« décoder le marché du travail en sisse - reiso - accueil · oit : l»organisation...
TRANSCRIPT
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i
Dcoder le
march du travail
en Suisse
Concepts terminologiques de base
Ralis par : Carron Diane
Promotion : Bach AS 11 PT
Sous la direction de : Dlez Marie-Luce
Sierre, le 16.10.2014
Travail de Bachelor pour lobtention du diplme Bachelor of Arts HESSO en travail social
Haute cole de Travail Social HESSO//Valais - Wallis
Bachelor of Arts in Travail social
http://www.google.ch/url?sa=i&rct=j&q=&esrc=s&source=images&cd=&cad=rja&docid=SLvyEiyl6zx8MM&tbnid=YsKtfsg7nnKY9M:&ved=0CAUQjRw&url=http://www.infrarouge.ch/ir/246-climat-social&ei=zvnwUrzgLYXStAbY8oCgDg&bvm=bv.60444564,d.Yms&psig=AFQjCNHXSKpOzppocjR6awsuKuzdyE7DoA&ust=1391610665658612 -
ii
Avertissement
Je certifie avoir personnellement crit le Travail de Bachelor et ne pas avoir eu recours
d'autres sources que celles rfrences. Tous les emprunts dautres auteur-e-s, que ce soit
par citation ou paraphrase, sont clairement indiqus. De plus, le prsent travail na pas t
utilis dans une forme identique ou similaire dans le cadre de travaux rendre durant les
tudes et jassure avoir respect les principes thiques tels que prsents dans le Code
thique de la recherche. Enfin, les opinions mises dans ce travail n'engagent que leur
auteure .
Lauteure de ce rpertoire ntant pas, lorigine, la conceptrice des nombreuses dfinitions
et explications rdiges propos des diffrentes notions abordes, elle a recouru
rgulirement lutilisation de la paraphrase, tout en mentionnant les sources la fin du
travail. De mme, afin de faciliter la lecture de ce document, lusage de la forme masculine
a t privilgi pour la rdaction de celui-ci.
Remerciements
Au pralable, je tiens remercier ma directrice de Travail de Bachelor (TB), Marie-Luce
Dlez, pour mavoir accompagne dans la rdaction de ce document durant prs dune anne.
Je remercie galement Jean-Charles Rey et les membres du Conseil romand de linsertion
par lconomique (CRIEC) pour avoir bien voulu rpondre mon questionnaire qui avait
pour but lvaluation de la pertinence des concepts choisis dans ce TB.
Au final, jadresse mes sincres remerciements toutes les personnes elles se reconnatront
qui ont ctoy ce travail, de prs ou de loin.
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iii
Rsum
Ce Travail de Bachelor a t conu sous la forme dun rpertoire et dresse une liste de
nombreux concepts lis au march du travail en Suisse. Ceux-ci ont t regroups sous huit
thmes principaux :
March du travail
Politique du march de lemploi
Entreprise/ Socit
Travail/ Emploi
Salaire/ Revenu
Chmage
Insertion professionnelle
Protection sociale
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iv
Cls de lecture
Ce travail est constitu dun index, situ ci-aprs, rfrenant les notions du march du
travail mentionnes plusieurs endroits et juges comme principales (en bleu).
Dautre part, la suite de lindex, figure un glossaire. Ce dernier apporte des renseignements
supplmentaires sur certains termes et abrviations qui sont abords tout au long de ce
document (en rouge).
Enfin, une grande partie des tableaux ou des exemples prsents dans ce rpertoire font
rfrence au Valais, puisquil est le canton de rsidence de lauteure.
March du travail,
entreprise, emploi,
insertion
MOTS-CLS
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v
Index
A
Accord sur la libre circulation des
personnes 10
Agence de placement 2, 3
Agent dinsertion professionnelle 38
Assurance-chmage 29, 35, 41
C
Chmage 14, 3, 7, 8, 19, 25, 29, 44
Chmage conjoncturel 30
Chmage de longue dure 19, 35
Chmage des jeunes 34
Chmage frictionnel 30
Chmage naturel 30
Chmage structurel 31
Contrat-type de travail 27, 42, 45
Convention collective 17, 26, 42, 46
Cot de la main-duvre 20, 23, 27, 31
Croissance conomique 8, 9
D
Dcroissance conomique 9, 47
Dlocalisation 10, 14, 15, 45
Division du travail 23
Droit du travail 15, 19, 42
E
Emploi 1, 2, 3, 4, 7, 15, 19, 20, 21, 23, 29,
30, 31, 32, 35, 37, 38, 40, 41, 43, 44, 47
Emploi prcaire 14, 4, 20, 43
Employabilit 31, 40, 41, 44
Entreprise 1, 2, 3, 4, 10, 12, 13, 14, 15,
17, 21, 23, 25, 26, 27, 30, 31, 34, 39, 40,
43, 46, 47
Exclusion professionnelle 19, 41
F
Flexibilit 14, 43
Flexicurit 43
Formation professionnelle 14, 8, 17, 22,
23, 31, 32, 34, 35, 37, 39, 40, 41
I
Insertion professionnelle 37, 38
L
Licenciement 10, 14, 17, 29, 43, 47
M
Main-duvre 30, 45
March cach 2, 3
March du travail 14, 1, 2, 4, 7, 8, 20, 27,
31, 34, 35, 37, 38, 40, 41, 43, 44
March ouvert 2
Marchs transitionnels du travail 34, 44
Mondialisation 14, 9, 15, 16, 45
P
Paix du travail 45, 46
Partage du temps de travail 47
Plan social 47
Plein emploi 14, 7, 20, 30
Politique conjoncturelle 7, 20
Politique conomique 7, 34
Politique sociale 7, 8, 45
Politique structurelle 8
Population active 20, 32, 34
Portage salarial 27
Protection sociale 4, 42, 44, 47
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vi
R
Recrutement 3, 10, 23, 28, 39
Rinsertion professionnelle 37, 41, 44, 47
Relocalisation 15
Restructuration 14
Revenu 19, 22, 25
S
Salaire 14, 15, 17, 20, 23, 25, 26, 27, 42,
47
Salaire defficience 27
Salaire minimum 19, 26, 30, 46
Secteur conomique 4, 14
Scurit sociale 14, 10, 23, 42
Socit 3, 12, 13
Sous-emploi 21
Syndicat 15, 17, 26, 34, 45, 46
T
Taux de chmage 4, 32, 34
Travail 14, 1, 3, 4, 9, 10, 12, 17, 19, 21,
22, 23, 24, 25, 26, 27, 29, 30, 31, 37, 40,
41, 42, 43, 44, 45, 46, 47
Travail temps partiel 14, 20
Travail au noir 22
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Glossaire
BIT : le Bureau international du Travail est le secrtariat permanent de lOrganisation
Internationale du Travail (OIT).
CIO : le Centre dInformation et dOrientation poursuit les missions suivantes : information
scolaire et professionnelle, aide aux choix et lorientation des adultes, gestion de
carrire et aide la rinsertion professionnelle.
CSIAS : la Confrence Suisse des Institutions dAction Sociale est une association
professionnelle qui s'engage pour la conception et le dveloppement de l'aide
sociale en Suisse. Elle a notamment labor les normes CSIAS , qui
dfinissent le mode de calcul de laide sociale et sont des recommandations
lattention des professionnels qui uvrent dans ce domaine.
Dbrayage : les dbrayages sont des grves de courte dure (quelques heures gnralement).
Division verticale : la division verticale est un principe dorganisation du travail, labor
par Taylor F. W., qui repose sur la sparation entre fonction de
conception et fonction dexcution, cest--dire entre les ingnieurs qui
ont reu une formation de type suprieur et les excutants (les ouvriers)
qui doivent respecter les directives.
Dumping salarial : le dumping salarial consiste embaucher un travailleur moins cher que
le salaire convenu dans la branche.
conomie dchelle : lconomie d'chelle correspond la baisse du cot unitaire d'un
produit qu'obtient une entreprise en accroissant la quantit de sa
production.
Empreinte cologique : l'empreinte cologique est la surface moyenne ncessaire par
habitant pour produire les ressources qu'il consomme et pour traiter
ses dchets et ses pollutions.
Inflation : linflation se caractrise par la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se
traduit par une augmentation gnrale et durable des prix.
Keynsien : le terme de keynsien fait rfrence John Maynard Keynes, conomiste
britannique.
Lock-out : le lock-out est une grve patronale. Concrtement, la direction dcide de fermer
son entreprise, pour rpondre une menace de grve.
Masse montaire : la masse montaire reprsente la quantit de monnaie qui circule dans
l'conomie un moment donn. Elle correspond tous les moyens de
paiement qui peuvent tre transforms en liquidits.
Mobilit fonctionnelle : la mobilit fonctionnelle (ou professionnelle) consiste pour un
salari changer de poste et/ou de grade, dans une mme branche
professionnelle ou dans une autre.
OCDE : l'Organisation de Coopration et de Dveloppement conomiques a pour mission
de promouvoir les politiques qui amlioreront le bien-tre conomique et social
partout dans le monde.
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viii
OFS : lOffice Fdral de la Statistique fournit des informations sur ltat et lvolution de
notre pays dans de nombreux domaines. Ces informations permettent ensuite de
comparer la situation de la Suisse celle dautres pays.
OIT : lOrganisation Internationale du Travail a t cre en 1919, dans le but de
promouvoir la justice sociale et notamment de faire respecter les droits de lhomme
dans le monde du travail.
PIB : le Produit Intrieur Brut est un indicateur conomique de la richesse produite par
anne dans un pays donn. Il correspond la valeur totale, comptable ou montaire,
de tous les biens et services produits dans un pays donn au cours dune anne
donne.
Productivit : la productivit dsigne le rapport entre le total de la production obtenue et les
moyens mis en uvre (production divise par les moyens).
Rcession : le terme de rcession signifie le ralentissement de la croissance conomique.
Elle est l'une des phases du cycle conomique dans le systme capitaliste :
expansion, crise, rcession, reprise.
SECO : pour toutes les questions de politique conomique, le Secrtariat dtat
lconomie reprsente le centre de comptence de la Confdration suisse. Chaque
trimestre, lorgane analyse la situation conomique actuelle et tablit des
prvisions conjoncturelles pour lanne en cours et la suivante.
SPT : le SPT est le Service de la Protection des Travailleurs et des relations au travail en
Valais.
Socit mre : une socit mre, appel galement maison mre, est une socit qui
possde une ou plusieurs filiales, dont elle en assure la direction.
Taux de rotation : le taux de rotation (galement appel turnover ) signifie le rythme de
renouvellement des effectifs du personnel dans une entreprise.
Temps de travail : le temps de travail reprsente le temps pendant lequel le travailleur est
tenu disposition de lemployeur. Le temps du trajet pour se rendre
son lieu de travail nest pas compt en tant que dure du travail.
Travail temporaire : selon lOCDE, le travail temporaire est une forme demploi salari qui
a la particularit de ne pas offrir de perspectives de travail dure
indtermine. Ce dernier peut se prsenter sous la forme de missions,
par exemple.
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ix
Table des matires
Concepts thoriques ........................................................................................ 1
1. March du travail .................................................................................................... 1
a) Dfinition ....................................................................................................... 1 b) March ouvert/ March cach........................................................................ 1 c) Segmentation du march du travail ............................................................... 4 d) Secteur conomique ....................................................................................... 4
2. Politique du march de lemploi ............................................................................. 7
a) Dfinition ....................................................................................................... 7 b) Croissance/ Dcroissance conomique .......................................................... 8 c) Mondialisation ............................................................................................... 9 d) Accords bilatraux : libre circulation des personnes ................................... 10
3. Entreprise/ Socit ................................................................................................. 12
a) Dfinition ..................................................................................................... 12 b) Types dentreprises ...................................................................................... 12 c) Restructuration ............................................................................................. 14 d) Dlocalisation/ Relocalisation ..................................................................... 15 e) Licenciement ................................................................................................ 17 f) Franchise ...................................................................................................... 17
4. Travail/ Emploi ...................................................................................................... 19
a) Dfinition ..................................................................................................... 19 b) Plein emploi ................................................................................................ 20 c) Travail temps partiel ................................................................................. 20 d) Sous-emploi ................................................................................................. 21 e) Woorking poor ....................................................................................... 22 f) Travail au noir .............................................................................................. 22 g) Cot de la main-duvre ............................................................................. 23 h) Division du travail........................................................................................ 24
5. Salaire/ Revenu ...................................................................................................... 25
a) Dfinition ..................................................................................................... 25 b) Salaire minimum ......................................................................................... 26 c) Salaire defficience ...................................................................................... 27 d) Portage salarial ............................................................................................. 27
6. Chmage ................................................................................................................. 29
a) Dfinition ..................................................................................................... 29 b) Types de chmage........................................................................................ 30 c) Taux de chmage ......................................................................................... 32 d) Chmage des jeunes ..................................................................................... 34
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x
e) Chmage de longue dure ............................................................................ 35
7. Insertion professionnelle ....................................................................................... 37
a) Dfinition ..................................................................................................... 37 b) Agent dinsertion ........................................................................................ 38 c) Formation professionnelle ........................................................................... 40 d) Employabilit ............................................................................................... 40 e) Exclusion professionnelle ............................................................................ 41
8. Protection sociale ................................................................................................... 42
a) Dfinition ..................................................................................................... 42 b) Droit du travail ............................................................................................. 42 c) Flexibilit/ Flexicurit ........................................................................... 43 d) Marchs transitionnels du travail ................................................................. 44 e) Contrat-type de travail ................................................................................. 45 f) Syndicat ....................................................................................................... 45 g) Convention collective .................................................................................. 46 h) Paix du travail .............................................................................................. 46 i) Plan social .................................................................................................... 47 j) Partage du temps de travail .......................................................................... 47
Conclusion ....................................................................................................................... 48
Bibliographie .................................................................................................. 52
1. Ouvrages ................................................................................................................ 52 2. Documents ............................................................................................................. 53
Sitographie ..................................................................................................... 54
1. Rfrences ............................................................................................................. 54 2. Rfrences principales et liens utiles consulter .................................................. 56
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xi
Table des illustrations
Images de Mix & Remix : les images ont t insres dans ce travail, avec laccord de leur
auteur
Tableau 1 : OFS, Entreprises et emplois selon le secteur conomique, 2012 , (rsultats
provisoires) ............................................................................................................................ 5
Tableau 2 : CLIOTEXTE tir de lOFS, Tableau sur la population et les secteurs d'activit
en Suisse depuis 1800 ......................................................................................................... 5
Tableau 3 : OFS, Entreprises marchandes et emplois selon la taille des entreprises, 2008
13
Tableau 4 : OFS, Entreprises marchandes selon la forme juridique et le secteur dactivit,
2008 ................................................................................................................................. 14
Tableau 5 : Revue de politique conomique, Tendance la dlocalisation de la production
de la production des entreprises industrielles suisses (de plus de 20 collaborateurs) .... 16
Tableau 6 : OFS, galit entre femmes et hommes travail temps partiel ............... 21
Tableau 7 : OFS, Structure des cots horaires de la main-d'uvre, 2010 ................... 23
Tableau 8 : OFS, volution des salaires nominaux, des prix la consommation et des
salaires rels ..................................................................................................................... 26
Tableau 9 : Graphique ralis moi-mme, Population active ...................................... 32
Tableau 10 : SECO, Taux de chmage selon les cantons ............................................ 33
Tableau 11 : OFS, Chmage des jeunes : part des chmeurs au sens du BIT dans la
population active des 15-24 ans ....................................................................................... 34
Tableau 12 : SECO, Nombre de chmeurs, chmeurs de longue dure et croissance du
PIB .................................................................................................................................... 35
Tableau 13 : Beuret P. et Rey J.-C. (rsultat dun focus groupe des responsables de diffrents
services et institutions) Insertion socio-professionnelle : les divers professionnels et leurs
fonctions ........................................................................................................................... 38
Tableau 14 : Coordination ORP, Panorama du rseau daide la rinsertion
professionnelle et sociale dans le canton du Valais ......................................................... 39
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xii
Prambule
Le march du travail en Suisse volue constamment et ces dernires dcennies des
changements profonds ont eu lieu dans sa structure. Kehrli C. et Knpfel C. dressent un
panorama de cette volution :
L ancienne ralit du monde du travail
Dans l ancien monde du travail, les rapports de travail normaux constituaient une base
pour sorienter. On achevait une formation professionnelle, on trouvait une place de travail,
on changeait rarement de place, on profitait dune ascension continue et on partait la
retraite 65 ans. Le plein emploi tait une chose normale, au moins pour lhomme dorigine
suisse. Tout au plus, les travailleurs trangers ou les femmes issues de mnages o les deux
conjoints travaillaient pouvaient tre sujets la perte dune place de travail. Le rseau de
la scurit sociale tait conu et dvelopp en fonction de lactivit professionnelle de
lhomme. Ltat social tait considr comme subsidiaire par rapport lactivit
professionnelle. Dans une mesure leve, le travail salari valait en tant que source de sa
propre identit.
Autant ces normes agissaient en tant quorientation dans lconomie et la politique, autant
il tait perceptible quelles ntaient de loin pas valables pour tous. Jamais toutes les
personnes exerant une activit lucrative narrivaient bnficier de rapports de travail
normaux. De nombreuses familles de couches sociales infrieures taient obliges de faire
en sorte que les deux conjoints exercent une activit lucrative. Dautres, avant tout les
trangers exerant une activit lucrative, occupaient frquemment des emplois prcaires
avec de bas salaires, des horaires irrguliers et une protection dassurance limite. []
La nouvelle ralit
Depuis le milieu des annes 1970, la Suisse vit une mutation sociale qui modifie
profondment les facettes de la vie en commun. Lancien contrat entre gnrations est caduc.
A quoi ressemblera le suivant ? Cela nest perceptible que de manire schmatique.
La mutation conomique peut tre dcrite par des mots-cls tels que globalisation et
flexibilisation. Louverture lchelle mondiale des marchs traditionnels a fait lobjet en
Suisse dune rapide mutation structurelle et sectorielle. Le secteur industriel perd des places
de travail dans une grande mesure, alors que le secteur des prestations prend visiblement
de limportance. La concurrence intense et les progrs technologiques entranent une
automatisation progressive de la production et un transfert de places de travail prsentant
un profit dexigences de faible niveau, dans le secteur industriel et artisanal avant tout. En
mme temps, les rapports de travail dans le secteur tertiaire sont flexibiliss. Orientation
clients : cest la notion qui simpose. Travail temps partiel, jobs temporaires, obligations
axes sur les projets particuliers travail sur appel et autres formes de travail gagnent en
importance. Pour les femmes, cela permet une activit professionnelle plus intense. Dans le
mme temps, il faut dplorer une prcarisation sournoise des rapports de travail. []
Les carrires professionnelles ne se droulent plus aussi simplement selon des axes
prvisibles, mais prsentent toujours plus frquemment des ruptures : la recherche pnible
dune place dapprentissage convenable, des changements de poste forcs, de courtes
priodes de chmage, des interruptions dactivit professionnelle dans loptique dune
-
xiii
nouvelle orientation, des reconversions exigeant du temps sont actuellement habituelles sur
le plan professionnel. Le rapport de travail normal est de moins en moins la norme. Cet
abandon de la norme saccompagne dun nombre lev de chmeurs, toujours davantage
dun statut dinvalidit pour des personnes qui ne paraissent pas assez en forme, et dun
nombre croissant de cas relevant de laide sociale. [] 1
Ds lors, avec cette nouvelle ralit qui complexifie encore plus les structures et rapports
en vigueur sur le march du travail en Suisse, il semble ncessaire que les professionnels, en
tant quagents dinsertion, possdent des connaissances suffisantes en la matire pour
pouvoir aider au mieux les personnes quils accompagnent
1 Kehrli C. et Knpfel C., Manuel sur la pauvret en Suisse , p.75-77
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1
Concepts thoriques
1. Le march du travail
a) Dfinition
Lexpression de march du travail nest pas une notion claire, prcise et dlimite. Pour
tenter de saisir sa signification, il faut dfinir les termes qui la composent. Hidouche Z. donne
lexplication suivante:
Au sens premier, le march dsigne le lieu o des producteurs (commerants,
artisans, paysans) se rassemblent pour proposer directement leurs produits aux
consommateurs. En conomie, par extension, le march est un systme
d'changes o se rencontrent l'offre (les vendeurs) et la demande (les acheteurs).
C'est aussi l'ensemble des rgles, juridiques ou informelles, par lesquelles ce
type d'oprations conomiques peut se raliser. Le march, qui concerne aussi
bien les changes de biens et de services que les changes actifs financiers et
immobiliers, est l'un des concepts fondamentaux de l'conomie. 2
Quant au travail, il dsigne l'effort physique ou intellectuel quil faut accomplir pour faire
quelque chose ou obtenir un rsultat recherch. En tant qu'occupation rmunre, le travail
est synonyme d'emploi, cest pourquoi certaines personnes parlent galement de march de
lemploi. Ainsi, en conomie, le march du travail est le lieu thorique de rencontre de loffre
et de la demande de travail. L'offre de travail reprsente la quantit de travail offerte par les
individus qui cherchent exercer une activit rmunre. Ces derniers sont appels
demandeurs demploi. La demande de travail, qui provient gnralement des entreprises, est
la quantit de travail demande par les employeurs. Ceux-ci offrent donc des emplois.
Si, de manire gnrale, on parle du march du travail, il en existe en fait de nombreux. En
effet, il courant dentendre parler de 1er march du travail, galement nomm march
primaire. Celui-ci est rgul naturellement par la loi de loffre et la demande de travail.
Le march secondaire ou complmentaire, quant lui, rassemble toutes les activits de
production de biens ou de services juges insuffisamment rentables par les entreprises
prives qui les ont dlaisses. Ces activits ont cependant une utilit pour la collectivit et
peuvent, gnralement avec le soutien de l'tat, tre maintenues dans un march du travail
complmentaire, permettant ainsi des personnes sans emploi ou en difficults de bnficier
dun emploi adapt leur problmatique ou de (r)acqurir les comptences indispensables
la reprise d'un emploi dans le march principal de l'emploi. Ce deuxime march est
constitu par le travail temporaire, les entreprises sociales, les ateliers protgs, etc.
b) March ouvert/ March cach
Au niveau des emplois, le march du travail peut tre galement dcoup en deux
dimensions: le march ouvert et cach. Au cours dune recherche demploi, il est conseill
de tous les explorer, en mettant laccent sur le march cach.
2 http://www.lafinancepourtous.com/IMG/pdf/6_Modules1_Marches_Prix.pdf (18.04.14)
http://www.lafinancepourtous.com/IMG/pdf/6_Modules1_Marches_Prix.pdf -
2
March ouvert
Le march ouvert est accessible tous et facile identifier. Ce march regroupe les offres
demploi, les agences de placement et les chasseurs de ttes.
Offres demploi
Les annonces lies une offre demploi peuvent tre publies dans les journaux ou sur les
sites web des agences et des entreprises. La majorit des personnes en recherche d'emploi
utilisent ce type de sources dinformation, ce qui a pour consquence une concurrence trs
importante entre les candidats.
Agences de placement Une agence de placement prive est une
entreprise de service en charge de placer des
personnes sans emploi ou la recherche dun
nouveau challenge professionnel dans des
entreprises cherchant du personnel. Ces
organismes, aussi appels agences dint-
rim , peuvent tre galement mandats par
les entreprises qui cherchent recruter du
personnel et offrent souvent du travail
temporaire. En Valais, Manpower est une
des entreprises leader dans le placement de
personnel en Suisse.
Paralllement aux agences prives, il existe en Suisse des offices de placement publics
linstar des Offices rgionaux de placement (ORP) qui peuvent tre mis contribution, sans
frais, par tous les demandeurs demploi ainsi que tous les employeurs. Cependant, leur tche
principale consiste aider les chmeurs dans leur recherche demploi.
Chasseurs de tte
Les chasseurs de ttes (aussi appels headhunters ) sexcutent toujours sur mandat. Leur
travail consiste contacter directement un petit groupe de candidats ou une personne en
particulier, pour le compte dun client. Ces professionnels ont une approche trs qualitative
et, contrairement aux agences de placement, ils rservent leurs candidats pour des postes
bien prcis.
March cach
Le march cach de lemploi dsigne tous les emplois qui ne font pas lobjet dannonces ou
qui ne passent pas par des agences de placement. Cela sexplique pour diverses raisons.
LE SECO DNOMBRAIT 277'885 TRAVAILLEURS TEMPORAIRES EMPLOYS PAR LE BIAIS DAGENCES PRIVES DE PLACEMENT. CE CHIFFRE A PRATIQUEMENT DOUBL DEPUIS 1998.
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3
Premirement, bien des employeurs n'annoncent pas les postes vacants parce qu'ils prfrent
engager parmi les relations de l'entreprise ou de leurs employs (quelqu'un qu'ils
connaissent, qu'ils ont rencontr, voire une personne qui leur est recommande). Les
avantages de ce recrutement interne sont nombreux : aspect financier (le recrutement par
annonce cote cher), pratique, etc.
Deuximement, des emplois peuvent tre libres et pas encore annoncs, dans le cas o une
entreprise vient de se crer ou parce qu'un employeur n'est pas certain des postes dont il aura
besoin. Ce march est par consquent plus diffus et difficile identifier que le march ouvert.
Il nen reste pas moins que cest par ce biais quune grande partie des postes sont repourvus.
Il y a plusieurs moyens possibles pour accder au march cach :
Offres spontanes
Les offres ou candidatures spontanes reprsentent le fait de dposer ou denvoyer
spontanment une lettre de postulation, et usuellement un curriculum vitae, sans rpondre
pour autant une offre demploi.
Recrutement par cooptation
En thorie, la cooptation signifie la dsignation d'un nouveau membre d'une assemble par
les membres dj en place. Sur le terrain le principe est un peu plus complexe. En effet,
malgr les chiffres parfois importants du chmage, certains employeurs admettent avoir du
mal embaucher, faute de trouver les profils adquats. Par consquent, des mthodes
alternatives au processus classique de recrutement sont apparues, comme le principe de
cooptation. Il faut dire que le recrutement par cooptation est une des possibilits dembauche
qui permet dattirer des profils parfois inaccessibles par le circuit habituel.
Un des synonymes de la cooptation est le rseautage. Un rseau peut tre dfini comme
lensemble des relations personnelles ou professionnelles quune personne entretient. Si
celui-ci est vaste et bien tabli il peut tre une aubaine pour faire circuler une information.
Cest pourquoi, pour pouvoir bnficier de lavantage de la cooptation, il faut savoir tirer
sur les bonnes ficelles au sein des bons rseaux . Par exemple, le coopteur peut se
trouver tre un ancien lve qui a t la mme cole que la personne qui cherche
actuellement du travail, ou un de ses amis travaillant au sein dune socit qui recrute, ou
encore un de ses anciens professeurs qui lui transfre une offre ou qui la recommande ses
relations professionnelles.
Cette pratique de la cooptation est devenue courante aussi bien dans la vie de tous les jours
que dans les communauts virtuelles (rseaux sociaux, etc.) qui schangent contacts et
pistes professionnels; elle est pratique dans tous les secteurs dactivit.
Suivi de lactivit conomique
Le suivi de l'actualit conomique dun secteur d'activit travers les mdias (comme par
exemple le Bulletin officiel , en Valais) peut galement tre une source dinformation
prcieuse pour identifier de potentiels emplois qui ne font pas encore lobjet dannonces.
Ces futurs postes de travail peuvent tre dus de nouvelles ouvertures ou dagrandissement
de commerces, dinitiatives gouvernementales, etc.
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c) Segmentation du march du travail
La structure du march du travail peut encore tre divise en deux segments principaux. Le
premier segment, appel aussi segment primaire, est caractris par des emplois stables et
bien rmunrs. A cela viennent encore s'ajouter la scurit de l'emploi, une bonne protection
sociale et des perspectives de carrire attractives. Ce march est soumis une rglementa-
tion qui limite la libert de lemployeur.
A l'inverse, le segment secondaire est
caractris par des emplois prcaires, mal
rmunrs, gnralement d'une dure
limite et offrant une protection sociale
rduite. De plus, le taux de chmage recens
dans ce segment est suprieur celui du
segment primaire, sans compter que le taux
de rotation y est trs lev. Cela sexplique
par des conditions de travail peu attractives
et l'absence de toute perspective de carrire.
d) Secteur conomique
Un secteur conomique est un regroupement d'activits qui apparaissent comme semblables.
Partant de ce principe, trois secteurs conomiques ont t dfinis : le secteur primaire, le
secteur secondaire et le secteur tertiaire. Cette classification n'est toutefois pas rigide et peut
voluer.
Secteur primaire
Le secteur primaire concerne la collecte et l'exploitation directe de ressources naturelles. Les
activits suivantes font partie de cette catgorie : agriculture, pche, exploitation forestire,
etc. Actuellement, en Suisse, le secteur primaire est le plus petit secteur conomique.
Secteur secondaire
Le secteur secondaire ou industriel regroupe les activits lies la transformation des
matires premires issues du secteur primaire. Des activits telles que lindustrie du bois,
llectronique, lhorlogerie illustrent cette seconde catgorie. Le secteur industriel est
considr comme stratgique dans lconomie des pays dvelopps, y compris en Suisse,
mme sil reprsente une part relativement modeste du PIB. En effet, ce secteur fournit des
emplois dingnieurs ainsi que du travail de recherche et de dveloppement des entreprises
du secteur tertiaire. Ainsi, ce secteur a son importance de par l'industrie mcanique,
lectrique et mtallurgique, l'industrie chimique et pharmaceutique, les technologies
mdicales, l'industrie alimentaire et lindustrie de lhorlogerie.
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5
Secteur tertiaire
Le secteur tertiaire regroupe toutes les activits conomiques qui ne font pas partie des deux
autres. Il sagit du secteur qui fournit des services comme lenseignement, les associations,
le tourisme, le nettoyage, etc. Plus spcifiquement, le secteur tertiaire marchand, qui fournit
des services payants comme le coiffeur, se distingue du secteur tertiaire non marchand qui
comprend des services fournis gratuitement ou des prix qui ne sont pas conomiquement
significatifs. Les domaines de l'ducation, de la scurit, de l'action sociale et de
l'administration sont des exemples de services non marchands.
Grce aux tableaux qui suivent (Cf. galement tableau 4. Entreprises marchandes selon la
forme juridique et le secteur dactivit, 2008) il est possible de constater qu prsent le
secteur tertiaire est le plus grand secteur conomique de Suisse.
Tableau 1 Entreprises et emplois en Suisse selon le secteur conomique, 2012
Secteurs conomiques Entreprises Emplois
Secteur primaire 57'440 165'030
Secteur secondaire 90'344 1'096'082
Secteur tertiaire 424'640 3'644'277
Total 572'424 4'905'389
Source: Statistique structurelle des entreprises STATENT (OFS)
Tableau 2 Population et secteurs d'activit en Suisse depuis 1800
Source: Office fdral des rfugis et Office fdral des statistiques, 2010
-
6
Alors quau Moyen-ge, lconomie en Suisse est principalement agricole et artisanale,
celle-ci va commencer sindustrialiser partir du XIXe sicle grce la rvolution
industrielle. Les industries horlogre, alimentaire et du textile prennent alors beaucoup
dimportance, tout comme celle de la chimie un peu plus tard.
Par la suite, le secteur tertiaire ou secteur des services va prendre de lampleur grce
l'volution de plusieurs domaines comme le systme ducatif, le systme de sant ou des
transports. En outre, laugmentation considrable du niveau de vie vers le milieu du XXe
sicle, permettant aux gens de pratiquer davantage dactivits de loisirs, va galement
contribuer la progression de ce secteur. Actuellement, en Suisse, le secteur tertiaire est
reprsent majoritairement par les banques et les assurances, le tourisme, le commerce de
gros et de dtail, les administrations publiques et les assurances sociales.
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7
2. Politique du march de lemploi
a) Dfinition
Il est relativement dlicat de chercher dlimiter la politique du march de lemploi, car
celle-ci est une constituante de la politique conomique et sociale. En effet, il y a certains de
ses objectifs qui relvent avant tout de la politique conomique, tandis que dautres sont
surtout de nature socio-politique. De surcrot, la politique du march de lemploi est
troitement lie la politique conjoncturelle, mais va plus loin que celle-ci.
Le but principal dordre politico-conomique que vise la politique du march de lemploi est
datteindre et de maintenir le plein emploi. Cest galement une finalit qui vaut pour la
politique conjoncturelle. Cependant, tandis quil importe cette dernire dviter les
fluctuations court terme de lemploi, il incombe la premire de crer des conditions
pouvant assurer un degr demploi aussi lev que possible, compte tenu des conditions
conomiques du moment. De mme, il appartient au mandat de la politique du march de
lemploi de limiter le chmage, l o les moyens daction de la politique conjoncturelle sont
limits.
Voici un rsum des objectifs gnraux de la politique du march de lemploi:
amlioration de la qualit de fonctionnement du march de lemploi,
aplanissement des problmes demploi spcifiques aux groupes et aux rgions.
Les nombreuses interdpendances entre la politique du march de lemploi et les autres
politiques sectorielles exercent une grande influence, tant sur la demande de main-duvre,
la situation conjoncturelle et le commerce extrieur, que sur la recherche, le progrs
technique, les structures conomiques rgionales et sectorielles, ainsi que les conditions de
concurrence.
Dautre part, comme le fonctionnement de notre conomie nest pas parfait, ltat organise
des mesures afin de corriger certains disfonctionnements. Cet ensemble dinterventions dans
la vie conomique sappelle la politique conomique.
Trois sortes de politiques conomiques sont distinguer:
Politique conjoncturelle
La politique conjoncturelle vise llimination des fluctuations conomiques, en assurant le
plein emploi, ainsi que la stabilit des prix et des taux de change (quilibre extrieur).
Il existe plusieurs moyens pour conduire ces buts, comme par exemple:
la politique montaire : elle consiste agir sur la masse montaire et sur les taux dintrt, afin de favoriser ou non les investissements,
la politique budgtaire : en augmentant ses dpenses en priode de crise (en finanant des grands travaux comme une autoroute, par exemple), ltat peut
participer la relance conomique; en les diminuant en priode de haute
conjoncture, elle peut contribuer ce que lconomie ne semballe pas.
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Politique structurelle
La politique structurelle a deux buts principaux. Premirement, elle contrle que les
conditions-cadres de lconomie de march soient respectes (loi sur limmigration, salaire
minimum, etc.). Pour ce faire, ltat joue un rle darbitre, qui favorise la concurrence en
promulguant des lois anti-trust, anticartel, etc. Deuximement, il a pour but dassurer la
croissance long terme, en dveloppant les structures ncessaires au dveloppement
conomique, comme la formation, les transports, lnergie, etc.
Politique sociale
Pour De Laubier P., la politique sociale reprsente :
[... ]lensemble des mesures prises au niveau dune nation en vue damliorer,
ou de changer, les conditions de vie matrielle et culturelle du grand nombre
conformment une prise de conscience progressive de droits sociaux et compte
tenu des possibilits conomiques et politiques dun pays un moment donn. 3
La politique sociale se dcompose en plusieurs types de politiques spcifiques, qui dploient
leurs effets grce diffrents instruments (les rgimes dassurances sociales, laide sociale
et la promotion du logement en sont des exemples). Ses objectifs principaux sont de diminuer
les ingalits matrielles et de protger les catgories sociales les plus dmunies. Au final,
la politique sociale demeure une notion aux multiples facettes, et difficile dlimiter, car
elle touche tous les aspects de la vie en socit.
b) Croissance/ Dcroissance conomique
Croissance
La croissance conomique est dfinie comme une augmentation soutenue, pendant une
priode prolonge, de la quantit des biens et services que produit une conomie. Elle est
lobjectif final de toutes les conomies, quelle que soit leur nature. La croissance permet
laccroissement de la richesse, et cette augmentation produit des effets aussi bien
conomiques que sociaux.
Comme le dcrit Rime P.-A. :
La monte du chmage dans les pays industrialiss a t la consquence la
plus fcheuse de la faible croissance conomique des annes 90 et du dbut du
XXIe sicle. On considre actuellement que le moyen le plus sr dviter une
nouvelle dgradation sur le march du travail est de stimuler la croissance.
Ainsi, dun point de vue strictement conomique, la croissance est absolument
obligatoire. 4
3 Carnal P.-Y. cit dans De Laubier P., Les assurances sociales, la politique sociale et la scurit
sociale : essai de dfinitions et de prsentation gnrale , p.23 4 Rime P.A., Les mondes conomiques : Introduction lconomie politique et nationale , p.97
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9
Pour tre considr comme une croissance, le mouvement la hausse doit tre durable et
non alatoire. De ce fait, il ny a pas lieu de parler de ce phnomne si le climat favorable
dune saison fait augmenter le PIB dun pays, car tout peut tre modifi lanne suivante.
A linverse, il est question de croissance conomique si cette augmentation est due
lamlioration des techniques ou une meilleure efficacit du travail, par exemple.
Lindicateur le plus couramment utilis pour mesurer la croissance est le PIB. Les variations
de celui-ci dune anne lautre permettent de calculer le taux de croissance dune conomie.
Pour rappel historique:
Entre 1991 et 1997, alors que la plupart de ses partenaires et concurrents
conomiques ralisaient des taux de croissance annuels de 1.5 2.5%, la Suisse
a vcu une longue priode de stagnation sanctionne par une croissance
quasiment nulle. Cest cette poque que notre pays a t confront pour la
premire fois une hausse forte et durable du chmage. Durant les annes 90,
la croissance de lconomie suisse a t la plus faible de tous les pays
dvelopps. 5
Dcroissance
Le terme de dcroissance conomique, quant lui, est apparu la fin des annes 70. Cest
un concept qui se situe l'oppos du consensus conomique et politique actuel faisant de la
croissance conomique l'objectif des socits modernes. Effectivement, le but de la
dcroissance est de marquer fortement labandon de lobjectif de la croissance illimite,
puisque de celle-ci dcoulent des consquences
dsastreuses pour lenvironnement et donc pour
lhumanit. Cest pour cette raison que ses
partisans cherchent faire prendre conscience aux
individus et la collectivit que, dans les pays
riches, l'empreinte cologique de l'homme a atteint
un seuil o la croissance n'est plus possible. Le
dveloppement humain passe alors par une
dcroissance durable qui doit tre pense et
organise pour qu'elle soit soutenable.
c) Mondialisation
Il nest pas facile de dfinir de manire unique la notion de mondialisation, puisque le terme
sest enrichit au cours de lHistoire. En 1916, le mot apparat pour la premire fois et dsigne
alors une appropriation des terres l'chelle du monde. Il s'inscrit dans une rflexion sur la
rorganisation de la vie internationale aprs la guerre. A partir des annes 90, le phnomne
de la mondialisation se gnralise.
5 Rime P.-A., Les mondes conomiques : Introduction lconomie politique et nationale , p.111
et 179
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10
Pour tenter desquisser une dfinition actuelle, Moreau Defarges P. dtermine que :
La mondialisation ou globalisation , selon la terminologie anglo-
amricaine se caractrise dabord par lexplosion et lacclration de flux de
toutes sortes : marchandises, services, informations, images, modes, ides,
valeurs, bref tout ce quinvente et produit lhomme [] 6
Le terme de mondialisation est surtout utilis dans le domaine conomique, mais celle-ci
touche galement toutes les activits humaines: industrie, services, commerce, politique,
social, etc. Elle concerne aussi la communication et les changes entre tous les individus et
les diffrentes cultures de la Terre, devenue village plantaire .
La mondialisation est favorise par linterdpendance entre les hommes, la
drglementation, la libralisation des changes, la dlocalisation de l'activit, le
dveloppement des moyens de transport, de tlcommunication, etc. Le processus de
mondialisation a ainsi pour avantage de permettre aux entreprises deffectuer des choix
stratgiques, lchelle mondiale, en termes de localisation, approvisionnement,
financement, commercialisation, recrutement, investissement, etc. Ces choix sont faits en
comparant les avantages et inconvnients que leur procurent les diffrentes solutions
nationales possibles. A linverse, il en dcoule une plus grande concurrence entre les
diffrents acteurs prsents sur les diffrents marchs, tant donn que celle-ci est prsent
internationale. Il devient alors difficile pour ceux-ci de fonctionner dans une logique de
march uniquement national.
Dautre part, la recherche de profit favorise par la mondialisation provoque des retombes
ngatives sur lenvironnement, la scurit alimentaire (risques sanitaires), ou la scurit
sociale (licenciements massifs), pour ne citer que quelques exemples. Face ces
problmatiques, des organismes internationaux ont t crs, comme lOCDE en 1961, afin
de rglementer les diffrents changes.
d) Accords bilatraux : libre circulation des personnes
Laccord sur la libre circulation des personnes fait partie des sept premiers accords bilatraux
conclus entre la Suisse et lUnion europenne le 21 juin 1999, et entrs en vigueur en 2002.
Selon lOffice fdral des migrations, cet accord :
[] facilite les conditions de sjour et de travail en Suisse pour les citoyennes
et citoyens de lUnion europenne (UE). Le droit la libre circulation des
personnes est complt par des dispositions sur la reconnaissance mutuelle des
diplmes, lacquisition de biens immobiliers et la coordination des systmes de
scurit sociale. Les mmes rgles sappliquent aux tats de lAssociation
europenne de libre-change (AELE). 7
Le 9 fvrier 2014, une initiative populaire nomme contre limmigration de masse a t
soumise aux votations. Cette initiative proposait la mise en place dune loi prvoyant des
6 Moreau Defarges P., La mondialisation : vers la fin des frontires ? , p. 74 7 https://www.bfm.admin.ch//bfm/fr/home/themen/fza_schweiz-eu-efta.html (09.10.13)
https://www.bfm.admin.ch/bfm/fr/home/themen/fza_schweiz-eu-efta.html -
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quotas de permis de travail pour les frontaliers, ainsi que pour les demandeurs dasile. Elle
prvoyait galement de remettre en place les quotas pour les travailleurs trangers au
bnfice dun permis de rsidence (permis L, B et C). Par ailleurs, elle demandait de
rintroduire la prfrence nationale, obligeant ainsi les entreprises recruter
prfrentiellement les travailleurs suisses avant de pouvoir recruter des trangers.
Cette nouvelle loi sur limmigration ayant t accepte par le peuple suisse, le Conseil
fdral doit prsent proposer une mise en application de la loi, labore par les
parlementaires. Si le texte vot ntait pas particulirement prcis il allait, dans son esprit
gnral, lencontre de la libre circulation des personnes. De ce fait, les autorits suisses
doivent actuellement se confronter la difficult suivante : si la mise en uvre de la loi est
trop tranche , elle ira lencontre de la libre circulation des personnes et lUE dnoncera
les accords bilatraux. Dans ce cas, la libre circulation des personnes naura plus lieu dtre,
tout comme les six autres volets des accords bilatraux, qui lui sont lis. Au final, lavenir
dira ce quil adviendra de ces accords bilatraux.
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3. Entreprise/ Socit
a) Dfinition
Lentreprise est une unit de production. Son rle consiste produire des biens et des
services en optimisant la quantit de facteurs utiliss en fonction de leur prix, afin de
maximiser son profit. Lobjectif principal de toute entreprise est de viser la prennit.
Les buts dune entreprise peuvent tre lucratifs ou non. Si le principal objectif des personnes
qui la constitue est de senrichir, cette entreprise est caractrise comme tant but lucratif.
A linverse, si les responsables rinjectent leur bnfice dans la mission sociale quils se sont
fixe et que leur but premier nest pas lenrichissement personnel, il sagit dune entreprise
but non lucratif. Celle-ci peut poursuivre diffrentes missions : dveloppement local,
promotion dune activit sportive, etc.
Contrairement lentreprise qui ne fait pas lobjet dune relle dfinition lgale, en droit,
une socit est lenveloppe juridique qui donne la personnalit morale une ou plusieurs
personnes (physiques ou morales) qui se sont associes en apportant des moyens matriels
et humains en vue de la ralisation dun objectif commun ou le partage de bnfices.
b) Types dentreprises
Il existe une multitude dentreprises sur le march suisse, qui diffrent selon leur taille, leur
forme juridique ou encore leur secteur dactivit :
Taille
Il existe diffrentes tailles dentreprises. Cela peut aller de lentreprise individuelle au groupe
qui emploie des milliers de personnes dans le monde entier. De manire gnrale, on
distingue :
Petites et Moyennes Entreprises (PME) Les PME sont les entreprises les plus reprsentes en Suisse. A lintrieur de cette catgorie
sont regroupes les micro-entreprises, les petites entreprises et les moyennes entreprises.
Grandes entreprises Les entreprises multinationales font
parties des grandes entreprises. Celles-ci
sont souvent internationalises, ce qui
signifie que leur activit conomique nest
pas uniquement exerce au sein dun pays,
mais dpasse les frontires nationales. Il y
en a peu dans notre pays, mais elles
prsentent lavantage de fournir du travail
beaucoup de salaris. En Suisse, Nestl,
Glencore, ABB, etc. reprsentent des
entreprises multinationales.
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Tableau 3 Entreprises marchandes et emplois en Suisse selon la taille des entreprises,
2008
Taille des entreprises Entreprises Emplois
en quiv. plein temps Nombre % Nombre %
PME (jusqu' 249) 311'707 99.6 2'327'802 66.6
Micro-entreprises (jusqu' 9) 272'346 87.1 869'206 24.9
Petites entreprises (10-49) 33'183 10.6 760'780 21.8
Moyennes entreprises (50-249) 6'178 2.0 697'816 20.0
Grandes entreprises (250 et plus) 1'154 0.4 1'166'269 33.4
Total 312'861 100.0 3'494'071 100.0
Source : Recensement des entreprises, OFS
Plus de 99 pour cent des entreprises suisses sont des petites et moyennes entreprises (PME),
dont 87 pour cent sont des micro-entreprises. En termes de population, deux tiers des salaris
travaillent dans des PME et le tiers restant dans les grandes entreprises.
Forme juridique
La forme juridique ou statut juridique est la forme lgale selon laquelle sorganise
lentreprise. Elle dpend de sa taille mais aussi des risques engags. La Suisse regroupe des
entreprises aux formes juridiques diverses :
Raison individuelle (RI) La raison individuelle dsigne une entreprise industrielle ou commerciale qui appartient
une seule personne physique. Celle-ci lexploite en son nom et de manire indpendante.
Cest la forme juridique de socit la plus simple.
Socit en nom collectif (SNC) Lorsque deux ou plusieurs personnes physiques s'associent afin d'exploiter ensemble une
entreprise selon les rgles commerciales, il va sagir dune socit en nom collectif.
Socit en commandite Pour crer une telle socit, deux ou plusieurs personnes physiques sont ncessaires. La
socit en commandite est peu prsente au sein de l'conomie helvtique.
Socit anonyme (SA) Une socit anonyme peut tre constitue par une ou plusieurs personnes physiques ou
juridiques. Celles-ci apportent un capital qui est divis en sommes partielles, appeles
actions. Avec la raison individuelle, la socit anonyme est la forme juridique la plus
courante en Suisse.
Socit responsabilit limite (Srl) Ce type dentreprise est un mlange de socit anonyme et de socit en nom collectif. Grce
au faible capital minimum quelle demande (CHF 20'000), elle gagne de plus en plus
dimportance dans notre pays.
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Socit cooprative La socit cooprative place le dveloppement et l'entraide conomique au premier plan,
comme dans la construction ou l'achat d'habitations.
Secteur dactivit
La troisime possibilit dune catgorisation dune entreprise ou dune socit peut se faire
partir de son secteur dactivit principal, appel galement secteur conomique.
Tableau 4 Entreprises marchandes en Suisse selon la forme juridique et le secteur dactivit, 2008
Formes juridiques Secteur secondaire Secteur tertiaire Total
Raisons individuelles 29'993 112'553 142'546
Socits en nom collectif 1'731 6'275 8'006
Socits en commandite 298 1'020 1'318
Socits anonymes 26'612 60'353 86'965
Srl 13'275 44'742 58'017
Socits coopratives 236 1'585 1'821
Autres 919 13'269 14'188
Total 73'064 239'797 312'861
Source : Recensement des entreprises, OFS
c) Restructuration
Dans la presse, il y a rgulirement des articles mentionnant le terme de restructuration,
souvent au sujet de grandes entreprises. Tissot ditions dfinit ce concept de la manire
suivante :
La restructuration est une opration de gestion dcide par un employeur et
consistant rorganiser une entreprise en fonction de la conjoncture ou dune
stratgie. 8
La restructuration d'une entreprise se
compose de deux parties : la restructuration
financire et la restructuration conomique.
La restructuration financire mne
gnralement une recapitalisation
(souvent convenue par les anciens
actionnaires). De mme, les cranciers de
lentreprise peuvent aussi voir leurs crances rengocies. Cette ngociation peut amener les
cranciers accepter un abandon partiel de la dette, une diminution des intrts, un
rchelonnement des remboursements, etc.
8 http://www.editions-tissot.fr/droit-travail/dictionnaire-droit-travail-
definition.aspx?idDef=407&definition=Restructuration (21.11.13)
LA RESTRUCTURATION PEUT ENTRANER DES SCISSIONS OU DES REGROUPEMENTS
DTABLISSEMENTS, DES CRATIONS OU DES DISPARITIONS DE FILIALES, ETC.
http://www.editions-tissot.fr/droit-travail/dictionnaire-droit-travail-definition.aspx?idDef=407&definition=Restructurationhttp://www.editions-tissot.fr/droit-travail/dictionnaire-droit-travail-definition.aspx?idDef=407&definition=Restructuration -
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La restructuration conomique, quant elle, conduit parfois des cessions, cest--dire des
transmissions d'activits, ou la dlocalisation de lentreprise.
Dans les deux cas, il s'en suit gnralement un plan de licenciement conomique, qui peut
mener parfois une grve de la part des salaris. En effet, gnralement, le terme de
restructuration est utilis pour voquer ou justifier les licenciements conomiques qui
accompagnent les mouvements de rachat et de concentration dentreprises ou les conomies
dchelle. Malgr tout, les causes dune restructuration sont multiples. Il peut s'agir d'une
volont pour l'entreprise de rduire ses cots, ou encore de se spcialiser dans un domaine
prcis afin d'avoir une meilleure visibilit. Il faut prciser que la restructuration dune
entreprise n'est pas forcement lie une crise financire.
d) Dlocalisation/ Relocalisation
Dlocalisation
La dlocalisation dsigne le fait de transfrer les activits, les capitaux et les emplois d'une
entreprise dans un autre lieu, afin de bnficier de conditions conomiques plus favorables,
comme :
des bas salaires,
du personnel qualifi,
un droit du travail plus souple,
une monnaie faible,
une fiscalit plus lgre ,
un dynamisme conomique,
des assurances sociales plus avantageuses,
etc.
Au sens strict, la dlocalisation concerne toute l'activit dune entreprise et revient donc
sparer les lieux de production de ceux de consommation. Toutefois, compte tenu de la
division verticale du travail au niveau mondial, la dlocalisation a souvent lieu par segment
du processus d'activit. Par exemple cela peut tre le fait de dlocaliser la logistique de
lactivit entrepreneuriale. De plus, la dlocalisation a t favorise par la baisse des cots
de transport et la mondialisation des capitaux et des marchs qui imposent une baisse des
tarifs douaniers. Gnralement, cette migration a lieu essentiellement du pays d'origine
vers l'tranger, mais elle peut tre aussi effectue d'une zone urbaine vers une zone rurale.
La menace de dlocalisation d'une activit est parfois
utilise comme moyen de pression sur les syndicats, ainsi
que pour augmenter la dure du travail sans contreparties.
En effet, dlocaliser une partie de lactivit de lentreprise
peut par exemple permettre celle-ci de recruter du
personnel moins coteux et ainsi dviter devoir respecter
les conditions de travail que demandent les syndicats.
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Relocalisation
La relocalisation conomique, quant elle, dsigne le fait de rapatrier une partie ou la totalit
des activits dune entreprise dans le pays dorigine de la socit mre. Les facteurs qui
peuvent tre invoqus par les entreprises qui relocalisent une partie de leurs activits
antrieurement dlocalise dans un pays en dveloppement sont nombreux :
augmentation des cots de transport,
dlais de transport trop longs,
difficult de coordination avec les quipes situes distance,
problmes de qualit et leur impact sur l'image,
difficults de lutte contre l'espionnage industriel et le plagiat,
taxes d'importation et quotas europens,
faible capacit d'innovation,
etc.
Pour certains, la relocalisation est prsente comme une rponse aux dgts sociaux et la
dtrioration de l'environnement que la mondialisation capitaliste provoque, puisquelle
conduirait reconstituer des territoires comprenant des activits complmentaires et ayant
une cohrence conomique, avec des lieux de production les plus proches possibles de ceux
de consommation. Au vu du graphique qui suit, il est possible de dire que les relocalisations
restent peu courantes, puisque quelles reprsentent un taux denviron 4.5% de rapatriement. Tableau 5 Tendance la dlocalisation de la production des entreprises industrielles suisses (de
plus de 20 collaborateurs)
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e) Licenciement
En matire de contrat de travail, la libert de licenciement domine en Suisse. En effet,
de manire gnrale, un employeur peut rsilier un contrat tout moment et sans raisons,
mme sil est tenu de donner le motif du licenciement, par crit, si lemploy le demande.
Cela ne restreint toutefois pas lemployeur licencier sans motif valable, tant donn que
les employeurs citent souvent des raisons conomiques.
Rousselle-Ruffieux S. prcise que :
Pour autant quil respecte le dlai lgal ou contractuel de cong, lemployeur
peut en principe mettre fin au contrat sans avoir suivre de procdures
particulires, sans avoir justifier dun motif spcifique et sans avoir payer
dindemnit. 9
cet gard, les conventions collectives de travail (CCT) ngocies par les syndicats sont de
premire importance. Effectivement, elles prvoient que tout licenciement doit sappuyer
sur un juste motif ou elles tentent de prolonger les dlais de blocage des renvois. En outre,
dans les cas o il est possible qu'il s'agisse d'une rsiliation abusive, la loi donne droit
rparation.
Concernant la rsiliation abusive, la loi cite toute une liste de motifs abusifs de congs
donns sur la base de l'ge, du sexe ou de la religion de l'employ, etc. Malgr tout, si ce
dernier est victime dun licenciement abusif, il sera amen devoir prouver l'abus, chose qui
est souvent particulirement difficile.
De plus, mme si lemploy licenci prouve quil a bien t victime dun cong abusif, le
juge ne pourra pas revenir sur ce cong en exigeant que la personne soit rintgre.
Cependant, il faut savoir que lancien employ peut tout de mme demander rparation, ce
qui reprsente jusqu' six mois de salaire, dans le cas o le tribunal lui donne raison.
f) Franchise
9 http://www.bccc.ch/shared/media/docs/contributions/329_1_c.pdf (02.06.14) 10 http://www.pme-ch.ch/creation/fo-la-franchise.php (02.06.14)
Par un contrat de franchise, une entreprise, le franchiseur, vend une licence un franchis,
qui peut tre une personne ou une socit. Dans ce contrat des modalits trs spcifiques sont
prcises concernant les dtails de la collaboration. Pratiquement, Niclass N. explique que :
Le franchiseur apporte l'enseigne, les produits, l'image, la promotion, la
formation, les conseils, le savoir-faire et l'exprience... Le franchis achte cash
une licence et paie gnralement des royalties sur le chiffre d'affaire ou alors un
certain % est inclus dans l'achat des produits qui sont vendus dans le rseau. Le
franchis a gnralement une exclusivit territoriale et parfois, il peut monter son
rseau. 10
De ce fait, le franchiseur s'engage former et porter assistance au franchis tout en lui
laissant son autonomie dcisionnelle et sans s'immiscer dans sa gestion, tant donn que le
franchis est son propre chef.
http://www.bccc.ch/shared/media/docs/contributions/329_1_c.pdfhttp://www.pme-ch.ch/creation/fo-la-franchise.php -
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En Europe, la France est le premier pays de la franchise. En Suisse, cette forme de partenariat
est peu prsent, mme sil y a un exemple qui russit bien : Mc Donalds Suisse. Dans son
cas, il y a une socit qui possde une licence pour la Suisse et qui exploite directement
certains points de ventes ou cde la licence des franchiss locaux.
11 http://www.pme-ch.ch/creation/fo-la-franchise.php (02.06.14)
De manire gnrale, la franchise est la forme la plus aboutie du commerce associ. Au
niveau lgal, Begat P. et Richard P. prcisent que :
Le contrat de franchise ne fait pas l'objet d'un chapitre du code des obligations
et il n'est pas rgi par des dispositions lgales particulires. En revanche, il est
soumis aux rgles gnrales du droit ainsi qu'aux rgles lgales spcifiques grant
les lments particuliers du contrat (ainsi, les lments de vente sont soumis aux
rgles du contrat de vente). 11
http://www.pme-ch.ch/creation/fo-la-franchise.php -
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4. Travail/ Emploi
a) Dfinition
Le travail est dfini comme toute activit concrte quune personne excute pour accomplir
les tches visant crer, produire, entretenir des biens et des services. Lemploi, pour sa part,
dsigne toute activit procurant son dtenteur les revenus ncessaires pour satisfaire ses
besoins essentiels. Il dsigne aussi le genre de travail exerc par un individu. Castel R.
va encore plus loin en exposant que :
Le travail est devenu lemploi, cest--dire un tat dot dun statut qui inclut
des garanties non marchandes comme le droit un salaire minimum, les
protections du droit du travail, la couverture des accidents, de la maladie, le
droit la retraite, etc. 12
Au niveau conomique, ltude conomique du travail est faite par l'conomie du travail,
son tude sociologique est effectue par la sociologie du travail et son cadre juridique est le
droit du travail.
Au niveau social, lemploi est un des rfrents identitaires de chacun. En effet, si dans un
premier temps la famille, les amis et lcole reprsentent des repres, dans un deuxime
temps le travail prend le pas sur lcole et il comprend les caractristiques suivantes:
dcide de limportance et de la qualit des moyens (matriels et intellectuels) de lindividu,
organise et structure le temps, lespace, la communication, les relations, les activits et centres dintrts,
joue un rle dterminant dans la dfinition de limage individuelle et de la position sociale,
possde une fonction de plus en plus sociale, dans le sens o lquipe pluridisciplinaire tend remplacer la comptence individuelle.
En quelques dcennies, le systme stable et bien identifi du monde du travail a volu vers
un systme caractris par le changement constant et gnral, tant des contenus du travail
que de son organisation. Durant cette
transition, des changements profonds ont eu
lieu.
Le phnomne du chmage est certainement
une des plus grandes mutations qui est
intervenue, tant donn quil est prsent
massif et de longue dure. Par consquent, il
est logique que la perte du travail soit
lorigine de la perte de rfrents essentiels et
quil puisse conduire lexclusion
professionnelle.
12 Castel R. cit dans le cours de Pinho J., La monte des incertitudes : travail, protections, statut
de lindividu
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b) Plein emploi
Dans un sens purement thorique, le concept de plein emploi :
Dcrit une situation de lconomie dans laquelle dune part, toute personne
dsirant travailler occuperait effectivement un emploi, et dautre part toutes les
capacits matrielles de production seraient utilises. 13
Toutefois, la dfinition du plein emploi vers laquelle tend la politique conjoncturelle est la
suivante :
Plein emploi ne signifie pas que la totalit de la population capable de
travailler et dispose le faire soit occupe en permanence. Diverses raisons,
notamment le progrs technique, les mutations structurelles, le perfectionnement
professionnel, le recyclage ainsi que les changements demploi font quil y a
forcment toujours une part de la population active qui nexerce pas dactivit
lucrative. En dautres termes, il y a toujours un certain degr de chmage dit
frictionnel . Ainsi, plein emploi signifie, pour lessentiel, viter un chmage
dpassant ce degr. 14
En ce sens, il est donc possible de parler de plein emploi ds lors que le march du travail a
atteint un certain quilibre. Par exemple, en Suisse, le plein emploi peut tre cit si lon
atteint un chiffre de 2 2,5% de chmage.
c) Travail temps partiel
Actuellement, de plus en plus de gens qui exercent une activit professionnelle dtiennent
un emploi temps partiel. Un poste temps partiel est souvent synonyme de conditions
demplois prcaires, car il nest gnralement pas soumis aux mmes conditions
contractuelles, dassurance ou de salaire, quune activit temps plein. Toutefois, le travail
temps partiel a lavantage de permettre dassumer aussi dautres activits, comme de
consacrer du temps aux enfants, de prter assistance des tiers ou de soccuper des tches
domestiques.
Selon lOffice fdral de la statistique et comme le
dmontre le tableau qui suit:
Depuis 1991, le travail temps partiel a
progress dans la population active
occupe, aussi bien chez les femmes que
chez les hommes. Depuis le dbut des annes
90, plus de la moiti des femmes, mais
jamais plus de 14% des hommes, travaillent
temps partiel. 15
13 http://economie.trader-finance.fr/plein+emploi (23.11.13) 14 Office fdral de lindustrie, des arts et mtiers et du travail, Politique concernant le march du
travail en Suisse : caractristiques et problmes , p. 229 15 http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/20/05/blank/key/erwerbstaetigkeit/
teilzeitarbeit.htm (02.11.13)
http://economie.trader-finance.fr/plein+emploi -
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Tableau 6 galit entre femmes et hommes Travail temps partiel
d) Sous-emploi
Le BIT dtermine que les personnes qui ont un niveau demploi infrieur leurs capacits
et leurs prfrences, en termes de dure ou de productivit du travail, sont en situation dite
de sous-emploi. De manire plus dtaille, il considre comme tant en sous-emploi les
personnes actives occupes qui prsentent les trois critres suivants:
qui prsentent une dure normale de travail infrieure aux 90% de la dure normale de travail dans les entreprises,
qui souhaitent travailler davantage,
qui sont disponibles pour prendre dans les trois mois qui suivent un travail impliquant un taux doccupation plus lev.
Il est possible de classer le sous-emploi en deux catgories principales. Premirement, le
sous-emploi li la dure du travail, qui fait rfrence une insuffisance quantitative. Les
personnes vises par ce type de sous-emploi souhaiteraient augmenter leur volume horaire
de travail, cest--dire travailler davantage, et elles sont disponibles court terme pour le
faire.
Deuximement, le sous-emploi appel emploi inadquat est gnralement d un
mauvais usage des comptences professionnelles, et il correspond plutt un problme
qualitatif.
IL EST APPARU DANS LES STATISTIQUES QUE LE SOUS-EMPLOI TOUCHE ACTUELLEMENT PRINCIPALEMENT
LES MRES AVEC PARTENAIRE ET ENFANTS, AINSI QUE LES MRES LEVANT SEULES LEURS ENFANTS.
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e) Working poor
En Suisse, il y a une partie de la population qui, malgr une activit rmunre dau moins
90%, se trouve dans une situation de prcarit, car elle ne bnficie pas dun revenu plus
lev que le seuil de pauvret dfini par la CSIAS. Ces personnes ont dabord t nommes
working poor , en franais, des travailleurs pauvres. A prsent, dans notre pays
notamment, il est plus courant de parler de pauvret des personnes actives occupes. Il faut
prciser que cette dfinition se rfre
lunit du mnage et non exclusivement
la personne qui exerce une activit
lucrative.
Globalement, les familles nombreuses
(trois enfants ou plus) et les familles
monoparentales reprsentent les deux
types de foyers les plus menacs. De
plus, les personnes de nationalit trangre sont fortement surreprsentes parmi les
working poor . Cela sexplique par le fait que les trangers sont beaucoup plus souvent
que les Suisses dpourvus de formation post-obligatoire et ils travaillent frquemment dans
des branches o les salaires sont bas.
f) Travail au noir
Il nexiste pas de dfinition juridique univoque du travail au noir. De manire gnrale, le
travail au noir est une activit salarie ou indpendante exerce en violation des prescriptions
lgales. Cela peut aller de lexcution de petits travaux artisanaux en dehors des heures de
travail lexercice illgal exclusif dune activit lucrative en contournement du droit fiscal,
du droit des assurances sociales, du droit de la concurrence ou en particulier du droit des
trangers.
Pour simplifier, les diffrentes formes de travail au noir possdent pour point commun
dchapper compltement ou pour partie aux redevances de droit public.
Par rapport aux travailleurs trangers, il incombe lemployeur de sassurer que les
personnes quil emploie sont en possession dautorisations de travail ncessaires. Toute
activit qui dpasse le simple petit service et qui est exerce normalement contre
rmunration doit tre qualifie dactivit lucrative et se trouve donc rglemente. Selon
lAdministration fdrale suisse :
La loi fdrale concernant des mesures en matire de lutte contre le travail au
noir (LTN), en vigueur partir du 1er janvier 2008, permet aux organes de
contrle cantonaux de contrler plus efficacement les dispositions figurant dans
les divers textes de loi (par exemple dans les domaines de la fiscalit, des
charges sociales et du droit des trangers) et de sanctionner les infractions de
manire beaucoup plus stricte. 16
En ce sens, une personne qui exerce une activit lucrative sans autorisation peut tre punie
dune peine privative de libert dun an au plus ou dune peine pcuniaire.
16 https://www.bfm.admin.ch/content/bfm/fr/home/themen/arbeit/schwarzarbeit.html (01.09.14)
EN 2008, EN SUISSE, LOFS AFFICHAIT UN TAUX DE PAUVRET DES PERSONNES ACTIVES
OCCUPES DE 3.8%. CE CHIFFRE REPRSENTE LA PROPORTION DE PAUVRES PARMI LES
PERSONNES QUI EXERCENT UNE ACTIVIT. PROFESSIONNELLE).
https://www.bfm.admin.ch/content/bfm/fr/home/themen/arbeit/schwarzarbeit.html -
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De la mme manire, quiconque emploie un tranger qui nest pas autoris exercer une
activit lucrative en Suisse est galement puni dune peine privative de libert dun an au
plus ou dune peine pcuniaire. Dans les cas graves, la peine pourra tre encore durcie.
g) Cot de la main-duvre
Le cot de la main-duvre, aussi appel cot du travail ou prix du travail correspond aux
charges des entreprises pour lemploi de la main-duvre. Ces charges sont constitues de :
rmunrations du travail accompli,
versements pour les heures rmunres mais non effectues,
primes et gratifications,
avantages en nature (nourriture, boisson, etc.),
cots relatifs au logement du personnel,
dpenses de scurit sociale ( la charge de l'employeur)
cots dune ventuelle formation professionnelle (la formation dapprentis, par exemple)
cots du recrutement,
etc.
Tableau 7 Structure des cots horaires de la main-d'uvre suisse, 2010
Francs Pourcents
Salaires et traitements 46,89 83,7%
Rmunration directe, primes et allocations 41,46 74,0%
Rmunration pour journes non ouvres et congs pays
(cots pour vacances et jours fris) 5,43 9,7%
Cotisations sociales la charge des employeurs 8,43 15,0%
Cotisations sociales effectives la charge des employeurs 7,27 13,0%
Cotisations sociales imputes la charge des employeurs
(salaire garanti en cas de maladie) 1,15 2,0%
Autres (frais de formation professionnelle, de recrutement et
vtements de travail) 0,71 1,3%
Total secteurs II et III 56,02 100,0%
(Pour des raisons d'arrondis, les totaux peuvent diffrer de la somme des chiffres indiqus) Source : Indicateurs OFS
Par ailleurs, ces divers cots peuvent tre classs en cots directs et cots dajustement. Le
salaire reprsente un exemple de cot direct et les cots lis au recrutement sont considrs
comme des cots dajustement.
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h) Division du travail
La division du travail peut tre dordre technique ou social. La division technique du travail
dsigne la spcialisation des travailleurs dans des tches ou des rles spcifiques. Applique
dans une entreprise, elle reprsente la dcomposition de la production en de nombreuses
oprations ou tches lmentaires, limites et complmentaires. Chaque tche peut alors tre
effectue par un seul travailleur. Pousse lextrme, cette mthode de travail est galement
appele taylorisme car elle a t mise en place lorigine dans lindustrie par Frederick
Winslow Taylor. Par la suite, vers 1970, une nouvelle doctrine visant adapter le
taylorisme au contexte conomique contemporain, fait son apparition. Celle-ci est
nomme notaylorisme .
En revanche, la division sociale du travail se distingue par la rpartition dans la socit des
diffrentes activits entre les individus ou les groupes sociaux (par exemple les diffrents
mtiers). Cette division sociale du travail est souvent base sur des critres hirarchiques,
c'est--dire partir de tches plus ou moins prestigieuses et valorises.
Avantages
amlioration importante de la productivit du travail (production grande chelle), car chacun se spcialise dans lactivit pour laquelle il possde les
meilleures comptences,
cots de production rduits,
spcialisation permettant un entrainement de lactivit plus pouss et ainsi une plus grande habilet dans lexcution,
suppression de la perte de temps du passage dune activit une autre.
Inconvnients
tches rptitives monotones (travail la chane, par exemple),
spcialisation rendant difficile le changement demploi en cas de disparition de lactivit.
Historiquement, l'approfondissement et le perfectionnement du principe de division du
travail sont associs la croissance de la production conomique.
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5. Salaire/ Revenu
a) Dfinition
Au quotidien, les gens ont souvent tendance intervertir la notion de salaire avec celle de
revenu, ou les employer comme synonymes. Thoriquement, le revenu est dfinit comme
l'ensemble des ressources ou droits qu'un individu, une entreprise ou une collectivit
publique, peroit sur une priode donne, en nature ou en monnaie.
Voici quelques exemples de revenus :
Paiement dun travail : un salaire, par exemple
Rmunration du patrimoine : loyers d'immeubles, produit d'un capital plac, etc.
Sommes perues des prestations et transferts sociaux : comme des indemnits de chmage
En somme, le salaire est la rmunration du travail convenu entre un salari et son
employeur. Le salaire du travailleur dpend en principe de sa comptence, de sa formation,
de son ge, de la concurrence sur le march du travail et de la situation conomique. Pourtant,
il y a encore aujourdhui de nombreuses ingalits salariales o le salaire varie en fonction
du sexe, voire de lorigine du salari.
Dautre part, il est important de faire la nuance entre le salaire nominal et rel. Le salaire
nominal est celui qui est inscrit sur la fiche de paie. A cause de linflation, celui-ci doit tre
adapt au cot de la vie et de ce fait il est augment rgulirement (indexation ou chelle
mobile des salaires). Nanmoins, cela ne veut pas dire que le travailleur est mieux pay,
puisque la hausse du salaire est due la hausse des prix. Par contre le salaire rel, quant
lui tient compte de linflation puisquil reprsente la quantit de biens et de services que la
personne peut acheter avec un salaire nominal.
Pour donner un exemple, en Suisse en 2013, les salaires ont augment de 0.7% en termes
nominaux, mais compte tenu de linflation (ou prix la consommation) de -0.3%, qui tait
ngative cette anne-l, laugmentation relle des salaires a t de 1.0%. Pour calculer le
taux rel des salaires, il sagit donc de dduire le taux dinflation du taux daugmentation
(ou de diminution) des salaires nominaux.
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Le graphique ci-aprs permet dillustrer davantage cet exemple, ainsi que lvolution de ces
diffrents lments depuis 1990.
Tableau 8 volution des salaires nominaux, des prix la consommation et des salaires rels
en Suisse
b) Salaire minimum
En Suisse, les salaires sont soit ngocis par les partenaires sociaux (les syndicats, par
exemple) pour lensemble dune branche ou pour une entreprise, soit convenus individuelle-
ment entre le travailleur et lemployeur. En principe, ltat se retient dintervenir
directement dans ces processus de
formation des salaires, mais il combat
toutefois les abus salariaux de manire
cible. De ce fait, actuellement, mme si
certaines conventions collectives
conseillent des minimums de salaire
adopter dans tel ou tel champ dactivit, il
ny a pas de salaire minimum lgal en
vigueur semblable dans toutes les
branches.
En consquence, une initiative populaire
proposant un salaire minimum lchelle
nationale a t dpose et vote par le
peuple au mois de mai 2014. Le texte de cette votation demandait que la Confdration et
les cantons encouragent linscription de salaires minimaux dans les conventions collectives
de travail. Le montant du salaire minimum prn par linitiative tait fix 22 francs de
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lheure, soit, en partant dune dure de travail de 42 heures hebdomadaires, un salaire
denviron 4'000 francs par mois.
Cette rmunration devait sappliquer dans tout le pays, pour tous les travailleurs et toutes
les branches. Au final, cette initiative a t refuse.
En revanche, plus spcifiquement et ds 2012, le canton du Valais a dcid dimposer un
contrat-type de travail dans la construction, avec un salaire minimum reprsentant une
majoration des salaires de 1% pour 176 heures par mois et une semaine de cinq jours.
c) Salaire defficience
En conomie du travail, le salaire defficience dcoule dune thorie keynsienne selon
laquelle un employeur peut avoir intrt payer un salaire suprieur ce que les salaris
pourraient trouver dans une autre entreprise de la mme branche. Lobjectif principal que
vise cette pratique est dencourager les travailleurs tre efficaces et ainsi augmenter leur
productivit.
Plus prcisment, plusieurs explications peuvent justifier une relation croissante entre salaire
et productivit :
une politique de bas salaires favorise le taux de rotation de la main-duvre et, par consquent, risque davoir une influence ngative sur la productivit du
travail moyen ou long terme,
un chef dentreprise peut avoir intrt pratiquer une politique de hauts salaires afin dattirer dans son entreprise les meilleurs lments de la
population active,
lorsquil y a un manque de reconnaissance du travail effectu par les employs, ceux-ci peuvent avoir tendance tirer au flanc . Payer de hauts salaires peut
alors permettre dinciter les employs sinvestir dans leur travail,
payer des salaires relativement levs peut aussi constituer un moyen de signifier aux employs quils sont traits avec respect. Ceci peut favoriser des
comportements coopratifs qui amliorent la productivit du travail.
Malgr tout, si tous les autres employeurs utilisent la mme stratgie, tous les salaires vont
tre augments. En consquence, la demande sur le march du travail diminuera car le travail
sera plus coteux et les employeurs seront moins enclins embaucher.
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d) Portage salarial
Dans la pratique, le portage salarial est une relation entre trois partenaires : le travailleur
appel port , une ou plusieurs entreprises clientes et une socit de portage. Le port
commence par chercher des clients et ngocie lui-mme avec les entreprises les conditions
et le prix de ses services. Ensuite, il prend contact avec une socit de portage, qui devient
officiellement son employeur. Celle socit tablit paralllement un contrat de prestations
qui la lie aux entreprises clientes du port pour leur confirmer par crit son rle
dintermdiaire.
Actuellement, certaines entreprises optent pour le systme de portage salarial afin de rduire
leurs frais de