur Mbaye Fall
d’accéder au foncier. Mais contrairement aux attributaires du
lotissement de Grand Mbao et Petit Mbao ceux de Keur Mbaye Fall
disposent d’acte administratif et certains ont déjà reçu leurs baux.
Actuellement Keur Mbaye Fall extension constitue l’un des quartiers où
les recompositions spatiales sont plus visibles dans la commune
d’arrondissement.
Ce lotissement a eu comme conséquence aussi une augmentation des
transactions foncières entre la période 2000 à 2004 avec la conversion
de certaines populations en courtiers. La plupart de ces ventes sont
effectuées de manière informelle c’est-à-dire en l’absence d’un
notaire.
2.2 : Les opérations immobilières privées
La politique définie par les pouvoirs publics en matière d’habitat a
essentiellement consisté à promouvoir la production de logements et
de parcelles pour le plus grand nombre de populations. Elle visait
également à la réglementation et à l’utilisation rationnelle de l’espace
urbain.
La Sicap créée en 1950 et la SNHLM (1960) , ont été pendant
longtemps les instruments privilégiés de l’Etat dans la mise en œuvre
de sa politique d’habitat planifié avec l’appui de la Banque Mondiale .La
création de la BHS est venue compléter le tissu des structures mises
en place par l’Etat pour soutenir la production de logements sociaux.
44
Toutefois, l’importance de la demande et le désengagement progressif
de l’Etat du fait des politiques d’ajustement structurel des années 80
ont entraîné l’arrivée du secteur privé dans la production de logements
et de parcelles viabilisées à côté des sociétés immobilières publiques.
Les sociétés immobilières privées ont permis la production de plusieurs
milliers de logements et de parcelles viabilisées surtout 1990 à nos
jours.
2.2.1 : La Cité Ndèye Marie
Cette cité constitue la première opération immobilière privée mise en
place en 1996 dans la commune d’arrondissement de Mbao ( cf. .carte
n°3). La société FTH a mis en place dans la zone de Grand Mbao un
parc immobilier de 250 logements sur une superficie de 8 ha.
La cité est implantée sur le titre foncier n°375 DP, les logements étaient
cédés à 5 millions de FCA. Cette cité est confrontée à des problèmes
d’assainissement puisque étant implanté dans un site constitué
essentiellement de formations calcaires entraînant l’inadéquation du
système des fosses septiques, l’impraticabilité de certaines routes en
période pluvieuse. Au niveau des infrastructures la cité ne dispose que
d’une école primaire qui a été construite par l’association des habitants
de la cité. Aujourd’hui les habitants de la cité ont intenté un procès en
justice le promoteur pour lui réclamer un système d’assainissement
collectif plus adéquat ; en plus de ces problèmes d’assainissement il y’a
aussi l’apparition de fissures au niveau des maisons du fait de la
45
présence de calcaires et la zone est un réceptacle des eaux de pluie du
village de Grand Mbao pour ensuite s’acheminer vers l’océan.
L’implantation de la cité a occasionné une augmentation de la
population de plus de 2000 habitants.
2.2.2 : La Cité Sipres 5
Face à la demande accrue en logements et la rareté de réserves
foncières dans la ville de Dakar la Sipres est venue implanter dans le
village de grand Mbao prés du Cap des Biches une cité de 1580
logements des commerces et équipements sur une superficie de
22ha61a36ca . Les logements étaient repartis en 5 types.Le terrain a
été octroyé par l’Etat du Sénégal au promoteur.La cité est implantée sur
d’anciennes zones de cultures où les populations de Grand Mbao
pratiquaient la culture du gombo et de l’oseille. Les prix appliqués par la
Sipres étaient excessivement chers excluant une frange importante de
la population, ces prix ne participent pas à la promotion de l’habitat
social, la cité est aussi implantée dans une zone de calcaire même si
on a procédé à l’extraction de ce calcaire avant les constructions mais
les bâtiments ont commencé à se fissurer avant l’achèvement même
des travaux. L’édification de cette cité participe à la densification du bâti
dans la zone de Grand Mbao . Son occupation effective date de 2002 et
actuellement tous les logements sont occupés.
46
L’implantation de ces deux cités dans le village a occasionné une
forte spéculation foncière et l’arrivée de nouveaux promoteurs
immobiliers comme c’est le cas de Valeur Plus avec le projet des Villas
baobab et la Syprom.
47
48
2.3 : Les opérations immobilières publiques
2.3.1 : La zone d’aménagement concertée de Mbao Gare
Pour faciliter l’accès au logement, endiguer les occupations irrégulières et
l’habitat spontané surtout dans les zones périurbaines que la zone spéciale
d’aménagement de Mbao gare a été instituée par le décret 91857 du 27 Août
1991.Ce décret instaure les mesures de sauvegarde sur l’ensemble de
l’assiette du projet et ordonne l’élaboration du plan d’urbanisme de détail. Ce
plan approuvé par le décret 92-1035/MUH/DUA du 30 juin 1992 délimite une
zone de 650 ha répartie en une zone de remembrement où l’on note une forte
concentration de titres privés (40%) ensuite une zone de restructuration
occupée par le village de Kamb (5%) et une zone d’urbanisation future ou Zac
sur les zones à dominante de terrains du domaine national et des titres de l’Etat
(55%).
L’objectif de cette opération selon les autorités étatiques était de contribuer à la
mise en œuvre des objectifs de la politique urbaine à savoir :
augmenter la production de terrains équipés afin de resserrer l’écart entre
l’offre et la demande et minimiser l’ implantation irrégulière à la périphérie de
l’agglomération dakaroise, fournir des services urbains de base,mettre en place
des mécanismes de financement des infrastructures secondaires par une
participation conjointe de l’Etat , des sociétés concessionnaires de réseau et
des bénéficiaires,
organiser l’accès aux terrains aménageable pour les promoteurs
immobiliers et les coopératives d’habitat
49
structurer le développement urbain et faciliter son organisation et son
administration,
dynamiser la concertation des acteurs de développement urbain sur des
points concrets : programmation des investissements, conception de quartiers,
mis en place des infrastructures.
La Zac de Mbao gare comporte une superficie de 380 ha répartie en trois
grandes opérations :
une opération nord est de 100 ha
une opération sud ouest de 100 ha aussi
une opération sud est de 180 ha
L’assiette foncière de la zone est constituée de 45% de terrains non
immatriculés soit 174 ha , 40% de titres de l’Etat (95ha) et 25% de titres
appartenant à des privés
La mise en œuvre du projet a été effective grâce à la coopération
internationale, notamment la Coopération Française à travers les « Fonds
d’aide à la coopération », ainsi que la convention Fac 129/91-Sen du 18 juin
1992 signée entre le gouvernement du Sénégal dans le cadre du Paddus.
La première tranche concernant une zone de 60 ha et après les travaux de
terrassement 40ha sont attribuées à 15 coopératives d’habitat et 20 ha à cinq
promoteurs immobilières .C’est ainsi que la CAPEC a reçu 8 ha pour implanter
une cité de 214 logements.La cité Capec a été la première à être édifiée dans
la Zac en 1995 ( cf. carte n°3) .Après l’implantation de quartier, un promoteur
du nom de Socidak est venu aussi avec l’édification d’une cité de 173
logements du nom de Mame Sira .Aujourd’hui la deuxième phase a démarré
avec la viabilisation de 340 ha qui sont attribués des promoteurs immobiliers et
50
à des coopératives d’habitat. La Zac a participé en partie à augmenter la plus
value foncière au niveau de la commune d’arrondissement de Mbao puisque
qu’avec tous les services et équipements beaucoup de personnes sont venues
s’installer dans la zone.
Cependant l’opération a été aussi jugée intéressante d’où sa duplication dans
six autres sites dont cinq dans les villes de l’intérieur (Thiès, Louga, Kaolack ,
Richard Toll et Saint louis ) et une autre à Dakar ( Diamniadio ) , avec cette
fois une place importante accordée aux collectivités locales dans la mise en
œuvre.
2.3.2 :Le projet Mbao Villeneuve
En effet, la SICAP dans sa mission de mettre en ouvre la politique de l’habitat
définie par l’Etat a initié dans la commune d’arrondissement de Mbao un projet
de 1600 logements.Mais il faut noter que l’assiette devant abrier le projet a fait
l’objet de plusieurs contestations. Le terrain appartenait au Périmètre de
Reboisement de Mbao et représentait plus de 6% de la superficie totale soit
40ha.
Et avec la poussée de l’ urbanisation et la pénurie de réserves foncières dans
l’agglomération dakaroise, l’Etat après le déclassement sur les 40ha attribue le
terrain à la SICAP .Cette dernière entreprit ainsi le terrassement du site
occasionnant ainsi la disparition de 40 ha de couvert végétal ; ce qui constitue
sur le plan environnemental une perte inestimable.
51
En plus du rôle d’atténuation des effets de la pollution atmosphérique qu’il joue
dans l’espace communal, le périmètre participait aussi à la régénération
d’espèces en voie de disparition et l’amélioration du cadre de vie pour ne citer
que cela.
Alors qu’aujourd’hui la protection de l’environnement demeure plus qu’une
nécessité face à la dégradation de la couche d’ozone, au réchauffement de la
terre, l’implantation de ce projet a suscité beaucoup de questionnement de la
part des associations de protection de l’environnement et même des
populations environnantes qui tiraient des bénéfices considérables avec
l’exploitation des produits tirés du périmètre de Reboisement.
Certes ce projet va contribuer à l’accélération du processus d’urbanisation
dans la commune, mais il ne va pas compenser les énormes pertes subies par
l’environnement.
52
B.Analyse de l’évolution du bâti
Des premiers villages traditionnels à l’implantation des cités, le bâti a connu
dans la commune d’arrondissement de Mbao des mutations considérables avec
des extensions spatiales, et des changements notoires dans le type d’habitat de
1982 à 2004.
2.6.1. La période 1982 à 1997 : une extension spatiale
modérée :
La superficie du bâti n’occupait que 116.78 ha soit 6.1% de la superficie
communale en 1982 ( cf. carte n°4 et diagramme n°3).Cette situation s’explique
par la présence encore de réserves foncières dans la périphérie immédiate de
Dakar à savoir dans les zones de Yoff, Ouakam et Dalifort et à cette époque
Mbao était plutôt considéré comme zone rurale raison pour laquelle beaucoup
de populations ne voulaient pas s’ y installer .
En 1997, la situation a commencé a évolué suite à son érection en commune
d’arrondissement et l’ implantation d’ opération immobilière dans la zone . Ainsi
la superficie occupée par l’habitat s’étendait jusque dans les zones de culture et
d’après la matrice de changement établie à cet effet ( cf.tableau n°1), 84.71ha
de végétation se sont transformées en zone d’habitat de même que 5.9 ha de
zone inondable .
53
Diagramme n°3:Occupation spatiale de la commune d’ arrondissement de Mbao des années 82, 97 et 2002
54
Tableau 1: Matrice de changement 1982/1997
1997
1982 Matrice de changement1982-1997
code végétation infrastructures hydrographie bâti plage
végétation 1486.98 42.10 1.46 84.71 1.14
infrastructures 0.00 43.50 0.00 0.00 0.00
hydrographie 16.55 0.70 107.79 5.90 4.38
bâti 0.00 0.000 3.23 64.49 5.58
plage 0.00 0.000 7.23 0.00 15.85
NB: en ligne date la plus ancienne
en colonne date la plus récente
Sources :Photographies aériennes 1982/1997.DTGC
55
56
57
L’implantation de la cité Ndèye Marie, l’occupation de la zone d’extension de
Keur Mbaye Fall, des quartiers de Darou Salam et Kamb Rue combinés à la
crise et la cherté du logement et de l’épuisement des réserves foncières dans
la capitale Sénégalaise et aussi de faiblesse du coût des parcelles qui variait à
cette époque entre 250000 et 500000FCA pour les 150m² dans la zone ont
été déterminants dans la reconversion de ses espaces de culture en zone
d’habitat. Le bâti représente en 1982 10,83% de la superficie communale.
Certes le bâti a connu une évolution considérable de 82 à 1997 mais l’essentiel
du territoire communal reste toujours occupé par la végétation soit 69,45% .
En plus le type d’habitat a subi des mutations ainsi d’un habitat traditionnel
propre des villages traditionnels est venu se greffer un habitat dit planifié
surtout dans les cités .Ce type d’habitat se caractérise par un respect des
plans d’occupation du sol, des normes de construction avec une utilisation
rationnelle de l’espace et un tracé régulier des trames contrairement à l’habitat
traditionnel qui est consommatrice d’espace et dont le tracé des rues est
irrégulier. L’introduction de l’habitat planifié dans la zone a aussi influencé le
type traditionnel ainsi beaucoup d’habitats précaires ont été transformés en dur
et la construction en hauteur venait ainsi être une la réalité surtout dans les
villages traditionnels de Grand Mbao et Petit Mbao.
Les habitants de ces localités sont restés jusque dans les années 90 pour
construire en hauteur puisque dans leurs croyances communes le géni des
villages étaient contre la construction en hauteur. Mais avec l’implantation des
nouvelles cités et l’augmentation des prix des parcelles, cette croyance a été
démystifiée.
59
L’augmentation de la superficie du bâti résulte aussi de la reconversion de
terres inondables en zone d’habitat. Le résultat de cette reconversion est ainsi
représenté par la carte n°5 obtenu grâce à la superposition des cartes
d’occupation du sol de 1982 et 1997. L’exemple du marigot en est un, en effet
avec l’assèchement du marigot dû au déficit pluviométrique, des spéculateurs
ont morcelé et vendu tout le lit naturel du marigot. Aujourd’hui avec le projet de
remise en eau du marigot toutes ses maisons sont menacées de démolition.
Cependant l’occupation de ces zones relève d’une part une méconnaissance
des textes par les acquéreurs et la recherche d’un profit facile par des
spéculateurs fonciers se réclamant propriétaires de ses espaces et d’un déficit
des moyens humains et matériels des services de l’urbanisme qui se devaient
d’assurer cette fonction de police en essayant d’éviter ses occupations
irrégulières . Aujourd’hui cette fonction est dévolue à la DSCOS qui est une
structure mise en place par le décret 2004-84 du 23 janvier 2004 et dont l’une
de ses objectifs est d’éradiquer les occupations et constructions irrégulières
sur l’ étendue du territoire. C’est une structure de prévention et de lutte contre
les occupations irrégulières, raison pour laquelle, un colonel de Gendarmerie
est mis à la tête de sa direction avec une vingtaine de gendarmes à sa
disposition .L’installation de cette structure ne fait que confirmer l’incapacité des
services de l’urbanisme dont cette mission relevée de leur compétence.
60
2.5 : De la période 1997 à 2002 : les extensions spatiales
importantes :
Durant la période 97-2002 la commune d’arrondissement de Mbao a connu des
extensions importantes (cf. carte n°6) .Cette extension est le résultat de la
production massive de logement et de parcelles viabilisées dans la commune
par les par les promoteurs immobiliers, l’Etat à travers la Zac dont 1200
parcelles ont été viabilisées , la Ville de Pikine avec les lotissements
administratifs de Keur Mbaye Fall Petit Mbao avec comme actif 3169 parcelles
sur 150 ha de superficie , Grand Mbao avec comme résultat la production de
3169 parcelles sur 150ha de superficie et les lotissement privés dans les
quartiers de Saba , Darou Salam , et Médina Mbao Gare (cf.carte n°7).
L’importance du marché du foncier dans la zone a aussi occasionné des
occupations irrégulières surtout dans le quartier de Kamb Rue 10 où des
populations qui n’avaient qu’un souci d’accès à un toit, raison pour laquelle
elles ne sont pas doutées de la régularité ou non des parcelles.
En effet ce quartier appartient à la Zac est tout implantation doit relever du
Ministère de l’urbanisme et de l’aménagement du Territoire.
61
Hors les occupants dudit quartiers ont acquis ces parcelles par
l’intermédiaire de personnes se réclamant propriétaires puisque pour ses
dernières ces parcelles leur appartiennent d’ autant plus que se sont eux
qui les exploitées alors que selon la loi sur le domaine national ces terres
appartenaient au domaine national et avec le projet de la Zac l’Etat a
immatriculé ces parcelles pour les céder à la Zac.Actuellement avec le
démarrage de la deuxième tranche de la Zac ces populations sont
menacées de déguerpissement.Cependant pour résoudre ce problème
des stratégies sont mises places par les autorités locales , le Ministère de
l’urbanisme et les populations puisque la Zac avaient pour objectif de
fournir aux populations à revenu modeste des parcelles viabilisées avec
tous les réseaux et la politique du bulldozer est de plus révolue sauf en cas
de force majeure .Pour régulariser la situation de ces populations la
solution a été de les obliger à s’organiser en coopérative d’habitat que l’Etat
puisse les attribuer le terrain ;ce qui a été entrepris par les populations
pour obtenir des titres de propriété.En plus la première tranche de la Zac a
permis un accroissement du parc immobilier de la commune de 1200
logements avec la création des Cités de Capec et Mame Sira. L’incidence
majeure de ces différentes opérations immobilières dans l’espace
communal a été la reconversion de 484.95 ha de végétation en bâti (cf.
tableau n°2).
2.6 : L’occupation spatiale de 2002 à 2004
Déjà en 2002 la reconversion de l’espace par les opérations immobilières
était considérable. Cette tendance est plus que jamais importante dans
l’urbanisation de la commune avec l’installation de nouveaux projets
62
immobiliers comme les « Villas baobab » sur 32ha de superficie pour 1137
logements qui étaient des terres de culture , la cité Promacap à Petit Mbao
sur 15 ha avec 250 logements disponibles actuellement , et toujours à Petit
Mbao une autre cité du nom de Diagnenar avec150 logements sur 3ha et
enfin la cité SYPROM Grand Mbao pour un programme de 250
logements.Tous ces projets ont eu comme résultats la disparition de toutes
les anciennes terres de culture (cf.carten°8)
63
Carte n°6
64
65
Tableau 2 : Matrice de changement 1997/2002
Matrice de Changement 1997-2002
code bâti végétation infrastructures hydrographie plage
bâti 155.10 0.00 0.00 0.00 0.00
végétation 484.95 1009.14 6.72 2.28 0.00
infrastructures 0.00 0.00 85.03 1.27 0.00
hydrographie 15.73 0.00 0.13 102.02 1.84
plage 0.38 0.00 0.00 3.68 22.89
Source : superposition carte 97/02
66
Tableau 3 : Matrice de changement 1982/2002
Matrice de Changement 1982-2002
code végétation infrastructures hydrographie bâti plage
végétation 1 009.14 48.82 1.14 556.09 0.76
infrastructures 0.00 42.23 1.27 0.00 0.00
hydrographie 0.00 0.82 96.25 35.51 2.73
bâti 0.00 0.00 2.03 64.55 6.72
plage 0.00 0.00 8.56 0.00 14.52
Source :superposition carte 82/02
67
68
CHAPITRE III :L’évaluation de l’urbanisation
Selon les derniers résultats du recensement sur la population, le taux
d’urbanisation du Sénégal tourne autour de 40.7% alors qu’il est de
97% pour la seule Région de Dakar.
Ce taux illustre l’importance de l’urbanisation dans l’agglomération
dakaroise.
Certes l’urbanisation est pour la plupart du temps considérée par le
commun des mortels comme un mal alors que telle n’est pas le cas
surtout si elle est maîtrisée par une bonne politique d’aménagement du
territoire .
De villages traditionnels jusqu’en 1996 avec son érection en commune
d’arrondissement ; l’espace communal a connu de profondes mutations
spatiales et sociales avec des conséquences tant sociales, économiques
et environnementales .
3.1 :L’inventaire des infrastructures et équipements:
On appelle équipements urbains tout lieu construit ou aménagé où
s’organisent les échanges sociaux et économiques où sont rendus les
différents services de la collectivité à ses membres. Et ceux sont les
infrastructures qui déterminent la viabilité et l’avenir d’une ville.
69
3.1.1: Les infrastructures scolaires :
La commune d’arrondissement de Mbao sur le plan des équipements et
particulièrement celles scolaires dispose d’un bon niveau de desserte
par rapport à d’autres communes. On note ainsi 27 écoles élémentaires
dont 9 publiques et 18 privées ( cf. tableau n°4), deux centres de formation
professionnelle et deux établissements secondaires publics . Le secteur
privé occupe une place importante dans la répartition des équipements
scolaires et l’essentiel de ses écoles privées est implanté dans la zone
de Keur Mbaye Fall , conséquence de la forte demande en éducation
dans la zone .L’extension spatiale et l’augmentation de la population ont
permis l’implantation du lycée en 2002 avec un effectif actuel de 1170
élèves. L’établissement polarise en plus des élèves de la commune
d’arrondissement de Mbao, ceux des communes de Diamaguène Sicap
Mbao et Keur Massar. Le collège d’enseignement a été créé la même
année que le lycée et compte un effectif de 1464 élèves pour 14 clases
soit en moyenne 65 élèves par classe. Le collège est confronté à des
problèmes d’effectifs pléthoriques du fait de l’occupation de nouvelles
zones d’extension que sont keur Mbaye fall extension, Darou Salam
Kamb rue 10, Grand Mbao et Petit Mbao et extensions.
Les équipements préscolaires sont au nombre de 13.Ils sont
essentiellement privés dont un public.
D’après le tableau-ci -dessous on constate que Keur Mbaye Fall est mieux
loti contrairement aux localités de Grand Mbao et Petit Mbao.
Ceci s’explique par le fait que, Keur Mbaye Fall constitue une zone à forte
concentration humaine où l’ occupation spatiale est plus rapide .
70
Tableau n°4: Répartition des infrastructures scolaires dans la commune
de Mbao
Localités ECOLES Niveau Création Classes Effectifs
Keur
Mbaye
Fall
OusmaneIbn
Haffane
Elémentaire privée/secondaire privé
arabe
1999 4 300
Fogny Préscolaire/Elémentaire/Secondaire
privé
2000 15 40
Groupe
scolaire Adja
marème
Diop
Préscolaire/Elémentaire/ privé 2004 8 69
La méthode Préscolaire/Elémentaire/Secondaire
privé
1990 5 96
Karambénor Préscolaire/Elémentaire privé 1999 6 163
Jupiter Préscolaire/Elémentaire privé 2002 6 73
Landjata
Sonko
Elémentaire privé 2003 6 80
CEM de
Mbao
Secondaire public 2002 14 1464
Keur Mbaye
Fall
extension
Elémentaire public 2003 12 113
Ahsana Franco arabe public 2003 4 90
Mbao
Gare
Keur Mbaye
Fall I
Elémentaire public 1963 12 1106
Les lions de
la Téranga
Maternelle/Elémentaire privé 2002 4 31
Médina
Mbao Gare
Elémentaire public 1996 8 633
Le
Mbédiène
Préscolaire/Elémentaire privé 2003 5 28
Jean Nefey
Nzalé
Elémentaire privé 1997 8 270
ZAC Elémentaire public 2004 6 120
71
CAPEC Notre Dame Préscolaire privé 2000 8 170
Elémentaire privé 1998 6 400
Grand
Mbao
Garderie Garderie semi Privée 1996 3 60
Mame
Wassour
Seck II
Elémentaire public 1995 8 350
Lycée de
Mbao
Secondaire public 2002 24 1170
Notre Dame
de Mbao
Préscolaire /élémentaire/
secondaire Privé
2004 15 238
Mame
Wassour
Seck I
Elémentaire public 1936 12 521
Petit
Mbao
Mour Seck Elémentaire public 1980 12 570
Cité
Ndèye
Marie
Elémentaire public 1998 6 238
Espérance Préscolaire /élémentaire/
secondaire Privé
1998 15 448
Keur Soua Préscolaire Privée 1999 3 71
Ndèye Marie Préscolaire Privée 1996 3 60
SIPRES
V
Mbao
Horizon
Préscolaire/élémentaire Privé 2001 2 30
Keur
Madame
Diadhiou
Préscolaire Privé 2003 3 38
Espérance Elémentaire privé 2002 4 35
Source : Plan d’action prioritaire de la commune de Mbao 2005
72
3.1.2 : Les infrastructures sanitaires :
Si la desserte en équipement scolaires reste correcte, ceux de la
santé sont loin de satisfaire la demande. On compte ainsi trois postes de
santé répartis dans les localités de Grand Mbao Capec et Petit Mbao et
trois maternités (cf. tableau n°5). En moyenne on obtient un poste de
santé et une maternité pour 8670 habitants et un cabinet dentaire pour
26011 habitants rien que pour les structures publiques d’après le
Ministère de la santé alors tel n’est pas le cas dans zone de Keur Mbaye
et ses extensions qui ne dispose que d’une maternité qui fait à la fois
office de poste de santé. Des cabinets médicaux privés existent aussi et
son au nombre de cinq, les trois à KMF et les autres à Petit Mbao. On
note trois pharmacies dont une à Keur Mbaye Fall, une autre à grand
Mbao et la troisième dans la Zac. Cependant on note quelques
disparités dans la répartition des infrastructures publiques.Petit Mbao et
Grand Mbao comptent chacune un poste de santé et une maternité alors
que les autres sous zones se partagent la maternité de Keur Mbaye
Fall.
73
Tableau 5:Répartition des infrastructures sanitaires dans la commune
d’arrondissement de Mbao
Structure Création Localités Services offerts
Poste de Santé 1996 Grand Mbao Soins curatifs généraux
Surveillance nutritionnelle
PEV
Maternité 1980 Grand Mbao Soins maternels et
infantiles
Planning familial
PEV
Poste de Santé 1979 Petit Mbao Cabinet dentaire
Soins curatifs généraux
Surveillance nutritionnelle
Maternité 1995 Petit Mbao Soins maternels et
infantiles
Planning familial
PEV
Poste de Santé 2004 CAPEC Soins maternels et
infantiles
Planning familial
PEV
Maternité 1993 Keur Mbaye Fall Soins maternels et
infantiles
Planning familial
PEV Sensibilisation et IEC
Poste de Santé 2004 ZAC Non encore fonctionnel
Source : Plan d’action prioritaire de la commune de Mbao 2005
D’après le tableau ci-dessus on constate que les infrastructures
sanitaires existantes dans la commune se limite aux soins curatifs
généraux. La plupart de ces structures sont confrontées à une
déficience des plateaux techniques.
74
Les populations sont ainsi obligées de se retourner vers d’autres
structures comme le centre de santé de Sicap Mbao ou les hôpitaux
comme Le DANTEC, PRINCIPAL et Hôpital Général de Grand Yoff.
3.1.3 Les équipements marchands
La commune est dépourvue d’équipements marchands, le seul
disponible est localisé à keur Mbaye fall et est constitué d’une trentaine
de boutiques et d’étals.
Ce marché ne respecte aucune norme urbanistique : absence de blocs
sanitaires d’eau et d’électricité. Quant aux autres localités ce sont
surtout des étals installés dans la voie publique qui fait office de
marché. La construction d’un marché communal demeure aujourd’hui
plus qu’urgente puisque, avec l’implantation de nouvelles cités la
demande a plus que triplé et les populations sont obligées de
s’approvisionner soit à Rufisque ou à Thiaroye. L’implantation de ce
marché permettra à la commune de disposer d’autres ressources
additionnelles pour son budget.
75
3.2 :Les services urbains de bases
3.2.1 :Le réseau électrification et éclairage public
La commune compte 38265 mètres de réseau basse tension. Et si
l’on tient compte que des branchements domestiques, le pourcentage de
ménage ayant accès à l’électricité s’élève à 80%. Ainsi tous les quartiers
de la commune disposent d’un bon niveau de desserte en réseau
électrique à l’exception du quartier de Kamb rue 10, Darou Salam et
quelques poches au niveau de Keur Mbaye fall extension, Grand Mbao
et Petit Mbao. Pour venir à bout de ce problème plus de 22km de
réseaux ont été prévus par la SENELEC afin d’assurer une couverture
totale de toute la commune .En plus de ces 22km, la construction de
deux postes sont en cours puisqu avec l’occupation des quartiers de
Médina Mbao gare, Darou Salam et Kamb Rue 10 le poste de Keur
Mbaye fall avait déjà dépassé sa capacité.
Le réseau d’éclairage public reste relativement limité surtout dans les
zones nouvellement occupées (capec, Mbao et Petit Mbao extension ,
keur Mbaye Fall extension et Kamb ) entraînant des problèmes
d’insécurité dans ces dites zones .
76
3.2.2 :Le réseau d’adduction d’eau potable
L’approvisionnement en potable au niveau des ménages se fait en
majorité à travers des branchements individuels au réseau de la SDE.
D’après les données recueillies au Service Départemental de la SDE de
Rufisque la commune d’arrondissement de Mbao totalise 12158 ml de
canalisation d’eau potable en 2004, soit 0,76 ml par habitant.
Le nombre de branchements individuels et de bornes-fontaines s’élève
respectivement de 2869 pour les branchements individuels et 24 bornes-
fontaines. Le pourcentage des ménages ayant accès à l’eau potable par un
branchement individuel est estimé à 52% en 2004.Si l’on estime une norme
de desserte par 300 personnes le pourcentage ayant accès à l’eau
potable atteint 82%.
Dans les anciens villages, la tendance est à ce mode de branchement
individuel bien que certains ménages s’approvisionnent encore au niveau
du système collectif bornes-fontaines. Pour Keur Mbaye Fall, les
problèmes sont plutôt d’ordre technique, puisqu’ aucune conduite ne
dessert le quartier. Mais ce problème est en phase de réseau d’être résolu
avec le programme des branchement sociaux initié par la SDE , la SONES
et financé par la Banque Mondiale dans le Cadre du Projet Eau à Long
terme beaucoup de ménage zone dispose aujourd’hui d’un branchement
individuel.
Cependant certains ménages s’approvisionnent toujours soit aux bornes-
fontaines soit aux puits ordinaires en dépit des risques sanitaires ou avec
77
des pompes hydrauliques sur la zone de Keur Mbaye fall. D’ailleurs il y’a
une entreprise installée à Keur Mbaye Fall depuis 1997 et qui intervient
dans l’installation de pompes hydrauliques et de mini forages
3.2.3 :La Voirie :
La commune d’arrondissement de Mbao grâce à sa position géographique
jouit d’une bonne localisation ; située à l’entrée de l’agglomération
Dakaroise et de la Ville de Pikine le long de la route nationale n°1 ; l’une
des seules voies de communication permettant l’essentiel des échanges
avec l’intérieur du pays.
En plus de la route nationale, toutes les localités de la Commune bénéficient
de routes goudronnées facilitant l’accès aux quartiers traditionnels (cf. carte
n°9) . Mais l’intégration spatiale demeure encore un problème ; le quartier de
Keur Mbaye extension ne dispose pas de voies le reliant à Grand Mbao alors
qu’ils sont juxtaposés. Ainsi dans un souci de désenclaver les nouveaux
lotissements et faciliter l’intégration spatiale, 2200m de routes bitumées ont
été réalisées par la commune avec l’appui de l’ADM pour desservir les
quartiers de Médina Mbao gare, Kamb et keur Mbaye Fall et 400m pour relier
le lycée à la route de Grand Mbao.D’autres projets sont ainsi envisagés
comme la route Keur Mbaye Fall Grand Mbao (1900m),Petit Mbao-
Gokh( 1300m) et 900m de route latéritique pour relier Grand Mbao et Petit
Mbao (cf. carte n°9).
78
79
3.2.4 :L’assainissement :
L’espace urbain est un gros producteur de déchets solides et liquides.
La collecte des ordures ménagère d’après le code des collectivités locales
constitue une mission des collectivités locales.Au niveau des villes de Dakar
l’Etat s’est substitué à ces dernières après la dissolution de communauté
urbaine de Dakar. Ainsi une convention a été signée entre l’Etat et une société
suisse du nom d’ALCYON pour assurer ce service qui à son tour délègue
cette mission à une société concessionnaire nommée A.M.A Sénégal. A.M.A
assure au niveau de l’espace communal la collecte quotidienne des ordures
ménagères dans les zones accessibles. L’inconvénient majeur de ce système
est qu’il ne couvre que les grands axes de communication donc les ménages
situés le long des grands axes de communication. Dans les zones non
accessibles, la collecte pose problème ; la plage, le périmètre de reboisement
et les espaces libres servent d’exutoire à ces ordures constituant ainsi une
source de pollution pour ces écosystèmes , c’est le cas dans les zones de
Keur Mbaye Fall extension , Kamb et Gokh.
L’évacuation des eaux usées et pluviales
En ce qui concerne l’évacuation des eaux usées la commune de Mbao à
l’image de toute la ville de Pikine ne dispose pas d’un réseau collectif
d’évacuation des eaux usées.
Les fosses septiques sont les seuls modes d’évacuation des eaux de vannes
pour les concessions disposant de latrines. Quant aux eaux domestiques, elles
sont déversées à la plage dans les localités de Grand Mbao et Petit Mbao et à
80
l’air libre dans les zones de Keur Mbaye Fall , Kamb et extension.Seule la cité
Sipres 5 dispose d’un réseau d’assainissement collectif avec une station
d’épuration mise en place par le promoteur immobilier . Cependant
l’implantation de cette station d’épuration a occasionné des conflits entre le
promoteur et les populations de Grand Mbao car, pour ces dernières la station
entraîne une pollution de la plage puisque les tuyaux de rejet ne sont qu’à
quelques mères de la côte. Ainsi pour résoudre ce problème, la connexion de la
station à celle de Rufisque est envisagée et les études de faisabilité sont en
cours .
Les quartiers de Capec et Ndèye Marie sont confrontés à des problèmes
d’assainissement du fait de la nature du substrat de leur sol essentiellement
composé de calcaire et d’argile. Les populations sont toujours obligées de vider
leurs fosses deux à trois fois dans le mois. Ces eaux sont ainsi déversées dans
les zones non encore occupées avec comme conséquence une pollution de la
nappe phréatique. La résolution de ce problème passe par la mise place d’un
système collectif d’autant plus le système individuel pose plus de problème qu’il
en n’a résolu .
Et pour l’assainissement au niveau des villages traditionnels des efforts ont été
faits dans le cadre du Projet Eau à Long Terme, le Programme d’amélioration
des quartiers péri urbains de Dakar plusieurs concessions des villages
traditionnels disposent de latrines .
Le système d’évacuation des eaux pluviales est quasi inexistant. Le seul canal
d’évacuation des eaux de ruissellement (cf. carte n°9)n’est toujours pas
achevé.
81
L’implantation de ce canal était destinée à collecter les eaux de ruissellement
provenant de la ZAC, des quartiers de Darou Salam, Médina Mbao Gare pour
les acheminer vers le marigot.Ainsi le canal devait assurer l’alimentation du
marigot en eau douce. Aujourd’hui le canal constitue un dépotoir d’ordures
pour les populations environnantes ; ce qui en saison des pluies entraîne une
stagnation des eaux occasionnant ainsi la prolifération de maladies comme le
paludisme qui demeure la cause de mortalité la plus importante dans la
commune. L’achèvement du canal demeure plus qu’urgent puisqu’ avec la
remise en eau du marigot.
Ce canal devrait récupérer les milliers de m3 d’eau qui sont perdues afin
qu’elles puissent assurer la présence de l’eau dans le marigot toute l’année.
La collecte des ordures ménagère devra aussi être résolue en amont pour que
populations qui jouxtent l’ouvrage ne puissent y déverser leurs ordures
3.3:Dégradation du couvert végétal :
La commune d’arrondissement de Mbao constitue un des « poumons verts »
de la région de Dakar grâce à la présence d’un périmètre de reboisement de
771 ha autrement appelé Forêt classée de Mbao.
Cette forêt a subi des agressions essentiellement anthropiques avec
l’urbanisation actuelle de la zone.Plusieurs hectares de ce périmètre ont été
conquis par le bâti soit une superficie de 62.36ha. L’extension du quartier de
Kamb illustre bien cette dégradation puisque beaucoup de maisons sont
implantées dans l’enceinte du périmètre .
82
En plus du périmètre de reboisement la commune de Mbao disposait
d’importantes superficies de terres de culture qui représentaient en 1997 38%
de la superficie communale. En effet, l’activité agricole occupait une place
importante dans l’économie locale, mais avec l’urbanisation toutes les zones
de cultures seules 12.87% de la superficie sont encore occupées par
l’agriculture en 2002. Au regard des matrices des changements 82/97 le
couvert végétal représentait 1615.96 ha alors que pour 82/02 cette superficie
est de 155.10ha soit une reconversion de 1460.86ha en zone d’habitat, partout
dans l’espace communal la végétation a cédé la place au bâti.
3.4 :Déclin des activités traditionnelles :
Comme évoquées dans les chapitres précédents, l’agriculture et la pêche
constituaient les activités phares de la commune d’arrondissement de Mbao
dans les années 90.
L’activité de pêche était la principale pour l’essentiel des actifs des villages de
Grand Mbao et Petit Mbao, secondaire ou de détente. Elle est confrontée
aujourd’hui à plusieurs contraintes. La première est d’ordre général et
affecte tout le secteur de la pêche au Sénégal et porte sur la raréfaction des
prises pour des raisons surtout d’ordre biologique (absence de repos
biologique).
La deuxième est liée à un problème de pollution industrielle qui se pose
avec acuité. En effet, les industries comme la SAR, les ICS et les tanneries
déversent leurs déchets toxiques dans la mer entraînant la migration des
poissons vers d’autres côtes moins polluées.Cette raréfaction des prises,
combinée avec l’importance de l’activité du bâtiment dans la zone suite aux
83
opérations immobilières explique que beaucoup de pêcheurs se sont
reconvertis aux métiers de maçonnerie, menuiserie , plomberie en somme aux
de métiers du BTP.
Le déclin des activités agricoles est plutôt lié à la reconversion des terres de
culture en zone d’habitat. Ces terres appartenaient pour la majorité aux terres
du domaine national et le reste à des privés ; avec l’importance de la demande
en logement, l’Etat a octroyé l’essentiel de ses terres aux promoteurs
immobiliers, aux industriels et à la commune. Quant aux privés, ils ont préféré
vendre leur terre du fait de l’accroissement de la plus value foncière dans la
zone.
84
Deuxième partie :La Gestion Foncière
85
CHAPITRE I :Le statut foncier et patrimoine
immobilier de la commune d’arrondissement de
Mbao
1.1 :Le Statut foncier de la commune d’arrondissement :
Actuellement la commune d’arrondissement de Mbao est essentiellement
constituée de 95% de titres appartenant soit à l’Etat ou au domaine national et
5% de titre privé. Le tableau ci-dessous représente la situation foncière de la
commune.Une première lecture du tableau nous permet de dire que la majorité
des titres privés ont été expropriés par l’Etat.
Tableau :6 Statut foncier de la commune d’arrondissement
N° Titre foncier Superficies Propriétaires
440 DP 46ha12a70ca Exproprié pour cause d’utilité public
243 .. 40ha exproprié pour cause d’utilité public
421 7ha57a11ca exproprié pour cause d’utilité public
470 53a9ca exproprié pour cause d’utilité public
134 1ha99a93ca exproprié pour cause d’utilité public
139 96ca13ca exproprié pour cause d’utilité public
258 1ha03ca5a exproprié pour cause d’utilité public
280 3ha84ca5a exproprié pour cause d’utilité public
166 2ha34ca00a exproprié pour cause d’utilité public
374 1ha62ca50a exproprié pour cause d’utilité public
2299 15ha15ca93a exproprié pour cause d’utilité public
436 10ha92ca83a exproprié pour cause d’utilité public
437 9ha99ca38ca exproprié pour cause d’utilité public
86
147 55ha59a3ca exproprié pour cause d’utilité public
160 10ha exproprié pour cause d’utilité public
159 5ha exproprié pour cause d’utilité public
158 5ha exproprié pour cause d’utilité public
464 5ha49a exproprié pour cause d’utilité public
167 4ha19a13ca exproprié pour cause d’utilité public
439 46a57ca exproprié pour cause d’utilité public
125 2ha62a7ca exproprié pour cause d’utilité public
328 2ha11a93ca exproprié pour cause d’utilité public
246 14ha05a53ca exproprié pour cause d’utilité public
155 79a21ca exproprié pour cause d’utilité public
375 39ha97a73ca exproprié pour cause d’utilité public
539 4ha exproprié pour cause d’utilité public
366 29ha25a55ca exproprié pour cause d’utilité public
272 4ha60a26ca exproprié pour cause d’utilité public
7386 10ha exproprié pour cause d’utilité public
343 15ha exproprié pour cause d’utilité public
340 10ha06a02ca privé
782 3ha36a3c8a exproprié pour cause d’utilité public
808 74a53ca privé
809 47a09ca privé
128 8ha24a04ca privé
360 50a privé
320 40a privé
414 12a3ca privé
372 12a4ca exproprié pour cause d’utilité public
794 2ha30a01ca privé
585 14a09ca exproprié pour cause d’utilité public
785 3ha93a5ca Etat
786 78a4ca exproprié pour cause d’utilité public
339 16ha37a32ca exproprié pour cause d’utilité public
791 16a25ca exproprié pour cause d’utilité public
788 1ha04a5ca exproprié pour cause d’utilité public
1256 11a39ca privé
792 2ha07ca59a privé
790 1ha83ca03a privé
793 5ha48ca32a privé
789 3ha96ca30a privé
787 59ca38a privé
178 10ha04a35ca exproprié pour cause d’utilité public
39 3ha95a95ca exproprié pour cause d’utilité public
1414 2ha exproprié pour cause d’utilité public
87
1415 2ha07a69ca exproprié pour cause d’utilité public
183 4ha60a66ca exproprié pour cause d’utilité public
296 1ha90a06ca exproprié pour cause d’utilité public
2486 2ha33a75ca exproprié pour cause d’utilité public
261 4ha33a52ca exproprié pour cause d’utilité public
271 1ha90a06ca exproprié pour cause d’utilité public
Tni1 57ha92a07ca nation
Tni2 39ha08a20ca nation
Tni3 35ha44a50ca nation
Tni4 63a25ca nation
Tni5 9a nation
Dpm1 5ha92a27ca nation
Dpm2 13ha50a00ca nation
Source :Service Départemental du cadastre de Pikine Guédiawaye
Livre Foncier de Pikine Dagoudane
88
1.2:Le patrimoine immobilier et foncier de la commune
d’arrondissement :
La commune, première collectivité locale au Sénégal disposait d’un domaine
commun correspondant à son territoire, supprimé en 1962 pour de multiples
raisons. En 1962 fut organisé un système de communalisation des sols à
travers la loi 62-87- MINT du 21 juin 1962. Sous l’emprise de ces textes, les
maires pouvaient constituer le domaine communal par suite :
- d’acquisition des immeubles de l’Etat non utilisés par délibération dans un
délai de3 mois
- d’acquisition forcée des immeubles des particuliers après délibération et
mise en place de crédits nécessaires à leurs indemnisations.
Aux termes de l’article 11 de la loi 96-06 du 22 mars 1996 portant code des
collectivités locales « le domaine public et privé de la collectivité locale se
compose des biens meubles et immeubles acquis à titre onéreux ou gratuit ».
Une collectivité locale peut donc se constituer un patrimoine foncier en
acquérant des biens immobiliers à titre onéreux ou recevoir des dons ou
legs. Cependant une collectivité locale ne peut ni exproprier, ni exercer le droit
de préemption, ni immatriculer un terrain du domaine national à son nom en
application de la loi 64-46 du 17 juin 1964 portant loi sur le domaine
national.L’article 11 de loi 96-06 ajoute que « l’ Etat peut transférer à une
collectivité locale la gestion d’ une partie de son domaine public . Il peut
également cogérer avec une collectivité locale, lui affecter, ou céder à titre
89
gratuit des biens de son domaine privé se trouvant dans le ressort territorial
de celle-ci».
Après ce bref rappel des textes réglementaires on peut dire que le patrimoine
immobilier de la commune d’arrondissement de Mbao est constitué : du siège
de l’hôtel communal, d’un bâtiment administratif abritant une école préscolaire
du marché de Keur Mbaye fall, des terrains de sport de Petit Mbao et Grand
Mbao, de trois postes de santé et maternités, d’une case foyer pour les
femmes et d’une salle de spectacle.
Quant au patrimoine foncier, la commune n’est toujours pas en mesure de
déterminer exactement ce dernier.si ce n’est que les réserves destinées à
abriter des équipements collectifs définis dans les lotissements administratifs de
Grand Mbao, Petit Mbao et de Keur Mbaye Fall évaluées à 9.2 ha . Et pour ce
qui concerne la zone de Keur Mbaye Fall l’essentiel de ses réserves a été
vendus avec comme conséquence un déficit de sites pour accueillir les
différents équipements prévus dans son plan local de développement.
Actuellement la commune est entrain de se tourner vers les promoteurs
immobiliers implantés dans son territoire, de l’Etat pour acquérir des terrains.
Chapitre II :Les différents acteurs intervenants autour de la gestion
foncière
2.1: L’Etat acteur principal :
Au Sénégal, l’Etat a toujours était le principal gestionnaire du foncier depuis
l’époque coloniale. En effet, l’Etat français s’octroyait le droit éminent de
propriété sur les terres en s’érigeant en héritier des « lamanes ». Par
conséquent il concédait des terres aux colons conformément à sa législation.
90
Pour mieux asseoir sa main mise sur la terre de la colonie l’administration
coloniale avait élaboré, à côté du code civil, un arsenal juridique qui organisait
le système domanial et foncier apte à renforcer sa position vis-à-vis des
populations autochtones dont les droits étaient méconnus.
Cependant dés son accession à l’indépendance, l’Etat a mis en place un
système original qui tient en compte à la fois des exigences de modernisation
du droit et des réalités socio-juridiques coutumières ou traditionnelles à travers
la loi 64-46 relative au domaine national.
La loi sur le domaine national
La création du domaine national marque une étape importante dans l’évolution
du système domanial et foncier puisqu’elle permet de donner un régime
juridique à toutes les terres sans statut écrit ainsi que celles où s’exercent les
droits coutumiers.Le domaine national est défini comme suit « constituent le
domaine national toutes les terres non classées dans le domaine public, non
immatriculées ou dont la propriété n’a pas été transcrite à la conservation des
hypothèques à la date d’entrée en vigueur de la présente loi.Ne font non plus
parti du domaine national les terres, qui à cette même date, font l’objet d’une
procédure d’immatriculation au nom d’une personne autre que l’Etat »7.
Par conséquent, des dispositions transitoires d’une période de six mois à
compter de la date du décret d’application de la loi ont été mises pour permettre
à certains occupants du domaine national ayant réalisé une mise en valeur de
requérir l’immatriculation des terrains sur lesquels il avait réalisé une mise en
valeur à caractère permanent. Cette disposition est devenue caduque depuis,
mais certaines populations contournent la loi et font immatriculer ces terres
avec la complicité de certains agents de l’Etat comme c’est le dans la
7 Art 1 de la loi 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national
91
Commune d’arrondissement de Mbao. Alors que d’après l’article3 de la loi sur
le domaine national seul l’Etat est habilité à immatriculé des terres du domaine
national à son nom avant de les attribuer à qui de droit.
Au regard de l’article 2 de la loi, les terres du domaine national sont simplement
détenues par l’Etat,puissance publique n’en est pas le propriétaire .Simple
détenteur, l’Etat est considéré comme « maître des terres » sur l’ensemble du
territoire national relativement au domaine national. Il ressemble fort à un
propriétaire éminent, voire « virtuel ». En effet, la loi accorde à l’Etat seul le
pouvoir de requérir l’immatriculation des terres du domaine national.
Les terres du domaine national sont classées en quartes catégories en fonction
de leur vocation8.
Les zones urbaines regroupant les terres du domaine national situées sur le
territoire d’une commune ou d’un groupement d’urbanisme .La vocation de ces
zones est de servir de réserves foncières pour l’aménagement et le
développement des centres urbains. Cette catégorie peut comporter des
terrains à bâtir et des terrains à vocation agricole.
Les zones classées constituées par les réserves écologiques et foncières (forêt
classée, périmètre de reboisement et restructuration, parcs nationaux et
réserves naturelles)
Les zones de terroirs correspondant aux terres qui sont régulièrement
exploitées pour l’habitat rural, la culture ou l’élevage.
Les zones pionnières destinées à recevoir les programme d’aménagement
rural et de développement.
Mais, il faut retenir que cette mission de gestion des terres est assurée par
l’Etat à travers les services des domaines et du cadastre et aussi des autorités
8 Article 4 de la loi 64-46 relative au domaine national
92
administratives dont leur approbation est obligatoire sur toutes les opérations
concernant le foncier.
2..2: Les collectivités locales : La décentration de la gestion foncière
La décentralisation définit comme un instrument de transfert d’autorité et de
responsabilité des fonctions et des compétences du pouvoir central aux
collectivités locales. Ainsi les collectivités locales ont reçu une délégation de
l’Etat pour la gestion des affaires qui concernent directement la vie de leurs
citoyens.
En effet, dans un système décentralisé, grâce à la proximité des institutions
locales de leurs citoyens, la prise en compte et la satisfaction des besoins
locaux des populations sont mieux appréhendées et mieux assurées si les
mécanismes de la démocratie jouent parallèlement à la disponibilité des
ressources et à une bonne gouvernance. L’Etat conscient de ses questions a
transféré certaines de ses compétences aux collectivités locales parmi
lesquelles les domaines, de l’urbanisme et de l’habitat et de l’aménagement du
territoire.
Le transfert de compétence peut évidemment ne porter que sur des points
relevant jusque-là de la compétence de l’Etat. Et, concernant la gestion des
domaines, l’article 179précise que « […] Les compétences transférées aux
régions, communes et communautés rurales en matière domaniale concernent
la gestion et l’utilisation du domaine privé de l’Etat, du domaine public et du
domaine national »
9 Loi 96-06 portant code des collectivités locales
93
Le Domaine privé de L’Etat :
L’Etat peut céder des biens faisant partie de son domaine privé aux collectivités
ou passer des conventions avec celles-ci à cet effet.
La cession :c’est-à-dire le transfert de la pleine propriété du bien de
l’Etat à une collectivité locale.
Tous les biens meubles ou immeubles nécessaires à l’exécution des missions
d’une collectivité locale peuvent être cédés de même que les biens destinés à
abriter des agences décentralisées ou des équipements collectifs .La cession
n’est pas automatique, elle procède de l’initiative de la collectivité locale elle
même ou celle de l’Etat. L’acte de cession est dressé par le receveur des
domaines après avis de la CCOD et approuvé par gouverneur de région.
L’affectation : L’Etat peut affecter le droit d’usage de certains de
ses immeubles et meubles à une collectivité locale.
L’affectation est la mise à disposition, gratuitement d’une collectivité locale des
immeubles nécessaires au fonctionnement de ses services.
Le Domaine public :
Concernant le transfert de compétence touchant le domaine public maritime et
le domaine public fluvial, l’Etat a transféré ses compétences de gestion à la
région pour les projets ou opérations initiées par des personnes morales ou
privées autres que l’Etat. L’autorisation d’occuper le domaine public maritime ou
fluvial est accordée par délibération du conseil régional après avis de la
collectivité où se situe le projet.
Le transfert de gestion des dépendances du domaine public artificiel reste
soumis aux dispositions du code de l’Etat.
94
Le Domaine National :
En matière de domaine national, il n’y a pas de grands changements :les terres
du domaine national situées dans les zones urbaines peuvent être
immatriculées au nom de l’Etat et affectées aux communes en tant de besoin,
notamment pour servir d’assiette à des projets d’équipements collectifs .Et les
terrains immatriculés au nom de l’Etat servant d’assiette foncière à des
lotissements restent toujours propriété de l’Etat, même si la commission
d’attribution des parcelles est présidée par le maire. Ce dernier reçoit les
demandes de parcelles issues des lotissements régulièrement approuvées et
les transmet au receveur des domaines pour instruction.Les attributions sont
effectuées par une commission composée du maire (président), le receveur
des domaines (rapporteur et secrétaire), le chef du service de l’urbanisme, le
chef des services techniques communaux, un conseiller municipal et le délégué
du quartier concerné ou limitrophe.
Après l’attribution, la commission dresse un procès-verbal qui est soumis à
l’approbation du préfet.
Ensuite le receveur des domaines établit, après le procès-verbal dûment
approuvé, les actes d’affectation correspondants.
Enfin lesdits actes, pour être définitifs doivent être approuvés par le gouverneur
de la région.
En matière domaniale et foncière, l’Etat a joué la prudence dans le transfert des
compétences aux collectivités locales pour privilégier la cogestion afin d’éviter
les errements et dérives du passé à savoir :une gestion patrimoniale, opaque et
souvent clientéliste (distribution massive de parcelles issues de lotissements de
95
terrains de l’Etat ) ;une méconnaissance des règles et des instruments
d’urbanismes (réalisation de lotissements non approuvés mais distribués) et
une spéculation ayant contribué à la création de zone d’habitat spontané .
L’Etat a préféré accompagner les collectivités locales afin d’élargir au fur et à
mesure leurs compétences.
Par ailleurs, les communes n’ont pas de compétences en matière de gestion
des dépendances du domaine national même en zones urbaines. Les terrains
à vocation de terrains à bâtir sont immatriculés au nom de l’Etat qui le gère seul
ou en cogestion avec la commune intéressée.
On voit pourtant des conseils municipaux procéder à des lotissements de
terrains non immatriculés et d’en affecter les parcelles .D’autres pratiques
peuvent être évoquées comme c’est le cas dans la commune d’arrondissement
de Mbao : la délivrance abusive de titres d’occupation des terrains de l’Etat par
les autorités locales, occupations irrégulières des terrains de l’Etat et remise
en cause par l’autorité communal des baux concédés par l’Etat.
Ces élus locaux n’appréhendent pas toujours les conséquences de certains de
leurs actes en rapport à l’aménagement urbain qui commande une utilisation
rationnelle du sol urbain. Une utilisation abusive aura toujours comme
conséquence une cherté des prix des terrains, une rareté voire des difficultés
d’accès au logement et de parcelles viabilisées pour le plus grand nombre de
populations.
En définitive, la terre étant le point de convergence d’intérêts divergents, il
s’avère nécessaire de mieux clarifier l’ensemble des règles régissant la gestion
domaniale.
96
2.3 : Les populations : acteurs incontournables dans la gestion foncière
Dans la conception traditionnelle sénégalaise, la terre était une chose sacrée,
commune à toute, non susceptible d’appropriation privée. Les membres de la
communauté ne disposent que d’un droit d’usage. Elle est le lien unitaire pour
le groupe familial et lignage des morts, des vivants et des générations futures.
La possession une terre par un groupe familial découlait de la première
occupation consacrée par divers modes parmi lesquels on peut citer le « droit
du feu » et le« Droit de la hache ». La gestion de la terre et sa répartition était
assurée par le « lamane ou maître des terres ».
Mais avec la loi de 64-46 on assiste à une suppression des droits coutumiers,
lesquels font partie intégrante du domaine national et plus spécifiquement des
zones urbaines .Dans la pratique cette suppression n’a pas réellement affectée
les propriétaires traditionnels .les pratiques coutumières persistent toujours
surtout dans notre zone d’étude peuplé de lébous et connus par leur
attachement à la terre .Certains propriétaires traditionnels continuent toujours
de gérer leurs terres faisant abstraction des lois en vigueur , en procédant à des
ventes des terrains du domaine nationale et à leur immatriculation avec la
complicité de certains agents de l’Etat et élus locaux .
Chapitre III :Analyse des enjeux fonciers
3.1 :L’enjeu économique :
97
La terre est pour beaucoup un moyen de produire des richesses, un outil de
travail indispensable. Elle constitue comme évoqué plus le support des
établissements humains et de leurs activités.
Au plan local, les taxes perçues par la collectivité locale constituent des
ressources non négligeables dans le financement du budget local.Et les profits
financiers de la vente des parcelles constituent pour beaucoup un moyen rapide
d’enrichissement. Selon certaines populations,un investissement sur la terre
n’est que bénéfique puisqu’ on ne la « nourrit »pas et sa plus value augmente
au fil des années à titre d’exemple une parcelle acheté à 300000 FRANC CFA
en 1997 à keur Mbaye Fall est vendu aujourd’hui à 3000000 Franc CFA .
3.2 : L’enjeu social :
L’enjeu économique de la terre n’est pas séparable de l’enjeu social. Dans nos
sociétés traditionnelles, la terre a toujours été associée aux ancêtres au passé
mais aussi à l’avenir et à la famille .Elle est également le lieu où siège un
certain nombre de puissance spirituelle que notre culture respecte à juste
titre. Toujours dans ses sociétés, l’accès à la terre se faisait en fonction des
classes sociales.Ces pratiques perdurent encore avec une distinction entre
autochtones et allochtones comme c’est le cas dans l’attribution des parcelles
du lotissement de Grand Mbao.Dans nos sociétés actuelles, la possession
d’une parcelle est une des manifestations extérieures d’une certaine réussite
sociale. Idée tellement répandu que le rêve de tout citoyen est de pouvoir
disposer un jour une parcelle pour y édifier son toit.
98
Chapitre IV :Analyse des conflits fonciers dans la commune d'arrondissement
de Mbao
Il existe différents types de conflits dans la commune d'arrondissement de Mbao
dont les plus importants sont soit des conflits de compétences entre les collectivités
locales et l'Etat, ou entre les collectivités locales elles mêmes, soit entre les
populations et les autorités municipales du fait d'une inadaptabilité des lois aux
pratiques coutumières ou entre acquéreurs et vendeurs de terrains.
4.1 :Les conflits de compétences entre l'Etat et les communes :
L’Etat a transféré aux collectivités locales la gestion des domaines mais en réalité,
cette gestion demeure toujours une compétence de l'Etat exercée par ses
représentants au niveau des collectivités locales, c’est-à-dire le gouverneur pour la
région, le préfet pour la commune et le sous-préfet pour la commune
d'arrondissement et la communauté rurale.
Ainsi toute attribution de terrain est examinée par la commission des affaires
domaniales dont les actes sont validés par le gouverneur de région par la
délivrance d'un acte administratif. La commune ne peut disposer de terres du
domaine national existant dans son territoire qu'après l'immatriculation au nom de
l'Etat et que ce dernier les lui attribue.
La commune n'est pas habilitée à vendre des parcelles alors que tel n'est pas
toujours le cas. Au niveau de la commune de Mbao et plus précisément dans le
lotissement administratif de Keur Mbaye Fall extension un nombre important de
parcelles ont été vendues par l'ancien maire de la ville de Pikine avec la complicité
d'agents municipaux.
La commune d'arrondissement reproche à l'Etat la distribution de plusieurs baux
dans son territoire occasionnant ainsi l'occupation totale de tous les titres de l'Etat
99
occasionnant un déficit de sites pour accueillir des équipements collectifs dont la
commune envisageait implanter dans ces titres de l'Etat.
4.2 :Les conflits de compétences entre collectivités locales :
L'exemple le plus frappant est toujours celui du lotissement administratif de Keur
Mbaye Fall puisque la commune d'arrondissement s'estime être relégué au second
plan dans la distribution des parcelles, pour elle l'essentiel des parcelles ont été
attribuées à des personnes étrangères et non à ses citoyens.
Toujours selon les élus de la commune d’arrondissement, la ville est allée jusqu’à
attribuer les espaces prévus pour les équipements sans demander son avis.
La commune d'arrondissement estime que la ville délivre des autorisations
d'implantation sans les consulter au préalable et pour exemple l'implantation des
cités comme la Somici, Promocap sont cités en exemple par les conseillers alors
que ces dernières sont implantées sur le périmètre communal.
Cette situation résulte d’un manque de coordination entre les autorités de la ville et
celles de la commune d'arrondissement. D'ailleurs pour résoudre ce problème des
pistes de solutions sont entreprises par ces autorités c’est le cas du comité local de
surveillance des sols et occupation irrégulières a été mis en place par le maire de
commune d'arrondissement afin de contrecarrer certaines pratiques comme
l’occupation des zones non aedificandi et rétablir une coordination entre les
services chargés de l’urbanisme et des domaines au niveau de la ville de Pikine et
les services de l’urbanisme et des domaines.
4.3 :Les conflits liés à l'inadaptation des lois aux pratiques coutumières :
100
Malgré la loi sur le domaine national, les pratiques coutumières continuent d'occuper
une place importante dans la gestion foncière.Cette situation engendre une
multitude de litiges fonciers. Dans la commune de Mbao, les conflits sont fréquents
entre propriétaires traditionnelles et les autorités municipales, on peut citer le conflit
opposant la ville et la famille Kane.En effet pour cette famille , la ville a opéré un
lotissement sur le titre foncier appartenant à Feu Boucouma kane et qui revenait de
droit à ces héritiers et pour elle cette situation était contraire à la loi. Alors que, pour
la ville le terrain en question était exproprié pour l'Implantation de La Zone franche
industrielle et après la non utilisation de cette partie par la ZFI l'Etat avait repris ces
terrains et l'extension du village de Keur Mbaye Fall et avec le déficit d'infrastructure
constaté dans la zone, le terrain fut attribué à la ville pour abriter un lotissement
administratif. Face à ce dialogue de sourd un conflit éclate entre la ville et la famille
Kane entraînant ainsi des arrestations au niveau de cette famille et des poursuites
judiciaires et jus qu'à présent, le conflit est pendant en justice.
On peut citer entre autres celui du quartier Darou Salam évoqué dans les chapitres
précédents.
Conclusion
101
Il se dégage de notre analyse que la commune d’arrondissement de Mbao
constitue actuellement une zone d’urbanisation. Cette urbanisation, impulsée par
les différentes opérations urbaines entreprises depuis les années 90 se poursuivant
jusqu’à nos jours.
Et l’un des résultats majeurs de l’urbanisation est une reconversion de tous les
anciens espaces de cultures en zone d’habitat et d’infrastructures.
Par ailleurs, signalons que les opérations immobilières et les lotissements ont accru
le niveau d’équipements et d’infrastructures de la commune d’arrondissement de
Mbao même si des efforts restent à faire.Il faut reconnaître que dans l’armature
urbaine des villes de Dakar, Mbao accomplit plus une fonction résidentielle alors
qu’une ville doit être un espace multi fonctionnel.Et, pour beaucoup de services
elle dépend toujours des villes de Rufisque, Pikine et Dakar.
En outre , la question foncière a été déterminante dans ce processus d’urbanisation
puisqu’ étant le support de ces opérations urbaines .Le transfert de compétence en
matière de gestion des domaines public et national ou gestion partagée a plutôt
accentué les problèmes qu’il n’en résolve. Ainsi pour faire face aux nouveaux
gestionnaires du foncier, certaines populations ont développé des stratégies
d’accaparement des terres qui pour la plupart sont contraires aux lois en vigueur.
Malgré les répressions, ces pratiques continuent toujours et même avec la
complicité de certains élus et agents municipaux qui leur procurent souvent de
faux documents.
Enfin au regard de la situation actuelle en matière de gestion foncière on serait
tenté de dire que l’Etat n’a pas eu raison en optant la prudence avec la gestion
102
partagée du foncier, si on voit tous les abus que les autorités locales ont eu à faire
en si peu de temps .
103
BIBLIOGRAPHIE
I / Ouvrages et Mémoires
1. BASTIE, JEAN et DEZERT BERNARD (1980). L’espace urbain. Paris, Masson,
381 pages.
2. B.Crousse, E.le.Bris, E.le Roy (1986). Espaces disputés en Afrique noire :
Pratiques Foncières locales, Paris, Karthala 430 pages
3. Delfante .Ch, Peltier (1989) .Villes et Urbanisme dans le monde ;Paris Masson
195pages
4. Derruau .Max (1991). Géographie Humaine .Paris Armand Colin .465 pages
5. Diagne Mayacine (2003).Le Décret de découpage de Dakar-Création des 43
communes d’arrondissements in Droit Administratif local. IGS pp 59à 76
6. Diahou.Alphonse .Yapi (2003). La recherche urbaine à l’épreuve des milieux
marginalisés dans la ville ; Réflexion sur les défis méthodologiques en
sciences humaines .côte d’ivoire. Educi .123 pages
7. GARNIER JEAN (1980). Géographie urbaine.Paris, Armand Collin ,293pages
9 .Le Roy Etienne (1980.) Emergence d’un droit foncier local au
Sénégal :Dynamiques et finalités des droits africains. Paris, Harmattan, 250
pages
10. Le Roy.Etienne (1996).Des Autorités foncières légitimées, autonomes et
gestionnaires in- Le Roy et al dir. La sécurité foncière en Afrique. Paris .Karthala
pp 239-250
12.Mbow. L.S .Etude de la croissance du changement social d’un village lébou
de Dakar.CRDI.UCAD, Dakar 79 pages
104
13. Ndoye Me Doudou (2003). Le Droit des terres du Domaine National et
Domaine de l’Etat au Sénégal : les textes et la jurisprudence. Dakar Edja 155
pages
14.Ndione Seyni Emmanuel (1987). Dynamique urbaine d’une société en grappe :
cas de Dakar. Dakar, Enda.
15. Niang.M.M (1982) ; Réflexion sur la réforme foncière sénégalaise de1964 ;in
LeBrisE ;LeRoyE ;Leimdorfer,Enjeux fonciers en Afrique Noire.Paris.Karthala.pp219-
227
16 . Sall Ousmane.(2002) Urbanisation dans les villes sénégalaises : analyse de
la production spatiale des quartiers périphériques d’une métropole
émergente : Touba. UGB – Section Géographie
17. Sissano Roukiatou(2001). Problématique de la gestion foncière en milieu
urbain : cas de la commune d’arrondissement de Yoff de Dakar. ATEGU –ENEA
48pages
18. Seck Assane (1970).Dakar Métropole Ouest Africaine. IFAN .516 pages
19 .Rochegude A (2000) .Décentralisation, acteurs locaux et fonciers ; mise en
perspective juridique des textes sur la décentralisation et le foncier en Afrique
de l’ouest et du Centre .PDM/Coopération Française Tome 1 synthèse.107 pages
105
II / Rapports,Revues , journaux et Textes juridiques
20.Caus.Bceom (2002). Plan Directeur d’urbanisme de Dakar,horizon 2025 ;Livre
Blanc .
21.DAT (2004) .Les incidences des actes d’urbanisme sur la gestion du foncier
et la structuration des Etablissements humaines.Bilan et Perspectives.Rapport
du Séminaire des 8 et 9 octobre 2004.32 pages
22.Ministère de l’urbanisme et l’habitat.(1997) .Mise en œuvre des transferts de
compétence en matière d’urbanisme et d’habitat .Dakar ;79 pages
23.Sané Landing.(2004).Actes d’urbanisme et instrument de planification
urbaine Dakar .DAT.24 pages
24 .Enda.Tm.Ecopop.(2005).Plan d’actions prioritaires de la commune
d’arrondissement de Mbao.Dakar .84 pages
25.Diagne .M.K (2005) Mettre fin à la spéculation foncière par la loi.in Soleil du 13
janvier 2005 ;pp 10-11 et 12
26.J.F.Tribilion (1995).La question foncière urbaine en Afrique francophone :
principes et concepts fondateur.in Courrier n°149 janvier-février 1995.pp 66-67
27.K.Yacine et Konté .M.A.(2003) .Keur Mbaye fall :une cité sortie du néant .in
Sud Quotidien du 27 octobre 2003.pp 6-7
28.Ly.C et Mbaye .M (1997) .La privatisation de la terre . in Nouvel Horizon n°47
janvier 1997 .pp 16 à 20
29.Samb .Fara (2004).Gestion foncière :les élus locaux insistent sur le respect
des textes .in Soleil n°10311 octobre 2004 page 8
30. Sidibé.S.Amsatou (1997) .Domaine national, la loi et le projet de réforme. In
Revue conseil économique et social n°2Fevrier-Avril 1997 pp55-65
106
31. Ministère de l’intérieur et des collectivités locales.DCL.(2003) .Le recueil des
textes de la Décentralisation. Dakar. Sénégalaise de L’imprimerie.310 pages
107